La question qu’il pose dans son livre, je le cite ci-dessous, résume fort bien sa pensée, une pensée que je partage dans le sens que je ne peux regarder toutes actions comme découlant uniquement de processus chimiques ou comme on me l’a expliqué un peu plus haut de l’interaction des grandes forces de l’univers qui se serait retrouvées là comme par hasard. Rupert Sheldrake trouve que l’univers ressemble bien plus à un organisme vivant qu’à une machine et pose cette question :
« Parvenez-vous réellement à croire que vous êtes une machine génétiquement
programmée existant dans un univers mécanique ? » 1
On peut trouver que l'univers ressemble à un organisme vivant, en effet. Un arbre par exemple. Mais bon, ça n'a pas de conscience, un arbre.
Au reste, quand Rupert Sheldrake pose cette question, il vous entube plein pot. C'est la technique qu'il utilise le plus souvent : faire dire à la science des trucs stupides qu'elle ne dit pas pour pouvoir facilement la contredire, et en déduire qu'il manque quelque chose à la science.
En l’occurrence, il ment par omission. La science ne dit pas que nous sommes des machines génétiquement programmées : la science connait l'existence de trucs assez importants nommés "épigénétique" et "culture". Et elle ne nie pas non plus l'existence d'un libre arbitre, et du hasard.
Relisez un peu son propos en vous demandant à chaque fois qu'il fait parler la science si elle dit vraiment ça. Vous serez surpris : ce sont systématiquement des mensonges. Rupert Sheldrake est un spécialiste hors-pair en cherry-picking.
Est-ce qu’on anthropomorphise nécessairement l’univers parce qu’on peut imaginer qu’il pourrait y avoir quelque chose d’intelligent qui motiverait ou organiserait à partir de ces quatre grandes forces qu’énuméraient Switch tout ce qui le constitue ? Ne serais-ce pas plutôt un manque d’ouverture que de ne considérer sa réalité que sur des hypothèses basées stictement sur les lois de la physique que nous connaissons aujourd'hui.
Je vais vous répondre par une autre question : est-ce que vous n'avez pas parfois l'impression qu'on cherche toujours un sens/une utilité aux choses parce qu'on a été sélectionné sur notre capacité à trouver une utilité aux choses ?
Comme vous le dites, on ne conçoit l'univers qu'à travers notre cerveau. Mais n'est-ce pas là le biais qui vous pousse à postuler que les choses ont un sens ?
Est-ce que c'est vrai ou non ce que Rupert Sheldrake écrit ici:
Mireille a écrit:
Quand on soulève ce problème, la plupart des biologistes admettent la vérité : les gènes ne font que spécifier la séquence des acides animés dans les protéines, ou sont impliqués dans le contrôle de la synthèse protéinique. Ce ne sont pas vraiment des programmes
Non seulement c'est faux, mais ça n'a en outre aucun sens. Un programme, c'est quoi ? C'est un ensemble d'information dont la lecture débouche sur une série d'actions. Quand bien même les gènes ne feraient "que" coder pour des ARN qui codent pour des protéines, ils resteraient un programme. En outre, on sait depuis quelques décennies qu'ils ne font pas que coder pour des protéines ; ils interagissement également entre eux, interagissent avec des protéines, et avec des ARN.
Finalement, les gènes ne sont pas qu'un programme. Ils sont un programme qui s'adapte (leur expression varie en fonction de l'environnement), et qui évolue !
Parce que si c'est vrai les gênes seraient eux-mêmes programmés et il y a bien quelque chose qu'il l'a créé ce programme.
Non plus. Je vais prendre un exemple ; dans un fichier texte, j'écris les lignes suivantes :
0 i for
i = 20
end :
Ca n'est pas un programme ; ça ne veut rien dire. Maintenant, je vais mélanger aléatoirement tous les éléments de ce texte, et l'exécuter. Si ça ne donne rien, je repars du texte initial. Lorsque j'obtiens la suite des nombres de 0 à 20, j'arrête.
Après un peu plus de 10 000 000 de tirages, j'obtiens ça :
for i=0:20
i
end
C'est un programme qui affiche les nombres de 0 à 20.
Qui à écris ce programme ? Pas moi. Je n'ai fais que des tirages aléatoires et des sélections.
Voilà un programme sans programmeur.