Covid 19 , le néoliberalisme en question…
https://www.atlantico.fr/decryptage/358 ... -alexandre
FAILLITE GÉNÉRALISÉE
Changer de modèle après le Covid-19… ou changer ceux qui gouvernent la France depuis 30 ans ?
Face à la crise sanitaire du Coronavirus et au confinement, de plus en plus de Français semblent remettre en cause le système libéral, le système capitaliste de notre démocratie. La faillite du modèle est-elle la principale raison de cette défiance ? La classe politique est-elle responsable ?
Michel Ruimy : Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’accumulation du capital. Ce n’est ni une idéologie, ni une doctrine, contrairement au socialisme par exemple. Il s’agit d’une pratique des affaires.
Il ne faut pas jouer avec
les mots, on ne parle pas
de capitalisme mais bien
de sa dérive, le néolibéralisme qui lui est une idéologie, à la Trump par exemple.
Laurent Alexandre : Contrairement au passé, nos opinions publiques ne supportent plus la mort. La grippe de 1957 a fait deux millions de morts d’après les derniers chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé. La France semble avoir subi plusieurs dizaines de milliers de morts mais il n’y a eu aucun confinement ni aucune mesure de distanciation. Les conséquences économiques ont été quasi nulles : on a continué à préparer l’ouverture du Marché Commun de l’Europe des 7 en 1958. Les journaux de l’époque ont assez peu parlé de cette hécatombe. Dans certains pays comme la Suède, on voit des photos d’immenses hangars ou l’on parquait les malades tant les hôpitaux étaient saturés.
En 1968, la grippe a tué 31.000 Français dont de nombreux jeunes et le confinement n’a pas été décidé. Et ne parlons pas de la grippe de 1918-1919 qui a tué entre 50 et 100 millions de personnes dont 408.000 Français avec une mortalité impressionnante dans la jeunesse. Le monde ne s’est pas barricadé et s’est résigné.
En 2020, il n’est bien sûr plus possible d’accepter le sort.
La conclusion est bonne :« En 2020, il n’est bien sûr plus possible d’accepter le sort », elle révèle que le mépris
de certaines classes sociales ,au cours des époques anciennes, n’est plus accepté,
les riches se sont d’ailleurs toujours mieux confinés que
les pauvres,
Pour changer de système, il conviendrait d’établir un strict contrôle des flux financiers. Pour ce faire, plusieurs actions seraient à engager : nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire, meilleur partage des richesses en diminuant la rémunération des actionnaires par une hausse de la fiscalité, encadrement strict des marchés et les produits financiers qui ne font qu’amplifier les crises., etc. Les Français veulent-ils ce schéma de développement ? Je ne suis pas certain de cela. En fait, ils préfèrent l’alternance, selon les circonstances, entre un libéralisme keynésien (intervention de l’Etat quand la situation l’exige) ou du keynésianisme libéral (moindre intervention de l’Etat quand l’économie va mieux).
Si chaque citoyen comprenait réellement comment l’argent se crée, ex nihilo, a partir
de rien, alors la majorité des populations seraient révoltées par la situation actuelle,
les populations comprendraient que, ce privilège incroyable
de la création monétaire, ne doit être réservé qu’a des dirigeants responsables, ils comprendraient que ce privilège ne doit jamais être remis entre
de mauvaises mains.
Les néolibéraux ont dupé
les populations en obtenant la privatisation
de ce privilège, ce qui explique toutes
les conséquences funestes que nous subissons depuis des décennies.
Laurent Alexandre : L’Europe a raté la première phase de gestion de la crise. Les méthodes épidémiologiques utilisées en Europe ne sont pas très différente de celles du temps de La Peste d’Albert Camus.
A l’inverse, l’Asie de l’Est a multiplié les tests diagnostiques, a recherché tous les patients contaminés en utilisant le tracking des smartphones… Et puis les Asiatiques de l’Est ont un civisme très développé. A l’inverse, on voit que le confinement est mal respecté en France -c’est un doux euphémisme- notamment dans les quartiers difficiles.
L’Europe est arrogante et se croit supérieure à l’Asie. Cette vision transparait dans l’allocution du Président Emmanuel Macron du 12 mars : « Nous avons en France les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes, des spécialistes de grand renom, des cliniciens aussi, des gens qui sont sur le terrain et que nous avons écouté, comme nous le faisons depuis le premier jour. » Si nous sommes meilleurs que les Asiatiques, pourquoi avons-nous échoué ?
En fait, nous ne sommes pas les meilleurs ! La réalité est que nous devons imiter les pays asiatiques qui ont fait beaucoup mieux que nous.
Le décalage du nombre de morts par million d’habitants entre l’Asie et l’Europe est humiliant pour l’Europe...
Le néoliberalisme et son corrolaire, la culture
de l’egoisme outrancié et decomplexé, n’est pas etrangere a ce manque
de discipline
France 4 morts par million d’habitants
Italie 40 morts par million d’habitants
Espagne 15 morts par million d’habitants
Taïwan 0,05 mort par million d’habitants
Corée du Sud 1,5 mort par million d’habitants
Singapour 0 mort par million d’habitants
Chine 2,7 morts par million d’habitants
Et l’Asie est en sortie d’épidémie tandis que l’Europe n’est pas encore au pic !
La France n’est pas encore au sommet de l’épidémie et il est à craindre que nous avons laissé plein de gens se contaminer en ne reportant pas les élections municipales. Les images du dépouillement montrées par la Presse Quotidienne Régionale font froid dans le dos.
Ne parlons pas des matchs
de football (entre autre) qui ont précédé l’explosion
de la crise, le football est un sport aussi honorable qu’un autre mais il a été récupéré par
les néolibéraux, a cause
de sa très grande popularité.