C'est la condition humaine qui est ainsi. On ne peut pas en avoir la certitude, mais on ne peut pas ne pas faire comme si il y en avait un (même et surtout s'il n'y en a pas). Ne pas l'admettre pose problème.
Non, clairement non.
Il n'y a pas de certitude, ou pas à avoir, mais des bases de réflexion à poser avec lucidité.
1 - soit on se place sur le plan scientifique, où les connaissances interviennent nécessairement, avec des mises à niveau incontournables, et où les valeurs n'interfèrent pas, parce qu'elles n'y ont pas de place.
La science n'a pas de buts, d'objectifs, sociaux ou sociétaux.
Elle ne répond à aucune option philosophique et encore moins à une idéologie.
Si le fait se produit, on se retrouve soit dans
la métaphysique (point 2) ou dans les applications scientifiques. Mais plus dans le domaine de
la science. Encore faut-il savoir (être capable) de l'identifier.
Il n'y a pas de finalité, de dogmatisme, de vérité scientifiques.
2 - ou on se situe sur le plan métaphysique. Dans ce cas, interviennent des valeurs, définissant les rapports que l'on entretient avec les autres. Les valeurs précisent ces rapports sociaux et sociétaux. Le libre arbitre s'exprimerait à ce niveau et uniquement à ce niveau. Pas dans le point 1.
Quand il y a télescopage entre métaphysique et domaine scientifique, ce sont des dérives qui se produisent. Staune et l'UIP représentent un bon exemple documené. Il suffit de recenser l'aéropage des sommités, dont certaines sont permanentes. Avec l'UIP on parle de
science avec des buts, des objectifs : ce n'est plus de
la science, surtout dans le cas de l'évolution selon les théories de Darwin. On constate une confusion entre Spencer, Lamarck et Darwin dans les propos. Parler de Darwin, c'est d'abord connaître et maîtriser le sujet. On ne peut pas faire dire à Darwin ce qu'il n'a jamais dit: cf. point 1. Quand sont abordés des aspects scientifiques avec des des angles d'examen qui relèvent de
la théologie, il y a confusion des discours. Interpréter théologiquement une question scientifique peut relèver de l'escroquerie intellectuelle suivant les cas de figures.
3 - le troisième niveau est représenté par les convictions personnelles qui peuvent se traduire par une certaine forme de fou, voire de
la fou tout court.
La fou, c'est une croyance.
Un scientifique respectant une éthique et une déontologie n'est pas mu par
la foi. Il travaille, il cherche, il essaie de comprendre, en interdisciplinarité souvent.
Les points 2 et 3 s'accordent particulièrement bien ensemble, privilégiés par le mode intuitif au détriment du mode analytique du fonctionnement du cerveau. Un humain aussi brillant et titré soit-il reste un humain, qui ne peut pas échapper à des contingences particulières, à l'équipement dont il est doté.
Il suffit de se donner les moyens de savoir (pas de croire, mais bien de savoir) à quel niveau on évolue, ce qui est beaucoup plus corsé qu'il n'y paraît. L'exercice est sans cesse périlleux et représente quelque chose que l'on pourrait qualifier de doute à caractère pédagogique.
Les options métaphysiques, car il s'agit bien de métaphysique, tels le créationnisme, le dessein intelligent,... sont l'apanage d'idiots intelligents. Intelligents, dans leur domaine de compétence, indéniablement.
Idiots, quand ils sortent de leur domaine de compétence.
Je reviens à André Comte-Sponville qui a su exprimer, en peu de mots, une juste réalité des concepts et des faits à ce niveau. Quand on sort de son domaine de compétence, surtout quand on a une grosse tête, on peut être tenté de se laisser aller à raconter tout et n'importe quoi.
C'est le cas de Staune, Dambricourt et consorts.
On pratique un ersatz de
science. Un ersatz...
J'ai traité du domaine de l'éducation confronté aux montées des créationnismes. Un ancien ministre de l'éducation nationale, Luc Ferry était fervent supporter de l'UIP.
Un de plus qui est sorti de son solde compétence.
Des scientifiques comme Guillaume Lecointre nous permettent de bénéficier d'un éclairage moderne.
"Celui qui ne sait pas qu'il marche dans l'obscurité ne verra jamais
la lumière".
L'enseignement français est encore encadré, par
la loi de 1905, avec son extension,
la laïcité.
C'est heureux.
Dans le monde anglo-saxon, ce n'est pas le cas, il suffit de constater et de méditer sur les dérives.