Yquemener a écrit :Là je botte en touche et je te laisse définir ce que tu entends par là
En fait, je réagissais à ça:
La conscience est (à mon humble avis) une pure illusion du cerveau. Tu ne peux pas me prouver que tu as une conscience. Tu peux juste me prouver que tu es persuadé d'en avoir une. Pris comme ça, ça ne semble pas trop dur à recréer. Aucune faculté humaine ne semble faire appel à de l'incalculable ni à de la résolution de problème NP-complet. Tout porte à croire que nos ordis standards suffiraient à la tâche.
Ce que je voulais dire, c'est qu'à mon sens, la conscience d'un humain et son intelligence sont une propriété de la matière dont est fait son cerveau et que, si on change la matière, on n'obtient pas la même conscience ou intelligence, mais forcement quelque chose de différent en terme d'expérience.
D'ailleurs, vous le dites vous même: pour vous, la conscience est une illusion du cerveau, donc une propriété émergente de son fonctionnement et si c'est le cas, c'est forcement lié à sa constitution et je doute qu'on puisse reproduire, du moins à l'heure actuel, une propriété émergente d'un système à partir d'un autre système très différent.
Donc Darthdevilking a, toujours selon moi, raison quand il dit qu'on ne peut pas reproduire une conscience humaine avec une machine et non, tout ne porte pas à croire que les ordinateurs suffiraient à la tache à moins que les propriétés du cerveau ne soit pas tributaire de la biologie (mais ça serait faire un pas dans la direction d'une immatérialité de l'intelligence humaine, ce qui ne semble pas être le cas.)
Arriver à une conscience du même type que celle d'un humain, j'en doute. Arriver à autre chose, c'est possible, tout dépend de ce qu'on peut faire émerger d'un système informatique.
Mais même si la copie était parfaite, ce serait une copie, capable de différer de son original au fur et à mesure que s'accumulent des expériences différentes.
Oui, j'en suis conscients, la conscience d'un individu n'est jamais que la somme de ses réflexions, nourris elle même de ses expériences, donc évolue sans arrêt.
Mais dans le cas d'un transfert vers une machine, on ne parle pas que d'un changement des souvenirs ou des sensations, mais carrément d'un changement du support des pensées, donc de la manière dont ses pensées vont s'articuler (à moins, comme dit plus haut, de partir de l'idée que la conscience et l'intelligence ne sont pas tributaire de la manière dont fonctionne la matière dont elles sont issues.).
Le changement sera immédiat dans ce cas, et non pas progressif, donc il n'y aura pas "transfert", mais simulation imparfaite.
Considérer ce genre de technologies amène à manipuler l'idée étrange que la conscience humaine ne serait pas simplement un fil continu mais puisse former des fourches. C'est assez troublant.
Je vois pas ce que ça a d'étrange, n'importe quel auteur de SF qui a imaginé des histoires à base de monde parallèle sur le modèle d'Everett, amène sans le vouloir cette idée quand il représente les versions divergentes des gens dans l'univers parallèle.
Idem pour les histoires de voyage dans le temps qui modifie le passé.
En fait, il n'est même pas certain que le terme fourche soit valable, vu que la conscience n'est peut-être qu'une illusion, comme vous le dite, à savoir une partie émergée et involontaire du fonctionnement global du cerveau, une propriété émergente de l'ensemble qui est issue de l'addition de fonctions diverses.
Comme je l'ai dit, c'est ce qui me fait grandement douter d'une possibilité de transfert de conscience sans transfert du cerveau, à moins que l'humanité ne deviennent très souple sur la notion de conscience et accepte qu'elle n'est pas linéaire, voir même peut-être pas unique et que malgré le changement de comportement qu'induirait probablement le passage à un support différent, on garde le même être.
Selon moi, ça pose le même type de problème éthique et philosophique qu'une téléportation qui détruirait la matière d'un coté et recréerait la matière à l'autre bout, à savoir que ça atomise la définition qu'on peut donner d'un "être". Ca impose que la société deviennent extrêmement souple avec cette définition pour accepter l'idée qu'un clonage à l'identique avec destruction du modèle est une téléportation ou qu'un transfert d'information, même si elles sont par la suite traité dans des supports différents, suffit à définir quelqu'un.
Je ne sais pas si l'humain est capable d'accepter ce type de conception. En fait, c'est surtout cette donnée humaine du problème qui me fait douter de ce type de technologie. Je ne suis pas certain que l'humain soit capable d'avoir une conception de lui même du même type que celle d'un fichier informatique (qui n'est qu'un paquet de donné qu'on peut détruire et copier ailleurs ou changer de support sans que ça change la définition du fichier qui reste considéré comme le même qu'on a simplement déplacé.).
C'est contre-intuitif avec ça perception de sa conscience et de son être.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)