Nicolas78 a écrit : 04 août 2019, 21:39
Même si le rapport entre ces tueries et l’accessibilité aux armes aux USA sonne comme une évidence, je me demande ce qui permet
de tel chiffres et un laps
de temps si court entre deux fusillades. J'ai du mal à penser que ce n'est qu'une question d’accès aux armes, et même
de culture.
DirtyBiology tente d'y répondre en partie ici :
https://www.youtube.com/watch?v=z62jyF43ESk
C'est certainement une combinaison
de multiples facteurs, et je tends à penser que l'accès aux armes à feu est, aux USA entre autres, davantage une conséquence qu'une cause.
- le "mythe national" : Enormément d'Américains se voient comme le produit (supérieur) d'une histoire forgée par des pionniers, ne dépendant que d'eux-mêmes, tant pour subvenir à leurs besoins que pour assurer leur protection. D'où l'attachement viscéral et passablement irrationnel au second amendement
de la constitution, entretenu par une défiance tendant à une véritable paranoïa envers les autorités (l'état, la police, la justice, ...) lorsqu'il s'agit
de défendre ses biens, ses libertés, son mode
de vie, le tout encouragé par des organisations comme la NRA.
- une nostalgie, savamment entretenue par divers politiciens, religieux et autres,
de temps mythiques où la suprématie des USA sur le reste du monde et celle des Américains WASP sur le reste
de la population allait
de soi, et où lesdits WASP n'avaient pas à se soucier
de la concurrence
de leurs "inférieurs" dans le monde du travail,
de l'éducation, etc.. ("make America great again ..

"). Ce qui attise les frustrations
de toute une population qui vit mal et voit ses perspectives d'avenir rétrécies, à tort ou à raison.
- un système
de santé calamiteux, surtout en matière
de santé mentale, laissant une pléthore
de gens fragiles sur le carreau.
- un système judiciaire et carcéral tout aussi calamiteux, qui laisse un nombre impressionnant
de gens dans une dèche inimaginable, exacerbant entre autres les différences socio-économiques et les ressentiments.
- une vision dichotomique du monde divisé en perdants/gagnants, dominés/dominants. Cela mène à systématiquement voir les gains des uns comme une perte pour soi, ce qui exacerbe donc les antagonismes entre les diverses classes socio-économiques, les communautés culturelles et ethniques, etc.
- ...
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken