Ptoufle a écrit :La probabilité d'une guerre avec l'Iran d'ici 2 ans ne dépasse pas le demi pour cent pour moi.
Pour la bonne et simple raison que les US ne peuvent en supporter le coût financier sans plomber complètement leur économie avec le risque d'une nouvelle crise mondiale.
Pour moi la crise de 2007 est complètement liée avec la guerre en Irak, car avec une marge financière suffisante ils auraient pu étouffer dans l'œuf la crise des subprime (reste la part de l'idéologie non interventionniste dans cette hypothèse).
Je ne suis pas certaine (loin de là) du lien entre la guerre et la crise des subprimes. A mon avis, et suite à de bonnes lectures (chroniques économiques dans The Atlantic, Harpers, The New Yorker, etc.), cette bulle spéculative aurait éclaté comme toutes les autres (dot com, par exemple) en l'absence de tout autre évènement politico-militaire, car elle résulte avant tout de la dérégulation de la structure financière au niveau mondial. On s'attend à d'autres bulles (immobilier encore, énergies "renouvellables", etc.), qui éclateront aussi, guerre ou non.
La guerre en Iran serait à mon sens bien plus coûteuse : un pays 2 fois plus peuplé et 3 fois plus grand, avec beaucoup plus de relief, dont la population est sensiblement contre Ahmadinejad mais peut-être pas suffisamment pour acclamer les américains.
Je donne 5% d'ici 10 ans des fois qu'un républicain soit encore plus débile que G.W. ...
Le coût d'une guerre d'invasion serait effectivement insoutenable. Maintenant, personne ne parle d'un tel scénario, pas même les plus débiles des va-t'en guerre, il est surtout question de frappes ciblées contre des installations militaires et nucléaires. Le coût politique quant à lui, serait certainement plus mitigé qu'on imagine, à condition que lesdites frappes soient efficaces : certes, cela signifierait sans doute une pérennisation du régime actuel en Iran et une augmentation transitoire des agressions contre Israël, mais une attaque réussie contre les capacités nucléaires iraniennes signifierait aussi pour ses voisins (Ar. Saoudite, Emirats, Syrie, Liban, ...) le retrait d'une menace et d'une pesanteur sur leur politique ...
Ceci étant, on ne sait pas quelles seraient les réactions d'autres acteurs importants comme la Chine, la Russie, la Corée du nord, voire la direction que prendrait la politique au Pakistan ... Il est donc à souhaiter que les partisans les plus virulents d'une attaque se mettent à réfléchir un peu plus sérieusement qu'en termes de "il faut violemment rogner les ailes de toute faction ou nation perçue comme une menace, la négociation est pour les faibles, bla, bla, bla".
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken