Bonjour,
C'est un sujet intéressant, assez complexe, qui du fait de conséquences dramatique pour les familles concernées (le
rapport de l'IGAS parle de 450 enfants concernés parmi les 14 000 grossesses) et qui se retrouve sous le feu de l'actualité.
Je ne suis pas médecin ni pharmacien, mais j'avais suivi un peu la problématique suite à
cet article de février (les grands médias ont du retard ...)
Un petit historique:
Médicament efficace contre l'épilepsie et les troubles bipolaires, utilisé depuis 1967, dans une centaine de pays.
Depuis les années 80/90 : suspicion d'effets secondaires en cas de grossesse
Au début des années 2000, questions sur les risques de troubles du développement chez le foetus.
2006 : le médicament est déclaré incompatible avec les grossesses. (marqué sur la notice ou sur la boite)
2009 : Évaluation des risques psychomoteur. Si épilepsie chez la femme enceinte ou voulant le devenir, il doit être employé les 2 autres médicaments efficace avant la dépakine. (il n'existe que peu de médicaments efficaces)
2014 puis 2015 : durcissement des règles de prescription de la dépakine (
ANSM)
Les questions qu'on peut se poser:
- Aurait-on pu réduire fortement les prescriptions de dépakine plus tôt ?
Certainement, mais de 1 ou 2 ans, guère plus, la machine administrative suite aux résultats des études est hélas toujours un peu longue.
- Aurait-on du faire des études poussées plus tôt ?
Certainement. maintenant, comme il n'est pas possible de tout analyser (ça coûte cher et ça prend du temps), je ne sais pas quelles ont été les priorité à ce sujet. C'est un vaste sujet sur lequel il y a des progrès à faire.
- Peut-on modifier la prescription d'un médicament alors qu'il n'y a pas de résultats scientifiques sur de possibles effets secondaires ?
Ben non, si on se sait pas, difficile d'agir dans un sens ou dans l'autre.
- Les médecins ont-ils bien donné l'information aux patientes ?
Ils avaient les éléments pour le faire. L'ont-ils tous fait ? ou bien fait ? mystère.
Certaines patientes vient des médecins et spécialistes multiples, l'information peut être diluée/ mal diffusée.
Certaines patientes ont tout de même fait le choix de la grossesse, malgré les risques connus.
- Sanofi a-t-il caché des informations pour vendre son médicament ?
L'IGAS pointe un manque de réactivité des autorités sanitaires et du laboratoire à partir du moment ou les risques étaient connus. On en saura plus par les procès qui auront lieu.
- Devait-on interdire la dépakine aux femmes enceinte ou souhaitant une grossesse ?
Peut-être, mais comment faire pour les cas ou seule la dépakine est efficace ? N'oublions pas que l'épilepsie est aussi un facteur de risque pour une grossesse.
Il faut noter que tous les médicaments contre l'épilepsie ont des effets secondaires notables.
- Question liée : Fallait-il ne pas traiter l'épilepsie dans certains cas et laisser la patiente avec son grave problème de santé ?
Je n'ai pas de réponse à cette question éthique.
Voir les
réflexions à ce sujet un épilepticologue
Inso