L'offensive ukrainienne à Kursk continue et Poutine organise une "
action anti-terroriste" sur
les oblast
de Kursk, Belgorod et Bryansk.
Outre qu'il tente
de minimiser le problème aux yeux des russes, ça veut dire que c'est le FSB qui va gérer
les actions militaire et non l'armée. Ce qui va certainement faire grincer
les dents dans l'armée russe dont pas mal d'officiers supérieurs ont déjà été "écartés".
L'ambiance sur le terrain semble être compliquée, déjà que
les troupes tchétchènes qui étaient dans le secteur sont fortement
critiquées pour n'avoir rien fait pour arrêter cette offensive alors que ces tchétchènes critiquent
les états-majors russes pour leur incompétence.
Les réseaux sociaux russes sont fébriles sur le sujet et
les critiques internes sont à peine voilées.
D'autre part
les multiples réunions
de crise et
les multiples promesses
de Poutine à la télévision semblent montrer plusieurs choses :
- L'augmentation sérieuses des primes à ceux qui s'engagent dans l'armée montre que la Russie a un problème
de nombre
de troupes disponibles.
De plus une mobilisation serait très mal vécue par le peuple russe (rupture du "contrat" en Poutine et le peuple russe) et pourrait déstabiliser le pouvoir. (cf
analyse de Joni Askola)
- La promesse d'allouer 100 € à toute personne civile ayant été évacuée est prise comme un affront par
les civils qui reprochent déjà aux autorités
de ne rien faire pour eux.
- Poutine qui a toujours dit "avoir toutes
les cartes en main" et maîtriser cette "opération spéciale" semble davantage en position
de faiblesse qu'en position
de force devant la crise
de Kursk. Et dans une dictature, montrer une faiblesse est toujours très dangereux pour le pouvoir.
Échec militaire + repression + rupture du "contrat" + position
de faiblesse = crise majeure.
Cette offensive ukrainienne, au-delà d’objectifs militaires pourrait avoir des impacts conséquents sur la situation politique en Russie.
Pour
Foreign Policy, cette offensive pourrait donner du poids à la diplomatie ukrainienne et favoriser une solution diplomatique au conflit.
Cette offensive montre aussi et une fois
de plus que
les "lignes rouges" fixées par le Kremlin sont aisément franchissables et sans grandes répercussions.
Du point
de vue militaire, l'offensive ukrainienne continue à gagner du terrain (650 km2 ?), des
vidéos de prisonniers deviennent pluri quotidiennes.
La Russie déplace des troupes
de Kherson, Zaporizhzhia, Donetsk et Luhansk vers le front
de Kursk. Des
incursions sont réalisées également dans l'oblast
de Belgorod.
Parallèlement, la Russie annonce régulièrement avoir stoppé l'offensive (mais chaque fois dans un village plus à l'intérieur
de Kursk) et avoir éliminé l'essentiel des forces ukrainiennes. La Russie annonce également être en train
de préparer les défenses de la centrale nucléaire
de Kursk.