Votre tirade m'intéresse vraiment car dans ma pratique actuelle, mon objet de recherche est de voir jusqu'où on peut prétendre aller sans la chimie.julien99 a écrit : 17 sept. 2018, 23:24
Agir sur la réaction chimique du cerveau est encore une fois une manière d'agir sur les symptômes et non la cause, qu'elle soit endogène ou exogène.
Et si la dépression endogène n'était qu'une dépression dont la cause n'est simplement pas évidente à déceler ! Bien entendu les causes exogènes sont faciles à traiter puisqu'on sait quel a été le facteur déclencheur. Quoique ce facteur déclencheur n'est pas forcément la cause mais juste un élément du puzzle qui fait dérailler le sujet. Une dépression endogène est certes difficiles à traiter, car on ne sait pas par quel bout on doit commencer par fouiller. Mais je paris que même une dépression endogène a une cause exogène. Ne pas la voir en évidence ne veut pas dire qu'elle n'existe pas.
Je pars de l'hypothèse qui est vôtre de dire que même dans les cas de bipolarité (raisons organiques mises en avant souvent par les théories) il y a peut-être à aller chercher des raisons toujours plus psychologiques pour enrayer toute la machinerie et peut-être se passer de traitement.
Je ne suis pas un expert en la matière et n'est pas I siècle d'expérience mais je travaille quand même beaucoup depuis 10 ans et à l'heure actuelle je ne peux pas me positionner définitivement sur ce rapport psychologique-neurobiochimique... cela serait presque comme trancher sur la question de libre arbitre... on n'a pas fini.
Dans ma pratique officielle je me tiens aux écrits scientifiques qui dise que dans certains cas il y a malheureusement également une composante purement biochimique dans le cerveau... que ce sois moi en tant que psychologue où tous les patients que je rencontre, nous n'aimons pas cette idée mais elle semble assez vraie.
Comme je suis têtu, plus que l'entêtement lui-même, je continue à expérimenter jusqu'où on peut aller dans l'apport psychologique pour aller au-delà du médicament. Mais malheureusement pour l'instant mon expérience de terrain montre que l'apport médicamenteux va parfois être obligatoire.
Vous pouvez bien sûr m'objecter: "qui êtes-vous pour savoir si vous avez tout traiter psychologiquement chez vos patients?" Oui vous avez entièrement raison car le temps et la technique sont limitées.
"Qu'en est-il de l'effet placebo au sein du traitement que le patient prend?" Oui je me pose souvent cette question surtout lorsque les patients sont totalement rétablis de troubles de l'humeur ou de troubles anxieux mais persistent à prendre un tout léger, micro traitement, qui peut être d'ailleurs n'a plus l'action biochimique (tellement il est faible) mais reste le petit doudou-placebo qui maintient l'état de santé mentale.
Ces questions sont très complexes et j'espère sincèrement que nos amis les scientifiques chercheurs en neurosciences nous apportons des éléments.