Denis a écrit : 05 oct. 2018, 08:08Pensez-vous que seb980 va revenir ?
Je ne pense pas. Il doit faire sa promo en lançant son message sur différents forums. Et comme il n'est pas vraiment intéressé à changer d'avis, il se contrefiche des réponses.
Cela dit, comme ce genre de cas de déviance me fascine, je me suis intéressé à son "papier" (1er .pdf sur
cette page). Tout d'abord, il faut signaler que s'il a la prétention de proposer une expérience scientifique, dans les faits c'est juste une expérience de pensée posée en termes foireux. Cela parce qu'il ne propose aucun test réel, aucune méthodologie permettant la moindre observation qui répondrait à la question qu'il se pose vraiment. Voici ce qu'il en dit:
"L’objectif est d’étudier les conditions nécessaires à l’émergence de la douleur telle que définie plus
haut.
Pour cela, un expérimentateur procède aux expériences suivantes :
- Violent coup de marteau sur l’index droit d'un corps humain n°1, en bonne santé, réveillé, et placé dans des conditions environnementales nécessaires à sa survie et à son confort.
- Coup de marteau de même intensité porté sur l’index droit d’un corps humain n°2, également en bonne santé, réveillé, et placé dans les mêmes conditions environnementales.
- Coup de marteau de même intensité porté sur l’index droit d’un corps humain n°3, également en bonne santé, réveillé, et placé dans les mêmes conditions environnementales.
Il n’est pas nécessaire que ces trois expériences se déroulent dans la même pièce, dans la même ville, dans le même pays ou sur le même continent. On suppose que le déclenchement des coups de marteaux peut se faire à distance.
Les expériences sont effectuées avec un délai d’une seconde entre elles.
"
Les détails (sujet sain, etc.) sont purement superficiels, quand ce n'est pas injustifiés (pourquoi le décalage temporel?). Ils masquent qu'il manque l'essentiel: qu'est-ce qu'on attend comme réponse, que doit-on observer, et
en quoi cela indiquerait quelque chose sur l'"émergence de la douleur". Dans le fond, ces détails ne visent qu'à donner l'impression qu'il y a de la rigueur mais c'est de la poudre aux yeux. Surtout que la série d'expériences n'a (heureusement) pas pour but d'être conduite. Car il prétend savoir ce que les expériences doivent donner:
"En ne prenant en compte que les conditions matérielles et biologiques des expériences, leurs effets doivent donc être :
Expérience 1 : très vive douleur 1 au niveau du corps 1.
Expérience 2 : très vive douleur 2 au niveau du corps 2.
Expérience 3 : très vive douleur 3 au niveau du corps 3.
"
Ce n'est pas faux, c'est surtout mal exprimé. Il y a une forte imprécision qui va lui permettre de déraper ensuite dans les grandes largeurs: il veut "observer de la douleur" mais ne donne aucun critère pour baser cette observation. S'il tournait les choses comme "la personne 1 rapporte une vive douleur", un bon nombre de ses niaiseries sémanticoneuneues s'effondreraient.
Mais ce n'est pas le problème fondamental. Là où tout dérape, c'est que lorsqu'il envisage les résultats anticipés (qu'il décrit de manière pas trop fausse), il change les données du problème, il déplace le poteau des buts, il triche. Son expérience qui devait concerner l'"émergence de la douleur" devient une expérience qui aurait dû expliquer la conscience de la douleur chez la personne 1:
"Autrement dit, il est impossible de prouver à la personne 1 que la douleur 2 existe pour la personne 2. Au contraire, ce qu’elle constate elle, c’est une absence totale de douleur au niveau du corps 2.
"
En d'autres termes, son expérience n'est pas conçue pour expliquer ce qu'il voudrait qu'elle explique. Il voudrait qu'elle explique la perception de la douleur mais elle ne peut le faire.
Pire, il ne tient même plus compte de l' expérience qu'il proposait initialement:
"On pourra répéter et répéter les expériences, la personne n°1 vérifiera toujours le même résultat : l'absence totale de douleur au niveau des corps 2 et 3. La réalité qui s'imposera à elle sera toujours la même :
Expérience 1 : très vive douleur 1 au niveau du corps 1.
Expérience 2 : absolument aucune douleur 2 au niveau du corps 2.
Expérience 3 : absolument aucune douleur 3 au niveau du corps 3.
"
Ce qui est parfaitement faux: si l'expérience était conduite correctement, et les 3 coups de marteau donnés, ce qu'on observerait est (pour reprendre ses termes niaiseux):
Expérience 1 : très vive douleur 1 au niveau du corps 1.
Expérience 2 : très vive douleur 2 au niveau du corps 2.
Expérience 3 : très vive douleur 3 au niveau du corps 3.
Donc, l'expérience montre qu'on peut générer de la douleur lorsqu'on frappe quelqu'un avec un marteau. Disons que ce n'est pas la découverte du siècle. Ni une expérience de pensée qui mérite qu'on s'accroche dessus pendant 10 ans.
Mais comme il ne s'aperçoit pas - à dessein ou par stupidité ou par manque de points de repères dans la réalité - que son expérience n'est pas conçue pour montrer ce qu'il pense montrer, il en arrive à:
"C'est à dire que les conditions matérielles et biologiques des expériences ne suffisent pas à expliquer la réalité constatée par la personne 1.
"
On comprendra aisément que des expériences de pensée foireuses conçues par un incompétent ne suffiront jamais à expliquer la perception consciente de la douleur. Il n'y a que l'incompétent qui pourra fantasmé avoir prouvé quelque chose.
D'ailleurs, il conclut:
"En résumé et en conclusion, nous pouvons affirmer que, le fonctionnement du corps ne suffisant pas à la production de la douleur, il existe au moins un autre type de facteur, d'action, de « force », qui n'est pas de nature biologique ou matériel
"
Non, tout ce qu'on affirmer c'est que l'expérience de pensée était mal foutue et que si on la pose de manière correcte, elle ne "démontre" qu'un point assez trivial: les humains perçoivent la douleur de manière consciente.
Bon, comme pour zaber, on peut se demander: QI proche de la température de l'azote liquide, troll volontaire et obsessif, ou complètement barge (au moins sur cette question)? La vidéo laisse à penser que ce n'est pas le premier cas (il a l'air éduqué), le 2e demanderait une volonté qui me semble surhumaine (10 ans à radoter les mêmes céhoenneries en boucle pour générer des réponses, qui arriverait à faire ça?). Mon hypothèse privilégiée est donc qu'il est complètement barge (au moins sur cette question).
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MBS a écrit :Dieu seul le sait...
Je comprends que c'est de l'humour mais d'après ce que j'ai lu, Sébastien H. semble s'en foutre complètement de dieu. Il veut démontrer l'"évidence" de quelque chose dont il se fout totalement. C'est, comment dire,
particulier.
Ajout/précision: quand je dis qu'il semble s'en foutre, je veux dire qu'il se fout totalement de savoir si cette entité existe ou pas. Il aime bien en parler, sur le mode "exposer une pétition de principe indéboulonnable en beaucoup de mots" (c'est moi qui souligne):
"Cette entité, si on peut l'appeler ainsi, est si abstraite, si transcendante, qu'il est bien difficile d'en dire ne serait-ce que quelques mots. C'est en outre un sujet bien délicat : même en partant de la simple différence douleur/pas douleur, on arrive à créer des tensions et des haines qui n'ont aucun sens rationnel. C'est pathétique... Mais bon, passons. Ce qui va m'intéresser ici c'est la principale caractéristique d'une entité se voulant suprême : la cause de soi. Car tel est bien le cœur du problème. Tout ce qui existe a une cause, et tout ce qui a une cause extérieure à soi ne peut être qualifié de divin. Au contraire,
Dieu est Dieu parce qu'il est cause de lui-même : c'est là la différence fondamentale, je dis bien fondamentale, entre lui et le reste du monde.
En 2012 dans cet article, j'avais montré que, du fait de cette caractéristique,
Dieu alias la Substance existe d'une manière extrêmement puissante car extrêmement nécessaire [...]
"
"Dieu est nécessaire car il se cause lui-même", à se demander pourquoi il ne voit pas là sa preuve "aussi évidente que l'existence du soleil"? Pourquoi se sent-il obligé de passer par une expérience de pensée foireuse qui ne prouve pas ce qu'elle est censée prouver? Mystère de l'obsession délirante.
Jean-François