Dany a écrit :Mais, JF, qu'est ce que tu as contre la subjectivité des gens ? S'ils se plaignent de quoi que ce soit, ils ont le droit d'être écouté, ils ont le droit qu'un praticien réponde à leurs attentes, ils ont le droit d'être soulagé, quoiqu'ils aient.
C'est une très bonne remarque qui illustre assez bien, à mon sens, un des problèmes de la médecine généraliste de nos jours, particulièrement en campagne.
Je vais raconter une discussion avec mon médecin (donc ce n'est qu'un témoignage, mais il appuie bien ma pensée) :
Suite à des douleurs persistantes au genoux (gênantes mais pas handicapantes), je fini par aller le voir. Il m'ausculte, fait quelque manipulations en me demandant à quel moment ça fait mal etc...
Puis il me dit "Mais mon bon monsieur, qu'est-ce que vous croyez, passé 50 ans, on a tous des petits bobos, surtout quand on est actif. Vous faites des randonnées ? vous bricolez ? c'est très bien, mais il faut aussi assumer votre âge. Si vous voulez, prenez de temps en temps un antalgique, mais je vous prévient, c'est une mauvaise habitude. Rien d'autre ?"
J'avoue avoir bien apprécié et je lui ais posé la question si il traitait ainsi tous ses clients. Il me dit : "Ah, m'en parlez pas, vous n'imaginez pas le nombre de visites inutiles que je reçois. Certains ont leurs habitudes et viennent au moins chaque semaine alors qu'ils vont très bien. J'ai beau leur expliquer que ce n'est rien, ils veulent toujours plus d'examens, de prescription. Je ne suis pas là pour soutenir psychologiquement des gens bien portants aux frais de la sécu, j'ai assez de travail avec mes vrais malades* qui eux ont vraiment besoin de mon temps et de mon attention. Alors depuis 4 ou 5 ans, je refuse. Évidemment, ça ne leur plaît pas beaucoup et quelques uns vont alors voir mon collègue à 20 km. C'est très bien, je suis médecin, pas bobologue."
Tout ça pour dire que je suis assez favorable à une homéopathie médicale et payante. Ça permettrai de diriger les bobologies efficacement sans plomber la sécu** et laisser les médecins de campagne (déjà assez rares et surbookés) faire leur vrai métier dans de bonnes conditions.
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En plus, il était médecin pompier. En tant que médecin de campagne, c'est lui qui se coltine tous les accidents et urgences à 25 km à la ronde à n'importe quelle heure. Je tire mon chapeau bien bas à ces volontaires
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Car le coût réel de l'homéopathie, ou tout autre placebo/bobologie, n'est pas celui du médicament, mais celui du temps et des compétences qui ne sont pas employées là ou il faut. Particulièrement quand on parle de déserts médicaux ou de manque d'attention des médecins par manque de temps.
Inso