ABC a écrit :Ce serait quoi selon toi la bonne façon d'aborder cette étude ?
Inso a écrit : Soumettre le projet à un bureau d'étude maîtrisant l'aéraulique plus quelques autres domaines serait effectivement intéressant.
Mais il y a déjà eu un prototype et un site industriel. Je pense qu'il existe des données sérieuses et ce serait déjà une première étape que de les analyser pour valider les coûts, les rendements et surtout la faisabilité, (voir
ce rapport sur la station espagnole, mais ce n'est pas un système vortex).
Je vais plutôt m'intéresser aux documents que tu m'as communiqués (et essayer de faire un mini tour des études déjà réalisées sur ce sujet). Pour le reste on verra plus tard.
Les chiffres annoncés par cet article de 2005 de l'Asme sont cependant intéressants (même s'ils me semblent très optimistes). Le coût d'investissement annoncé (par cet article de 2005) de l'ordre de 3 M€/MW (pour une installation de 200 MW) est assez élevé. Il est cependant du même ordre de grandeur que ce qu'on est, à ce jour, prêt à investir pour des Éoliennes offshore (et ce, avec les nombreux défis et risques technico-économiques que pose une telle technologie en termes d'installation, de mise en service, de maintenance, de distribution de l'électricité produite, de durée de vie dans un environnement agressif...).
Le prix du kwk anticipé (0.07€ le kwh pour 200 MW installés) est compatible (en appliquant un coefficient de sécurité de 2...Ce qui est toutefois peu au vu des remarques qui suivent) avec le prix qu'EDF, par exemple, est prêt à acheter des kwh produits à l'aide d'énergies renouvelables (0.18€ le kwh dans ce cas).
Toutefois, certaines hypothèses de chiffrage sont très très optimistes (Cost for unskilled labor assumed to be 5€/h pour l'estimation de 230 M€ du collecteur par exemple. Je crains qu'il ne faille lui appliquer un coefficient multiplicateur de l'ordre de 6 si on fait ça en France. Autant dire que sur le coût de l'investissement, ça fait très très mal). Par ailleurs, un délai d'amortissement de 30 ans, c'est considérable quand on prend en compte les risques associés à l'investissement dans une technologie nouvelle. Une techno qui à ce jour, au jugé, se trouve à un niveau de TRL qui me semble de l'ordre de 2 à 3.
7 km de diamètre à la base (pour la tour de 200 MW), c'est énorme. Si on veut limiter l'investissement foncier à, mettons, 150 M€ (+ 25% d'investissement quand même) ça élimine tout intérêt si le coût du terrain se monte à plus de 3€ le m². Pas facile de trouver des terrains à ce niveau de prix (prix moyen du terrain constructible en France 140€/m². Donc, si on visait la France aussi, il faudrait un terrain inconstructible, obtenir le droit de construire l'installation en question dessus et un ensoleillement pour lequel l'installation présente un intérêt. Bref, c'est pas gagné)
La hauteur de la tour (1000m) fait un peu peur (c'est peu-être bien trop ambitieux, même comme objectif lointain). Il faut voir si l'effet vortex apporte un réel avantage comme semblait le penser Coustou. 300 m de hauteur ce serait quand même nettement plus raisonnable.
Inso a écrit : Je ne suis pas spécialiste dans ces domaines, mais il y a quelques points techniques qui me semblent pas simples à résoudre:
- Turbines à air de grande taille (30 m quand même) pour des vitesses d'air très importantes.
- Le tout en haut d'une cheminée de 300 m. (vibrations et résonances, phénomènes inertiels des turbines, déformations de la cheminée / vents ...)
- Ensuite, quel peut être l'impact d'une colonne d'air de 30 m de diamètre éjectée verticalement à grande vitesse (si l'air rentre, il faut bien qu'il sorte)
Inso
Je ne crois pas que les problèmes techniques soient réellement insurmontables (surtout si on sait ne pas rester bloqué trop longtemps sur des hypothèses qui s'avèreraient trop ambitieuses). La question c'est surtout de savoir à quel prix on peut les résoudre et, en dernier ressort, à quel coût du kwh on peut estimer parvenir à produire de l'électricité par cette technologie.
- en optimisant tant les aspects techniques que les matériaux et modes et méthodes de production,
- en commençant par viser les environnements les plus favorables (main d'oeuvre à bas coût de salaire, fort ensoleillement, terrain très bon marché, matériaux requis faciles et peu coûteux à approvisionner etc, etc).
Par contre, je ne vois pas trop ce genre de projet déboucher en moins d'une quinzaine d'années s'il est viable
Est-ce que, à ce moment là, ça pourra concurrencer d'autre techno basées sur des énergies renouvelables ??? Pas facile de le prévoir compte tenu
- de la variabilité des coûts des matières premières et des salaires auquel il faut s'attendre dans les prochaines décennies,
- de l'instabilité géopolitique actuelle un peu partout sur la planète
- des nombreuses sources d'instabilité financière (notamment le creusement irresponsable des dettes publiques de différents états)
- des ruptures technologiques qui pourraient intervenir d'ici là en termes de production ou de stockage d'énergie. Exemple imaginable : forte réduction du coût des batteries aluminium-air, grâce à l'innovation technologique dans ce domaine, elle-même stimulée par un objectif d'augmentation d'autonomie des voitures électriques.
- etc, etc.
Bref, il y a très très loin de la coupe au lèvre, sauf s'il est possible de démontrer assez rapidement que le projet n'est pas viable même dans les pays et régions d'implantation les plus favorables (mais c'est risqué de faire vite ce genre de choses. On peut passer à côté de bonnes idées pour réduire les coûts de production et pour augmenter le rendement énergétique de l'installation)
Merci pour les documents que tu m'as communiqués. Ils sont très intéressants. Je vais analyser tout ça. Toutefois, si tu rencontrais d'autres projets possédant un TRL plus élevé (donc une estimation fiable de viabilité plus facile et plus rapide à évaluer) et pouvant aboutir dans un délai plus court, n'hésite pas à le signaler.