Re: Robin Williams
Publié : 20 août 2014, 16:23
Bonjour Mireille,
J'arrive sur le sujet avec un peu de retard (quelques jours sans connexion possible), je ne peux donc pas reprendre tous les arguments avancés par les différents protagonistes. C'est avec un peu de surprise que je vous vois évoquer Lucrèce:
- Il ne nous a laissé, pour autant que je sache, qu'une seule œuvre: "De natura rerum". Pour plus d'information, il faut aller chercher chez les philosophes épicuriens.
- Toute sa démarche est résolument matérialiste, ce qui cadre mal avec vos interrogations. Lucrèce est un matérialiste, athée, assez opposé aux superstitions, aux religions, et très éloigné de préoccupations métaphysiques...
- Le ton assez sombre qui se dégage de son œuvre m'avait frappé. Là aussi il y a un décalage avec l'idée d'un sens à la vie, ou du moins à nos vies, que vous soutenez et qui semble plutôt optimiste. Personnellement, je ne donnerais pas à lire "De natura rerum" à un adolescent dépressif...
Pour vos réflexions sur le suicide, et pour rester dans l'Antiquité:
Pour ce qui est de l'idée d'un sens de la vie dépendant d'une intelligence extérieure, ça se rapproche des champs morphiques de Sheldrake, des égrégores de nos amis électrons libres, ou même du jeu imaginé par JPJ sur le sujet "les belles âmes..."
Toutes ces idées s'excluent mutuellement, et pourtant toutes sont légitimes selon les critères que vous donnez. Comment un sceptique pourrait-il y croire, ou même seulement les classer en termes de crédibilité?
C'est simplement ce que vous disent vos interlocuteurs, avec il est vrai plus ou moins d'agressivité. (Mais bon, vous n'êtes pas femme à vous laisser intimider, n'est-ce pas?)
PS: quant au vouvoiement, puisque vous avez évoqué le sujet, ce n'est chez moi qu'une marque de politesse envers une personne que je ne connais pas IRL. N'en prenez pas ombrage...
PS2: Vous avez écrit:"Les illusions que l'on perpétue sont quelque part des mensonges". Formule qui me plaît bien. Pourrais-je éventuellement la prendre en signature?
J'arrive sur le sujet avec un peu de retard (quelques jours sans connexion possible), je ne peux donc pas reprendre tous les arguments avancés par les différents protagonistes. C'est avec un peu de surprise que je vous vois évoquer Lucrèce:
Jeune, j'ai eu un travail à rendre sur cet auteur en cours de philo. Lecture passionnante, que je ne peux que vous conseiller, avec toutefois quelques remarques:Mireille a écrit :En fait, j'ai fait la rencontre de ce grand homme dans le livre que je lis en ce moment. Il avait des idées très en avant de son temps, tu trouveras ici toute l'information : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucr%C3%A8ce , vois aussi la section : Pluralité des mondes dans un univers infini, mais tout est intéressant dans l'article, j'aimerais beaucoup faire quelque recherche sur ce qu'il a laissé de doc un peu plus tard.
- Il ne nous a laissé, pour autant que je sache, qu'une seule œuvre: "De natura rerum". Pour plus d'information, il faut aller chercher chez les philosophes épicuriens.
- Toute sa démarche est résolument matérialiste, ce qui cadre mal avec vos interrogations. Lucrèce est un matérialiste, athée, assez opposé aux superstitions, aux religions, et très éloigné de préoccupations métaphysiques...
- Le ton assez sombre qui se dégage de son œuvre m'avait frappé. Là aussi il y a un décalage avec l'idée d'un sens à la vie, ou du moins à nos vies, que vous soutenez et qui semble plutôt optimiste. Personnellement, je ne donnerais pas à lire "De natura rerum" à un adolescent dépressif...
Pour vos réflexions sur le suicide, et pour rester dans l'Antiquité:
Chez les Romains, le suicide n'était pas question de conscience, mais de pression morale et sociale (du moins en dehors du suicide provoqué par une dépression), et dépendait pratiquement du statut social: un noble risquant l'humiliation (scandale ou défaite militaire), un riche "ruiné" et ne pouvant plus tenir son rang alors qu'il disposait encore de quoi faire vivre plusieurs personnes de basse extraction, un légionnaire soupçonné de manquer de fidélité à son imperator, tous pouvaient éviter la déchéance par le suicide et ce geste était compris de tous. On n'en demandait pas tant à un plébéien ou un esclave....Non, dans cette société, le suicide n'était vraiment pas question de conscience.Mireille a écrit :C’est comme la discussion que j’avais commencé avec Wooden où je disais qu’à mon avis le suicide pouvait très bien être réfléchit, ils ne relèvent pas tous d’une profonde dépression du sujet. Et ce point que j’ai soulevé est important parce qu’alors cela voudrait dire que l’instinct de vie ne serait qu’un fonctionnement du type machine qui n’aurait alors pas suprématie sur une conscience qui décide de se laisser mourir. Peut-être même que les animaux peuvent aussi se suicider, je ne sais pas trop.
Pour ce qui est de l'idée d'un sens de la vie dépendant d'une intelligence extérieure, ça se rapproche des champs morphiques de Sheldrake, des égrégores de nos amis électrons libres, ou même du jeu imaginé par JPJ sur le sujet "les belles âmes..."
Toutes ces idées s'excluent mutuellement, et pourtant toutes sont légitimes selon les critères que vous donnez. Comment un sceptique pourrait-il y croire, ou même seulement les classer en termes de crédibilité?
C'est simplement ce que vous disent vos interlocuteurs, avec il est vrai plus ou moins d'agressivité. (Mais bon, vous n'êtes pas femme à vous laisser intimider, n'est-ce pas?)
PS: quant au vouvoiement, puisque vous avez évoqué le sujet, ce n'est chez moi qu'une marque de politesse envers une personne que je ne connais pas IRL. N'en prenez pas ombrage...

PS2: Vous avez écrit:"Les illusions que l'on perpétue sont quelque part des mensonges". Formule qui me plaît bien. Pourrais-je éventuellement la prendre en signature?