Jean-Francois a écrit : 29 sept. 2021, 15:11 [...] Mais le coeur du mouvement me semble partager des points communs avec les hippies, principalement qu'il est porté surtout par la jeunesse et qu'il promeut des buts égalitaires et pacifistes.
C'est quand même très « vague » (
et plutôt commun, justement) comme point commun. Les ados, les jeunes,
de toutes les époques, « analysent » la société dans laquelle « ils arrivent », réalisent que la vie est injuste et veulent « changer le monde ». Suis donc pas certain que ce « point commun » en soit vraiment un, spécifiquement entre les hippies et ce qui ce passe
de nos jours. C'est plutôt une espèce
de généralité propre à la jeunesse (
révolte, vouloir changer le monde, etc.). Et pour ce qui est du caractère « pacifiste », virer des musiciens parce qu'ils sont blancs, détruire des livres, des carrières
de profs, etc., ce n'est pas ma conception idéalisée du « pacifisme », même s'il y a pire.
Jean-Francois a écrit : 29 sept. 2021, 15:11Ça n'est pas parce que tu caractérises le mouvement woke uniquement par les excès qu'il entraine ou favorise - entre autres par la pression socio-médiatique - qu'il ne peut résulter d'une forme
de ras-le-bol devant une certaine immobilité, une inertie face à des inégalités sociales ou des structures sociales délétères. Et, je répète: je pense qu'il faut dénoncer et freiner les excès (invocation à des microagressions misérabilistes, effacement
de l'histoire, flirt poussé avec le postmodernisme, etc.). Mais tout ne me semble pas à jeter dans la mouvance.
Ce que je commence à réaliser, et qui ajoute à la difficulté des échanges, c'est que nous n'utilisons pas tous le terme « woke » pour désigner la même chose. Ici, au QC, mais ça me paraît être similaire un peu partout, le terme est surtout employé, depuis un certain moment, péjorativement pour qualifier ceux qui, justement, sont « excessifs », autant parce qu'ils disent que dans l'application pratique, peu importe la cause concernée. Il est donc utilisé comme « expression » pour qualifier des absurdités, des trucs incohérents (
c.f l'article en lien de mon message précédant, où des blancs sont carrément congédié, pour « lutter contre le racisme » 
) au nom
de la justice et
de l'égalité.
C'est pourquoi qu'analyser, s'intéresser à ce que peuvent dire~écrire certains individus défendant des causes sera nécessairement biaisé, car, certains, comme moi, Dico et Kraepelein, P. Ex., allons nécessairement «
cherry picker » des individus (
et avec raison quand on considère le qualificatif comme référant à des absurdités) qui disent, P. Ex., qu'il faut détruire des livres (
c.f Mme Decoste dans l'article mis en lien par Dico). Et, certains, comme EB ou toi, pourront nécessairement «
cherry picker » (et avec raison puisque vous vous attardez sur le fait qu'il est tout à fait possible
de défendre des causes
de façon cohérente et convenables, sans excès) des individus aux propos des plus sensés, cohérents et pacifistes.
C'est pourquoi je disais que c'était « un piège ». Dans la mesure ou « quivoudra » pourra tjrs trouver des gens aux propos sensés et aux actions correspondantes... ...pour démontrer que « les autres » ne sont que des excessifs, des radicaux, des incohérent. Sauf que, depuis un moment, le terme Woke ne désigne justement pas ceux qui défendent des causes
de façon convenable. Pour moi, c'est donc une évidence que certains ne sont pas excessifs et défendent des causes « correctement ». Je ne conteste pas ça du tout. Je ne vois donc pas l'utilité d'associer ces derniers à la « mouvance woke ». Sauf à vouloir faire
de ce qualificatif ce qui référerait uniquement à une espèce
de « mouvement noble » pour l'égalité et contre les injustices. Mais je crois que c'est une erreur. Il n'y a pas plus
de tel mouvement qu'avant, c'est juste que les réseaux sociaux permettent à plus d'individus
de s’indigner simultanément des injustices rapportées par les médias et les réseaux sociaux et que le tout créer une « pression » quant à « l'image ». À l'inverse, par contre, les « excès, comme détruire des livres, virer des musiciens à cause
de la couleur
de leur peau (
pour soi-disant combattre le racisme), et s'excuser
de dire qu'il faut privilégier la compétence au genre et à l'ethnie lors
de l'embauche, ça, ce sont des trucs « complètement nouveaux ». Des espèces d'incohérence qui n'existaient pas encore il y a quelques années, venant
de ceux qui défendaient des « causes nobles ».
Ce à quoi le mot « woke » correspond, tel qu'employé par tous les chroniqueurs ici, mais aussi ailleurs, n'est donc pas un mouvement au sens strict, et/ou une révolte
de la par des jeunes. Il n'y a d'ailleurs pas
de hiérarchie, d’organisation structurée, ni
de manifeste « woke » comme l'a fait remarquer quelqu'un (
toi, je crois), mais bel et bien un synonyme d'incohérence, d'absurdité dans la façon
de raisonner et d'agir, sous prétexte
de défendre une cause. Ça peut donc concerner n'importe qui qui défend une cause (
racisés, femmes, trans, etc., etc.) et/ou s'indigne, craint pour sa job, pour l'image
de son entreprise, etc., et générant des actions absurdes, incohérentes avec ce qui est prétendu être défendu, comme cause. Conséquemment, s'intéresser à ce que « disent les wokes » , ne sera jamais plus que s'intéresser à ce qu'un individu, en particulier, dit, pense, écrit et applique, puisqu'il n'y a pas
de « carte
de membre woke » et que,
de toute façon, plusieurs ne se revendiquent du qualificatif.
C'est pourquoi, moi, je la conceptualise bcp plus comme une « tendance
de fond » qui regroupe bcp trop d'éléments et
de facteurs pour ne s’intéresser qu'à ce que peuvent dire « untel » ou « untel » se disant en faveur et/ou défendant telle ou telle cause, qu'il se revendique woke ou non. Parce que, P. Ex., l'artiste qui s'excuse d'avoir dit qu'il faut privilégier la compétence aux genre~ethnie, il n'appartient pas et ne se revendique pas nécessairement à un mouvement ou un autre en particulier. C'est un individu subissant une pression sociale et faisant ce qu'il croit être le mieux pour... sa carrière au fond. On le « case » où alors? Woke ou pas? L'on s'intéresse à ce qu'il dit ou non? Afin
de juger
de « la mouvance woke »? Oui? Non? Pourtant, qu'on dise oui ou non, il fait partie
de la problématique, comme tous les éléments qui contribue à la tendance, à cette « nouvelle pression sociale », qui semble être un « ras-le-bol » plus conséquent qu'avant, mais qui est probablement surtout une « amplification visuelle » due aux réseaux sociaux et moyens
de communication. Ce qui estnouveau,
de nos jours, ce n'est pas tant le ras-le-bol, c'est surtout l'ampleur
de la pression sociale due aux réseaux sociaux àma.
Voilà pourquoi, à mon sens, c'est surtout sur les « effets pervers », les actes incohérents
de cette tendance (
parce que c'est ce qu'est cette tendance actuelle : une prolifération d'actes incohérents, en rapport avec des « causes nobles », dus à la pression sociale exacerbée depuis la venue des réseaux sociaux), sur ce qui distingue les « excès, quand on défend une cause, des « non-excès », qu'il faut bcp plus s'attarder.
Nous pourrions tout aussi bien parler « d'épidémie »
de raisonnements et d'actions incohérents et absurdes, exploitant comme justification le fait
de défendre des « causes nobles », générées par « la peur du paraître, perdre
de l'argent »/l'attrait d'être du « bon côté », que créer l'effet médiatique des réseaux sociaux. Bref, ceci, ce « phénomène », l'on pourrait très bien le nommer autrement que « woke » que, moi, ça m'irait très bien et ne changerait strictement rien au phénomène.
