Mireille a écrit :Je comprends ce que tu voulais dire, mais ce processus dont tu parles qui te fait choisir une chose plutôt qu’une autre n’est pas un choix conscient, en fait c’est une direction, une direction que tu suis et qui t’amène vers les éléments que tu as besoin pour parfaire tes connaissances. Et cette direction que tu prends est tout aussi indépendante de ta volonté. Pour preuve, du jour au lendemain tu peux te retrouver à ne plus supporter la ou les personnes avec qui tu vis, tu pourrais ne plus vouloir faire le travail que tu fais, ne plus supporter de passer tes weekends en ville, il y a tellement de revirement dans une vie. Alors même si tu aurais développé tous les biais qui existent (60 au total à ce qu’il paraît) la seule chose que ça déterminerait serait ton incapacité à bien évaluer toute situation se présentant à l’intérieur de cette direction.
Prenons un exemple d'acquisition de connaissance sur le monde :
Imaginons qu'en voyage dans un pays étranger, je découvre un champignon inconnu. Pour savoir s'il est comestible, je peux employer plusieurs méthodes :
- Mon intuition : "il a l'air super bon" ==> processus 1
- La tradition : "Dans mon village, ont dis que les champignons blanc sont tous toxiques" ==> processus 2
- La démocratie : "Qui pense que ce champignon est toxique ?" ==> processus 3
- L'expertise : "Bonjour monsieur le pharmacien. Ce champignon est-il toxique ?" ==> processus 4
- L'empirisme : "On goûte et on verra bien si on tombe malade" ==> processus 5
Ces processus, ces méthodes, sont toutes plus ou moins conscientes, et je choisis consciemment celui que j'emploie. Tu es d'accord ?
Mireille a écrit :Cogite Stibon a écrit :Quelle différence fais-tu entre biais cognitif et erreur de perception ?
Aucune, à ce que j'en comprends jusqu'à maintenant. Un biais nous donnerait une vision erronée de la réalité, c'est une perception faussée.
Si tu prends perception dans le sens "Idée, compréhension de quelque chose", oui. Mais j'ai tendance à n'utiliser perception que dans le sens "Action de percevoir quelque chose par ces sens"
Pour te donner un autre exemple : je rencontre pour la première fois une personne, dont plusieurs amis m'ont souvent parlé. Elle ne me sourit pas, et me parle à peine (la perception, au sens que je lui donne). Cette perception ne dépends pas de ce que m'ont dis mes amis sur cette personne. Par contre, l'interprétation que j'en fait peut en dépendre. Par exemple, s'ils m'ont dit "elle est vraiment très aimable, mais quand elle est fatiguée elle se referme sur elle-même", je vais interpréter son comportement en "elle devait être fatiguée". Un biais influe généralement l'interprétation des choses, par la perception via les sens. Es-tu d'accord ?
Mireille a écrit :
Cogite Stibon a écrit :Que veux-tu dire par "une partie de ce dont nous nous entourons et pensons" ?
Pour reprendre avec le biais de confirmation, par exemple, si nous sommes sous son influence nous nous entourerons de gens et d'informations qui confirmeront nos croyances. Nous devrions plutôt chercher à avoir une pensée juste et exempte de préjugés, ce qui nous permettrait d'explorer avec beaucoup plus d'aisance toute expérience qui se présente à nous.
Comment fait-tu pour t'entourer d'informations ? Penses-tu que l'on peut ne pas être sous l'influence du biais de confimation ? Si oui, comment ?
Mireille a écrit :
C'est la même chose pour la pensée des autres gens. Si A comprenait très bien la pensée de B et que B aurait la même détermination de bien saisir la pensée de A, il ne pourrait en résulter qu'une pensée créatrice de niveau C. La nature fonctionne de cette manière, elle prend le meilleur et s'ajuste, elle ne fait pas de sentiment.
Excuse moi, mais je ne comprends absolument rien à ce que tu dis là. Peux-tu le reformuler, si possible avec des exemples concrets ?
Mireille a écrit :
Cogite Stibon a écrit :Quelle différence fais-tu entre une croyance et une connaissance ?
Ca dépend des connaissances, certaines ne changent pas d'autres sont adaptables. Les connaissances objectives, par exemple ne change pas ou très peu, en tout cas ça demande beaucoup de temps contrairement aux connaissances subjectives qui elles varient selon les modes, etc. Les croyances se construisent par le biais de nos connaissance subjectives.
Si je pense que "Justin Bieber est le meilleur chanteur au monde", est-ce une connaissance objective, une connaissance subjective, ou une croyance ?
Si je pense que "Jésus Christ est ressuscité d'entre les morts", est-ce une connaissance objective, une connaissance subjective, ou une croyance ?
Si je pense que "Justin Bieber est un chanteur", est-ce une connaissance objective, une connaissance subjective, ou une croyance ?
Mireille a écrit :
Cogite Stibon a écrit :s-tu d'accord pour dire qu'un biais n'est pas en soi une croyance ou une connaissance, mais un phénomène qui altère la façon dont nous les construisons ?
En fait un biais, si j'ai bien compris, est un comportement qui te viens suite à une interprétation erronée de la réalité.
Je dirais plutôt qu'un biais est un processus mental qui te fait interpréter la réalité de façon erronée. Es-tu d'accord ?
Mireille a écrit :Tout ces faits qui te place en opposition avec tes propres croyances. Je lisais justement dans un article qui expliquait certains types de biais, qu'un Monsieur X qui avait tellement confiance en son nouveau logiciel à cause de la réputation du créateur, que quand il a eût besoin d'un technicien pour travailler avec et que celui-ci avait éprouvé de sérieuses difficultés que Monsieur X avait alors mis la faute sur le technicien quand en fait s'était le logiciel qui avait été mal conçu.
Ce que tu décris là est un exemple parfait de biais. La croyance de Monsieur X dans la fiabilité du logiciel l'a empêché de prendre en compte sa mauvaise conception, et l'a poussé à imaginer une incompétence du technicien.
Mireille a écrit : Et, parfois c'est nous-même qui par pure intuition se plaçons en opposition avec ce que l'on a toujours pensé ou eût tendance à croire. Un ami qui a toujours eût relativement confiance à notre système de santé a apprit il y a deux ans qu'il avait une tumeur à la vessie. Il a été investigué et le diagnostic est tombé, c'était un cancer et de type agressif, il lui donnait 1 an si il ne faisait pas enlever sa vessie. Donc, comme c'est un homme fort et en santé pour le reste, on lui a expliqué qu'aujourd'hui on prélève une partie des intestins pour refaire une vessie, ce qui implique 2 mois de convalescence. Une semaine avant d'être opéré, il appelle l'hôpital et annule son entrée à l'hôpital. Il m'a dit qu'il avait sentie que quelque chose n'allait pas. Pas qu'il choississait de mourrir, mais il disait qu'il sentait qu'il ne devait pas se faire opérer. Quelques jours plus tard le spécialiste a demandé à le voir et il lui a dit qu'il y avait à Montréal un nouveau protocole à l'essaie, et lui a demandé si il voulait essayer, il a dit oui bien sûr. Le spécialiste qu'il a alors rencontré lui a dit qu'il avait bien fait de ne pas se faire opérer, tout a bien fonctionné pour lui jusqu'à date. Il a toujours sa vessie et ça fait plus d'un an. Je sais bien que pour d'autres, la même chose aurait pu ne pas fonctionner, mais je voulais donné cette exemple d'un revirement vigoureux qui n'a pas nécessairement quelque chose à voir avec notre propre raison ou notre façon habituelle de penser.
Où est le fait qui est en opposition avec les croyances du Monsieur, dans ton exemple ?
Mireille a écrit :
Idéalement, il faudrait agir comme des scientifiques, adopter les meilleures idées, mais être prêts à tout lâcher à tout moment. On ne peux pas se permettre de croire en ses idées, mais rien ne nous empêche de les faire avancer le plus loin possible si on est convaincu qu'elles peuvent nous amener quelque part.
Oui, mais comment faire pour savoir que c'est le moment de lâcher une idée ? Pour savoir qu'on est arrivé au bout, et qu'elle ne pourra plus nous amener nulle part ?
Mireille a écrit :
Cogite Stibon a écrit :
Mireille a écrit:
Je dirais donc que nous sélectionnons à la fois, je le pense, des faits qui confirment et infirment nos croyances puis nous nous faisons notre propre idée aux meilleurs de l'ensemble de toutes ces connaissances.
Certes, mais pensent-tu que nous sélectionnons de façon égale ces deux types de faits ?
Je ne sais pas ce que mon cerveau fait, mais j'ose croire qu'il prend toute l'information que je reçois et qu'il me rend le meilleur des deux mondes
Si je te comprends bien, tu penses ne pas être sujette au biais de confirmation. C'est bien ça que tu veux dire ?
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
Une graphe sans échelle, c'est bon pour la poubelle