Kant Locke a écrit : 29 sept. 2019, 14:20 Mais ce qui m'inquiète avec le 59%, c'est cette question;
Est-ce que les personnes, sans espoirs, ne feront aucun effort et cela prouvera-t-il qu'ils ont raisons ?
Arensor résume bien
dans son message pourquoi c'est impossible. Et c'est pourquoi je ne crois pas que nos petites actions collectives pourront y changer quoi que ce soit. Si je suis pessimiste, ce n'est pas par choix, par lâcheté ou par paresse, mais bien parce que j'ai beau retourner le problème de tous les côtés, j'arrive au même résultat que lorsque mon encéphale traite des grandes questions existentielles : c'est insoluble!
Lorsque je réfléchis au problème des changements climatiques, je me sens comme dans une partie d'échecs où je réalise, vers la toute fin, que je n'ai aucun moyen de gagner à moins que mon adversaire ne fasse exprès de perdre et/ou qu'il commette une terrible erreur d'inattention et/ou de débutant. Bref, si je suis pessimiste, ce n'est pas par choix et/ou mauvaise volonté, mais bien parce que mon intellect n'entrevoit aucun moyen de remporter la partie autre qu'un énorme coup de chance!
Si, dès maintenant (
admettons pour l'exemple), absolument tous les citoyens (
des pays industrialisés) de la planète faisaient ce qu’il leur était possible de faire (
à leur petit niveau au quotidien, mais tout en demeurant réaliste) pour nuire le moins possible à l'environnement, c'est à dire (
Perso, je fais déjà tout cela, par principe, même si je suis pessimiste.) : recycler (
verre, carton, plastique) selon les systèmes déjà en place* dans certaines villes, réduire la consommation d’électricité et d’eau chaude, abaisser le chauffage de 2, 3 degrés, réduire l’utilisation de la voiture uniquement lorsque vraiment nécessaire, faire du covoiturage, utiliser les transports en commun, changer pour une voiture électrique si l’on en a les moyens, diminuer/limiter la consommation de viande, utiliser autant que possible des sacs de transport réutilisables, changer nos smartphones qu’au 5 ans au lieu de changer tous les 2 ans, etc.
*
même si l’on sait que la majorité du recyclage termine quand même aux ordures (en tous cas, ici au QC), comme je l’ai vue dans certains reportages/docus.
Ça changerait quelque chose au final?
Vu l’urgence de la situation?
À vue de nez, selon mes estimations et le résumé d'Arensor : pas du tout!
Ce ne serait encore qu’un infime et minuscule pourcentage de ce qui serait nécessaire. Et étant tous pris dans le train-train quotidien « métro-boulôt-dodo », je ne vois pas trop ce qu’on peut faire de plus que les quelques points mentionnés ci-haut. Demander aux gens de tout abandonner et d’aller vivre en forêt en mangeant des racines est une utopie. Et sortir dans la rue avec G. Thunberg, ça éveille et conscientise, ok, et puis après? Ok,encore plus de gens feront les quelques actions mentionnées ci-haut et puis après?
Je bosse dans une imprimerie industrielle et nous imprimons des sacs de plastique destinés aux entreprises d’alimentation. Nous imprimons des sacs de lait, de pain et de légumes surgelés, etc. Hier,
uniquement sur mon quart de travail, nous avons produit un peu plus de
1,500,000 sacs. Donc entre
15M et
20M par semaine, soit plus de
700M de sacs de plastique/année...

...qui finiront tous aux ordures puisque ces derniers ne sont pas vraiment recyclables
(et bcp trop nombreux même si l’on en réutilise quelques un à la maison pour d’autres usages). Et ça, c’est uniquement pour ma (une) seule entreprise et pour un seul secteur!!!
Chaque fois que je vais au boulot, en voyant ce que nous faisons dans mon entreprise, la « réalité » me rattrape et me démontre que c’est perdu d’avance!
Et, moi-même, habitant au QC, je dois acheter, au moins 6 mois/années, des légumes surgelés (
contenu dans des emballages de plastique non recyclable comme l’on en produit dans mon entreprise), ainsi que du pain et du lait, eux aussi devant nécessairement être contenu dans un emballage. Je l'ai déjà partagé sur le forum, mais dans tout le lot de nos clients, un seul a tenté de
switcher pour un matériel d'emballage biodégradable, sauf que la R&D pour développer ce genre de polymère, ainsi que le coût de production, nous lui facturons... ...et lui la refile à ses clients, ce
qui fait augmenter le prix des produits emballés avec cet emballage « plastique bio » (
et pas moins polluant à produire pour autant! Je vous épargne les détails des procédés de fabrication et des divers produits chimiques utilisés).
Et le problème, c'est que c'est pareil dans tous les secteurs et dans toutes les sphères! Modifier les procédés et les produits coûte de l'argent! La voiture électrique (
qui se démocratise graduellement et lentement) en est un bon exemple (
même si elle pollue différemment) puisqu'elles sont encore plus chères que celles fonctionnant à essences : entre l'invention d'un produit et sa démocratisation à grande échelle (
à coût accessible pour le grand public), il peut se passer entre 10 et 30 ans, dépendamment du type de produit.
Selon la science, il est déjà pratiquement trop tard même si nous faisions tous ce qu'il faudrait faire dès maintenant. Donc avons-nous le temps d'attendre encore 30 ans que toute l'industrie (
dans tous les secteurs) s'adapte?
Ou d'attendre que les prochaines génération mettent graduellement en exécution diverses actions, de part la conscientisation généré par des mouvements comme celui de Greta Thunberg?
Les entreprises et le système capitaliste actuel étant basé sur la compétition, aucune entreprise ne peut se permettre d'engranger des coûts supplémentaires
si tous leurs compétiteurs ne sont pas obligés d'en faire autant et simultanément. Du coup, comme certains l'ont mentionné, c'est l'entièreté du système de production basé sur la compétition qui devrait être revu pour modifier
drastiquement et rapidement les façons de faire et produire.
Ça prendrait donc impérativement une intervention politique (
concerté mondialement) qui obligerait (
par coercition) l’ensemble du système à s’adapter simultanément et immédiatement. 1-) parce que
c’est urgent!!! 2-) pour préserver l’équilibre du système économique (
à cause de la compétition). Sauf qu’une intervention concertée de cette ampleur (
et je suis d’accord avec Curieux_ sur ce point) serait perçue comme une forme de dictature et donc comme étant antidémocratique. Et tant que nous ne souffrirons pas tous et en assez grand nombre des effets du climat (
pénurie de nourritures et divers produits, émigration massive des individus des terres touchées, etc.) personne n’acceptera la coercition et des changements (
pourtant nécessaires) aussi drastiques et extrêmes en un si court laps de temps, ni les surcouts engendrés!
Donc faudrait que les gens, tous (
moi, toi, vous, tout le monde) soient prêts, immédiatement, à payer plus
pour tout, ce qui au final, tout produits/services cumulés, veut dire payer bcp, bcp, bcp plus. Juste cet aspect, quand on prend en compte la nature humaine, suffit à me dire que personne n’est prêt à ça à moins d’y être obligé par la force et/ou de subir concrètement des effets concrets et dévastateurs dans sa petite vie quotidienne.
Et, malheureusement, si sortir dans la rue pour soutenir une fillette et se prendre en selfie en train de manifester est « cool et inspirant » pour plusieurs et éveille les esprits aux diverses problématiques, conserver le smartphone (
avec lequel l’on prend ces selfies
) plusieurs années et payer plus cher pour absolument tout le reste, c’est une autre paire de manches que les esprits soi-disant « éveillés » ne sont même pas prêts à faire lorsque la manifestation est terminée le jours suivant!

Et pour les entreprises, qui sont pratiquement des « entités psychopathes » devant avant tout réduire leurs coûts, augmenter leurs marges et satisfaire des actionnaires, c’est encore pire!
Donc c’est pourquoi, avant que nous subissions en assez grand nombre les effets dévastateurs du réchauffement climatique, qu’à moins qu’un « agent catalyseur » ne créer un mouvement citoyen si puissant et imposant, c’est à dire un espèce de « révolution mondiale » contraignant les « puissants de ce monde » au point que les principaux gouvernements/dirigeants n’auraient d’autre choix que d’imposer — sur-le-champ et drastiquement — les changements nécessaires (
en utilisant la force coercitive nécessaire), je ne vois pas en quoi les 5 ou 6 petites actions qu’il nous est possible de faire en tant que citoyen seront suffisant en tenant compte du temps qui nous est imparti pour renverser la vapeur.
Sauf que même si un « agent catalyseur » avait un tel effet (hautement improbable et relevant de la SF), paradoxalement, cela créerait le début d’une espèce « de phénomène dictatorial » dangereux pour la suite, car ça ouvrirait une boîte de Pandore. Parce que si un mouvement initié par une jeune fille arrivait, à terme, à mobiliser assez de gens pour que nous sortions tous (
partout sur la planète) dans la rue, en cessant d’aller au boulot, au point de contraindre les dirigeants à modifier « le système » drastiquement, quelle serait la suite après ce précédant fantasmagorique?
Bref, dans tous les cas, des scénarios les plus réalistes aux plus dystopiques, extrêmes et improbables, je n’arrive pas à en concevoir un seul où nous ne nous ferons pas baiser, d’une façon ou d’une autre, et où nous réussirons à renverser la vapeur — à temps.