Psyricien a écrit :Dave a écrit :Donc, une intervention divine n'est pas un fait, mais une interprétation d'un fait. Une intervention divine est (par définition) le contraire d'une explication (se voulant le moindrement scientifique ou concrète).
Non, « une intervention », c'est tout à fait observable.
Pourquoi dis-tu « non » alors? Je ne vois pas ce qui te fait penser que, pour moi, une intervention ne serait pas observable. Pour moi, une « divinité » (j'essaie d'éviter le plus possible les termes « Dieu » ou « divinité », puisqu'ils sont subjectifs, imprécis et peuvent différer grandement d'une personne à l'autre) ne serait pas un être (surpuissant) parmi d'autres, mais plutôt une expression (tendancieuse) d'un principe totalement absolu et inobservable. Ainsi, une « intervention divine » est déjà une expression contradictoire : une intervention, ça s'observe, Dieu, ça ne s'observe pas. Tu dis non, mais ton objection n'a pas vraiment de lien avec ce que j'exprimais ici.
Psyricien a écrit :Découvrir n'est pas à la portée de tout le monde, s'instruire si.
C'est encore drôle. Pour s'instruire uniquement par soi-même d'une manière enrichissante, faut-il encore savoir chercher aux bons endroits et avoir une bonne compréhension de lecture.
Psyricien a écrit :Aussi, j'ai envie de redire que les croyances n'ont pas à avoir de passe-droit.
Personnellement, je préfère rester prudent à propos du terme « croyance ». Il se rattache à beaucoup d'activités intimes de l'homme. Je pense que l'idée importante ici, c'est de bien comprendre les croyances que nous entretenons (et l'intensité de chacune d'entre elles) en les distinguant (autant que possible) des faits.
Psyricien a écrit :La science a le droit de s'intéresser à tout. Rien n'empêche d'approcher n'importe quel sujet de façon objective (même si dans certains domaines des considérations subjectives demeureront, sous la forme d'objectifs le plus souvent).
En un sens, oui. Il faut simplement que ça reste de la science. Il n'empêche également que le plus important en science, c'est sa force prédictive. Elle est d'ailleurs la plus adaptée de tous les domaines pour établir les (meilleures) prédictions : c'est son rôle. La philosophie (se voulant objective) aussi a le droit de s'intéresser à tout.
Psyricien a écrit :N'en déplaise aux croyants qui voudraient nous faire penser que la science n'a pas le droit de se prononcer sur les croyances. Cela reviendrait à interdire toutes les études historiques qui montrent que le récit biblique est une bonne grosse fiction (repompé d'autres mythologies pour une bonne partie).
Je veux d'abord préciser que je n'ai jamais voulu dire que la science n'a pas le droit de se prononcer sur les croyances. Évidemment, les croyances en tant que phénomènes psychologiques peuvent (et doivent) être l'objet d'études scientifiques. Les études historiques permettent de montrer le caractère très « humain » des livres « sacrés ». Il n'en demeure pas moins que ce sont aussi des philosophes qui, en premier lieu, remettent sérieusement en doute les croyances religieuses ou les nombreuses incohérences des discours religieux.
Psyricien a écrit :Les croyances n'ont pas à être « comprises », les croyances doivent s'incliner devant le réel... celui qui n'est pas en mesure de faire passer ces croyances après le monde réel est un bon gros zozo!
C'est évident. J'espère que tu ne pensais pas que, pour moi, croire à n'importe quoi, malgré les faits contredisant nos croyances, était « correct » et sans malheureuse conséquence. Cependant, il subsiste toujours certaines croyances (convictions) qui ne peuvent être tranchées par la science du fait qu'elles sont infalsifiables. Ces convictions pourraient être « utiles » dans la façon de mener notre vie ou de se sentir (en toute connaissance de cause).
Psyricien a écrit :La croyance n'est pas seulement dangereuse quand elles s'opposent aux faits, la croyance est dangereuse dès qu'elle se veut expliquer le réel. Même si l'explication n'est pas connue. Car dès lors la croyance se substitue à l'effort de recherche d'une explication.
Les croyances aident à dormir ceux qui ont un besoin de réponses fussent-elles mauvaises.
Encore une fois, c'est évident. On peut même généraliser cette dangerosité en mentionnant qu'il existe aussi des scientifiques qui ont cette tendance à être croyants, comme si leur théorie suffisait à tout expliquer et comme si toute autre recherche dans le domaine en question était considérée d'emblée comme étant vaine. Autrement dit, toute explication n'est jamais complètement définitive. Du moins, si elle l'est, on ne peut le démontrer parfaitement.
On parlera alors d'hypothèse (ou de théorie) lorsque nous serons conscients du caractère provisoire ou incomplet de notre explication, et l'on parlera alors de « croyance » lorsque nous penserons à tort que notre explication est complète et définitive. Il faut tout de même en général s'assurer du sens que notre interlocuteur choisit (parfois inadéquatement) d'un terme aussi vague que « croyance », par exemple.
Psyricien a écrit :Soit sûr que même sans croyance, on trouve toujours des raisons de se foutre sur la gueule.
Bien sûr! Combien de personnes jouissent juste à la pensée de démolir (littéralement) un être humain quelconque? Dans cette optique, certaines « croyances » (convictions) avouées comme telles (à soi-même) peuvent être intéressantes. L'idée n'est donc pas de ne pas avoir de croyances à tout prix, mais surtout de faire de l'ordre dans notre tête et développer notre esprit critique (entre autres).
Psyricien a écrit :Les croyances ne sont qu'un moyen de contrôle des foules dont la capacité de raisonnement est limitée. C'est bien plus simple à faire, et c'est moins dangereux que de les instruire (après ils pourraient poser des questions).
Je suis fortement en accord avec cette affirmation. Les croyances, ce n'est pas que ça, mais c'est beaucoup ça. J'espère bien que ce contrôle n'est pas une nécessité pour un meilleur vivre-ensemble. Il ne s'agit pas seulement d'instruire son prochain, mais surtout de l'aider à bien réfléchir (lorsque c'est possible).
Psyricien a écrit :J'ai toujours un souci avec le fait de prendre par la main des adultes trop fainéants pour s'instruire eux-mêmes.
La paresse est effectivement une cause du manque d'instruction (et j'ai aussi un souci avec ça), mais ce n'est pas la seule, à mon avis.
Psyricien a écrit :L'idée d'une créativité n'est pas moins/plus stupide que n'importe quel ajout fait à l'univers, bien que rien ne laisse entendre qu'une telle chose existe.
Je ne pense pas qu'une personne qui croit à une licorne (rose) invisible ait un profil psychologique similaire à celui qui croit en un principe créatif tel que je l'ai défini auparavant. Je pense que tu manques de nuance ici. D'ailleurs, le fait que la licorne possède une forme particulière rend son existence infiniment improbable au regard de toutes les formes possibles d'objets invisibles. Cette personne a surement juste imaginé ou halluciné cette licorne. Est-ce que, pour toi, toute idée non scientifique est également stupide et est un « ajout »?
Psyricien a écrit :Je rejette systématiquement tout ajout à l'univers dont l'utilité est nulle.
Petite remarque. Ça m'a l'air d'une lapalissade. Mais, je suis d'accord!
Psyricien a écrit :L'ajout d'une créativité (d'un dieu, car nommons là pour ce qu'elle est) n'apporte rien, n'explique rien, et n'est suggéré par rien dans le monde réel.
Ce n'est pas ici vraiment l'idée d'un « Dieu » qui crée, c'est simplement l'idée d'un principe de variabilité fondamentale. Ce n'est pas un ajout, mais plutôt une idée métaphysique plus ou moins utile, c'est relatif. Sais-tu, au moins, de quelle idée je parlais au départ? C'était un argument en défaveur du créationnisme comme science. (J'avoue encore me demander pourquoi Mireille a créé cette enfilade dans la section « science ». Enfin...)
Psyricien a écrit :En gros, tu veux que ta croyance ait un statut spécial quoi? Mais pourquoi donc? Qu'est-ce qui justifierait ce statut « spécial »?
Ta croyance est comme toutes les autres... une petite histoire que tu te racontes, sans utilité ni fondement.
D'abord, ce n'est pas « ma » croyance. De plus, juger une chose (ici, toutes les croyances, ce qui me semble très vaste) comme étant inutile en soi et sans fondement est, en un sens, une forme de croyance injustifiée. Au niveau de la logique et de la psychologie, toutes les croyances ne s'équivalent pas. Il y a des croyances contradictoires d'emblée, d'autres ayant une probabilité de 50 % (par défaut), d'autres évoquant une prudence, etc. Au niveau scientifique, toute croyance infalsifiable possède cependant le même statut.
Psyricien a écrit :Réel : ce qui est observable de manière objective.
D'accord, je comprends. Personnellement, je préfère « de manière intersubjective » ou « par un vaste ensemble d'entités », cependant. Il peut y avoir des niveaux de réalité trop vastes ou complexes pour être un jour observé par les humains limités que nous sommes, mais observable par d'autres entités déjà reliées à ces niveaux. Il ne me semble pas impossible d'imaginer qu'il puisse exister certaines choses nous influençant indirectement sans que nous puissions les observer. Enfin, c'est un détail.
Aussi, je sais bien que la science ne cautionne pas les croyances et je n'ai jamais dit le contraire. La question de savoir si certaines croyances valent la peine d'être entretenues (tout en gardant à l'esprit qu'elles ne reflètent pas la réalité objective et observable) n'est pas vraiment une question scientifique, à mon sens.
Psyricien a écrit :Comprendre donc dans ma phrase que les lois de la nature telles que formulées par la science sont une description du réel dont l'écart au réel tend à réduire.
Je vois ce que tu veux dire grosso modo, mais, en réalité, ce n'est pas si clair (pour moi, du moins). Ce que je retiens de significatif ici est le fait que la connaissance s'élargit continuellement, ce qui est un truisme. L'ignorance connue peut se réduire comme elle peut augmenter. Elle semble même avoir tendance à augmenter, ce qui est logique après tout. Je pense qu'il faut le mentionner, ça aussi. « Écart » devient donc un terme plus ou moins précis du fait que la réalité varie selon les moments ou selon les entités, du fait également qu'elle peut être infinie.
Cordialement.