unptitgab a écrit : 02 mai 2020, 19:00Dans une problématique d'avenir il serait plus judicieux de choisir le référentiel coût matériaux, plutôt que coût monnaie. En bref réfléchir uniquement avec des outils physiques et laisser tomber les économistes ce n'est pas leur domaine de compétence.
Les économistes de telle ou telle chapelle peut-être, le principe de base (qui ne demande pas d'être économiste) selon lequel la valeur de ce qui est produit doit-être supérieure à la valeur de ce qui est détruit ou consommé au cours du processus de production, par contre, on doit le prendre en compte. Changer d'instrument de mesure de cette différence ne supprime pas le besoin de la mesurer.
Toutefois, il y effectivement une grande difficulté. Il s'agit de la partie subjective et cependant cruciale de ce principe économique de base (ne demandant pas de souscrire à telle ou telle option d'organisation économique). Qu'il s'agisse de répondre à des besoins :
- d'énergie,
- de santé,
- de protection de notre biosphère,
- de réponse à des besoins primaires,
- de satisfaction de besoins de communication ou déplacement,
- d'activités sociales,
- de confort ou de divertissement...
nos ressources ne sont pas illimitées. Il est donc nécessaire, dans le choix des ressources et moyens de production destinés à répondre à tel ou tel besoin ou attente :
- de valoriser, si possible sans se tromper, ce besoin (dans l'unité de mesure de valeur basée sur ce qu'on voudra)
- de valoriser, si possible sans se tromper, les ressources consommées ou détruites pour y répondre,
- de vérifier que la valeur estimée de ce qui est produit est supérieure à la valeur estimée de ce qui est détruit ou consommé au cours du processus de production.
La difficulté, par contre (et c'est là qu'il faut chercher nos erreurs actuelles) c'est
de ne pas se tromper dans la valeur que nous attribuons à telle ou telle ressource.
Si nous nous trompons dans cette appréciation, nous réalisons des actions qui sont comptabilisées comme rentables (quel que soit l'unité de mesure de valeur utilisée pour valoriser la valeur ajoutée ou retranchée) alors qu'elles ne le sont pas. En raison de notre erreur de valorisation, nous comptabilisons alors en effet comme rentables, et faisons ainsi fructifier, des actions qui, en fait, détruisent plus de valeur qu'elles n'en créent.
A ce jour, la valeur que nous attribuons (via la loi de l'offre et de la demande permettant de prendre en compte notre estimation de cette valeur) à tel ou tel bien est trop court-termiste.
Comment, que ce soit avec des euros, avec des kwh, avec des kilogrammes de farine de blé, avec des mètres cubes d'eau potable, avec des calories alimentaires... doit-on valoriser ?
- le phytoplancton,
- la protection de telle ou telle zone contre la progression du désert induit par l'activité humaine,
- la protection de nos forêts,
- la protection de la biodiversité,
- la santé,
- la réponse à nos besoins primaires,
- la paix dans le monde,
- l'harmonie de nos relations sociales.
Nos ressources ne sont pas infinies. Ce n'est ni la monnaie, ni le système, ni l'économie qui sont en cause dans nos erreurs actuelles, mais le choix, à mon sens parfois erroné (tout particulièrement concernant certains biens non marchands) que nous décidons collectivement d'attribuer à tel ou tel bien ou service par nos choix de carrière, par nos actions et par nos décisions d'achat et par la pression, pas toujours dans la bonne direction, que nous exerçons sur ceux qui sont sensés nous diriger (et auxquels nous ne laissons, en fait, quasiment pas de marge de manœuvre).