Dominique18 a écrit : 10 sept. 2022, 07:33
Sur le plan des discours d'obédience psychanalytique, j'avoue mon incompréhension. Il y a quelque chose qui dépasse mon entendement. L'histoire de Lacan et des maths devrait appartenir au passé, compte-tenu des débunkages qui ont eu lieu
Parce que c'est ancré dans l'humanité depuis toujours. La psychanalyse n'a fait que rebondir dessus et continue, puisque toute la société est basée sur certains principes erronés mais immuables.
Je vais prendre pour exemple la mère, qui est une figure phare et particulièrement visée par la psychanalyse.
J'ai vu récemment sur la plateforme d'arte l'émission "
Le mythe de la mère parfaite", avec la philosophe Elisabeth Badinter, la psychanalyste allemande Helga Krüger-Kirn et la professeure de lettres allemande
Barbara Vinken (un cv hors-pair) et une ethnologue dont je ne trouve plus le nom.
Toute l'émission est intéressante, et elle ne fait que 52 mn. Je la recommande à tous et à toutes.
Elles analysent cette image de la mère parfaite avec tous ses ressorts : la culpabilité, l'esprit de sacrifice, la compétition entre mères qui veulent que la mère soit idéale et multitâche à l'infini, le conflit intérieur (mère vs femme) en chaque femme etc. L'émission retrace l'évolution de notre conception de la mère en Occident jusqu'au Moyen Âge, ensuite, et actuellement. L'image de la mère idéale existe de tous temps, sous différentes formes et même, de par la contestation des femmes à certaines époques.
"La notion de "maternalité" – terme psychanalytique décrivant le processus de maturation psychique qui se déclencherait chez la femme à l'issue de la grossesse et de l'accouchement –, à travers leur examen approfondi de peintures, de discours philosophiques et de références culturelles variées, pourrait être considérée comme une construction sociale et non une réalité naturelle. "
Actuellement sur Instagram (et pas du temps de Freud), la tendance est aux mères parfaites, meilleures que celle d'à coté. Il y a compétition et même retour aux valeurs des années 50 (la femme parfaite est au foyer, le père travaille dur).
Mes notes :
33' L'"instinct maternel" est un fantasme masculin illustrant la peur : désir de contrôle de l'homme sur la femme, et de la satisfaire en même temps.
37' On en arrive à la Théorie de l'attachement, selon laquelle la responsabilité incombe principalement aux mères.
39' Or, on a observé que les pères qui s'occupaient du nourrisson dès la naissance avaient un taux d'ocytocine plus élevé que les autres...
41' responsabilité de la psychanalyse, qui pèse sur tout le 20ème siècle.
43' Sociétés patriarcales. Le concept patriarcal est un concept névrotique
45' on sait depuis la psychanalyse que les besoins refoulés ne disparaissent pas mais continuent d'être à l'oeuvre inconsciemment aussi bien positivement que négativement.
Autrement dit, tout ceci est inscrit dans l'insconscient collectif depuis longtemps.
48 : En Allemagne, l'image de la mère est sublimée et idéalisée, avec bcp trop de responsabilités. Les mères sont incitées à non pas travailler, mais élever l'enfant les 3 premieres annees. Le peu de congé parental pour les pères en Allemagne (et l'absence encore récente en France et ailleurs) en est pour une part responsable.
Résultat, la natalité en Allemagne est très basse et baisse encore...On obtient le contraire de l'effet escompté.
(Bon, j'ai fait ce que j'ai pu en supposant que l'image du bon père de famille c'est d'épuiser les voisins le week end à 8 h 30 avec leurs tondeuse et débroussailleuse). Il faudrait faire une émission là-dessus. Ah ben non, en fait, c'est le même sujet...
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..