Mais alors pourquoi pas l'infanticide précoce à la naissance comme chez les romains ou dans la Chine médiévale ?Jean-Francois a écrit :Je reviens là-dessus:Je règle un point: ce qui me rassurerait, c'est que l'avortement continue à être légal tant que l'humanité sera ce qu'elle est (très succinctement: irrationnelle) et que la surpopulation sera un problème que beaucoup occultent.Mikaël a écrit :Rassure-toi, des gens continueront d'avorter ou de se faire avorter même s'il est reconnu qu'avorter est mal
Certes, mais la plupart le considère comme un moindre mal dans des situations où, pour ma part, je ne le considère pas comme tel (et le "test" que je me donne pour déterminer s'il s'agit ou non d'un moindre mal est le suivant : si le bébé était déjà né, et toutes choses égales par ailleurs, accepterais-je moralement de le tuer en vu de tel ou tel "bien" ou pour éviter tel ou tel "mal" ?).Jean-Francois a écrit :Autrement, tu sembles placer ta question au niveau moral (axe "bien - mal") mais cela entraine un biais, à mon avis. Je ne connais personne qui considère l'avortement comme "bien".
Je pense au contraire que c'est souvent un faux problème : si on n'a pas su se retenir dans ses élans sexuels, qu'on a oublié tout contraceptif ou qu'ils ont tous échoués, il reste la solution de l'adoption, en cas de problème économique, ou si l'enfant est handicapé et qu'on ne se sent pas la force de s'en occuper, de l'aimer.Jean-Francois a écrit :Ceux (et, surtout, celles) qui prennent la défense de l'avortement ne considère pas que c'est souhaitable mais font remarquer qu'on n'a souvent pas le choix.
Bien entendu, si la santé ou la vie de la mère est en danger à cause de la grossesse, je ne crois pas qu'avorter soit alors répréhensible (si la mort du fœtus n'est pas voulue pour elle-même mais qu'elle représente la seule solution pour sauver la santé ou la vie de la mère). De même, en cas de viol, ça reste éminemment compréhensible, même si je tiens que le fœtus n'y est évidemment pour rien.
Ce que je conteste surtout, c'est l'avortement comme supplétif d'une contraception ayant été inefficace, ou même en lieu et place de toute tentative de contraception. Et j'estime que l'avortement pour motifs économiques n'est guère plus justifiable étant donné la possibilité de l'adoption (mais au niveau politique, il est vrai qu'il faudrait aussi prévoir davantage d'aides pour les parents vivants dans la précarité).
Là où je suis davantage dans le niveau de gris, c'est concernant l'avortement pour cause de grave maladie/malformation de l'embryon. Cela dépend de la valeur qu'on accorde à la vie, par rapport à sa qualité. Mais y a-t-il tant d'handicapés que cela qui cherchent à se suicider ou qui préfèreraient ne pas être nés ? Et n'est-il pas préférable de laisser chacun seul juge de la question : "ma vie vaut-elle d'être vécue ?".
Je n'irais pas jusqu'à dire ça : l'Église catholique s'oppose à la contraception parce qu'elle considère qu'il ne faut pas exclure de l'acte sexuel l'une ou l'autre de ses finalités naturelle, ce que pour ma part je conteste. Si on met de côté le caractère abortif, dangereux pour la santé, l'efficacité toute relative ou encore le caractère définitif de certaines contraceptions, il reste encore l'outercourse qui ne rentre - à ma connaissance - dans aucune de ces catégories, et pour lequel je ne comprends pas trop l'opposition de l'Église catholique. Mais il est vrai que je ne partage pas son axiome de base sur le respect systématique de la finalité naturelle de nos actes. Mais justement, si aucune conséquence négative n'est à craindre, et si par ailleurs c'est dans de bonnes intentions qu'on agit, alors pourquoi respecter ce principe ?...Jean-Francois a écrit :Maintenant, j'aimerai avoir ton avis sur la position de l'Église catholique qui décrie l'avortement et, en même temps, dénonce la contraception. N'est-ce pas ne donner aucune liberté à ses fidèles et ne considérer la femme que comme une pourvoyeuse de futurs petits fidèles*?
Donc, pour répondre à ta question, je trouve la position de l'Église catholique sur la contraception à la fois irréaliste, problématique, exagérée et moralement infondée.
Bien à toi,
Mikaël