jroche a écrit :
Ca ne prouve rien sur le fond, mais ça me parait utile à rappeler. Et puis enfin, je campe sur mes positions, s'il y a déterminisme absolu, que ce soit un Dieu tout-puissant ou des lois physiques inéluctables, à quoi rime le concept même de liberté ? Je fais le pari (un peu pascalien) qu'il y a quelque chose qui fait que je peux, faire des choix (limités, certes, et je ne sais pas vraiment quand je choisis ou quand je suis conditionné). Je ne peux pas prouver le contraire mais, si contraire il y a, de toute façon, je continuerai à suivre mon chemin, y compris à poster mes élucubrations ici, indépendamment de ma volonté puisque ma volonté est une pure illusion...
Si je résumais ma position vis à vis du déterminisme matérialiste dont tu parles je dirais :
(1) Les 2 termes que tu accoles comme s'il étaient indissociables peuvent être utilisés sans le rapport de causalité que tu sembles proposer :
Il existe des déterminismes qui ne sont pas matérialistes ... le déterminisme religieux en est un : "C'était écrit, Dieu l'a voulu". Ce type de déterminisme conduit à croire, que lorsqu'il nous parait impossible de fournir une explication rationnelles sur un phénomène, il est possible de lui substituer un causalisme religieux.
En fait il n'y a pas de bijection entre déterminisme et matérialisme.
(2) Pour ce qui concerne le matérialisme, l'immatériel est considéré non comme l'un des aspects d'une dualité mais comme une conséquence de l'activité du "matériel" et rien ne vient infirmer ce modèle.
(3) Pour ce qui est du déterminisme, bien que j'accueille souvent favorablement les thèses Nietzschéenne (ou Nietzschienne je ne sais jamais comment on dit) et Spinozienne, je n'achète pas leur déterminisme matérialiste en bloc. Je crois que l'enchainement d'événements qui a conduit l'univers à l'instant présent "t" est unique (au grain de sable du sablier près). Par contre je ne fais pas mien un "pré"déterminisme absolu. Est-ce que dans ce contexte, la liberté devient une illusion de liberté ... pas forcément. La liberté se détermine par les conditions favorables à l'expression du libre arbitre et ce libre arbitre reste un choix dans l'univers des possibles (pour certains lecteurs fantasques dont je tairai le nom je n'ai pas parlé
des univers possibles mais de l'univers
des possibles). Un choix infini en terme de possibilité mais un choix dont toutes les options ne sont pas "équiprobables". Penser un libre arbitre total est une illusion dans le sens ou nos choix sont partiellement contraints par coercition de l'environnement, coercition légale, coercitions sociale, coercitions culturelle, coercitions familiale, coercition éducative, ... voire même coercition événementielle lorsque l'apparition du choix, génère lui même une restriction des solutions.
Est ce que pour autant il faut rejeter tout notion de libre arbitre ?
Non pour au moins 2 raisons :
- Il nous reste une liberté de choix assez large au sein même de cette restriction (enlève une très grande quantité de choix parmi l'infinité des possibles ... il devrait en rester pas mal

- Nous n'avons pas connaissance d'un déterminisme "a priori" ... cette "non connaissance" nous donne donc dans tous les cas une apparence de liberté de choisir absolue.
Ce n'est pas moi qui t'empêcherait de suivre ton chemin, et je ne les considère pas plus comme une élucubration mais comme une une opposition philosophique.
Quant à l'impossibilité déterministe de ne pas tenir tes propos c'est une théorie intéressante mais je peux aussi lui préférer (avec tout autant de chance de ne pas me tromper) la théorie de Berkeley qui prône que tout est une création de l,esprit de celui qui perçoit le monde auquel cas tu te punis toi-même en m'ayant inventé mentalement en tant que contradicteur
Nous serons sans doute toujours en situation de blocage. A+
PS : si tu peux me trouver une référence ou 2 sur Paul Watzlawick ça nourrirait ma curiosité. Merci.