Tania a écrit : créer de la beauté nécessite forcément de l'intuition (ou une connaissance intuitive du beau) et ne nécessite pas forcément de la technique, de la réflexion et de la connaissance théorique
La beauté obéit toujours à des canons. Cela ne nécessite pas forcément de la réflexion sur le moment de la création qui laisse place au ressenti, mais cela en nécessite dans l'étude préalable du style, du geste, de la recherche du scénario de l'oeuvre. Un coup de pinceaux équivaut par exemple à 10 ans de réflexion. le geste est le résultat d'une longue méditation de l'artiste, de 1000 esquisses avant de s'attaquer à l'oeuvre finale qui, elle, peut être réalisée rapidement. Le travail de réflexion aiguise la sensibilité et le ressenti, et permet surtout de connaître le sujet du bout des doigts.
Un geste spontané au premier abord est le fruit d'une longue recherche.
Il existe donc des domaines esthétiques spécialisés dans la spontanéité, dans la l'art brut et contemporain. Mais cela pose problème. Les gestes, les pensées, ont toujours une antériorité, la spontanéité n'est qu'apparente, un effet de l'expérience - mais elle n'est pas le moteur de la créativité. le moteur de la créativité, c'est la passion, la maîtrise, le savoir-faire qui donne accès à la liberté totale dans l'expression.
Par contre, ce n'est pas toujours une question de technique au sens strict : La technique s'adapte en fonction du besoin, elle est en perpétuelle évolution, mais selon le cas de figure, n'est pas systématiquement une nécessité; elle peut laisser place à un geste inspiré, "inspoiré" dans le sens "libre, sans contrainte esthétique".
S'il y a spontanéité, ce ne peut être qu'avec la disparition des canons et contraintes esthétiques.