shisha a écrit : 10 sept. 2023, 20:34
Salut Inso, je sais que tu as deja fait un commentaire sur la bombe nucléaire où tu montrais qu'à chaque fois que la Russie menaçait d'utiliser la bombe, elle ne mettait pas á exécution ses menaces. Là où tu semblais convaincu qu'elle ne l'utiliserait pas, je pense que la probabilité n'est pas nulle.
Aussi j'aimerais connaître si possible, quelles seraient selon toi
les raisons qui empêcheraient la Russie d'utiliser la bombe.
Non, la probabilité n'est pas nulle, même si je l'estime être très faible.
Mon avis personnel (personnel, c'est beaucoup dire, c'est davantage une compilation
de lectures
de personnes que j'estime être qualifiées et bien renseignées sur le sujet) :
- L'utilisation principale
de cette menace n'était pas en lien avec une possibilité réelle, mais pour influencer (bluff)
les décideurs et
les opinions occidentales. L'URSS puis la Russie ont depuis longtemps utilisé avec succès l'outil
de la peur du nucléaire (civil et militaire) chez
les occidentaux. Ça a plutôt bien marché (cf Elon Musk récemment). Mais la répétition (50, 60 ?)
de la menace depuis l'invasion la rend
de moins en moins crédible.
- Personne ne connait (même pas
les russes) l'état réel
de leurs systèmes nucléaires. Si c'est comme
les reste
de l'armée, ce ne sera pas forcément brillant (et la quantité ne rentre pas en ligne
de compte comme pour
les canons). Même problème pour
les systèmes
les plus récents (Sarmat) si ils sont comme
les chars T-14.
- Si le missile nucléaire est intercepté (comme 80% des missiles russes depuis la fin
de l'hiver même
les "hypersoniques"), la Russie en aura tous
les inconvénients et aucun avantage.
De plus, une préparation d'un tir nucléaire a beaucoup
de chance d'être détectée avant le tir (
les pays occidentaux ont dépensé des milliards et des milliards pour ça depuis la guerre froide).
- En cas d'utilisation d'arme nucléaire dite tactique en Ukraine, des états majors (Pologne entre autres) ont signalés que cela déclencherai l'article 5 du code
de l'Otan. D'autres états-majors ont signalés que même sans article 5, des interventions aériennes lourdes auraient lieu sur
les forces russes en Ukraine et sur la flotte
de la mer noire. Après, je pense que pas mal
de messages ont aussi été passés sans qu'ils aient été rendus publics.
- Si il y a intervention aérienne
de l'Otan, selon toutes
les projections (et encore plus depuis la connaissance
de l'état réel
de l'aviation russe sur le terrain ukrainien), il y aura des pertes du coté
de l'Otan (quelques dizaines d'aéronefs) mais la flotte
de la mer noire sera coulée, l'aviation russe
de l'ouest détruite,
les forces Russes en Ukraine seront en bonne partie rendues inoffensives,
les radars détruits,
les axes logistiques coupés,
les bases détruites et vraisemblablement
les terrains d'aviation des territoires russes proche
de la frontière rendus inopérants. L'interdiction aérienne
de l'Otan permettrai aux forces terrestre ukrainiennes
de libérer le territoire avec bien moins
de problème qu'actuellement. Je pense que la Russie a également fait le calcul.
- Si frappe nucléaire et réaction
de l'Otan, on serait alors dans l'inconnu concernant l'avenir
de la Russie (pour des questions internes à la Russie car il n'y aura pas d'invasion
de la Russie) et ça, Poutine n'aime pas.
Ceci dit, si Poutine sent son avenir politique (et donc physique) menacé, personne ne peut prédire ses réactions. Personne ne maitrise non plus
les réactions
de l'entourage direct
de Poutine concernant une décision nucléaire (il y a quelques personnes et systèmes
de sécurités à franchir avant d'effectuer une frappe nucléaire).