Les dernières exigences russes semblent évoluer :
"Dmitry Peskov said Moscow was demanding that Ukraine cease military action, change its constitution to enshrine neutrality, acknowledge Crimea as Russian territory, and recognise the separatist republics of Donetsk and Lugansk as independent states."
Ils ne parlent plus
de dénazification par exemple.
Il rajoute :
"We really are finishing the demilitarisation of Ukraine. We will finish it. But the main thing is that Ukraine ceases its military action. They should stop their military action and then no one will shoot,"
Ah, ok. Par démilitarisation, ils entendent quoi exactement ?
Et Zelenskyi pourrait rester président mais le premier ministre serait désigné par la Russie.
Bref, l'agresseur veut gérer toute la politique du pays agressé, y.c. sa diplomatie et in fine en faire un état vassal. Inacceptable et contraire au droit international, sauf si l'Ukraine est d'accord. On a déjà vu ce que produisaient
les accords
de Minsk, signés un peu sous la contrainte par l'Ukraine : quelque chose d'inapplicable.
Je pense que ce sera refusé par l'Ukraine.
Je pense aussi que, vu
les mesures prises, vu
les efforts en cours pour se désengager des hydrocarbures russes, l'Europe et
les US veulent aller jusqu'au bout
de l'histoire.
Il ne semble pas être question
de trouver un règlement mitigé qui autoriserait
de facto à Poutine
de créer ultérieurement une autre crise qui, celle-là, risque d'être encore plus sérieuse
(sur ce coup, je pense qu'on peut lui faire confiance).
Ceci alors que la résistance
de l'Ukraine étonne la plupart des états-majors (surtout le russe j'imagine), ce qui donne un poids certain à l'Ukraine dans
les futures résolutions.
- La Russie n'est toujours pas maître
de l'espace aérien,
les pertes en avions des russes sont très significatives (voir
ce post)
- La Russie a toujours
de gros problèmes logistiques (Le "convoi
de 60 km" au nord
de Kyiv est toujours bloqué depuis 1 semaine) et
les convois de carburants sont fréquemment attaqués.
-
Les armes (Stinger, Javelins, nlaw etc...)
arrivent à flot en Ukraine et parviennent correctement aux unités des différents fronts.
- La
résistance ukrainienne est remarquable, l'armée russe mauvaise et certains spécialiste estiment que l'Ukraine a des possibilités
de gagner cette guerre (
Petraeus par exemple)
Pour expliquer en partie cette résistance ukrainienne, alors que l'armée ukrainienne
de 2014 a été assez lamentable , je vous propose la lecture
de ce fil twitter très intéressant et éclairant de Max Bergman sur la réussite (pour une fois)
de l'assistance US à l'Ukraine depuis 2014.
En comparaison
les efforts (pourtant conséquents) d'investissement et d'organisation
de l'armée russe faits par Poutine n'ont pas donné
les résultats escomptés. Du tout.
- Corruption toujours très conséquente.
- Du au régime autoritaire, il s'agit
de montrer, pas
de prouver.
Les nouvelles armes sont des armes d'apparat (SU-34, Mig-35 par exemple) peu ou mal intégrées dans des systèmes d'arme et
de combat (alors que l'OTAN est plutôt forte sur ce point).
-
Les nouvelles armes attendues sont soit peu nombreuses, soit mal utilisées (
exemple de l'aviation), soit non réalisées malgré des annonces tonitruantes (chars T-14) et
les plus grandes dépenses ne sont finalement pas très utiles en combat (
exemple 1,
exemple 2)
- Le matériel est très nombreux, mais pour une bonne part assez ancien (chars T-72
de conception des années 60, même si modernisés en partie)
C'est aussi pour cela que l'armée russe en revient toujours à la même tactique
de bombardement des villes et des populations : un canon tracté des années 50 ou un
camion Grad des années 60 fait autant sinon plus
de dégât qu'un bombardier dernière génération pour bien moins cher. Et ils en ont beaucoup.