libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

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jean7
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#76

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 06:27

unptitgab a écrit :Jean le taux de prédiction dans cette expérience a le même sens qu'un taux de prédiction en météo, cela n'a pas exactement la même signification qu'une chance de réussite au hasard. Dans l'exemple que tu donnes c'est plus un niveau de certitude. En météo, exemple le plus simple, quand il est dit que le taux de prédiction qu'il pleuve est de 30%, cela ne signifie pas qu'il y a 70% de chance qu'il ne pleuve pas, mais que l'état des données ne permet qu'une prédiction de 30% au delà du hasard.
Tu veux dire que "prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %" ne veux pas dire "prédire avec des taux d'échec de 20 à 45 %" ? :a7:
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#77

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 06:58

Jean-Francois a écrit :
jean7 a écrit :Je répète : "prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %".
->non significatif
C'est une vision très naïve des statistiques. Même un taux de succès reproductible de 10-20% pourrait être significatif si l'alternative est 0%. Cela dépend de comment est mesuré ce taux de succès.
Il est parlé de taux de succès dans les expériences. Donc de la réponse des expérience.
Il n'est pas mentionné le taux de confiance dans la conclusion des expériences. C'est effectivement lui qui doit absolument être supérieur à 99% pour qu'on commence à valider les conclusions.

En disant ça, je me donne a priori tord.
A condition que l'étendue exprimée 55% à 80% représente la moyenne +/- 3 écarts types des taux de succès constatés dans un nombre d'expériences suffisants, réalisées dans des conditions permettant d'assimiler leurs résultats à une population homogène...

C'est possible. J'ai des doutes.

Mon proche de 80% au pendule était une expérience ponctuelle en double aveugle non reproduite car suffisante pour décréter que ça ne marchait pas = ce résultat peut être attribué au hasard pur. Le plus drôle étant que c'est le meilleur résultat que nous ayons obtenus lors de cette soirée divertissante alors que j'étais le seul à être convaincu à priori de l'inefficacité du pendule. Cette amusante péripétie a rendu d'autant plus convaincante la démonstration statistique de la réussite de nos expériences pour montrer notre inaptitude à deviner quoi que ce soit de tangible. Fin de cette parenthèse anecdotique.
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#78

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 07:20

Libre arbitre et neuroscience, c'est une peu comme si, après Newton, on tenait mordicus à imposer une opposition entre "les choses s’attirent mutuellement" et "les choses tombent de haut en bas".

Le fait que le premier soit vrais n'impose pas que le second soit faux.
Ce qui me fait réagir, c'est l'obstination à défendre cette opposition.

Ça ne rend service à personne.

L'obstination d'une part et l'empressement d'autre part car on est très très très très loin, pour revenir au débat NS/LA, d'avoir établit le pendant de loi universelle de la gravitation ! ! !
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#79

Message par spin-up » 08 sept. 2015, 10:58

jean7 a écrit : En tout cas, au point d'avancement réel des neurosciences (pas au point d'avancement fantasmé induit par des présentations laissant imaginer qu'on puisse deviner des pensées avec un IRM)
Et pourtant...
jean7 a écrit :il me semble que dire que les neuroscience découvrent, explorent, décrivent des mécanismes qui nous étaient inconnus est plus exact que dire que les neuroscience expliquent la volonté, le libre-arbitre et toute cette sorte de choses QUE NOUS CONNAISSONS PAR AILLEURS.
Donc on peut expliquer,étudier, décrire, par la (neuro)science la vision, l'audition, la memoire, et plein d'autres phénomènes cognitifs deja connus mais pour le libre-arbitre et la volonté c'est interdit?
Tu ne trouves pas que c'est arbitraitre comme distinction? Par ailleurs, si tu juges que nous connnaissons le libre arbitre, pourrais tu en donner une description et une explication?

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#80

Message par kestaencordi » 08 sept. 2015, 12:29

jean7 a écrit :
unptitgab a écrit :Non Jean la science ne fait que débarrasser les oripeaux de certaines notions, pour la conscience les oripeaux sont les éléments extra cérébraux (âme, super conscience universelle), conscience ne signifie que avec connaissances, par extension réflexion par le croisement des connaissances. Si les métaphysiciens veulent mettre plus dans ce mot, la science n'a pas à en inventé un nouveau alors qu'un exprime déjà précisément son sens.
kestaencordi a écrit :j'ai découvert quelque-chose qui va en surprendre quelques-un, les neurosciences étudient le système nerveux. :shock:
Je crois que kestaencordi a répondu à unptitgab...
humm, ca s'adressait pas a lui qui dans se message semble très bien l'avoir compris.
En tout cas, au point d'avancement réel des neurosciences (pas au point d'avancement fantasmé induit par des présentations laissant imaginer qu'on puisse deviner des pensées avec un IRM),
pourtant... y'a de grand pas qui ont ete fait dans se sens et ca n'a rien d'un fantasme.
il me semble que dire que les neuroscience découvrent, explorent, décrivent des mécanismes qui nous étaient inconnus est plus exact que dire que les neuroscience expliquent la volonté, le libre-arbitre et toute cette sorte de choses QUE NOUS CONNAISSONS PAR AILLEURS.

Et je pense que c'est leur rendre un très mauvais service que de laisser filer l'idée contraire.
se qui serait une très mauvaise idée serait a mon avis de laisser croire que le libre arbitre défini par la philo trouve sa place en neurosciences.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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#81

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 13:02

kestaencordi a écrit :j'ai découvert quelque-chose qui va en surprendre quelques-un, les neurosciences étudient le système nerveux. :shock:
jean7 a écrit :Je crois que kestaencordi a répondu à unptitgab...
kestaencordi a écrit : humm, ca s'adressait pas a lui qui dans se message semble très bien l'avoir compris.
Oui, j'avoue, j'ai triché... En effet, ta réponse est antérieure à sa remarque.
Mais j'ai trouvé que ça collait très bien.
Et ça me permet de souligner que ma façon de voir n'est pas à l'antipode des vôtres.
kestaencordi a écrit :Ce qui serait une très mauvaise idée serait a mon avis de laisser croire que le libre arbitre défini par la philo trouve sa place en neurosciences.
Je le pense aussi.
Mais dire que les neuroscience expliquent la volonté et le libre-arbitre, ça revient exactement au même !

En tout cas, je comprend ces deux assertions exactement de la même façon !
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#82

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 13:21

spin-up a écrit :
jean7 a écrit :il me semble que dire que les neuroscience découvrent, explorent, décrivent des mécanismes qui nous étaient inconnus est plus exact que dire que les neuroscience expliquent la volonté, le libre-arbitre et toute cette sorte de choses QUE NOUS CONNAISSONS PAR AILLEURS.
Donc on peut expliquer,étudier, décrire, par la (neuro)science la vision, l'audition, la memoire, et plein d'autres phénomènes cognitifs deja connus mais pour le libre-arbitre et la volonté c'est interdit?
Tu ne trouves pas que c'est arbitraire comme distinction?
Hé bien... Je ne dis pas "c'est interdit" je dis "ce n'est pas fait". Et de loin. De plus loin que dans l'exemple suivant :
Même lorsque tu parle de la vision, les neuroscience visent pas à " expliquer,étudier, décrire" la vision elle-même car elles n'en sont pas capables (toute la partie optique par exemple n'est pas de leur ressort). Elles visent à " expliquer,étudier, décrire" les mécanismes neuronaux liés à cette activité. Ce n'est pas minimiser la prouesse que cela représente que de rappeler cette nuance.
spin-up a écrit :Par ailleurs, si tu juges que nous connaissons le libre arbitre, pourrais tu en donner une description et une explication?
Une description oui. Une explication, aussi, mais purement spéculative donc sans grand intérêt et sans doute fausse.
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#83

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 14:23

On lit ça et là que l'homme ne saurait produire ni projet ni intention qui ne soit liées par des liens causaux avec un état neuronal précédent. Je suis aussi de ceux qui croient que c'est juste. Mais je m'arrête là.

Car les discours franchissent un pas de plus en disant que DONC l'homme n'a pas de volonté non contrainte, pas de libre-arbitre. Le libre arbitre ne serait qu'un sentiment généré par le cerveau et certains sont même convaincus qu'on l'a pris en flag, qu'on le voit faire dans certaines expériences, ou même qu'on détient des preuves de ce qu'il faudrait désormais accepter comme un fait scientifique.

J'ai levé mon bras (voir un post précédent, je ne vais pas le refaire, ça fatigue). Selon les conclusions qu'on nous donne de l'expérience de Libet, ce geste a été déclenché par l'inconscient quelques millisecondes avant d'être enregistré par le conscient.
Mais 3 mn avant (je suis lent), j'ai écrit que j'allais lever le bras. Est-ce que ça ne suffit pas à affirmer haut et fort, que décision, choix et volonté ne sont pas observable par l'expérience de Libet ?

Ceci illustre la page 77 qui dit tout simplement que l'expérience de Libet (et toutes ses variantes ou répliques) n'est pas valable pour appréhender le libre arbitre car "pour lui et bien d’autre, il faut avant tout comprendre le cerveau comme une machine fonctionnant en parallèle, dans un réseau complexe d’interactions constantes entre différentes régions.".
(je vous laisse juge de la place et de la formulation réservée à cet argument versus la place réservée à l'expérience de Libet)

"Pour lui et pour bien d'autres". A vous de voir si vous faites ou non partie de ceux qui pensent que le cerveau fonctionne "en parallèle, dans un réseau complexe d’interactions constantes entre différentes régions". Le contraire pour ma part me semble difficilement imaginable. Mais attention, cet argument est fort car Libet et ses variantes, dans la partie expérimentale de l'argumentation, ce n'est pas la cinquième roue du carrosse !

Il y a des bouclages, des shunts, des variabilités, des récurrences, des interactions... Tout ceci est causal, oui.
Mais l'ensemble de tout ceci, contenu dans un corps, constitue un individu qui fait preuve face aux autres et quotidiennement d'une faculté de volonté. C'est ça, le libre arbitre.
jean7 a écrit :Libre arbitre et neuroscience, c'est une peu comme si, après Newton, on tenait mordicus à imposer une opposition entre "les choses s’attirent mutuellement" et "les choses tombent de haut en bas".

Le fait que le premier soit vrais n'impose pas que le second soit faux.
Ce qui me fait réagir, c'est l'obstination à défendre cette opposition.

Ça ne rend service à personne.

L'obstination d'une part et l'empressement d'autre part car on est très très très très loin, pour revenir au débat NS/LA, d'avoir établit le pendant de loi universelle de la gravitation ! ! !
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#84

Message par Jean-Francois » 08 sept. 2015, 14:54

jean7 a écrit :
Jean-Francois a écrit :C'est une vision très naïve des statistiques. Même un taux de succès reproductible de 10-20% pourrait être significatif si l'alternative est 0%. Cela dépend de comment est mesuré ce taux de succès.
Il est parlé de taux de succès dans les expériences. Donc de la réponse des expériences
De plusieurs expériences, pas d'une seule. Le résultat est reproductible. Il est parfaitement compréhensible que ce résultat ne soit pas de 100%. Il reste qu'il est significatif que le résultat soit reproductible (surtout considérant que l'alternative, le hasard est proche de 0%).
Mon proche de 80% au pendule était une expérience ponctuelle en double aveugle non reproduite
Oui, vous l'aviez dit, mais quel était le protocole employé? Je suis curieux de savoir comment vous avez réalisé l'expérience.
Mais 3 mn avant (je suis lent), j'ai écrit que j'allais lever le bras. Est-ce que ça ne suffit pas à affirmer haut et fort, que décision, choix et volonté ne sont pas observable par l'expérience de Libet ?
Pas vraiment. Les expériences de Libet et bien d'autres montrent que les décisions sont prises avant que nous en ayons conscience. L'activité cérébrale nécessaire pour que vous leviez le bras n'a pas été induite quelques minutes mais quelques secondes (ou plusieurs centièmes de) avant que vous ne le leviez effectivement.

Ce que les expériences de Libet (et d'autres) montrent c'est que devant une alternative donnée, nous ne prenons pas consciemment de décision. Cela ne veut pas dire que nous n'avons aucune volonté (nous effectuons des actions), ni que nous ne pouvons prendre des choix à moyen et long terme. Il demeure qu'à chaque moment où nous croyons prendre une décision, il est trop tard: le cerveau a déjà engagé la procédure.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#85

Message par spin-up » 08 sept. 2015, 14:59

jean7 a écrit : Même lorsque tu parle de la vision, les neuroscience ne visent pas à " expliquer,étudier, décrire" la vision elle-même car elles n'en sont pas capables (toute la partie optique par exemple n'est pas de leur ressort). Elles visent à " expliquer,étudier, décrire" les mécanismes neuronaux liés à cette activité. Ce n'est pas minimiser la prouesse que cela représente que de rappeler cette nuance.
Non, ca ne se limite pas aux seuls mecanismes neuronaux (il s'agirait alors de neurobiologie), c'est bien plus large que ca. Il y a tous les aspects psycho-physiques et cognitifs liés a la perception visuelle qui sont couverts, en plus des interactions avec les autre systemes (auditif, moteur, memoire, etc...). La partie physique/optique est largement intégrée dans ces approches, car très simple a modéliser. Il en est de meme pour l'audition.
jean7 a écrit : Ceci illustre la page 77 qui dit tout simplement que l'expérience de Libet (et toutes ses variantes ou répliques) n'est pas valable pour appréhender le libre arbitre car "pour lui et bien d’autre, il faut avant tout comprendre le cerveau comme une machine fonctionnant en parallèle, dans un réseau complexe d’interactions constantes entre différentes régions.".
(je vous laisse juge de la place et de la formulation réservée à cet argument versus la place réservée à l'expérience de Libet)
L'experience de Libet est bien plus importante car il y a un resultat experimental concret qui demontre que la sensation de choix et partiellement illusoire. Il est vrai que la sensation de choix est différente du choix en lui même.
Gazzaniga pose des objections légitimes, mais ses théories sont ...tres theoriques. Il y a peu a dire dessus.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#86

Message par Lulu Cypher » 08 sept. 2015, 16:09

jean7 a écrit : En tout cas, au point d'avancement réel des neurosciences (pas au point d'avancement fantasmé induit par des présentations laissant imaginer qu'on puisse deviner des pensées avec un IRM)
Tu trouveras sans doute quelques références utiles sur ce fil

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
------------------------------
Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
------------------------------
Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.

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#87

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 18:12

Jean-Francois a écrit :De plusieurs expériences, pas d'une seule. Le résultat est reproductible.
Puis-je voir les données établissant cette reproductibilité ?

En tout cas, l'article en question ne donne aucun élément permettant d'estimer la reproductibilité de l'expérience.
Comme je le disais, si ces 55 à 80% correspondent à une moyenne +/-3 sigma et que le taux de confiance de sigma est suffisant, alors d'accord. (pour faire une moyenne et calculer une variance, il faut au préalable avoir des valeurs assimilables à une population homogène).

Mais si les expériences ont donné un taux de succès variant de 55 à 80%, il est très peu probable que l'on puisse considérer le résultat comme reproductible.

Ce n'est pas la peine que nous continuions à en discuter sans avoir les chiffres en main. Nous savons tous les deux, je pense, comment conclure avec les données. Sans elles, nous ne faisons que supposer ce qu'elles étaient.

Il est simplement écrit "prédire, avec des taux de succès de 55 à 80 %".
Donc j'ai carrément le droit de douter.
Confondre étendue et intervalle de confiance est une erreur trop fréquente pour ne pas se méfier.
(disant cela, j’accepte un blâme pour avoir supposé à priori que ces chiffres donnait une étendue, c'est peut-être une interprétation fautive de ma part)
Jean-Francois a écrit :Il est parfaitement compréhensible que ce résultat ne soit pas de 100%. Il reste qu'il est significatif que le résultat soit reproductible (surtout considérant que l'alternative, le hasard est proche de 0%).
Pourquoi ?
Le taux de succès d'une prédiction au hasard est de 50% pour une réponse binaire.
On n'est pas sur une réponse binaire ? (prédiction vraie ou fausse) ?
0% de succès dans une prédiction ne peut pas être le résultat du hasard.
Jean-Francois a écrit :
Mon proche de 80% au pendule était une expérience ponctuelle en double aveugle non reproduite
Oui, vous l'aviez dit, mais quel était le protocole employé? Je suis curieux de savoir comment vous avez réalisé l'expérience.
Très rudimentaire.
Avec un jeu de carte et des questions binaires (rouge ou noir, pair ou impaire, etc...) concernant des cartes cachées que personne n'avait vue.
Un pendule "s'étalonne" même si on y croit pas pour répondre "oui" ou "non" à une question. Il suffit de poser des questions dont on connait la réponse pour procéder à cet étalonnage. Après, on peu faire joujou. C'est amusant. Et on prouve très rapidement que ça ne marche pas dès qu'on a une possibilité de le vérifier.
Jean-Francois a écrit :
Mais 3 mn avant (je suis lent), j'ai écrit que j'allais lever le bras. Est-ce que ça ne suffit pas à affirmer haut et fort, que décision, choix et volonté ne sont pas observable par l'expérience de Libet ?
Pas vraiment. Les expériences de Libet et bien d'autres montrent que les décisions sont prises avant que nous en ayons conscience. L'activité cérébrale nécessaire pour que vous leviez le bras n'a pas été induite quelques minutes mais quelques secondes (ou plusieurs centièmes de) avant que vous ne le leviez effectivement.
Ce que les expériences de Libet (et d'autres) montrent c'est que devant une alternative donnée, nous ne prenons pas consciemment de décision. Cela ne veut pas dire que nous n'avons aucune volonté (nous effectuons des actions), ni que nous ne pouvons prendre des choix à moyen et long terme. Il demeure qu'à chaque moment où nous croyons prendre une décision, il est trop tard: le cerveau a déjà engagé la procédure.

Jean-François
Bon.
On est d'accord alors ! :)
Dernière modification par jean7 le 08 sept. 2015, 18:32, modifié 1 fois.
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#88

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 18:25

spin-up a écrit :
jean7 a écrit : Même lorsque tu parle de la vision, les neuroscience ne visent pas à " expliquer,étudier, décrire" la vision elle-même car elles n'en sont pas capables (toute la partie optique par exemple n'est pas de leur ressort). Elles visent à " expliquer,étudier, décrire" les mécanismes neuronaux liés à cette activité. Ce n'est pas minimiser la prouesse que cela représente que de rappeler cette nuance.
Non, ca ne se limite pas aux seuls mecanismes neuronaux (il s'agirait alors de neurobiologie), c'est bien plus large que ca. Il y a tous les aspects psycho-physiques et cognitifs liés a la perception visuelle qui sont couverts, en plus des interactions avec les autre systemes (auditif, moteur, memoire, etc...). La partie physique/optique est largement intégrée dans ces approches, car très simple a modéliser. Il en est de meme pour l'audition.
D'accord, j'ai sans doutes dit une bêtise.
Mais ne me dis pas que l'optique est aussi du domaine des neurosciences...
Elles travaillent sur la vision, mais pas toute la vision.
Si ?
spin-up a écrit :
jean7 a écrit : Ceci illustre la page 77 qui dit tout simplement que l'expérience de Libet (et toutes ses variantes ou répliques) n'est pas valable pour appréhender le libre arbitre car "pour lui et bien d’autre, il faut avant tout comprendre le cerveau comme une machine fonctionnant en parallèle, dans un réseau complexe d’interactions constantes entre différentes régions.".
(je vous laisse juge de la place et de la formulation réservée à cet argument versus la place réservée à l'expérience de Libet)
L'experience de Libet est bien plus importante car il y a un resultat experimental concret qui demontre que la sensation de choix et partiellement illusoire. Il est vrai que la sensation de choix est différente du choix en lui même.
Gazzaniga pose des objections légitimes, mais ses théories sont ...tres theoriques. Il y a peu a dire dessus.
A ta toute dernière remarque je répondrais qu'entre les expériences, toutes sérieuses, nombreuses et reproductibles soient-elles et l'affirmation de l'absence de libre-arbitre, il n'y a que de la théorie.
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#89

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 18:27

Lulu Cypher a écrit :
jean7 a écrit : En tout cas, au point d'avancement réel des neurosciences (pas au point d'avancement fantasmé induit par des présentations laissant imaginer qu'on puisse deviner des pensées avec un IRM)
Tu trouveras sans doute quelques références utiles sur ce fil
J'ai peur que ce soit trop long.
Et puis il faut encore que je réfléchisse à comment te dire pourquoi je ne m'en fous pas...
Pour le moment, je ne fais que réagir.
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#90

Message par kestaencordi » 08 sept. 2015, 18:33

jean7 a écrit :
Jean-Francois a écrit :
Mais 3 mn avant (je suis lent), j'ai écrit que j'allais lever le bras. Est-ce que ça ne suffit pas à affirmer haut et fort, que décision, choix et volonté ne sont pas observable par l'expérience de Libet ?
Pas vraiment. Les expériences de Libet et bien d'autres montrent que les décisions sont prises avant que nous en ayons conscience. L'activité cérébrale nécessaire pour que vous leviez le bras n'a pas été induite quelques minutes mais quelques secondes (ou plusieurs centièmes de) avant que vous ne le leviez effectivement.
Ce que les expériences de Libet (et d'autres) montrent c'est que devant une alternative donnée, nous ne prenons pas consciemment de décision. Cela ne veut pas dire que nous n'avons aucune volonté (nous effectuons des actions), ni que nous ne pouvons prendre des choix à moyen et long terme. Il demeure qu'à chaque moment où nous croyons prendre une décision, il est trop tard: le cerveau a déjà engagé la procédure.

Jean-François
Bon.
On est d'accord alors ! :)
mais la volonté est-elle une conséquence ? de la structure du cerveau par exemple, hérité de nos géniteur.

on peut imaginer que oui, elle n'existerait donc pas en soit, elle aurait une cause... bien matérialiste.

on sait qu'en altérant la structure du cerveau on altère aussi les choix, les comportements qui normalement résultent de ''libre choix''.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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#91

Message par jean7 » 08 sept. 2015, 19:11

kestaencordi a écrit :mais la volonté est-elle une conséquence ? de la structure du cerveau par exemple, hérité de nos géniteur.

on peut imaginer que oui, elle n'existerait donc pas en soit, elle aurait une cause.
Avoir une cause empêche-t-il d'exister ?

Nous-mêmes sommes un maillon d'une infinité de chaines causales. Il faudrait visualiser comme un arbre aux ramifications infinies et réticulées, de même pour les racines, nous à l'instant présent étant le tronc. Une infinité de conséquences à terme sont possibles. Une seule pourtant est actuelle et une seule suivra.

Çà ne nous empêche pas d'exister.

Pour la "volonté non contrainte", je vois bien entendu ce que tu veux dire.
Elle est dans le même cas.
Une infinité de causes. Une infinité de liens cause-effet. Une infinité d'interactions sont à l'origine aussi de cette volonté. Dans ce contexte tu considère que la "volonté non contrainte" n'existe pas en soit.

"En soit", non, elle n'existe pas. Sans toi, ta volonté n'existe pas.
La volonté n'existe que dans un corps et n'a de signification que vis-à-vis de ce corps.

Sorti de ces considération théoriques, éthérées et presque mystiques, demain matin, je me lève et suis décideur et responsable de mes actes.

En parlant de géniteur,concernant mes enfants, en dehors de leur mère, qu'est-ce qui a le plus de sens en terme de cause ? le pécher originel ou moi ? Cette illustration pour tourner en absurde la négation de la dernière cause par l'existence de causes antérieures.

Que les cause aient des causes aient des causes aient des causes aient des causes aient des causes etc. n'empêche pas que notre volonté, nos choix, nos décisions existent en tant que cause. Toutes les influences internes qui participent à leur élaboration sont nôtres. On ne peut pas les considérer comme des contraintes.
La question de la contrainte de la volonté peut se concevoir et s'étudier en regardant depuis l'extérieur. Les contraintes internes appartenant à l'individu, ce ne sont pas des contraintes sur lui-même.

Les contraintes externes existent. Mais il est rare qu'un individu soit totalement mis sous contrôle.
Cette part de hors contrôle, cette capacité de choix indépendantes des contraintes externes au corps sont le libre arbitre de ce corps.

Le fait que ce corps et tout ce qu'il contient n'est qu'un maillon de chaine causale ne change rien à ça.
Spin Up a écrit :Par ailleurs, si tu juges que nous connnaissons le libre arbitre, pourrais tu en donner une description et une explication?
Pour continuer à illustrer, disons que lorsque les chaines causales externes sont trop nombreuses et diffuses pour être prépondérantes et que les chaines causales internes sont suffisamment longues, complexes et ramifiées, un corps peut avoir la capacité de faire émerger une ation libre, imprévisible et indéterminable depuis l'extérieur.
Disons que ce sera à cette heure de la nuit mon explication du phénomène observable et observé du libre arbitre.
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#92

Message par kestaencordi » 08 sept. 2015, 19:51

jean7 a écrit :
kestaencordi a écrit :mais la volonté est-elle une conséquence ? de la structure du cerveau par exemple, hérité de nos géniteur.

on peut imaginer que oui, elle n'existerait donc pas en soit, elle aurait une cause.
Avoir une cause empêche-t-il d'exister ?

Nous-mêmes sommes un maillon d'une infinité de chaines causales. Il faudrait visualiser comme un arbre aux ramifications infinies et réticulées, de même pour les racines, nous à l'instant présent étant le tronc. Une infinité de conséquences à terme sont possibles. Une seule pourtant est actuelle et une seule suivra.

Çà ne nous empêche pas d'exister.
j'aime bien votre exemple.
il n'y a pas de conséquences sans causes.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

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kestaencordi
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#93

Message par kestaencordi » 08 sept. 2015, 20:36

jean7 a écrit : Une infinité de causes. Une infinité de liens cause-effet. Une infinité d'interactions sont à l'origine aussi de cette volonté. Dans ce contexte tu considère que la "volonté non contrainte" n'existe pas en soit.
je considère que tout se qui émane d'un cerveau (humain ou non) conscient ou non, est causé par sa structure et les informations qu'elle contient. ca inclus la volonté, le libre arbitre, ... etc.

tout les choix résultent d'une évaluation des conséquences de se choix. évaluation faites avec les infos a ma disposition et la capacité de traitement du cerveau. rien de plus.

j'y peux rien... mon cerveau est limité en capacité. je peux pas faire mieux, indépendamment de ma volonté. mon cerveau se trompe parfois!! oui, oui. mon libre arbitre n'y peut rien non plus.
Victoriae mundis et mundis lacrima.
ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

jean7
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#94

Message par jean7 » 09 sept. 2015, 04:33

kestaencordi a écrit :Je considère que tout ce qui émane d'un cerveau (humain ou non) conscient ou non, est causé par sa structure et les informations qu'elle contient. ça inclus la volonté, le libre arbitre, ... etc.

tout les choix résultent d'une évaluation des conséquences de se choix. évaluation faites avec les infos a ma disposition et la capacité de traitement du cerveau. rien de plus.
Oui, d'accord.
kestaencordi a écrit :j'y peux rien... mon cerveau est limité en capacité. je peux pas faire mieux, indépendamment de ma volonté. mon cerveau se trompe parfois!! oui, oui. mon libre arbitre n'y peut rien non plus.
Et là... il faut faire un peu attention.

Je ne peux pas faire mieux indépendamment de ma volonté... Mais par ma volonté, je peux faire mieux. Pas instantanément, mais à moyen et long terme. Je peux constater mes erreurs, ne pas les accepter et décider de m'exercer à ne pas les reproduire par exemple.
Je peux décider d'apprendre, de surveiller mes sauts d'humeur, je peux décider de prendre en compte les autres personnes, regarder ce qu'ils ont de meilleur et les accepter tels qu'ils sont...

Dans cette présentation prétexte à cette discussion, le mot autorégulation est utilisé. En fait, cette vision des choses d'avant les neurosciences. Du débat de l'inné et de l'acquis. A la base, nous ne sommes que de l'inné et de l'acquis. MAIS grâce à ça, nous acquérons une autonomie de décision et nous avons individuellement l'entière responsabilité de ce que nous en faisons.
Apprendre, comprendre, choisir... Albert Jacquard appelait ça l'autoconstruction.

Sous prétexte d'un déterminisme mal compris, certains pourraient aussi tout simplement renoncer à cette autonomie. Ils deviendraient alors les parfaits moutons dont rêvent toute entité organisée pour la tonte, la parfaite chair à canon, la parfaite fourmi ouvrière.
Je pense que le libre arbitre a mis du temps à monter en puissance chez l'homme et peut largement progresser... ou régresser.

C'est pour cette raison que la mauvaise vulgarisation me hérisse le poil, et que cette question, je ne veux pas m'en foutre !

(tiens Lulu, j'ai finit par trouver le chemin pour cette réponse)
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#95

Message par Dave » 09 sept. 2015, 05:40

Salut Mireille!



Tu me demandes :
Où situerais-tu la conscience collective et comment se manifesterait-elle?
Pour être honnête, je n'en ai vraiment aucune idée. J'imagine qu'elle se situerait dans l'ensemble d'une certaine activité sociale diffuse. La « pression » sociale pourrait être une manière de l'envisager. Évidemment, j'ai bien de la difficulté à penser qu'elle existe vraiment. Elle est peut-être encore à un stade de protoconscience ou bien elle n'existe tout simplement pas. De toute façon, je ne vois pas comment nous pourrions prouver son existence logiquement ou scientifiquement. Ce n'était qu'un exemple pour mieux situer mon propos.

Personnellement, je t'avoue que je ne vois pas non plus l'intérêt ou l'utilité de cette question pour l'instant. Cependant, si l'idée de la conscience collective t'intéresse, il y a sûrement plusieurs ouvrages philosophiques consacrés à ce sujet et chaque auteur a certainement une vision différente et originale de la chose.

En réalité, je vois ta question comme une question extrêmement compliquée à répondre, car ça serait comme si l'on demandait à quelqu'un d'expliquer tous les mécanismes qui pourraient être reliés aux sentiments amoureux, par exemple, mais sans avoir beaucoup d'aide de la science. Ce n'est pas évident et l'erreur sera pratiquement inévitable.

Je voulais te répondre mieux que ça, mais je ne connais pas vraiment le sujet.

Dave
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#96

Message par Dave » 09 sept. 2015, 05:54

Salut Unptitgab!



Tu dis :
Si les métaphysiciens veulent mettre plus dans ce mot, la science n'a pas à en inventer un nouveau alors qu'un exprime déjà précisément son sens.
Non, évidemment. Pour moi, ce n'est pas la question. En fait, ce n'est pas seulement des métaphysiciens qui perçoivent le terme « conscience » (ou « moi ») dans la seule perspective scientifique. Et, chronologiquement, la science (moderne, rigoureuse) semble être apparue après la philosophie et la métaphysique. Aussi, un pourcentage non négligeable de la population a cette croyance en une sorte d'âme ou ce sentiment d'une continuité (consciente) de quelque chose. La conception intellectuelle de ces gens n'est pas nécessairement absurde.

Je te rappelle que l'un des objectifs de ce site (à part se convaincre de notre grande intelligence) est d'expliquer aux gens ordinaires ce qu'est la science et ce qu'elle n'est pas en général. Il faut être précis. Si l'on demande une preuve, il vaut mieux dire « preuve scientifique » ou ne pas hésiter à bien expliquer ce qu'on entend par « preuve ». À mon avis, pour certains, un exercice purement intellectuel (et pas forcément rigoureux) pourrait être une preuve suffisante de la réalité d'un « phénomène ».

De toute façon, le terme « conscience » est très vaste même au sens scientifique. Vaut mieux demeurer précis et rigoureux de part et d'autre.
Pour supputer une telle conscience, Dave, je pense que tu envisages quelle peut être son action, sinon cela reste un concept empli d'inutilité.
Non, n'étant pas un expert dans ce domaine, je n'envisage pas vraiment son action. Par exemple, je peux dire que c'est par ma volonté consciente que je décide de lever le bras et d'effectuer effectivement cette action. Mais, ce genre d'explication n'est pas suffisante scientifiquement et ne permet pas d'établir des modèles prédictifs, ce qui est l'essence même de l'utilité de la science. De toute façon, ce n'est pas là l'essence de mon propos. On peut corréler le fonctionnement physique observable de cette action avec cette volonté consciente, mais ce qui est important scientifiquement, c'est surtout la compréhension de ce fonctionnement, ce qui rend le terme « conscience » d'une importance secondaire, puisqu'il est, par définition, lié à notre subjectivité.

C'est le même principe pour une théorie (disons environ aux limites de la science) qui, par exemple, émet l'idée qu'il puisse exister des phénomènes allant dans le sens inverse de la flèche du temps. Encore là, le terme « conscience » pourrait être en partie lié à l'un de ces phénomènes, mais ce terme devient rapidement d'une importance secondaire par rapport aux termes qui pourront mieux préciser ce mécanisme que le scientifique cherchera à rendre réfutable évidemment. Aussi, dans la présentation, je crois, l'auteur exprime d'une manière moins hypothétique l'idée que la conscience peut être pensée comme n'étant pas forcément un processus linéaire dans le temps.

Pour ce qui est de l'utilité des questions métaphysiques pour la recherche de la vérité, elles « peuvent » réellement en avoir une, surtout lorsqu'elles sont directement liées aux recherches scientifiques fondamentales. La philosophie demeure tout de même une volonté de compréhension des choses en général. Il peut y avoir de « bons » philosophes aidant réellement le domaine de la science.

Pour ce qui est de l'utilité de l'idée d'une conscience éternelle (intemporelle) évidemment complètement infalsifiable (mais pas nécessairement « hors de la réalité »), j'ai déjà expliqué plusieurs fois en quoi elle pouvait être utile. Évidemment, son utilité est dans le domaine de l'éthique et non dans le domaine de la science. D'ailleurs, la notion d'« utilité » demeure largement subjective. Développer sa logique et se détordre de certaines idées n'est pas vraiment inutile selon moi.


Finalement, j'aurais aimé avoir ton opinion (et l'opinion des autres participants de plus) sur la question principale que j'ai soulevée sur cette enfilade. Je rappelle la question. Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?

Merci d'avance pour ta réponse.

Dave
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#97

Message par Dave » 09 sept. 2015, 06:06

Salut Raphaël!



Tu dis :
C'est seulement une déduction : pour échapper à l'espace-temps, il faudrait pouvoir accéder au minimum à une 5e dimension.
Je vois. Ce n'est donc pas forcément une dimension représentant une sorte d'espace ou d'hyperespace ou de je ne sais quoi.
Si c'est complètement déconnecté du réel, ça peut intéresser la métaphysique ou la religion, mais pour moi ça n'a pas d'intérêt.
Tu réduis le terme « réel » au réel connaissable scientifiquement. Ce genre de détail peut être confondant pour le non-scientifique. Je respecte et je comprends tout à fait ton absence d'intérêt pour ce genre de questionnement. Cependant, j'ai déjà expliqué en quoi il est possible que certaines considérations philosophiques puissent être utiles dans la vie de tous les jours.

Par exemple, pour moi, croire à un néant éternel (après notre mort) est plus absurde (voire plus rassurant) et moins utile que croire à un principe de « conscience » éternelle. Bien que ça demeure assez personnel, j'ai même expliqué pourquoi je percevais ces croyances ainsi.
La métaphysique, c'est seulement une tentative pour expliquer des choses qu'on ne comprend pas encore correctement. C'est utile pour se rassurer mentalement, mais ça ne fait pas avancer les connaissances.
Parfois, elle peut vraiment aider à mettre les bases nécessaires à l'avancement de la science et des connaissances (objectives).
Ce qu'on mesure sur l'EEG n'est évidemment pas la totalité de ce qui touche la conscience (au sens philosophique ou non). C'est seulement la mesure d'un paramètre : l'état de conscience correspond à la fréquence de l'onde cérébrale.
Dans cette définition fonctionnelle, la conscience me semble parfaitement localisée, bien que ce choix de définition demeure, à mon avis, un peu subjectif et approximatif.
Si tout n'est pas explicable scientifiquement, pour moi, c'est seulement une question de temps avant qu'on y arrive.
Cette croyance n'est carrément pas justifiée, ni par les faits, ni par la logique. Tout indique le contraire. Il est constaté que plus la sphère de ce qui est connu s'agrandit, plus la sphère de ce que l'on ne connait pas encore s'agrandit également, et ce, même dans la recherche fondamentale. Il me semble donc plus rationnel de supposer qu'il y aura toujours quelque chose à apprendre (pour la forme humaine et limitée que nous sommes, du moins) que le contraire.

De plus, il n'est pas impossible que l'univers (en tant que tout) soit infini. On risque de devoir être patient avant de se rendre compte que l'on comprend tout. D'ailleurs, on peut imaginer des théories philosophiques et scientifiques qui expliqueraient « tout », mais on ne saura jamais si celles-ci seront vraies. Un événement imprévu (imprévisible) peut survenir à tout moment. Et ça, c'est sans parler des limites physiques et changeantes du cerveau qui restreignent fort probablement sa compréhension par rapport à la complète (et hypothétique) compréhension de tous les phénomènes qui lui sont possibles d'être appréhendés.

Il y a probablement des explications mieux que les miennes dans des ouvrages d'épistémologie. Je t'invite à en faire la lecture afin de reconsidérer ta croyance. D'ailleurs, l'idée qu'il y aura toujours quelque chose à comprendre et à découvrir est une base majeure de mon argumentation. Je dois m'assurer que cette idée est valide selon l'actualité et selon une logique sans faille. J'ai déjà aussi parlé du principe d'incomplétude qui apparait fortifier encore cette idée.

Entre autres choses, l'explication scientifique demeure tout de même une interprétation (sans être vraiment dénuée de subjectivité). C'est plutôt le modèle prédictif qui est important et objectif en science, à mon sens. Bien que l'interprétation soit reliée à la prédiction, la première peut être fausse pendant que la deuxième est vraie. L'explication n'est donc surement jamais vraie à cent pour cent. On affirme alors qu'elle est vraie du fait que ses prédictions sont vraies dans un cadre donné.
Dire que la conscience a une autre origine que le cerveau c'est partir d'une supposition qui ne repose sur rien et c'est une façon non scientifique d'aborder le problème.
Je dis que la conscience (dans son principe métaphysique même et non dans une forme particulière qui est certainement différente pour chacun) est l'origine même de l'existence des choses ou, du moins, une condition nécessaire à l'existence des choses. J'en ai déjà parlé auparavant. Cette supposition ne repose PAS sur « rien » et n'est effectivement pas une façon scientifique d'aborder le problème. Mon propos n'était pas ici d'aborder le problème de la conscience d'une façon scientifique.


Aussi, j'aurais aimé avoir ton opinion (et l'opinion des autres participants de plus) sur la question principale que j'ai soulevée sur cette enfilade. Je rappelle la question. Comment serait-il logiquement possible que la science puisse démontrer une augmentation ou une diminution de la probabilité de la véracité d'une proposition purement infalsifiable (évidemment sans changer ou modifier la proposition)?

Merci d'avance pour ta réponse.

Dave
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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#98

Message par Dave » 09 sept. 2015, 06:44

Salut Jean-François!



Tu dis :
On peut observer des manifestations de volonté créatrice chez l'humain (il y en a plein les musées, entre autres). Que cela ne réfère pas à une sorte de « Volonté créatrice », phénomène unique, voire idéal métaphysique, mais à un amalgame de plusieurs comportements ne change pas grand-chose au fait que l'on observe cette gamme de comportements.
C'est tout de même nous qui décidons que tel amalgame de comportement est ce qui constitue la créativité. C'est plutôt une impression de volonté créatrice que l'on observe. Est-ce une observation scientifique suffisamment objective et utile? Par exemple, on observe des couleurs. En fait, c'est une impression de couleur que l'on observe. Les couleurs n'existent pas vraiment de façon objective et elles ne sont pas des particules élémentaires.

Si, par exemple, un extra-terrestre pouvait fabriquer un humain et le comprendre suffisamment pour prédire comment sa « volonté créatrice » réagira et ses réalisations selon l'environnement dans lequel il est immergé, pour lui, il ne s'agira probablement pas d'une réelle « volonté créatrice », mais d'un mécanisme déterminé d'avance. Les programmes qui réalisent, par exemple, des œuvres musicales sont complètement déterminés dans cette fonction. Si un jour, quelqu'un réussissait à « créer » un tel programme sans que nous puissions réussir à distinguer son œuvre musicale d'une œuvre musicale humaine, pourrait-on dire que ce programme est doté d'une volonté créatrice?

Tu peux employer le terme « volonté » à l'intérieur d'un déterminisme, mais ce n'est pas toujours le sens communément admis de ce terme. Tu ne discutes pas toujours avec des scientifiques ici. Les précisions s'imposent. C'est tout ce que je dis. Je pense que l'on éviterait bien des confusions dans les débats. Par exemple, ce n'est pas tout le monde qui accepte d'utiliser l'expression « libre arbitre » à l'intérieur même d'un modèle déterministe. C'est le cas de Kestaencoredi, je pense.
J'en suis conscient, mais s'il faut éviter de se questionner sur les comportements humains parce qu'il y a un risque que certains en viennent à imaginer n'importe quoi, on n'étudierait pas grand-chose. L'alternative serait d'inventer un langage totalement artificiel pour faire de la science : cela n'arrivera pas.
Vraiment pas. Il ne faut évidemment pas éviter de se questionner sur les comportements humains et je ne vois pas comment tu peux déduire cela à partir de mes commentaires. Il faut simplement redéfinir clairement les termes confondants selon le domaine dans lequel ils sont employés. Je te dis simplement que je pense que tu as un rôle de bien faire comprendre à certaines personnes l'esprit du scepticisme et de la science et que, la plupart du temps, tu l'entreprends de manière exemplaire. Cependant, je me questionne encore. Je me demande si tu ne fais pas une erreur logique en ce qui concerne ma question épistémologique. C'est à ce point précis que je veux recentrer le débat et aller au fond des choses.
Sauf que la volonté créatrice manifestée par les humains (et d'autres animaux) n'échappe pas forcément à sa compétence.
C'est bien vrai, et je n'ai pas voulu dire le contraire. La science, heureusement, est très vaste et permet d'être utile dans à peu près tout ce que l'on peut observer.
Cette position phlosophico-métaphysique a fait produire un nombre considérable de pages de blabla, mais l'ensemble des découvertes avérées qu'elle a générées est, à mon avis, totalement vide.
J'ai maintes fois expliqué en quoi cette position (conscience éternelle) était utile. Elle est utile, entre autres, dans le domaine de l'éthique. Une personne ne produit pas une œuvre métaphysique vraiment dans le but de faire avancer directement les connaissances. Elle donne son impression, elle élabore sa vision des choses. Certains concepts qu'elle établit pourraient même être des concepts pratiquement scientifiques et utiles. La métaphysique n'est qu'une réflexion personnelle qui, effectivement, la plupart du temps ne sera aucunement utile. Mais, exercer son intellect en dehors de la science n'est pas forcément inutile. La notion d'« utilité » demeure assez subjective d'ailleurs.
Les problèmes surviennent quand on prétend que ce genre d'élucubrations correspondent à la réalité des choses.
Bien sûr, et je n'ai jamais prétendu le contraire. Cependant, on peut quand même se demander ce qui se passe lorsque nous mourrons. Il est difficile de ne pas avoir de croyance là-dessus. Si la personne se dit qu'il n'y a plus rien (que c'est le néant total, le sommeil éternel) du fait des découvertes scientifiques, son élucubration est tout aussi grande, sinon plus grande que celui qui se propose d'admettre qu'il y a toujours quelque chose (donc une autre forme de « moi » possible).

Il faut comprendre que la science ne peut rien dire sur ce genre de questionnement. Bien sûr, comme je le répète, notre mémoire disparait, notre « moi » actuel disparait. Ça, la science le montre assez bien. Mais, ce n'est aucunement l'indice d'une plus grande (ou moins grande) probabilité qu'il n'ait vraiment absolument plus rien. L'évidence constatée est qu'il y a quelque chose. Logiquement, on peut comprendre qu'il y a quelque chose du fait qu'il y a forcément un « moi », une subjectivité exprimant l'existence de quelque chose.

Aussi, selon l'ensemble de mes messages, je pense avoir exprimé correctement l'idée qu'il est assez naïf de penser que la subjectivité peut se réduire complètement à l'objectivité. On ne peut pas affirmer que les théories scientifiques actuelles non réfutées soient plus réelles ou fondamentales que la douleur que l'on peut ressentir, par exemple. Penser la conscience comme « réellement » une totale illusion (bien que cette illusion soit inévitable) est une croyance et non une déduction logique des faits observés. Cette croyance est même difficile à soutenir rationnellement, à mon avis. La
conscience exprime le fait qu'il y a quelque chose. Si elle n'est qu'une illusion, toute la réalité n'est qu'une illusion. C'est plutôt absurde comme vision.
Il n'y a pas de réalité scientifique : la science est une démarche explicative de la réalité, tout comme l'est la métaphysique. Ce qui distingue particulièrement la science, c'est qu'elle place l'arbitrage des idées au niveau des faits, de l'objectivité.
Bien sûr. Et l'expression « réalité scientifique » est, pour moi, la réalité connaissable et l'ensemble de nos connaissances (raisonnablement) objectives. C'était juste pour faire raccourcir mon texte. J'espère que tu t'en doutais.

La démarche explicative de la science est, selon moi, une part seulement de l'essence de la science qui, elle, consiste surtout à l'élaboration de modèles prédictifs qui fonctionnent correctement avec les faits à venir. Épistémologiquement, la réalité actuellement inconnaissable pour l'homme n'a aucune raison logique d'être considérée comme étant inexistante, au contraire. On pourrait parler de l'intersubjectivité comme étant raisonnablement une objectivité.
J'avoue que « le dualisme pourrait être vrai parce qu'il y a de la mauvaise vulgarisation scientifique et qu'on peut toujours spéculer quelque chose en sa faveur » est un argument assez étonnant.
Quel dualisme? Désolé, je ne vois pas le lien cohérent avec l'extrait que ce commentaire est censé se rapporter. Cependant, si je remplace le terme « dualisme » par l'expression « libre arbitre », cet argument que tu mentionnes n'est pas vraiment étonnant, mais il est incomplet. Il est toujours possible, peu importe les expériences scientifiques, d'imaginer un argument en faveur du libre arbitre et un autre argument en sa défaveur. Il est, avant tout, une impression de liberté chez (ou à travers?) l'individu.

Toute définition scientifique suffisamment objective du libre arbitre ne pourra préserver cette notion d'« une impression de liberté » sans générer de contradiction. Le sens communément admis de la notion de libre arbitre exprime l'existence d'une composante subjective irréductible. Ce n'est donc pas un terme qui représente une réalité « objectivable » ou scientifique. On n'a donc aucun moyen scientifique de savoir si le libre arbitre existe réellement (ou non). Ce n'est pas une question scientifique et, de ce fait, on ne peut pas donner une probabilité d'existence au libre arbitre. Je ne suis pas certain que tu saisisses ce « détail ». En tout cas, tu ne l'as jamais exprimé à ma connaissance.
Vu que cela est une belle évidence en faveur d'une « créativité » humaine (la « fondamentale » étant une proposition de votre cru), je ne vois même pas ce qu'il y a à « comprendre » ou pas.
Qu'entends-tu par « cela »? Ce que j'exprime n'est pas un argument en faveur de l'existence d'une « créativité fondamentale (voire intemporelle) », c'est-à-dire quelque chose qui, par définition, ne cadre avec aucune loi (ou méta-loi) physique fixée et aucun modèle prédictif. Il n'est pas impossible que ce « quelque chose » de fondamental se manifeste à travers un être vivant. Je sais, c'est hautement spéculatif et impossible à vérifier. La bonne réponse à la question principale que j'ai posée est tout ce qu'il y a à comprendre de mes propos. Je veux connaitre vos réponses et surtout vos arguments.

C'est certain que si tu mets l'accent sur un détail secondaire de mes propos par rapport à ma question principale, il y a de grandes chances que tu ne vois plus ce qu'il y a à comprendre de mes propos.
Vous avez des exemples de vos interactions avec des tenants d'idées zozoes? Parce que vos propos tout en généralités me semblent plus brodés de bonnes intentions que reposant sur du vécu. Je peux évidemment me tromper.
C'est un peu des deux. J'ai malheureusement eu plusieurs fortes interactions avec des tenants d'idées « zozos ». J'ai eu la chance d'avoir, je pense, naturellement un esprit assez sceptique. Je cherche toujours à améliorer ma compréhension des choses, mais si je peux aider aussi à améliorer la compréhension de certaines choses à d'autres personnes, je ne pourrais pas rester là à ne rien faire.

Par exemple, je pense qu'une bonne compréhension du concept de falsifiabilité est importante pour tout le monde. Je comprends que certaines idées métaphysiques peuvent être rendues plus ou moins probables selon le degré du caractère irréfutable de ces idées et selon les découvertes scientifiques, comme tu l'exprimes. Par contre, mon propos concerne strictement les « quelques » idées métaphysiques complètement infalsifiables comme celles que j'ai données en exemple.

Par exemple, le libre arbitre est traditionnellement une notion qui est, par définition, tellement vague et subjective qu'il est impossible de trouver un quelconque moyen scientifique de démontrer (ou non) définitivement son existence réelle et même sa probabilité d'existence. À mon avis, plus les notions métaphysiques sont carrément infalsifiables, plus elles se rapportent à la même chose : une sorte de subjectivité inconnaissable (c'est-à-dire la « boule noire »).

Pour vulgariser, la science consiste en la découverte d'invariants (à travers le changement apparent). La créativité fondamentale peut être alors comprise comme la complète négation de ces invariants. On pourrait donc bien parler d'une sorte de subjectivité inconnaissable (objectivement). Grosso modo, le libre arbitre et l'intention créative peuvent être perçus comme pratiquement la même chose.

Hubert Reeves exprime plus simplement la même chose que moi : la science ne peut pas se prononcer sur l'existence (ou non) d'une intention derrière tous les mécanismes qu'elle découvre. Il est dit sensiblement la même chose sur ce site. De toute évidence, cette affirmation implique que la science ne peut pas établir une probabilité d'existence de cette « intention », et ce, peu importe ses découvertes, contrairement à ce que tu sembles prétendre. C'est ce point crucial sur lequel j'aimerais bien détordre nos idées.
Le problème avec ce genre d'analogies est que même si elles sont justes sur le plan logique, elles n'ont strictement aucun rapport avec la charge de la preuve nécessaire pour passer du discours purement intellectuel (qui tourne facilement à vide à mon avis) à la théorie fertile sur le plan des faits. Vous restez au niveau de la fiction.
Mon intervention ici n'a pas pour objectif de trouver des théories fertiles sur le plan des faits ou de rester au niveau de la fiction. Pourquoi alors faire ce genre de commentaire qui entremêle deux choses bien différentes? Aussi, il est faux de dire que le discours purement intellectuel est inutile. Penser que la philosophie ou les mathématiques pures sont inutiles, c'est se rendre assez ridicule, à mon avis.

Par contre, je trouve rassurant de constater que tu remarques l'évidente logique de mon analogie. C'est pourtant tout ce que j'essaie de dire depuis le début. J'espère que tu comprends l'importance d'entretenir ce genre de cohérence pour chacun d'entre nous.
Dans les faits, plus il y aura de boules rouges, moins il y aura de croyants aux boules noires. Cela parce que rien n'indique l'existence de la moindre boule noire.
Voilà tout le problème. Cette façon de « comprendre » n'a rien de logique et de rationnel. Que l'on croit ou non à la boule noire n'est pas vraiment le problème. Que l'on ne croie pas à la boule noire du fait que nous croyons qu'elle a moins de chance d'exister par ce que nous découvrons sans cesse de nouvelles boules rouges, c'est cela qui est absurde. Si tu penses être dans ce cas, je t'invite à reconsidérer ton incroyance en la « boule noire », car elle ne peut être justifiée rationnellement par cette explication irrationnelle.

En effet, la définition (fixée) de la « boule noire » a été changée.


En science, il faut faire les choses comme si le libre arbitre n'existait pas (ou comme s'il n'était qu'illusoire).
Dans notre vie quotidienne, il faut faire les choses comme s'il existait.

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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

#99

Message par unptitgab » 09 sept. 2015, 06:57

Salut Dave je ne sais pas si cela répondra à ta question, mais voilà mon point de vu, les questionnements les plus infalsifiables que se posent métaphysique et certaines philosophies sont des pourquoi? Incluant ainsi déjà une forme de conscience autre qu'animal, les sciences ne se posant que des questions de la forme comment? Les deux approches ne sont pas vraiment conciliables, l'une utilisant un prérequis invérifiable, l'autre partant de faits.
Cependant je reconnais un intérêt des philosophies pour les scientifiques, la possibilité grâce à elles d'étendre les champs d'hypothèses de ceux-ci.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

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Re: Rappelons quelques évidences.

#100

Message par spin-up » 09 sept. 2015, 10:13

jean7 a écrit :
Spin Up a écrit :Par ailleurs, si tu juges que nous connnaissons le libre arbitre, pourrais tu en donner une description et une explication?
Pour continuer à illustrer, disons que lorsque les chaines causales externes sont trop nombreuses et diffuses pour être prépondérantes et que les chaines causales internes sont suffisamment longues, complexes et ramifiées, un corps peut avoir la capacité de faire émerger une ation libre, imprévisible et indéterminable depuis l'extérieur.
Disons que ce sera à cette heure de la nuit mon explication du phénomène observable et observé du libre arbitre.
Ce qui ressort de l'experience de Libet, c'est que les actions percues comme librement choisies sont imprévisibles et indéterminable egalement de l'intérieur puique la prise de conscience se fait a posteriori.

La complexité des chaines causales et leur imprévisibilité n'impliquent pas forcément que le corps puisse faire émerger une action libre.

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