thewild a écrit : 09 mars 2020, 14:28
Si la conscience est un paramètre pris en compte lors de ma décision future de changer ou non de travail, alors j'aurai bien fait ce choix (futur) en conscience.
Cela ne signifie en rien que ce "choix" relève d'un
libre décret. Il y a à mon avis un grand malentendu qui provient du fait que beaucoup font une grande confusion entre "action consciente" et "action
libre". L'un n'implique pas l'autre.
thewild a écrit : 09 mars 2020, 14:28
Il faut être très prudent sur l'interprétation de ces expériences de neuroscience / psychologie cognitive.
Il y a bien d'autres objections au moins aussi recevables sur les conclusions de Libet, et il est très difficile de mettre en place des protocoles univoques dans ce domaine.
A mon avis, le seul problème dans cette histoire c'est que les choses sont confuses dans l'esprit de beaucoup car personne ne pose les choses clairement.
Lorsque l'on observe un individu de l'extérieur, que l'on cherche à comprendre l'origine de ses choix, il n'y a que deux configurations possibles :
1 - Un système sans libre arbitre :
INDIVIDU :
- gènes (déterminés)
- environnement (déterminé) ===> ACTIONS DETERMINEES
2 - Un système avec libre arbitre :
INDIVIDU :
- gènes (déterminés)
- environnement (déterminé)
-
libre arbitre (non déterminé) ===> ACTIONS LIBRES
La deuxième option est très séduisante car très flatteuse pour l'orgueil humain. Mais le problème, c'est qu'elle ne peut pas fonctionner sans l’hypothèse d'une entité métaphysique qui aurait la faculté d'agir en violant les lois physiques. Et ça, tout zététicien qui se respecte devrait à priori le rejeter.
Quand on remplace "
libre arbitre" par "conscience", on ne fait que jouer sur les mots pour rendre convaincante une hypothèse pseudo-scientifique. Car cette "conscience" que nous expérimentons tous reste un phénomène émergent parfaitement déterminé. Elle n'a absolument rien de "
libre" : elle ne se situe pas au delà des lois de la nature où elle aurait on ne sait trop comment la faculté de faire apparaitre des forces à partir de rien.