Kraepelin a écrit : 15 avr. 2021, 13:55
Je connais les différents régimes. Pour le RPD, en principe, l'employé contribue pour 50% et le patron pour un autre 50%. Nous avons calculé pour une travailleuse sociale sa contribution, la contribution théorique de l'État et le rendement de la Caisse de Dépot et de placement du Québec des 35 dernières années et la capitale final placé dans une rente viagère donne à peu près ce que reçoit une TS à la retraite.
J'essaie de résumer...
Il existe des différences importantes entre le secteur privé et public, la question de la solvabilité du régime. Dans un régime privé, c'est la responsabilité de l'employeur d'assurer la capitalisation du régime pour être en mesure de verser les prestations au retraité sa vie durant même lorsque l'entreprise ferme ses portes et que plus personne ne verse des cotisations. Dans le secteur public ce n'est pas le cas, nous parlons plutôt de capitalisation au lieu de solvabilité puisqu’il est acquis que le gouvernement ne fermera jamais ses portes alors il n'a pas besoin de prévoir une caisse de retraite bien fournie au cas où il fermera.
Les conséquences sont sérieuses. Dans le secteur privé, s'il manque de l'argent dans la caisse de retraite pour assurer les versements au retraité même en cas de fermeture, nous parlons d'un pourcentage de solvabilité. Par exemple, une caisse peut être à 70% solvable en cas de fermeture. Ce qui veut dire que si l'entreprise ferme, les retraités n'auront que 70% de leurs rentes. Même pire si la situation se dégrade. Ce n'est pas le cas dans le secteur public. Les prestations sont garanties à vie.
Par exemple, dans mon régime de retraite, les employés versant 1 million et l'employeur 1 million. Puisque notre solvabilité était de 70% et devait selon la loi le ramener à 100%, l'employeur versait 10 millions de plus par année, tout dépend de la bourse.
Les versements des employés est fixes, un pourcentage de leur salaire indépendant de la performance de l'économie et auront tout de même une prestation garantie à vie, ils n'ont pas la charge du risque. Dans le secteur de la construction par exemple, ce n'est pas le cas puisqu'ils ont un régime à cotisation déterminée (REER) vous êtes responsables du risque. Même si vous versez le même montant que les infirmières par exemple, rien ne garantit que vos REER performeront et affectera grandement les prestations à la retraite. Rien ne vous dit combien vous recevrez à la retraire contrairement aux infirmières qui connaissent à l'avance leurs prestations établies par une formule mathématique.
Aujourd'hui c'est pire dans le secteur privé pour les RPD. L'employeur n'a plus l'obligation de régler la solvabilité. Le secteur privé est perçu comme le gouvernement, qu'il ne fermera jamais ses portes, régie par capitalisation au lieu de solvabilité. Le problème c'est qu'ils peuvent fermer. Nous devons nous attendre à des baisses de prestations assez sérieuses dans le secteur privé des RPD.
Il existe l'ajustement au
coût de la vie (IPC) des prestations dans le secteur public et qui n'existe plus dans le secteur privé. Sur une période de 20 ans (2000-2020) un retraité du secteur privé (RPD) aura perdu environ 25% de son pouvoir d'achat avec aucun ajustement IPC.
Seul le secteur public au Québec a un RPD garanti à vie maintenant. C'est un avantage économique extraordinaire en plus de la sécurité d'emploi. Alors lorsque les infirmières se comparent avec la construction pour les avantages et salaires, c'est dégueulasse!