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https://artofuss.blog/2024/08/17/philip ... -francais/ )
Des points:
...L’ère, qui a duré plusieurs siècles, où la vie politique de l’Occident a été dominée par le projet de construire une humanité nouvelle est en train de se clore. Le temps où ce projet a paru offrir un phare à l’humanité, un couronnement à la marche glorieuse de l’histoire, n’est plus. Le moment est venu d’entreprendre, à son égard, le travail d’inventaire qui s’impose. Il s’agit de discerner, dans ce qui a été tenté, ce qui a été fécond et ce qui s’est révélé mortifère...
Quels enseignements en retirer ?...la radicalisation d’une référence aux droits de l’homme mettant en veilleuse les droits du citoyen, la montée de l’exigence de « non-discrimination », une croissance vertigineuse d’une immigration venue du Sud et du poids de l’islam. Il nous faut comprendre comment cette radicalisation a conduit à l’effritement d’une réalité sociale certes imparfaite mais qui avait fini par être marquée par une large adhésion à des institutions démocratiques dans une société relativement pacifiée où la liberté de pensée, une amorce d’égalité sociale, un haut niveau d’éducation, un fort dynamisme économique se sont imposés.
Le cœur de ce qui est en question est la croyance en l’autonomie radicale du politique : la possibilité de faire vivre un système institutionnel jugé vertueux in abstracto, dans l’ignorance de ce que sont les humains qui auront à le faire vivre : les visions de l’homme et de la société que véhiculent leur culture, leurs conceptions du juste et du vrai, avec les effets sur celles-ci de la ou des religions qui ont marqué leur histoire. Il convient en particulier de discerner en quoi l’émergence du type de société qui a pris corps en Occident a été permise par l’existence d’un héritage culturel et religieux singulier et d’analyser les effets de l’effritement de cet héritage.
Les compromis tacites entre une idéologie « de progrès » et une réalité sociale qui lui reste infidèle ne paraissent plus en mesure d’assurer la concorde sociale, tant les croyants en cette idéologie et les mécréants qui la rejettent se sont radicalisés. Un énorme effort de vérité est nécessaire pour construire un projet politique faisant se rencontrer dans la vie de nos sociétés un désir d’ouverture à l’universel et une volonté d’enracinement.
La montée des deux extrêmes (plutôt mouvances, qui se sont éloignées de la notion de valeurs et de bien communs) sur l'échiquier politique qui enrayent les possibilités de la mise en place de politiques d'ajustement de projets sociétaux correspondant à des évolutions des sociétés par rapport aux situations originelles (l'Europe, ses institutions, se sont construites avec en arrière-plan les horreurs de la seconde mondiale, à tous les niveaux. Il a fallu intégrer les processus des décolonisations, avec un affrontement entre politique et pressions économiques - les enjeux financiers, les matières premières,...).
Les pouvoirs politiques en sont réduits à n'être plus que des arbitres de conflits d'intérêts (économiques et financiers), au lieu de jouer leur véritable rôle, celui de politiques au service des citoyens et des nations, et ce dans l'indépendance de leur exercice, soit la neutralité à l'égard de toute idéologie. Voeu pieux désormais...
Il est loin le temps où, pour la nation française, furent édictés des principes fondateurs avec le Conseil National de la Résistance qui précisait l'importance, la prépondérance même, d'une politique publique, pas au service d'intérêts privés.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Program ... A9sistance
Cet article met l'accent sur un point fondamental: la connaissance absolue de la psychologie et des comportements humains, seule garante de dérives de gabegies préjudiciables, quand on ne fait confiance qu'aux seules institutions politiques, devenues hors-sol, en raison de la non-prise en considération de ces connaissances fondamentales (cf. Jerôme Fourquet, "L'archipel français").
Les dysfonctionnements sont multiples et ont fini par s'auto-entretenir, faisant obstacle à la construction de projets sociétaux ambitieux, viables et pérennes, nuisant à l'élaboration de compromis acceptables et raisonnables.
Des humains, des cultures, un territoire, des institutions, des politiques: ce qui se traduit par des rencontres avec des accommodements et des frictions, c'est le principe de fonctionnement d'une démocratie.
Sur le territoire français, les individus sont avant tout des citoyens, avec des droits, mais aussi des devoirs.
Il est bon de le rappeler et ce à tous les niveaux, dans chaque strate de cette société. L'oubli constituant une menace redoutable.
Sur un autre fil, ABC rappelle souvent des principes fondamentaux quant à la prise de conscience au sujet du dérèglement climatique et de la nécessaire traduction en termes d'actes citoyens, fédérateurs et non diviseurs.
Ces principes peuvent s'appliquer à la situation décrite par d'Iribarne et reposent toujours sur la même dynamique, essentielle: la connaissance, la plus exhaustive possible pour prendre la juste mesure du travail colossal à réaliser.
Sortir de sa zone de confort devenue une zone d'enfermement ne va pas simple, compte-tenu du gâchis ambiant, où pulullent les actes et pensées contradictoires.