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par Camille23 » 17 juil. 2011, 14:52
«Les vaccins sont parmi les outils de prévention de maladies les plus efficaces et les plus réussis du XXe siècle, mais même s'ils font partie des interventions pharmacologiques les plus sécuritaires, il n'existe aucun médicament ou vaccin sûr à 100%et sans risque» (Dr D. Satcher). Sans vouloir remettre en doute les bienfaits de la vaccination, on doit bien admettre que depuis quelque temps, les échos de dommages persistants causés par les vaccins troublent de plus en plus la quiétude des parents.
Parmi eux, un nombre sans cesse croissant re-mettent en question la pertinence de suivre sans discussion les programmes de vaccinations conseillés par leur pédiatre. Il y a quelques années, ces vaccinations semblaient incontournables. Il suffisait de penser, par exemple, aux dégâts dévastateurs de la polio. Il est loin cependant le temps où le vaccin contre la polio était le seul qu'on administrait. Aujourd'hui, en Amérique du Nord, un enfant peut recevoir 19 vaccins avant l'âge de cinq ans. Et si l'on n'a pas (encore) de preuves que cette abondance d'inoculations puisse être une surcharge pour un système immunitaire encore immature, on entend de plus en plus de témoignages de parents qui n'hésitent pas à les accuser d'être re-liés, chez leurs enfants, aux symptômes de l'autisme. De plus, puisqu'il n'est presque plus contestable aujourd'hui que l'augmentation dans l'incidence de l'autisme (État de la Californie, 1999, etc.) soit bien réelle et reflète autre chose que des modifications aux critères diagnostiques, on est tenté d'attribuer cette forte progression à des facteurs environnementaux comme l'introduction du vaccin RRO (rougeole, rubéole, oreillons) et à ses effets sur le système immunitaire.
Certains parents, troublés par ces considérations, pourraient décider que leurs enfants soient immunisés sélectivement contre les maladies infectieuses qu'ils jugent les plus dangereuses. Ce serait probablement très risqué et dérangerait en tout cas les responsables de la santé qui, pour maintenir un bouclier contre les maladies infectieuses, ont tendance à exiger une soumission complète aux programmes. Ces «autorités» craignent qu'en cas de non-vaccination, de dangereuses maladies puissent resurgir.
Beaucoup de gens ont oublié l'époque où des enfants mouraient de polio ou de rougeole. Certains de ces épisodes se sont passés il n'y a pourtant pas si longtemps. Une épidémie de rougeole à Los Angeles a atteint un sommet dans les années 90 (4 549 cas) et a entraîné douze décès, note le Dr W.Orenstein,directeur du CDC (Center for Disease Control) et du programme de vaccination des États-Unis. Le médecin souhaite plus de recherches pour connaître les risques et les avantages des immunisations. «Sans recherche fondamentale, dit-il, nous ne pourrons jamais séparer les problèmes de santé dus aux vaccins de ceux qui ne le sont pas.»
Mais quels sont ces problèmes et quels sont les vaccins les plus incriminés?
1. Problèmes liés aux vaccins contre la coqueluche
Il semble que le vaccin contre la coqueluche (souvent associé à celui de la diphtérie et du tétanos) soit parfois responsable d'inflammations et de dommages au cerveau. Il est connu qu'il peut engendrer des effets allergènes sur les animaux de laboratoire. On craint qu'il ne provoque des formes particulières d'encéphalite chez certains enfants.
On sait que la version fabriquée à partir de cellules complètes du bacille impliqué est plus susceptible de provoquer des réactions secondaires que celle produite à partir d'éléments de ces mêmes cellules. Il faudrait donc exercer des pressions sur les organismes responsables pour imposer cette nouvelle formulation du vaccin. Quand on lui demande pourquoi le premier type de vaccins est encore disponible, le Dr Orenstein répond que les problèmes au cerveau restent très rares - un taux maximum de 10 par million (mais est-ce là un argument?). «Nos conseillers scientifiques n'ont jamais considéré que le vaccin cellules complètes était risqué (cette version est employée principalement en combinaison avec d'autres vaccins) même s'ils savent que l'autre forme est plus sécuritaire.»
Les avocats qui représentent les enfants neurologiquement atteints par le vaccin contre la coqueluche demandent avec insistance une meilleure éducation des parents... et des médecins. Certains se plaignent «que les médecins ne conseillent pas suffisamment de retarder la vaccination quand un enfant souffre de n'importe quelle maladie, même d'un sérieux refroidissement». On cite un cas de coma en réaction au vaccin qui aurait pu être évité si le médecin avait respecté les mises en garde des compagnies productrices de ne jamais vacciner un enfant malade.
2. Problèmes liés au vaccin contre la rougeole ou à sa forme combinée, le RRO (rougeole, rubéole, oreillons)
C'est ce vaccin (ou ce groupe de vaccin) qui est le plus incriminé pour sa relation éventuelle avec l'autisme. Cependant, la grande majorité des médecins considèrent qu'il n'existe pas de preuves assez solides actuellement pour affirmer qu'il provoque les symptômes autistiques.
«Les preuves qu'il existe un lien causal sont très contestables», dit la Dre Isabelle Rapin, neurologue, pédiatre et spécialiste en autisme de l'État de New York. Elle ne voit dans les faits rapportés que pure coïncidence et craint que cette publicité ne conduise certains à renoncer à la vaccination contre la rougeole. «Les parents ne se rendent pas compte qu'il y a une chance sur 1 000 qu'un enfant malade de la rougeole développe une forme d'encéphalite capable de détruire le cerveau - ce qui est bien pire que l'autisme»,dit-elle.
Le Dr Sidney Gospe, neurologue et professeur pédiatre à l'Université de Californie à Davis, a un avis plus nuancé. «Il faut être prudent quand on dit qu'il n'y a pas de relation entre les vaccins et l'autisme ou quand on affirme le contraire. Je donnerai aux parents le bénéfice du doute et dirai qu'il y a des éléments à considérer.»
Le Dr J. Menkes, directeur de la neurologie pédiatrique au Centre médical Cedars-Sinai, compare le risque général des vaccins au risque de prendre l'avion. «La possibilité d'un crash existe, pourtant tout le monde prend l'avion», dit celui qui a témoigné comme expert dans des cas d'accidents reliés à différents vaccins. «Personne ne connaît l'impact que représente l'inoculation de 19 vaccins dans la prime enfance et si quelqu'un dit le contraire, il ment». Et il ajoute : «Si la possibilité qu'une personne ait un accident est de 1 sur 100 000 et que vous êtes cette personne, alors elle est de 100%.»
Quoi qu'il en soit, en raison de l'augmentation anormale du nombre de cas d'autisme actuellement, il semble qu'à tout le moins, d'autres études scientifiques soient nécessaires pour clarifier l'impact de facteurs environnementaux et plus particulièrement de la vaccination. À ce sujet, citons une étude toute récente (janvier 2000) qui a examiné l'impact sur des femmes enceintes de certaines immunisations à base de virus vivants. Cette étude a permis de constater un taux de diagnostics autistiques (six cas sur 240) plus élevé chez les enfants de femmes ayant reçu le vaccin contre la rubéole, la rougeole ou combiné (RRO) que celui ordinairement admis dans la population en général.
3. Controverse Wakefield-Taylor
C'est le Dr Andrew Wakefield, du Royal Free Hospital de Londres, qui a probablement le mieux concrétisé l'interrogation sur le lien possible entre l'autisme et le vaccin RRO. Il a suscité de nombreux remous dans la communauté scientifique par son article publié en mars 1998 dans la prestigieuse revue médicale Lancet. La réponse - dans le numéro de juin 1999 de la même revue - du Dr Taylor, chargé par le gouvernement britannique de faire la lumière sur le sujet, a suffisamment fait de bruit pour que nous essayions de voir clair dans la polémique.
Le Dr Andrew Wakefield réalise sa première colonoscopie sur un enfant autistique parce qu'une mère l'implorait de chercher les raisons des terribles problèmes gastro-intestinaux dont il souffrait. Se rendant compte qu'il trouvait des pathologies spécifiques (inflammation des intestins), il examina d'autres enfants autistiques, identifiant et documentant les phénomènes répétitifs et inhabituels qu'il rencontrait.
Un aspect particulier intriguait le médecin. Beaucoup de parents avaient constaté que les symptômes autistiques de leur enfant survenaient peu de temps après l'inoculation du vaccin RRO. L'histoire d'un garçon de 10 ans fut pour lui particulièrement troublante. Ce garçon, qui était considéré comme tout à fait normal par ses parents, son médecin et ses professeurs, commença à présenter des symptômes de l'autisme après avoir reçu le RRO. En l'espace de trois mois, il fut gravement atteint.
Le Dr Wakefield décrit soigneusement chaque cas d'une façon très professionnelle : il relate les antécédents médicaux, les résultats des colonoscopies, les analyses de sang, l'histopathologie, etc. En tant que chercheur préoccupé par l'éthique, il ne pouvait pas en conscience «enterrer une association si fréquemment rapportée» et il pressa d'autres professionnels d'étudier le problème et de contrôler l'existence éventuelle d'un lien entre le RRO,une maladie inflammatoire des intestins et l'autisme. Son article est clair, ses conclusions logiques car il présente toujours des preuves à l'appui de ses dires.
Des attaques et critiques systématiques furent les seules réponses à l'étude du Dr Wakefield.
Chez les parents, la confusion et l'angoisse augmentaient parce que personne n'avait encore été capable de prouver hors de tout doute que la relation autisme-vaccin n'existait pas. On n'avait encore jamais étudié les conséquences du vaccin RRO au-delà de quatre semaines après son inoculation. Or les maladies auto-immunitaires surviennent habituellement entre trois et neuf mois après une défaillance corporelle et il aurait donc fallu que des études sérieuses couvrent ce laps de temps. Il aurait aussi fallu qu'elles englobent un plus grand échantillon d'enfants autistiques que celui pris en compte dans les rares études réalisées jusqu'alors. De plus, l'impartialité de ces études pouvait être discutable puisque la plupart d'entre elles avait été financées par des producteurs de vaccins ayant des intérêts commerciaux évidents.
Lorsque des parents ont fait entendre leur voix, les autorités provaccins ont forcément réagi dans le sens d'une protection du programme de vaccination.On s'est arrangé pour rendre indisponibles les vaccins séparés de rougeole, de rubéole et des oreillons et on a concentré tous les efforts pour prouver que le Dr Wakefield avait tort.
L'étude que viennent de publier le Dr Taylor (1999) et ses collaborateurs en réponse aux interrogations du Dr Wakefield a été saluée par beaucoup comme un travail définitif sur le sujet, mais l'est-il réellement? Sans doute soulève-t-il plus de questions qu'il n'en résout.
Selon le Dr Yazbak, spécialiste de l'auto-immunité dans l'autisme, l'étude du Dr Taylor est difficile à lire et à comprendre. Elle est confuse, pleine de statistiques et de chiffres comme si on voulait prouver par là que ses conclusions étaient indiscutablement justes. Statistiquement, elle se base sur un échantillon trop restreint. La méthodologie utilisée est par conséquent d'une qualité marginale et les auteurs reconnaissent déjà ses limites.
Citons ce qui semble sujet à caution dans cette étude :
Le Dr Taylor établit que l'âge moyen du diagnostic de l'autisme est le même avant et après l'introduction du vaccin RRO et déduit que c'est là une preuve de l'absence de causalité entre le RRO et l'autisme. Conclusion discutable.
Il y a apparente contradiction quand il parle d'incertitude au sujet de l'augmentation des cas d'autisme ces dernières années (pour-tant impressionnante et documentée par des études sérieuses) et quand il avoue plus tard que l'étude a tenu compte de cette récente augmentation.
Il concède que la période où l'on constate une augmentation maximale du nombre de cas d'autisme est l'âge de dix-huit mois - ce qui correspond à l'intervalle de six mois au cours duquel le vaccin RRO est administré. Cela ne l'empêche pas de nier toute possibilité de relation de causalité. Bizarre.
Mais le plus sérieux problème de l'étude est de loin la sélection des cas, c'est-à-dire les données sur lesquelles elle est basée. La vaccination RRO a démarré en 1988 en Angleterre et était administrée à quinze mois à l'époque. Comme le Dr Taylor sélectionne les enfants nés après 1987, il n'inclut pas, dans ses séries après RRO,tous les enfants nés en 1986 et 1987 qui ont atteint l'âge de quinze mois en 1988 et qui ont reçu le vaccin pendant cette année ou plus tard. Le rapport n'inclut pas non plus les enfants de deux, trois ou quatre ans qui n'avaient pas été immunisés avant 1988 et qui ont reçu le vaccin RRO quand il a été rendu disponible ou quand l'obligation de l'immunisation a été renforcée. Finalement, il exclut aussi beaucoup d'enfants inoculés par un des vaccins séparés à partir de 1983 et à qui on a donné un rappel de RRO en 1988 ou plus tard. En excluant tous ces enfants, le Dr Taylor ne les déplace pas seulement du groupe des «après 1988» mais il les ajoute aussi aux statistiques «d'avant 1988». Cette lacune pourrait à elle seule compromettre toute la recherche.
Toute cette technicité pour dire qu'il est très improbable que cette étude permette de restaurer la confiance des parents dans ce vaccin malgré la publicité qui a entouré sa publication. Elle n'a rien changé et les faits suivants demeurent :
L'incidence de l'autisme a augmenté de façon significative durant la dernière décennie.
Nous avons de bonnes raisons de croire que la tendance va continuer.
Personne n'a prouvé que le vaccin RRO joue un rôle dans l'autisme.
Personne n'a pu prouver le contraire de façon définitive.
Les parents concernés demandent encore que des chercheurs indépendants poursuivent leurs investigations. Ils veulent savoir si des enfants, d'une certaine manière prédisposés, peuvent montrer des signes d'autisme peu de temps après avoir reçu RRO et si cette apparition de symptômes est liée en tout ou en partie à cette vaccination.
La vision du Dr P. Shattock pourrait, par son originalité, apporter un nouvel éclairage sur la question. Celui-ci a montré, en 1998 et en 1999, que des enfants qui ont souffert d'une régression rapide après l'administration du RRO étaient frappés d'une forme d'autisme différente de la forme «classique» à cause de caractéristiques particulières (profil peptidique urinaire différent, etc...). «Il existerait donc vraisemblablement un groupe d'enfants avec une certaine forme d'autisme aux antécédents cliniques distincts, ce que suggèrent notamment les travaux de Wakefield», écrit-il.
4. Défection dans les rangs gouvernementaux
Faisons remarquer que l'étude du Dr Taylor n'était pas la première tentative pour discréditer les travaux du Dr Wakefield. L'année dernière, déjà, le Medical Research Council (MRC) - une équipe de 37 médecins nommés par le gouvernement britannique pour apaiser les craintes d'un lien possible entre l'autisme et le RRO - avait affirmé qu'il n'y avait aucune raison de changer de politique de vaccination.
Aujourd'hui, cependant, ce comité (sous la responsabilité du Dr K.Calman)a enregistré une défection dans ses rangs.
Un de ses membres, en effet, le Dr K.Aitkin, une autorité dans le domaine de l'autisme, admettait que le Département de la santé n'avait pas correctement présenté les conclusions du MRC. «Nous n'avons pas conclu que l'autisme ne pouvait être relié aux vaccins», a t-il dit récemment. «Il existe probablement un problème qui doit être étudié très sérieusement, mais nous n'avions pas suffisamment de preuves pour établir des liens.»
Le médecin semble avoir changé de camp. Il a accepté d'agir comme témoin expert et de représenter la centaine de parents d'enfants autistiques cherchant compensation auprès des producteurs de vaccins qu'ils accusent d'avoir probablement nui à la santé de leurs enfants.
L'apparente défection du Dr Aitkin est intéressante puisque les personnalités de ce comité avaient été choisies par le gouvernement avec le plus grand soin. Personne n'ignore, en effet, que sans mettre en doute l'indépendance théorique d'un groupe, on peut subtilement influencer son orientation par le choix «judicieux» de collaborateurs.
5. Et maintenant ?
Tous ces débats ont sensibilisé les gouvernements à une plus grande sécurité des produits utilisés. À titre d'exemple, le vaccin contre la polio fabriqué à partir de virus affaiblis - source d'infection pour certains enfants - sera bientôt à base de virus mort qui ne peut infecter. On a également demandé aux compagnies pharmaceutiques de reformuler leurs vaccins sans ajouter de préservatifs au mercure (thimerosal), car le mercure est nocif pour le cerveau. La toxicité du formaldéhyde et des sels d'aluminium est également mise en cause.
Le CDC ou d'autres organismes similaires vont continuer à mener ou financer des études. Il faut espérer que ces recherches soient indépendantes et que l'on connaîtra bientôt les raisons de l'augmentation de l'incidence de l'autisme. Sur un plan plus personnel, chaque parent doit prendre les décisions qu'il juge adéquates pour son enfant. Nous ne voulons pas remettre en cause les bienfaits incontestables de la vaccination. Peut-être tout au plus pouvons-nous nous interroger, dans des cas particuliers, sur la précocité avec laquelle certains vaccins - combinés ou non - sont administrés et suggérer que l'inoculation du RRO soit précédée d'un examen du système immunitaire chez des enfants avec hérédité immunodéficiente (allergies, diabète, maladie de Crohn...).
6. Ce qu'en pense le Dr Bernard Rimland
Nous laisserons au Dr Rimland le soin d'exprimer sa façon de voir les choses en reprenant l'éditorial de l'Autism Research Review International (vol.13,no. 2,1999) intitulé «The Autism Explosion».
«Sottises! Ce sont les propos de Bennet Leventhal dans le Chicago Sun Times en réponse à la question d'un reporter qui lui soumettait ma position sur la vaccination. J'avais dit que l'augmentation des cas d'autisme était bien réelle et que, si l'on voulait l'expliquer, les premiers soupçons devaient porter sur la vaccination de masse». Leventhal, professeur de psychiatrie de l'enfant et pédiatre à l'Université de Chicago, affirmait, lui, qu'il n'existe pas de relation entre l'autisme et la vaccination et qu'il ne s'agit que de pure coïncidence si une régression autistique survient après un vaccin. De toute façon, disait-il, «les preuves que la génétique soit à l'origine de l'autisme sont de plus en plus fortes».
Quelle ironie! Sottises était justement le mot employé par le prédécesseur de Leventhal à l'Université de Chicago, Bruno Bettelheim, dans les années 60, en réponse à mon insistance à vouloir attribuer à la génétique un rôle important dans les causes de l'autisme! Car il est bien vrai que la génétique joue un rôle prépondérant dans la genèse de certains cas de cette maladie. Il n'y a pas de doute que la prévalence de l'autisme augmente à un taux alarmant aux États-Unis, en Angleterre et partout dans le monde et cela, malgré l'étrange scepticisme de Leventhalet de beaucoup d'autres. La seule question à débattre tourne autour du rôle joué par les vaccins dans les causes potentielles de l'épidémie d'autisme. Il n'existe pas d'autres alternatives plus plausibles et plus probables que celle-là pour expliquer cette brusque explosion. Je n'ai jamais entendu parler d'une épidémie de maladies génétiques...
Regardons de plus près ce qui se passe dans le domaine des vaccins. Analysons leurs effets, même si ceux-ci ont été souvent présentés au public de façon grossièrement déformée. Notons tout d'abord que le lobby médical (représentant un milliard de dollars et constitué de grandes compagnies pharmaceutiques, d'universités et de la plupart des médecins) veut nous faire croire que les vaccins sont parfaitement sûrs et efficaces. Ceux qui, comme moi, s'interrogent sur l'innocuité des vaccins sont considérés comme des excentriques dont le but semble être l'abolition des vaccinations. Ce n'est pas la réalité. Je crois en effet :
que les vaccins sont en général très efficaces même s'ils ne le sont pas toujours autant qu'on voudrait nous le faire croire;
qu'il ne faut surtout pas les abandonner puisqu'ils font probablement plus de bien que de mal;
que les méthodes actuelles de fabrication et d'utilisation les rendent responsables de beaucoup de problèmes non rapportés, comme des cas d'autisme et d'autres invalidités. Leur production et leur emploi devraient donc être plus rationnels et menés avec beaucoup plus de prudence;
que le lien entre la vaccination et l'autisme est beaucoup plus fort que l'«establishment» médical est disposé à l'admettre. Il est donc tout à fait prioritaire que des recherches soignées et bien planifiées soient entreprises à ce sujet.
À ce stade de raisonnement, vous pourriez penser que même si des milliards de dollars sont en jeu, vous pouvez quand même avoir confiance dans les responsables du programme de vaccination pour tenir compte du bien-être de votre enfant.
Ne comptez pas là-dessus. Des deux cotés de l'Atlantique, l'attitude des autorités en place est loin d'avoir été admirable. On vient d'apprendre, en effet, que le gouvernement britannique avait ignoré pendant quatre ans les mises en garde d'importants conseillers scientifiques et qu'il avait continué à distribuer des vaccins venant probablement de bétail souffrant de la maladie de la vache folle. Un rapport sera publié en mars prochain à ce sujet. On comprend qu'il le sera à cause de la pression exercée par certains groupes et avec beaucoup de réticence de la part des autorités.
La situation aux États-Unis est au moins aussi mauvaise. Le Congrès exige que l'on prenne note des numéros des lots de vaccins qui ont été le plus incriminés dans l'apparition d'effets secondaires. En réalité, on ne tient pas compte de ces informations. Les lots en cause ne sont pas détruits et continuent d'être distribués.
Les gouvernements anglais et américain ont pourtant des lois qui les obligent à rapporter les effets secondaires faisant l'objet de plaintes de parents. La grande majorité de ces cas ne sont pourtant pas répertoriés. Un sondage téléphonique du Centre national d'information sur les vaccins (un groupe mis sur pied par des parents) montre que 94 %des médecins de l'État de New York ne transmettent pas aux autorités les impacts négatifs rapportés par les parents. La situation est similaire en Angleterre. Pourquoi? Parce que les médecins sont convaincus de l'innocuité des vaccins et qu'ils considèrent que les réactions non désirées ne sont que pure coïncidence. Ou peut-être sont-ils préoccupés par des possibilités de poursuite pour fautes professionnelles? Peu importe la raison, le résultat est que les vaccins jouissent d'une bien meilleure réputation que celle qu'ils méritent.
Ici, aux États-Unis, le CDC a pour mission à la fois de promouvoir l'utilisation des vaccins et d'évaluer leur sécurité et leur efficacité (un véritable conflit d'intérêt). Aux États-Unis comme en Angleterre, c'est le vaccin RRO (rougeole, rubéole, oreillons) qui est le plus mis en cause.
Le CDC doit promouvoir la vaccination et veiller à ce que le jeune enfant reçoive le maximum de vaccins (avant d'entrer à l'école, l'enfant en a déjà reçu environ 35 doses). Cet organisme a été inflexible et a refusé de considérer l'influence potentielle des vaccins dans les causes de l'autisme. Récemment, à une conférence à Bricks, New Jersey, la Dre J. Bertrand a affirmé, au nom du CDC,que les vaccins ne pouvaient être responsables de l'augmentation des cas d'autisme rapportés largement au cours de cette conférence. Quand une personne de l'assistance lui a demandé si des enfants avaient eu une prise de sang pour déterminer l'état de leur système immunitaire et ainsi trouver des preuves des dommages éventuels faits par un vaccin, elle a tout simplement répondu : «Non». Comment peut-elle conclure à la non implication des vaccins?
Une loi actuellement devant le Congrès va allouer des millions de dollars au CDC pour faire des recherches sur les causes de l'autisme. Mais on ne peut faire confiance à cet organisme qui risque d'employer l'argent à d'autres usages comme le prouve l'expérience passée (9,8 millions seulement, sur les 22,7 alloués, ont seulement servi à étudier le syndrome de la fatigue chronique...).
Pourtant, il existe des éléments de preuve (aucune d'elles n'est encore décisive) qui font penser que l'on peut impliquer le RRO dans les causes de l'épidémie d'autisme. Les preuves sont constituées par des études sur des recherches cliniques et par des milliers de rapports de parents qui lient l'autisme à certaines vaccinations - spécialement le RRO. Les autorités médicales anglaises ont répondu à cette présomption en menant plusieurs études qui occultaient la maladie et voulaient masquer plutôt que révéler des faits. Ces quasi-études me rappellent ces chasseurs craintifs qui font quelques pas dans la forêt et proclament immédiatement qu'il n'y a là-bas aucun ours puisqu'ils viennent de s'en assurer...
Les parents et leurs groupes de défense ne sont pas aveuglés par les médias qui affirment que les effets des vaccins sont tellement connus qu'ils ne méritent même pas d'être étudiés. Ils insistent sur la nécessité de recherches honnêtes et efficaces menées par des chercheurs indépendants. Ils ne font pas confiance aux études proposées par le CDC.Nos enfants méritent mieux.