Outre une éclatante démonstration de modestie, cette déclaration porte en elle sa propre contradiction. Quel esprit réellement scientifique oserait établir une comparaison aussi péremptoire entre deux choses (ou deux individus), alors qu’il n’en connaît qu’une ? Avant de me répondre que vous me connaissez par le biais (!) de mes réponses, songez qu’il en va de la réciproque. Ainsi, certains de vos arguments, comme celui du témoignage nécessaire de mes parents (j’y reviendrai) me laissent fort dubitatif quant à cette supériorité dont vous vous drapez.Jean-Francois a écrit : Simplement, j'ai très certainement de meilleures connaissances scientifiques que vous et suis sans doute plus à même de juger de la faillibilité de la mémoire et de l'invraisemblance du "sens" que vous proposez.
Mais je mentirais si je disais que j’en suis étonné. À voir votre signature, citation d’un autre esprit supérieur, qui s’apitoie du fait que de pauvres gens qui n’ont pas sa capacité d’analyse aient accès à une éducation qui les dépasse… Donnez donc des perles à des cochons !
Plusieurs de mes réponses précédentes (pas à vous, toutefois) démentent cette affimation. J’ai retenu des pistes qui, j’en suis persuadé, vont m’aider dans ma recherche du vrai. Ce qui vous dépite, c’est que je n’aie pas retenu les vôtres, ou celles qui s’y apparentent. Ça part du principe que vous seul êtes en mesure de m’éclairer. Je me sens tellement ingrat de dédaigner votre si généreuse offre de secours, faite dans le plus évident esprit de charité…D'ailleurs, vous dites envisager "les deux thèses" mais vous n'apportez toujours aucune explication sur ce "sens" (localisation, principe de stimulation, etc.). J'en conclue que réfléchir sur ce point ne vous intéresse pas, pas plus que réfléchir sur ce qui est connu sur la mémoire. Il est très facile de considérer quelque chose comme plausible si on ne fait pas un effort de réflexion suffisant.
Il y a maldonne. Pendant que vous écriviez ceci, je postais une explication à Cartaphilus qui montrait que je ne visais dans cette déclaration que ce que lui, venait d’écrire.Moi je vais l'appeler "dogme A", parce que contrairement à ce que vous dites à Cartaphilus je ne me suis pas contenter de nier. J'ai proposé différentes remarques sur la faillibilité de la mémoire et sur des points manquants de votre "démonstration".Appelons ce qui précède ma citation alpha
Je ne peux pas dire que vous n’avez pas offert d’explications. Souffrez toutefois que je me garde la liberté de les accepter ou de les rejeter.
Bonne question. Mais qui a dit que je n’en voulais pas ? Je suis venu les chercher vos commentaires, bien sûr, mais, je viens de le dire, ça ne m’interdit pas de porter sur eux les jugements comparatifs que j’estime justes, comme vous le faites vous-même, et tous les autres. C’est le principe de la discussion, tout simplement.Si vous ne voulez pas de commentaires d'"absents aux événements", pourquoi nous proposer vos histoires? Pour que nous les acceptions sans rien dire?Je vous fais juste remarquer que vos déductions et suppositions d’absent aux événements le sont encore moins, des faits tangibles
J’ai beau tenir tête, jamais je ne me suis plaint ou scandalisé que les autres en fassent de même. Vous ? Moins sûr…
Naturellement, dans la mesure où ces faits sont des notions scientifiques avérées. Et je ne doute pas qu’elles le soient.Il est vrai que nous ne sommes pas des témoins des événements, mais cela ne veut pas dire que nos suppositions reposent forcément sur des faits moins tangibles que ce que vous proposez.
Mais les faits que je rapporte, qu’ils soient totalement faux ou totalement exacts, portent par nature sur des éléments tout à fait tangibles, matériels même. Le seul moyen de les écarter est de mettre en doute la valeur de mes souvenirs. Vous et d’autres l’avez d’ailleurs parfaitement compris, d’où votre insistance à tenter cette approche plus que toute autre.
Non, et voici pourquoi. (Voir mon message suivant, car j’aimerais que cet argument soit lu par tous les intéressés, et il est loin d’être certain que beaucoup voudront ce taper au complet cette très longue réplique.)Avez-vous seulement eu la curiosité de regarder les liens que j'ai proposés? Vue la fin de votre message, je ne pense pas du tout que vous l'ayez fait: ça ne vous intéresse pas vraiment de vous renseigner sur ce qui peut fonder l'"autre thèse".
Des articles de presse… On a vu mieux comme preuve hors de tout doute, pensez pas ? Et puis, si une de mes histoires avait fait l’objet d’une couverture médiatique, considérant l’absence d’autres témoins que ceux que j’ai déjà nommés, qui d’autre aurait rapporté les faits au reporter ? On revient à la case départ. Le respect que je vous porte m’interdit de croire que vous ne vous en rendez pas compte.Je suppose que vous voulez dire: "qu'est-ce qui constituerait une évidence tangible dans le cas de mes histoires"? Des témoignages indépendants (parents, amis), des articles de presse, etc. des trucs qui permettent de vérifier votre témoignage.
Pour les parents, qu’est-ce que mes pauvres vieux, s’ils vivaient encore, pourraient apporter d’utile ?
Vous avez parlé de la confirmation de mon arrivée accompagné des policiers. Regardons ça de plus près.
Supposons une confirmation de la part de mes parents (faudrait appeler Chantal Lacroix à la rescousse…). Oui, je suis revenu avec la police. En quoi cela rendrait-il plus crédible, à vos yeux, le nœud de l’aventure, à savoir : l’alarme et l’arrivée subséquente des policiers ?
Maintenant, le simple fait de supposer le contraire : non, je ne suis pas revenu avec la police. Nous n’avons donc pas été ramassés. J’ai eu une panique, on a quitté le jardinet, nous sommes rentrés à pied tranquillement chacun chez nous, puis j’ai imaginé tout le reste, et je me suis mis à le croire. C’est ça que vous supposez, implicitement. Vous voyez bien que ce n’est pas sérieux — à moins de me supposer déficient. Mais à ça aussi vous vous refusez. Il ne reste rien.
Donc, pourquoi cette affaire de témoignage de mes parents ? Ça n’enlèverait rien, n’ajouterait rien. Un faux débat. Patent.
Bon, je savais qu’on finirait par tomber d’accord. Je contresigne chaque mot de ce paragraphe.Mais, fondamentalement, vous avez raison: il est presque impossible de prouver la réalité de vos "alarmes". C'est bien pourquoi je disais que vous n'arriverez jamais à prouver quoi que ce soit sur cette base: Vous n'avez aucun élément concret à proposer car tout repose sur le récit (très léché) de vos souvenirs et rien n'est véritablement vérifiable. La seule chose que quiconque (scientifique ou non) pourrait faire, c'est vérifier vos souvenirs autant que possible (par confrontation avec ceux de vos parents et amis, par exemple).
J’irais même plus loin : je commence à croire que si vous aviez vous-même été témoin des événements, tels que je les ai décrits, vous n’y croiriez pas. Je reviendrai là-dessus.
Je n’ai jamais eu l’intention, ni l’espoir, de PROUVER mon hypothèse — ici ou ailleurs. Mais je ne repars pas bredouille. Tout d’abord, on m’a proposé des pistes intéressantes.
Et ensuite, la gageure que je me suis fait fonctionne à merveille, au-delà de mes espérances même : je m’étais dit que vous et les autres n’auriez pas le choix de rejeter mes récits tels quels. Vous connaissez la suite…
Maintenant, il vous appartient de voir si tout ça, pour vous, en vaut la peine. Vu votre assiduité, je suppose que oui…
On reviendra sur cette gageure et ses conséquences logiques. En attendant, une petite réflexion.
Si je viens ici raconter que, pendant mon enfance, j’ai croisé le Grand Antonio sur la rue Beaubien (où il se tenait), votre réaction sera de dire : «Et puis ? Rien là. Statistiquement, x personnes auraient pu, etc, etc»
Si je viens raconter que, pendant mon enfance, j’ai à moi tout seul et à mains nues sapré une volée au Grand Antonio sur la rue Beaubien, et que vous me croyez sincère, vous allez soutenir que je me trompe dans mes souvenirs parce que c’est impossible. CQFD
Pour vous, peut-être. Quoique, dans ce cas, je me demande pourquoi vous y consacrez tant de temps. Permettez toutefois, que moi, j’y trouve mon compte, comme je viens de l’expliquer.Sauf que cela se heurte à tellement de problèmes méthodologiques** que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Voici un a priori patent. Vous rejetez d’avance la possibilité d’une découverte, quelle qu’elle soit, quoi qu’il puisse se dire ou se faire dans quelque avenir que ce soit. Vous avez droit à vos convictions autant que moi, remarquez. Appelons simplement les choses commes elles sont…Ce qui serait contre-productif - anti-scientifique, même - ce serait de prendre vos souvenirs pour vrais et tenter de montrer qu'ils le sont, donc que votre histoire de "don/sens" est vraie."
Moi non plus. Décidément, on est faits pour s’entendre.Quel type d'expériences proposez-vous? Parce que moi, je n'en vois pas.
Pas du tout. Si vous lisez bien ma première présentation, j’y ai écrit que l’autobus avait été cerné. Vous avez par la suite mis en doute qu’il l’avait été, j’ai donc fourni davantage de détails. Ils étaient là au départ, mais je n’avais pas jugé bon d’aller si loin. À un moment donné, on s’arrête. Mais où ? Qui me dit que vous n’exigerez pas le numéro de série des moteurs des voitures de police ? (Je vous préviens : je ne les ai pas, et je vous assure que dans 40 ans je ne prétendrai pas les avoir).(…) (Citation abrégée)Je n’avais pas donné ce niveau de détail dans la description initiale, les questions qui ont suivi m’ont amené à précuiser, et celle-ci encore
Voilà que vous ajoutez encore des éléments. Peut-être que vous pensez que cela va me faire penser que vos souvenirs sont encore plus justes. Mais ce n'est pas le cas: ça me fait surtout penser que vous avez beaucoup retravailler votre récit:
À propos, je viens de retrouver dans mes fichiers une lettre, rédigée le 29 août 1999, et adressée peu de temps après à M. Alain Bonnier — que vous connaissez je pense — par laquelle je lui propose exactement le même défi qu’ici en ce moment. Je n’ai jamais reçu de réponse. L’a-t-il conservée ? Ça montrerait en tout cas que, voici 12 ans, j’avais déjà la même perception de mes histoires qu’aujourd’hui. Au besoin, je montrerai ici cette lettre.
Ce qui jette un peu d’eau dans le gaz de vos théories de souvenirs évolutifs, ou d’ajouts circonstanciés. Ce qui montre également la constance de ma démarche, ne vous en déplaise.
Mais ce serait mentir. Faudrait vous décider.Comme vous dites: à moins que.ce qui démontre qu’il percevait la situation comme je la raconte aujourd’hui, à moins que je n’aie inventé cette réplique
Indignation bien légitime, à ce niveau de brouillage de souvenirs. Mais comme vous m’avez ensuite avoué que vous pourriez très bien être vous-même l’objet d’un pareil brouillage, je vois que je ne coupe pas à une démonstration plus détaillée. La voici donc.Peut-être mais pas forcément. C'est encore placer trop de confiance en vos souvenirs que de l'affirmer. (J'ai proposé dans mon dernier message, très spéculativement, que cette "angoisse" avait pu se produire après l'arrivée des policiers mais que vous l'aviez déplacée avant dans vos souvenirs. Le contre-argument que vous proposez est l'indignation car j'ose remettre en cause vos souvenirs.)Il n’en reste pas moins que mon alerte s’est produite pendant leur approche
Vous supposez une inversion de la chronologie de deux points. La panique passe en second, l’arrivée des policiers en premier. Un tout autre scénario. Examinons-le.
On jase dans le bus. On se tanne. On sort. La police arrive. Je ressens une panique. Bon, pis ? Pas vraiment de quoi écrire à sa mère (ou à ses mononcles…) Il n’est pas anormal de paniquer en pareil cas. Même pour un pas-peureux. Donc, dès le départ, aucune histoire à raconter. Mais je la raconte quand même (???). Je vois bien que tout le monde s’endort. Alors, coup de génie, j’inverse la panique et la police, et tadam !, en v’là une histoire. Mais ça, c’est mentir, sciemment. Vous me dites sincère. On élimine donc ce scénario.
Un autre scénario serait que je racontais cette non-histoire, au début telle qu’elle s’est passée (la police d’abord, la panique ensuite) puis, graduellement, au fil du temps, les deux détails ont fini par s’inverser. Outre que c’est très difficile à concevoir — surtout le passage de la «ligne rouge» qui change tout — il demeure qu’il aurait fallu que pendant très longtemps je raconte une histoire dépourvue d’intérêt, à sa face même. Mais pourquoi ? Mais comment ? À qui ? Et puis, à la longue, à force de me la marmonner tout seul, l’inversion finit par se faire, et soudain, je suis émerveillé de moi-même. Et je finis par y croire. Ouf !
Cette hypothèse tient par plus de broche que de colonnes. Vous ne pouvez pas ne pas le constater. Enj tout état de cause, elle implique nécessairement un pauvre type pas très futé.
Moi, au contraire, ça m’apparaît infiniment plus intéressant. Invité, Ptoufle et quelques autres sont allés dans cette direction. Pour le premier, ça n’a pas marché, mais je vais continuer dans cette voie (si j’en trouve le temps un jour…)De plus, je vois d'autres possibilités même en tenant compte de votre récit: vous avez très bien pu percevoir de manière inconsciente un stimulus (visuel ou auditif) qui a pu vous faire réaliser où vous vous trouviez et vous a décidé de sortir du bus. Si une voiture de police passe au loin, même si vous ne l'entendez pas consciemment, cela peut déclencher une réaction. Cela dit, ça me semble plus spéculatif que des souvenirs déformés.
Justement, ce n’était pas un argument. Je n’ai pas besoin de votre condescendante lumière pour comprendre que ça ne prouve rien. Et vous devriez avoir commencé à vous en apercevoir, depuis le temps.Patinez autant que vous voulez, ça reste un sophisme: un mauvais argument lancé à défaut d'argument. Et, que vous le vouliez ou non, vous vous compariez à Galilée dans le sens où vous vous sentez dans la même situation qu'il a vécu selon vous (comme si on était allé vous chercher et qu'on vous forçait àQu'on n'essaie pas de me prêter la vanité de me comparer à Galilée. Les termes de la comparaison que j'ai établie ne sont pas ce grand personnage, d'un côté, et moi, de l'autre. Les termes sont, d'un côté, l'attitude générale sur ce forum, et la vôtre en particulier, et de l'autre côté, l'attitude des détracteurs et accusateurs dogmatiques de l'église à cette époquetémoigner à votre procèsposter sur le forum).
C’était une remarque sur votre attitude intellectuelle, et je la maintiens.
Pour ce qui est de mes soi-disant plaintes du traitement qu’on me réserve, j’ai répondu à ça plus haut dans ce message.
Vous dire franchement, je ne me sens pas du tout maltraité, ici. S’il y a de quoi, condescendance pour condescendance, ce serait plutôt l’inverse…
J’en tiens compte, puisque j’y réponds, et pas à côté il me semble. À moins que, pour vous, tenir compte d’un avis signifie l’adopter servilement ?Vous avez mal interprété les propos de Cartaphilus. Il n'a pas parlé de verrouiller l'enfilade mais vous a en quelque sorte reproché de camper sur vos positions sans tenir compte des arguments qu'on vous présente.
Vous posez cette question pour la 2e fois. Je réitère ma réponse : voir le message suivant.À ce propos, je vous ai aussi proposé des textes concernant nos connaissances sur la mémoire dans ce message (sur la reconstruction des souvenirs et sur les souvenirs induits), que vous n'avez très probablement pas lu.
J’ai répondu à ça plus haut dans ce message, notamment le passage sur M.Bonnier.Cela n'est pas très difficile à expliquer: vous avez certainement déjà raconté vos souvenirs à d'autres sans les convaincre. D'ailleurs, vous avez peut-être amélioré une version précédente en fonction des réponses "incrédules" reçues (pour mieux faire ressortir l'impossibilité des explications rationnelles, par exemple).Vous admettrez également que j'avais anticipé (!) cette issue dès le début
Quasimodo