mathias a écrit :De fait, la métaphysique comme source de la recherche des causes est réhabilitée.....
Si elle s'attache à démontrer ce qu'elle avance, pourquoi pas. La question, c'est de savoir si elle le fait, et ça, je n'en ai pas vraiment l'impression. Après, d'un point de vue personnel, je trouve que la majorité des questions de métaphysique n'ont pas de pertinence et sont une perte de temps, mais c'est un point de vue.
Mireille a écrit :Lucrèce ne connait ni les lois de la nature, des contraintes, des relations de causalité, qui rendraient possible la vision de l’univers vivant qu’il propose.
Non, c'est faux, Lucrèce connaissait tout cela. Il en avait une connaissance adapté à son époque, mais lui, comme beaucoup d'autres philosophes et savants ne se basaient pas sur rien, ils s'appuyaient aussi sur l'observation et tentait de démontrer leur propos, s'attachait à concevoir les cadres de démonstration et de logique qui seront les prémisse de la pensée scientifique et mathématique des siècles à venir.
Il ne sort pas ses idées d'un chapeaux, s'il faisait l'hypothèse d'un monde sans but, c'est qu'il n'en observait pas autour de lui.
Mais pour ce qui est de la connaissance, même s'il faisait l'hypothèse d'un monde en mouvement et sans but des siècles avant Darwin, c'est quand même Darwin qui a révolutionné la biologie et pas Lucrèce, car c'est lui qui a réussit à le démontrer, fait à l'appui.
Au final, c'est le fait qui détermine l'assurance de la connaissance, pas l'imagination de celui qui fait l'hypothèse. L'héliocentrisme et le géocentrisme se sont affronté pendant longtemps et il a fallu un ingénieur inventant une lunette astronomique pour trancher. Il ne faut pas nier l'apport conceptuel de ceux qui se sont interrogé avant cette homme à la lunette, mais au final, sans lui, le débat aurait pu continuer de façon stérile pendant encore des siècles.
Idem pour Lucrèce. Le débat entre des idées matérialistes et une vision plus aristotélicienne d'un monde ordonné aurait pu continué encore longtemps si les biologistes du XIXème n'avaient prit sur eux de mettre les hypothèses à l'épreuve des faits.
Personne ne sous-estime l'imagination, simplement, elle n'est rien si on ne la confronte pas à la réalité.
Je n'ai pas à rougir de mes tâtonnements aveugles, ni plus de mes erreurs ou de mes timides idées, je suis au contraire fière d'être capable de les exposer sans crainte d'être ridiculisé, et tu sais pourquoi, parce que j'apprends et tant que j'apprendrai quelque chose, je serai dans la bonne direction et ni toi ni personne n'arrivera à me décourager ou à me dissuader de poursuivre ma recherche.
Wooden ne dit pas que vous devriez réellement avoir honte, c'est juste une formule de style pour mettre en avant le fait que vos idées sur la réalité sont en réalité d'un grand conformisme et d'une grande superficialité à coté de certains modèles scientifiques d'un exotisme évident et que donc, vous sous-estimez grandement l'inventivité et l'imagination des scientifiques en pensant que la science refuserait vos idées parce qu'elle serait trop coincé.
Au contraire, la majorité des révolutions dans notre manière de voir le monde l'ont été par l'imagination des scientifiques, qui ont su renverser la table avec des idées parfois extrêmes et contre-intuitive, alors que les vôtres d'idée, sont d'une grande banalité, puisqu'elles reprennent de vieille lune métaphysique qui existent depuis des siècles et qui sont toujours, à l'heure actuelle, sans démonstration valide.
Imaginez que la théorie des cordes envisage l'existence d'une dizaine de dimensions supplémentaires. A votre avis, quelle faculté d'adaptation mentale il faut pour envisager et défendre un modèle aussi contre-intuitif ? Evidement, c'est juste une hypothèse, on ne sait pas s'il est valide et il existe d'autres modèles, mais c'est autre chose que d'imaginer un but flou et un démiurge non identifié à l'origine d'un univers dont vous ne comprenez sans doute qu'une infime portion et une portion bien plus réduite que ceux qui extrapolent des résultats mathématiques pour envisager que cet univers puisse être multiple, ou à 26 dimensions, ou sans extérieur ni bord...
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)