Je me présente !

[Dash]

Bonjour,

On pourrait me qualifier comme étant un convertit.
Jusqu’à la fin de ma vingtaine, je penchais plutôt du côté de ce que vous nommez « zozo ».
J’étais pourtant doué intellectuellement, mais j’ai abandonné les études en cours de secondaire (collège, lycée)
par manque d’intérêt et d’encadrement.

Ayant toujours eu une certaine vivacité d’esprit, j’étais cependant plutôt modéré comme zozo
(non sectaire et jamais naïf au point d’accepter certaine croyance totalement farfelue), mais j’imagine
que mes fréquentations, l’absence d’étude supérieure ainsi que l’absence de certaines connaissances
ont eu une incidence certaine vers ce penchant.

Fin vingtaine/début trentaine, je repris goût aux connaissances et me suis mis à lire et étudier sur plusieurs sujets.
Peu à peu certaines idées commencèrent à créer une certaine dissonance avec ma façon de penser. De fils en aiguille
mon sens critique s’est affiné et conséquemment mes fausses idées ont graduellement disparu.

De plus en plus les idées préconçues, les fausses relations de cause à effet, les croyances et superstition des gens autour
de moi ont commencé à m’irriter pour finalement me tomber sur les nerfs. Parallèlement, de par mes lectures, je découvris
les sophismes, les biais cognitifs et effets psychologiques de toute sorte, ce qui fut une véritable « révélation » ou « illumination »
(pour s’exprimer à la manière d’un zozo ).

Depuis ce jour, je suis passionné par les sciences cognitives et la méthode scientifique critique. Avec du recul, j’ai pu faire des
relations avec ces nouvelles connaissances (biais) et mon ancienne façon de penser et ainsi me détordre moi-même.

Depuis près d’un an, je parcours ce forum à l’occasion et j’ai décidé de m’inscrire aujourd'hui.

Ayant moi-même trempé dans une certaine « contre-culture » scientifique ou critique,
je serai surement à même d’apporter certains points intéressants lors d’échange avec des gens relativement « tordus ».
Et naturellement, j’aurai surement certaine question sur des sujets d’ont j’ignore encore beaucoup de choses.

Au plaisir

[Denis]

Salut Dash,

sur le forum.

Tu dis :

Ayant moi-même trempé dans une certaine « contre-culture » scientifique ou critique, je serai surement à même d’apporter certains points intéressants lors d’échange avec des gens relativement « tordus ».

Tant mieux. Tes contributions n'en seront que plus crédibles et utiles.

Sur le forum, on a déjà plusieurs "anciens zozos" qui le sont moins qu'avant. Moi-même, j'ai déjà cru au Père Noël. Vraiment.

J'espère qu'on aura prochainement le plaisir de te lire sur les thèmes de ton choix.

Denis

[Dash]

Merci pour l'accueil Denis

En passant, je serai curieux de savoir s'il existe des enfants (tous âges confondus) qui
naturellement ou instinctivement n'ont jamais cru au "Père Noël " ou croyances équivalentes.

Par simple impression d'évidence, j'aurais tendance à croire que c'est systématique,
ce qui conforterait l'idée que le manque d'expériences/connaissances seraient les principaux
facteurs déterminants ( ce qui est une évidence en bas âge) de toutes croyances.

Sans oublié les facteurs d'autorité et d'admiration dans l'interrelation parent/enfant
(qui sont systématiquement présent et innée dans toute relation « saine »)...que l'on
pourrait considérer comme étant l'équivalent d'un argument d'autorité

...Sans oublier que cette dernière croyance dessert le sujet (enfant), lui est favorable.
Donc quel intérêt à remettre en doute quelque chose qui nous promet des cadeaux
dans le futur ?

...qui plus est, nous contraint de demeurer relativement sage pour y avoir droit.

J'arrete, car je commence à y voir trop de parallel avec certaine methode sectaire et religiqieuse
Je risquerai de developer une intolerence face au parents qui font croire au Père Noël

Faut-il nuancer ? Ne serait-ce pas si grave ? Ou bien cette tendance culturelle pourrait avoir plus
d'incidence qu'on le croit dans la qualité de la pensée critique future de certains individus?

[Florence]

Merci pour l'accueil Denis

En passant, je serai curieux de savoir s'il existe des enfants (tous âges confondus) qui
naturellement ou instinctivement n'ont jamais cru au "Père Noël " ou croyances équivalentes.

Par simple impression d'évidence, j'aurais tendance à croire que c'est systématique,
ce qui conforterait l'idée que le manque d'expériences/connaissances seraient les principaux
facteurs déterminants ( ce qui est une évidence en bas âge) de toutes croyances.

Sans oublié les facteurs d'autorité et d'admiration dans l'interrelation parent/enfant
(qui sont systématiquement présent et innée dans toute relation « saine »)...que l'on
pourrait considérer comme étant l'équivalent d'un argument d'autorité

...Sans oublier que cette dernière croyance dessert le sujet (enfant), lui est favorable.
Donc quel intérêt à remettre en doute quelque chose qui nous promet des cadeaux
dans le futur ?

...qui plus est, nous contraint de demeurer relativement sage pour y avoir droit.

J'arrete, car je commence à y voir trop de parallel avec certaine methode sectaire et religiqieuse
Je risquerai de developer une intolerence face au parents qui font croire au Père Noël

Faut-il nuancer ? Ne serait-ce pas si grave ? Ou bien cette tendance culturelle pourrait avoir plus
d'incidence qu'on le croit dans la qualité de la pensée critique future de certains individus?

Bonjour Dash, bienvenue.

Je ne me rappelle pas avoir jamais cru au père noël et, en ayant discuté avec mes parents et des cousins récemment, ils confirment que a) je n'y ai jamais cru ni fait allusion (mon petit frère non plus), b) il s'agit d'un mythe qui n'a jamais eu cours dans la famille, c) certains de mes 6 cousins y ont cru mais ils étaient tout petits et c'était sous l'influence d'une tante/grand-mère qui insistait pour leur faire découvrir la "magie de noël".

Ceci étant, je ne pense pas qu'il s'agisse de quelque chose de bien grave dans la majorité des cas et je pense même que, bien géré, il s'agit d'un formidable outil pour développer le sens critique et le raisonnement à un jeune âge. J'en veux pour exemple deux de mes neveux qui y ont cru, mais dès l'âge de 4-5 ans, l'aîné a commencé à poser des questions fort intéressantes: si le père noël distribuait les cadeaux, pourquoi y avait-il une limite au nombre de ceux-ci ? Il était forcément très riche s'il pouvait vivre au pôle nord et entretenir des elfes et voyager avec un traineau magique, etc ... L'année suivante, il revenait à la charge en expliquant qu'il avait parfaitement compris que les parents achetaient les cadeaux, mais que le père noël devait donc rembourser le montant sur leur carte de crédit, et donc la limite au nombre de cadeaux n'était pas justifiée ... Interrogé par mes soins, il me disait qu'il ne croyait pas vraiment à cette histoire de père noël, manquant de logique, mais qu'il ne voulait pas faire de peine à sa petite soeur ni à ses cousines (ni se fâcher avec Tata Lili qui aurait été capable d'arracher les yeux à quiconque aurait brisé les illusions de sa fifille de déjà 10 ans ... qui m'avait avoué en privé qu'elle n'y croyait pas du tout ). A 7 ans, il n'était plus question de ce genre de nunucheries ... à 12 ans, il vient de m'annoncer tout à trac qu'il avait bien réfléchi à cette question de "dieu" dont un tas de gens lui rabattaient les oreilles pour divers sujets (interdits alimentaires entre autres) et qu'il ne pouvait pas y croire, c'était trop illogique.

[Dash]

Bonjour Florence,

Votre histoire est des plus intéressante et, surtout, je vous remercie d’avoir pris le temps de la partager.

En ce qui me concerne, je ne me souviens guère du moment transitoire où j’ai cessé d’y croire,
ce que vous racontez m’est alors d’autant plus intéressant.

Ce que j’en retiens principalement, c’est la notion de « laisser faire des erreurs aux enfants », si je peux l’exprimer ainsi.
Cette dernière est souvent mentionnée de toute façon par certain « ologue » comme étant nécessaire pour acquérir une
certaine débrouillardise et autonomie.

En effet, comment faire naitre l’esprit critique à un enfant, s’il n’y est pas confronté!

Je suspectait que, peut-être inconsciemment, les enfants provenant de famille jouant le jeu du Père Noël et de la « fée des dents »
auraient pu avoir certaine tendance zozo plus forte que d’autre, mais votre histoire m’indique que cela serait trop simpliste ou
réducteur, Cela nécessiterait en fait plusieurs autres facteurs combiné pour, peut-être, avoir une certaine incidence.

Finalement, que les parents jouent à ce jeu ou non, l’incidence, s’il y a, est à rechercher beaucoup plus dans la richesse globale
d’une éducation équilibrée ou dans l’absence de cette dernière.(nonobstant le fait qu’il n’y a pas que l’éducation qui entre jeu, naturellement)

Au plaisir

[Homère]

En passant, je serai curieux de savoir s'il existe des enfants (tous âges confondus) qui
naturellement ou instinctivement n'ont jamais cru au "Père Noël " ou croyances équivalentes.

Bonjour Dash et bienvenue,

Vers leurs 5 ans, je me souviens une fois avoir dit à mes 2 filles d'être sage, sinon le Père Noel ne leur apportera aucun cadeau. Elles ont brandi un large sourire et l'une m'a répondu: "Daddiiiiii... don't be silly! I am too old to believe that"

Braves petites

Tout ça pour dire que l'environnement dans lequel l'enfant évolue impactera sur sa manière de raisonner, d'aborder un sujet. Je suis a peu près certain que mes filles croiraient au Père Noel si je leur avais bourré le crâne dès le plus jeune âge. Je n'aime pas trop le principe de devoir leur mentir alors je m'en suis abstenu. Personnellement j'y ai cru. O déception ce soir-là caché sous les branches du sapin...

[embtw]

A contrario, je perpétue cette approche de Noël auprès de mes enfants, démarqué de toute connotation religieuse. Il n'est de plus beau joyau que le sourire d'un enfant découvrant ses paquets le matin de Noël.

Le tout étant de ne pas imposer cette croyance au delà du raisonnable, dès lors que l'enfant manifeste son incrédulité ( Bien souvent, c'est à l'école que cela commence auprès d'enfants plus aguerris en la matière ).

[Florence]

A contrario, je perpétue cette approche de Noël auprès de mes enfants, démarqué de toute connotation religieuse. Il n'est de plus beau joyau que le sourire d'un enfant découvrant ses paquets le matin de Noël.

Je suis bien d'accord. Mes souvenirs de noël dans mon enfance comprenaient le souper et le coucher tôt le 24 au soir suivi d'un réveil vers 11 h pour aller à la messe de minuit (= joie et fierté de sortir tard la nuit avec toute la famille + une milli-goutte de vin chaud à la sortie - et souvenir de tout le monde grommelant si le curé prolongeait indûment la cérémonie), et une nuit de sommeil entrecoupé dans l'attente de découvrir les cadeaux au matin ...

Avec la marmaille contemporaine, j'ai toujours autant de plaisir à voir la joie des marmots découvrant leurs cadeaux, et je trouverais bien cruel de les désillusionner trop brutalement s'ils croient à un évènement "magique" à ce sujet et à ce moment.

Le tout étant de ne pas imposer cette croyance au delà du raisonnable, dès lors que l'enfant manifeste son incrédulité ( Bien souvent, c'est à l'école que cela commence auprès d'enfants plus aguerris en la matière ).

Tout à fait d'accord.

[Dash]

Bonjour Homère et embtw,

...Le tout étant de ne pas imposer cette croyance au delà du raisonnable, dès lors que l'enfant manifeste son incrédulité...

Effectivement, c'est à partir de ce point qu'il faut laisser s'envoler les chimères.

Mais justement, par simple observation personnelle, j'ai remarqué à plusieurs reprises que dans
plusieurs familles, les parents ont tendance, presque par automatisme, à dire à leurs enfants
« ben non voyon, ce n'est pas tonton ou papa, il existe vraiment » lors des premières suspicions de ces derniers

Et pour être franc, je crois même avoir réagi comme ça envers mon propre fils, on dirait qu'on attend qu'ils aient
un certain age avant de leur dire que leurs suspicions sont exactes et de les valoriser. Au lieu de ça, on se sent
coupable de briser leurs rêves ou attentes, j'ai l'impression.

(Édit: oups, vous m'avez devancé Florence)