A savoir, que Shlomo Sand ne fait pas l'unanimité dans les milieux académiques. On lui reproche notamment de minimiser certains faits et d'en exagérer d'autre (comme l'apport des Khazars au Judaïsme). De ce que j'ai pu entendre de lui, il n'est clairement pas neutre et vu les reproches qui lui sont fait, son travail ne l'est probablement pas totalement non plus.Bechar a écrit : Le peuple juif n’a jamais existé:
http://rue89.nouvelobs.com/2012/11/17/l ... ent-237125
Comment fut inventé le peuple juif:
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205
Shlomo Sand
Historien, professeur à l’université de Tel-Aviv, auteur de Comment le peuple juif fut inventé
Grand scandale! Un juif antisémite!
Lâchez-nous avec votre antisémitisme.
Cela dit, il a le mérite, comme d'autres historiens israëliens, d'envoyer un pavé dans la mare et de questionner la manière dont les populations juives et notamment en Israël, se représentent leur passé, représentation souvent bien trop lié à la littéralité biblique et à une vision fantasmatique du passé médiéval.
Mais même si le nationalisme juif est plus récent que ce que l'histoire mythique laisse entendre, il ne faut pas non plus occulter le fait qu'il existe et qu'il n'est pas moins légitime, surtout après plus d'un siècle d'existence.
La population juive d'Israël, notamment, forme un ensemble de groupes qui ne sont pas fictif et qu'on peut qualifier d'ethnie, possiblement de nation (honnêtement, je ne sais pas exactement comment s'exprime le sentiment national en Israël, si c'est un sentiment différencié pour les différentes minorités ou pas).
Ce qui est sûr, c'est que le conflit israëlo-palestinien et les conflits israëlo-arabe ont clairement contribuer à créer un peuple palestinien et à renforcer l'existence d'un peuple juif israélien.
Il n'y a pas une continuité aussi claire entre les royaumes juifs de la période pré-romaine et la diaspora juive qui est venue renforcer les rangs de la population juive de Palestine. Il ne faut pas oublier que les juifs de l'antiquité ont connu des sectes prosélytes qui ont essaimé des communautés juives autour de la méditerranée avant même la diaspora et même la déportation supposée est probablement largement surestimée. L'antiquité tardive et le moyen-âge ont aussi connu leur lot de conversion.PhD Smith a écrit : Et la bible, comment a-t-elle écrite ? Par les Ummites?
Si les juifs qui vivaient en Palestine Ottomane et qui ont donné les premiers mouvements nationalistes juifs sont peut-être issus de population juive sur place de longue date, la diaspora africaine et européenne est d'une origine moins certaines et pas nécessairement descendante d'un antique et unitaire peuple juif (qui n'a d'ailleurs jamais été totalement unitaire, on se rappellera que même à l'époque romaine, la Palestine était divisée) qui serait dispersé.
Bref, l'histoire des populations juives est compliquée et incertaine, car religion juive et peuple juif ne se recoupe pas en réalité.
Ca n'est pas certain que la conversion ait été forcée.Si tu es un palestinien islamisé par la force au VIIe, reviens à la religion de tes ancêtres
Les populations arabes du Sud de la Syrie, de la Palestine et de la Mésopotamie ont plutôt été favorable au nouveau califat contre les byzantins dont l'Eglise s'orientait de plus en plus vers une orthodoxie rigide et centrée sur Constantinople et la Grèce, alors qu'ils étaient plutôt des chrétiens orientaux plus proche de ce que le pouvoir central byzantin qualifiait d'hérésie et dont le poids des impôts étaient très important, surtout après les campagnes incessantes contre les Perse Sassannides. Héraclius, empereur à l'époque, avait mobilisé de très important moyen pour combattre les Sassanides et l'empire, qui s'étendait encore dans l'espace des conquêtes Justiniènnes, n'avait plus la richesse d'autrefois pour entretenir à la fois un effort de guerre considérable et un territoire aussi vaste, sans parler de la ruralisation de la société qui était entamé et affaiblissait un empire qui héritait encore des structures romaines antérieures, centrées sur l'habitat urbain.
Si la conquête arabe a été fulgurante, c'est que l'empire byzantin était épuisé, écrasait d'impôt sa population, du coup, dans les premières régions conquises (Palestine et Syrie), les conversions n'ont pas été que des conversions forcées, mais aussi une vrai adoption volontaire de l'Islam par certaine population qui y ont vu une alternative au christianisme dont les débats théologiques créait l'incertitude d'être décrété hérétique par une Eglise (ce qui à l'époque était un vrai handicap, parce que ça posait aussi des problèmes de droits).
D'ailleurs même après, la conversion c'est autant fait par l'impôt et la discrimination juridique que par le fer, étant donné que le statut de dhimmi était un vrai handicap en terme financier et en terme de droit pour les populations choisissant de conserver leurs religions.
Mahomet avait compris qu'on gagnait plus de conversion avec un bon fisc et de bon juristes qu'avec des soldats.
