Analyser la mouvance Woke

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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#101

Message par Kraepelin » 30 sept. 2021, 13:10

jean7 a écrit : 30 sept. 2021, 07:59
Kraepelin a écrit : 30 sept. 2021, 05:08
Jean7 a écrit : Est-ce qu'il s'agit plutôt, entre les wokes et leurs opposants, d'une simple multitude de tiraillement de couverture à soi ou bien d'une sorte de vaste débat sur ce qui est juste ou ce qui ne l'est pas ?
Je ne suis pas sûr de comprendre vos questions
Disons, est-ce que les joutes, affrontements, opositions entre wokes et non wokes vous semble centré sur la question de ce qui doit être considéré comme juste ou non ? (et pas un ramassi de petits conflits d'intérêts... ou autre chose encore à préciser) ?
Les affrontements entre wokes et non-wokes sont de nature très diverse. Certains affrontement concernnent le contenue d'autres affrontements concernent uniquement la forme. Par exemple, on peut être contre les valeurs égalitaires que défendent les wokes ou simplement contre leurs complaisance face à l'hypersensibilité (micro-agression, appropriation culturelle). On est alors contre des contenues. Ont peut aussi être plutôt d'accord avec les valeurs qu'ils défendent, mais simplement contre les méthodes qu'ils utilisent, comme la Cancel culture et l'intimidation des profs.

Conséquement, les non-wokes sont eux-mêmes très différent les uns des autres. Les policiers racistes de la ville de Montréal ou ceux du sud des USA, les nationalistes catalans, la féministe Rhéa Jean ou des sceptiques plutôt de gauches comme Normand Baillargeon ou moi ne sommes pas wokes. Idéologiquement parlant nous sommes, par contre, très différents les uns des autres.
Dernière modification par Kraepelin le 30 sept. 2021, 13:28, modifié 2 fois.
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Kraepelin
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#102

Message par Kraepelin » 30 sept. 2021, 13:14

DictionnairErroné a écrit : 29 sept. 2021, 16:04 Un aperçu des résultats de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.
Une observation intéressante du sondage: les enseignants universitaires anglophones du Québec sont beaucoup plus tolérant avec la censure que les enseignants francophones.
Un questionnaire soumis aux membres du corps professoral dans le cadre de la commission sur la liberté académique, menée par Alexandre Cloutier, révèle un fossé entre les « deux solitudes » au sujet de l’autocensure. Sur les 33 667 professeurs et chargés de cours sollicités, 1 079 se sont prononcés. Ainsi, 23,4% des répondants anglophones sont d’accord pour interdire l’utilisation de certains mots, contre seulement 4,3% des francophones.

À l’opposé, 87,2% du corps professoral de langue française estime qu’ils « devraient être en mesure d’utiliser tous les mots qu’ils jugent utiles ». 60,2% de leurs confrères de langue anglaise sont du même avis. De la même façon, les répondants anglophones ont été plus nombreux (43%) que leurs collègues de langue française (33%) à s’interdire d’enseigner certains sujets au cours des cinq dernières années. Idem pour le fait de s’exprimer sur des sujets liés à leur enseignement (53% contre 46%).
Comment expliquer cette différence?
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#103

Message par DictionnairErroné » 30 sept. 2021, 13:46

Kraepelin a écrit : 30 sept. 2021, 13:14 Comment expliquer cette différence?
Je dirais que ça va avec la mentalité anglaise du Canada et son multiculturalisme à fond de train (tout accepter au nom du bien vivre ensemble). Le Québec (fortement majoritaire francophone) n'adhère pas à cette mentalité, à cette vision de la société (lois 21,91 par exemple). Le Québec est la seule province qui a décidé de créer une commission sur la liberté d'expression dans les universités. Prendre le taureau par les cornes, car le Québec considère que c'est important. Nous ne verrons pas ça chez les anglais canadiens.

Ça fait longtemps de cela, mais je me rappelle que l'Ontario avait considéré à un moment donné, l'utilisation de la charia pour régler des conflits de mariage. Ça n'avait pas été trop loin. Tout de même, juste le fait d'y réfléchir...
Dernière modification par DictionnairErroné le 30 sept. 2021, 13:59, modifié 1 fois.
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#104

Message par Dash » 30 sept. 2021, 13:55

LoutredeMer a écrit : 29 sept. 2021, 15:47
Dash a écrit : 29 sept. 2021, 02:07
LoutredeMer a écrit : 28 sept. 2021, 19:22Mais vous ne voyez pas que la "mouvance woke" c'est simplement un ras-le-bol général?
Depuis que je fréquente ce forum, j'ai appris, entre autres, que rien n'est aussi simple qu'on le croit.
...Jusqu'à la fin.
En effet, j'ai pris un raccourci un peu court.. :) Mais on ne peut pas nier que "le ras-le-bol" figure parmi les multiples facteurs du wokisme (ex : les blacks au USA, la harcèlement de rue, maltraitances de toutes sortes).
Bien sûr, ça doit forcément s'ajouter et contribuer. ;)
LoutredeMer a écrit : 29 sept. 2021, 15:47Mais vouloir définir, étiqueter et donc trouver des solutions au wokisme semble difficile et peut-être impossible (on n'y arrive pas vraiment pour l'instant ici). Car par ex, le simple aspect de l'importance du mouvement provoque des désaccords. Certains voient une menace réelle, d'autres des dérives, d'autres encore une mouvance temporaire sans grande importance qui s'éteindra d'elle-même etc. Moi-même je ne sais plus trop quel degré d'importance y accorder.
Yep! Et rien à redire sur le reste de ton msg. Thx d'avoir développé ;)
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#105

Message par Dash » 30 sept. 2021, 14:00

DictionnairErroné a écrit : 29 sept. 2021, 16:04 Un aperçu des résultats de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.
Une majorité de professeurs d’université affirment s’être censurés au cours des cinq dernières années en évitant d’utiliser certains mots. Dans ce contexte, plus d’un professeur sur deux estime que la liberté universitaire devrait être protégée à la fois par des normes nationales et par les établissements d’enseignement.

Ces constats obtenus par La Presse émanent des résultats d’un questionnaire qui a été soumis du 9 juin au 9 juillet derniers aux 33 516 membres du corps professoral québécois (professeurs et chargés de cours) par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier. Les réponses des 1079 répondants permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on.

Ainsi, 60 % des répondants affirment s’être censurés depuis cinq ans en évitant certains mots, alors que l’utilisation du « mot commençant par N » dans un contexte scolaire a fait débat au cours des derniers mois. Dans une moindre mesure, 35 % des professeurs qui ont répondu au questionnaire disent avoir pratiqué l’autocensure en évitant d’enseigner carrément certains sujets. Près d’un professeur sur cinq (19 %) dit même avoir évité de faire de la recherche sur un sujet en particulier.

Une majorité écrasante de professeurs (82 %) estiment que les membres du corps professoral doivent « pouvoir utiliser tous les mots qu’ils jugent utiles à des fins universitaires ». Ils sont également plus de 90 % à estimer qu’ils doivent « pouvoir traiter de tous les contenus relevant de leur domaine d’expertise, et ce, peu importe leur genre, identité de genre, orientation sexuelle, ethnicité ou religion ».
https://www.lapresse.ca/actualites/educ ... ensure.php
Nous dépassons les simples anecdotes ou quelques activistes qui ébranleraient l'éducation au Québec. Il n'est plus question de simplement dénoncer, il est temps de contrer cette mouvance et réagir à cette censure parfumée d'un régime de terreur.
Oui. Et il y a ça aussi : Là où on vire les blancs parce qu'ils sont blancs

Ce n'est même plus du niveau de la discrimination positive, ça devient carrément du racisme! Quel ironie~paradoxe, venant de ceux qui veulent luter~contrer le racisme. :ouch:
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#106

Message par DictionnairErroné » 30 sept. 2021, 14:11

Dash a écrit : 30 sept. 2021, 14:00
DictionnairErroné a écrit : 29 sept. 2021, 16:04 Un aperçu des résultats de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.
Ainsi, 60 % des répondants affirment s’être censurés depuis cinq ans en évitant certains mots, alors que l’utilisation du « mot commençant par N » dans un contexte scolaire a fait débat au cours des derniers mois. Dans une moindre mesure, 35 % des professeurs qui ont répondu au questionnaire disent avoir pratiqué l’autocensure en évitant d’enseigner carrément certains sujets. Près d’un professeur sur cinq (19 %) dit même avoir évité de faire de la recherche sur un sujet en particulier.
Oui. Et il y a ça aussi : Là où on vire les blancs parce qu'ils sont blancs

Ce n'est même plus du niveau de la discrimination positive, ça devient carrément du racisme! Quel ironie~paradoxe, venant de ceux qui veulent luter~contrer le racisme. :ouch:
Nous avons beau faire du blabla sur ce qu'est le wokisme, par qui, où, quand, comment, pourquoi, rien de cela ne résoudra cette problématique chez les profs.

Quelle est la solution? Accepter et vivre avec la censure, la peur? Sortir des classes les wokes qui les kidnappent? Congédier les complaisants et opportunistes favorables à la censure et aux suspensions? J'ai bien hâte de voir les propositions de cette commission.
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#107

Message par LoutredeMer » 30 sept. 2021, 14:23

DictionnairErroné a écrit : 30 sept. 2021, 14:11 Quelle est la solution?
Chez nous, quand quelque chose ne leur convient pas, les profs se mettent en grève. Pas chez vous?
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#108

Message par Christian » 30 sept. 2021, 14:57

DictionnairErroné a écrit : 29 sept. 2021, 16:04 Un aperçu des résultats de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.
Une majorité de professeurs d’université affirment s’être censurés au cours des cinq dernières années en évitant d’utiliser certains mots. Dans ce contexte, plus d’un professeur sur deux estime que la liberté universitaire devrait être protégée à la fois par des normes nationales et par les établissements d’enseignement.

Ces constats obtenus par La Presse émanent des résultats d’un questionnaire qui a été soumis du 9 juin au 9 juillet derniers aux 33 516 membres du corps professoral québécois (professeurs et chargés de cours) par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier. Les réponses des 1079 répondants permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on.

Ainsi, 60 % des répondants affirment s’être censurés depuis cinq ans en évitant certains mots, alors que l’utilisation du « mot commençant par N » dans un contexte scolaire a fait débat au cours des derniers mois. Dans une moindre mesure, 35 % des professeurs qui ont répondu au questionnaire disent avoir pratiqué l’autocensure en évitant d’enseigner carrément certains sujets. Près d’un professeur sur cinq (19 %) dit même avoir évité de faire de la recherche sur un sujet en particulier.

Une majorité écrasante de professeurs (82 %) estiment que les membres du corps professoral doivent « pouvoir utiliser tous les mots qu’ils jugent utiles à des fins universitaires ». Ils sont également plus de 90 % à estimer qu’ils doivent « pouvoir traiter de tous les contenus relevant de leur domaine d’expertise, et ce, peu importe leur genre, identité de genre, orientation sexuelle, ethnicité ou religion ».
https://www.lapresse.ca/actualites/educ ... ensure.php
Nous dépassons les simples anecdotes ou quelques activistes qui ébranleraient l'éducation au Québec. Il n'est plus question de simplement dénoncer, il est temps de contrer cette mouvance et réagir à cette censure parfumée d'un régime de terreur.
J'ai de la misère à suivre ça:
Ces constats obtenus par La Presse émanent des résultats d’un questionnaire qui a été soumis du 9 juin au 9 juillet derniers aux 33 516 membres du corps professoral québécois (professeurs et chargés de cours) par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier. Les réponses des 1079 répondants permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on.
Ce sont de réponses volontaires. Comment vérifier qu'il n'y a pas un biais? C'est le même genre d'approche méthodologique qui est reproché à Manon Bergeron dans son étude sur la violence sexuelle dans les universités québécoises.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème. C'est l'outil pour cerner ce problème qui ne semble pas adéquat.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#109

Message par Dash » 30 sept. 2021, 15:25

Jean-Francois a écrit : 29 sept. 2021, 15:11 [...] Mais le coeur du mouvement me semble partager des points communs avec les hippies, principalement qu'il est porté surtout par la jeunesse et qu'il promeut des buts égalitaires et pacifistes.
C'est quand même très « vague » (et plutôt commun, justement) comme point commun. Les ados, les jeunes, de toutes les époques, « analysent » la société dans laquelle « ils arrivent », réalisent que la vie est injuste et veulent « changer le monde ». Suis donc pas certain que ce « point commun » en soit vraiment un, spécifiquement entre les hippies et ce qui ce passe de nos jours. C'est plutôt une espèce de généralité propre à la jeunesse (révolte, vouloir changer le monde, etc.). Et pour ce qui est du caractère « pacifiste », virer des musiciens parce qu'ils sont blancs, détruire des livres, des carrières de profs, etc., ce n'est pas ma conception idéalisée du « pacifisme », même s'il y a pire.
Jean-Francois a écrit : 29 sept. 2021, 15:11Ça n'est pas parce que tu caractérises le mouvement woke uniquement par les excès qu'il entraine ou favorise - entre autres par la pression socio-médiatique - qu'il ne peut résulter d'une forme de ras-le-bol devant une certaine immobilité, une inertie face à des inégalités sociales ou des structures sociales délétères. Et, je répète: je pense qu'il faut dénoncer et freiner les excès (invocation à des microagressions misérabilistes, effacement de l'histoire, flirt poussé avec le postmodernisme, etc.). Mais tout ne me semble pas à jeter dans la mouvance.
Ce que je commence à réaliser, et qui ajoute à la difficulté des échanges, c'est que nous n'utilisons pas tous le terme « woke » pour désigner la même chose. Ici, au QC, mais ça me paraît être similaire un peu partout, le terme est surtout employé, depuis un certain moment, péjorativement pour qualifier ceux qui, justement, sont « excessifs », autant parce qu'ils disent que dans l'application pratique, peu importe la cause concernée. Il est donc utilisé comme « expression » pour qualifier des absurdités, des trucs incohérents (c.f l'article en lien de mon message précédant, où des blancs sont carrément congédié, pour « lutter contre le racisme » :ouch: ) au nom de la justice et de l'égalité.

C'est pourquoi qu'analyser, s'intéresser à ce que peuvent dire~écrire certains individus défendant des causes sera nécessairement biaisé, car, certains, comme moi, Dico et Kraepelein, P. Ex., allons nécessairement « cherry picker » des individus (et avec raison quand on considère le qualificatif comme référant à des absurdités) qui disent, P. Ex., qu'il faut détruire des livres (c.f Mme Decoste dans l'article mis en lien par Dico). Et, certains, comme EB ou toi, pourront nécessairement « cherry picker » (et avec raison puisque vous vous attardez sur le fait qu'il est tout à fait possible de défendre des causes de façon cohérente et convenables, sans excès) des individus aux propos des plus sensés, cohérents et pacifistes.

C'est pourquoi je disais que c'était « un piège ». Dans la mesure ou « quivoudra » pourra tjrs trouver des gens aux propos sensés et aux actions correspondantes... ...pour démontrer que « les autres » ne sont que des excessifs, des radicaux, des incohérent. Sauf que, depuis un moment, le terme Woke ne désigne justement pas ceux qui défendent des causes de façon convenable. Pour moi, c'est donc une évidence que certains ne sont pas excessifs et défendent des causes « correctement ». Je ne conteste pas ça du tout. Je ne vois donc pas l'utilité d'associer ces derniers à la « mouvance woke ». Sauf à vouloir faire de ce qualificatif ce qui référerait uniquement à une espèce de « mouvement noble » pour l'égalité et contre les injustices. Mais je crois que c'est une erreur. Il n'y a pas plus de tel mouvement qu'avant, c'est juste que les réseaux sociaux permettent à plus d'individus de s’indigner simultanément des injustices rapportées par les médias et les réseaux sociaux et que le tout créer une « pression » quant à « l'image ». À l'inverse, par contre, les « excès, comme détruire des livres, virer des musiciens à cause de la couleur de leur peau (pour soi-disant combattre le racisme), et s'excuser de dire qu'il faut privilégier la compétence au genre et à l'ethnie lors de l'embauche, ça, ce sont des trucs « complètement nouveaux ». Des espèces d'incohérence qui n'existaient pas encore il y a quelques années, venant de ceux qui défendaient des « causes nobles ».

Ce à quoi le mot « woke » correspond, tel qu'employé par tous les chroniqueurs ici, mais aussi ailleurs, n'est donc pas un mouvement au sens strict, et/ou une révolte de la par des jeunes. Il n'y a d'ailleurs pas de hiérarchie, d’organisation structurée, ni de manifeste « woke » comme l'a fait remarquer quelqu'un (toi, je crois), mais bel et bien un synonyme d'incohérence, d'absurdité dans la façon de raisonner et d'agir, sous prétexte de défendre une cause. Ça peut donc concerner n'importe qui qui défend une cause (racisés, femmes, trans, etc., etc.) et/ou s'indigne, craint pour sa job, pour l'image de son entreprise, etc., et générant des actions absurdes, incohérentes avec ce qui est prétendu être défendu, comme cause. Conséquemment, s'intéresser à ce que « disent les wokes » , ne sera jamais plus que s'intéresser à ce qu'un individu, en particulier, dit, pense, écrit et applique, puisqu'il n'y a pas de « carte de membre woke » et que, de toute façon, plusieurs ne se revendiquent du qualificatif.

C'est pourquoi, moi, je la conceptualise bcp plus comme une « tendance de fond » qui regroupe bcp trop d'éléments et de facteurs pour ne s’intéresser qu'à ce que peuvent dire « untel » ou « untel » se disant en faveur et/ou défendant telle ou telle cause, qu'il se revendique woke ou non. Parce que, P. Ex., l'artiste qui s'excuse d'avoir dit qu'il faut privilégier la compétence aux genre~ethnie, il n'appartient pas et ne se revendique pas nécessairement à un mouvement ou un autre en particulier. C'est un individu subissant une pression sociale et faisant ce qu'il croit être le mieux pour... sa carrière au fond. On le « case » où alors? Woke ou pas? L'on s'intéresse à ce qu'il dit ou non? Afin de juger de « la mouvance woke »? Oui? Non? Pourtant, qu'on dise oui ou non, il fait partie de la problématique, comme tous les éléments qui contribue à la tendance, à cette « nouvelle pression sociale », qui semble être un « ras-le-bol » plus conséquent qu'avant, mais qui est probablement surtout une « amplification visuelle » due aux réseaux sociaux et moyens de communication. Ce qui estnouveau, de nos jours, ce n'est pas tant le ras-le-bol, c'est surtout l'ampleur de la pression sociale due aux réseaux sociaux àma.

Voilà pourquoi, à mon sens, c'est surtout sur les « effets pervers », les actes incohérents de cette tendance (parce que c'est ce qu'est cette tendance actuelle : une prolifération d'actes incohérents, en rapport avec des « causes nobles », dus à la pression sociale exacerbée depuis la venue des réseaux sociaux), sur ce qui distingue les « excès, quand on défend une cause, des « non-excès », qu'il faut bcp plus s'attarder.

Nous pourrions tout aussi bien parler « d'épidémie » de raisonnements et d'actions incohérents et absurdes, exploitant comme justification le fait de défendre des « causes nobles », générées par « la peur du paraître, perdre de l'argent »/l'attrait d'être du « bon côté », que créer l'effet médiatique des réseaux sociaux. Bref, ceci, ce « phénomène », l'on pourrait très bien le nommer autrement que « woke » que, moi, ça m'irait très bien et ne changerait strictement rien au phénomène. ;)
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Re: Analyser la mouvance Woke

#110

Message par Kraepelin » 30 sept. 2021, 15:35

DictionnairErroné a écrit : 30 sept. 2021, 13:46
Kraepelin a écrit : 30 sept. 2021, 13:14 Comment expliquer cette différence?
Je dirais que ça va avec la mentalité anglaise du Canada et son multiculturalisme à fond de train (tout accepter au nom du bien vivre ensemble). Le Québec (fortement majoritaire francophone) n'adhère pas à cette mentalité, à cette vision de la société (lois 21,91 par exemple). Le Québec est la seule province qui a décidé de créer une commission sur la liberté d'expression dans les universités. Prendre le taureau par les cornes, car le Québec considère que c'est important. Nous ne verrons pas ça chez les anglais canadiens.

Ça fait longtemps de cela, mais je me rappelle que l'Ontario avait considéré à un moment donné, l'utilisation de la charia pour régler des conflits de mariage. Ça n'avait pas été trop loin. Tout de même, juste le fait d'y réfléchir...
J'imagine bien que c'est quelque chose comme ça, mais je ne me le figure pas. Je ne comprends pas cette différence. Les anglo-canadiens sont proches de nous culturellement, pourtant, j'ai plus de facilité à comprendre les sociétés "primitives' où les enfants sont mariés par leurs parents à 6 ans
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Re: Analyser la mouvance Woke

#111

Message par Dominique18 » 30 sept. 2021, 15:49

@ Dash

Pour rejoindre des parties de ton analyse : ce qui rend la chose encore plus pénible, c'est qu'il peut exister des "figures tutélaires" auto-dęsignées, des personnes emblématiques de la mouvance woke "problématique", (c'est à dire qu'elles sont très actives, qu'elles occupent les fenêtres mediatiques, ce sont de "bonnes clientes"), comme Houria Bouteldja et Rhokaya Diallo. Elles restent encore dans les limites permises quand elles s'expriment en France, et se laissent aller en roue libre dans des médias turcs, par exemple, où elles ne risquent rien et seraient même plutôt encourager dans leurs diatribes contre l'occident, forcément restrictif, islamophobe...
Des discours à géométrie variable suivant les circonstances. Ce n'est pas être franches du collier et très crédibles.
Bouteldja est un cas d'espèce, bien allumée.
La connaissance de ces faits n'aide pas à l'apaisement du débat et à son examen rationnel. Les débordements de certains, outre qu'ils sont toxiques, occupent une place démesurée, dans le sens de l'arbre qui cache la forêt parce qu'il existe une trop grande complaisance pour le clash dans la sphère médiatique.
Dernière modification par Dominique18 le 30 sept. 2021, 15:56, modifié 2 fois.

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Re: Analyser la mouvance Woke

#112

Message par Dash » 30 sept. 2021, 15:52

Etienne Beauman a écrit : 29 sept. 2021, 09:28Il y a quelques années je me suis retrouvé à intervenir dans un lycée en Picardie, et j'ai halluciné en allant pisser avant de reprendre la route, croix gammées taguées partout dans les chiottes, insultes homophobes et racistes, c'était un festival, On voyait que rien n'était fait pour y remédier il y avait plus de places certains tags racistes recouvraient d'autres plus anciens, racistes eux aussi.
Bon, EB ne me lit plus (ou lit, mais m'ignore), mais quand je lis ça, je me dis que nous ne vivons pas tous dans le même univers. Ça m'est arrivé très souvent, surtout étant ado (ou lorsque je sortais dans des clubs), de voir des croix gammées et des graphs racistes, que ce soit sur des murs, à la salle de bain, dans le bus, et/ou sur les mur des « overpass » sur le bord des routes, etc. Idem avec des propos carrément mysogine~sexiste et/ou homophobe, surtout dans les salles de bain public

Il n'y a rien de nouveau et/ou de particulier dans tout ça. Et je ne vois pas en quoi « ça prouverait » que plusieurs sont défavorables (hormis des extrémistes, radicaux) aux causes jugées vertueuses . Tsé, quand on est ado (et/ou sous l'alcool dans un club), c'est différent, on fait tous des conneries, certains écrivent des trucs sur les murs, parfois juste pour rire, pour faire chier, d'autre chient par terre, bref juste parce qu'on est jeune et un peu con (et/ou bourré, drogué). Ou, alors, oui, un groupe de quelques personnea plutôt raciste et/ou homophobe est passé par là. Il y en a aussi qui marquent sur les murs « Pierre & Julie forever :coeurbrise: ». Est-ce que ça prouve qu'il sont encore en couple aujourd'hui pour autant? :hausse:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#113

Message par DictionnairErroné » 30 sept. 2021, 18:06

Christian a écrit : 30 sept. 2021, 14:57
DictionnairErroné a écrit : 29 sept. 2021, 16:04 Un aperçu des résultats de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.
J'ai de la misère à suivre ça:
Ces constats obtenus par La Presse émanent des résultats d’un questionnaire qui a été soumis du 9 juin au 9 juillet derniers aux 33 516 membres du corps professoral québécois (professeurs et chargés de cours) par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier. Les réponses des 1079 répondants permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on.
Ce sont de réponses volontaires. Comment vérifier qu'il n'y a pas un biais? C'est le même genre d'approche méthodologique qui est reproché à Manon Bergeron dans son étude sur la violence sexuelle dans les universités québécoises.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème. C'est l'outil pour cerner ce problème qui ne semble pas adéquat.
Les réponses des 1079 répondants (sur 33 516 envoies) permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on

Je suis d'accord avec vous sur ce point. Les sondages volontaires ne sont pas les meilleurs, voire très questionnables. Je me demande bien pourquoi la commission a décidé de procéder ainsi au lieu d'un sondage professionnel par une firme. Est-ce une question d'argent? À la demande du syndicat des enseignants? Par ignorances? Facilités? Objectifs? Qui sait, c'est dommage.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#114

Message par nikola » 30 sept. 2021, 18:22

LoutredeMer a écrit : 30 sept. 2021, 14:23 Chez nous, quand quelque chose ne leur convient pas, les profs se mettent en grève. Pas chez vous?
De moins en moins, malheureusement.
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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#115

Message par Kraepelin » 01 oct. 2021, 00:06

Christian a écrit : 30 sept. 2021, 14:57
Ce sont de réponses volontaires. Comment vérifier qu'il n'y a pas un biais? C'est le même genre d'approche méthodologique qui est reproché à Manon Bergeron dans son étude sur la violence sexuelle dans les universités québécoises.
(...)
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème. C'est l'outil pour cerner ce problème qui ne semble pas adéquat.
Hummmmm

Oui et non! Pour une recherche "exploratoire", un échantillon de sondage de ce genre me semble très bien faire l'affaire (1). Tu as raison de soulever (?) que les chiffres ne seront pas généralisables à cause du faible taux de réponse, mais ça documente des questions pour une recherche plus ciblée et rigoureuse avec un échantillon probabiliste. Mais on ne peut pas mesurer l'importance du problème avec conviction sur un échantillon non probabiliste de 3% des profs et chargés de cours.

Dans une recherche rigoureuse, il me semblerait également important d'élargir le questionnaire à d'autres problèmes soulevés dans la presse, de cibler des comportements précis indépendamment de la censure (pour "isoler" les profs woke) et de présenter séparément les résultats en fonction des l'université et des départements. Je ne suis pas sûr qu'à l'Université du Québec à Rimouski le problème soit aussi aigu. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit aussi aigu à Montréal si l'on enseigne en mathématique ou en anthropologie. Les témoignages suggèrent que certains départements sont plus gangrenés que d'autres.

Tu t'y prendrais comment pour augmenter le taux de réponse?

1- Je comprends que l'échantillon est composé des 1079 retours sur un questionnaire envoyé à 33516 profs (à peu près tous les professeurs et chargés de cours de la province, je crois), donc 3,22%. La méthode est celle du recensement et elle est bien meilleur que celle de Manon qui n'est qu'un échantillon de convenance répondant à une invitation publique et où l'ont répond en ligne. L'impossibilité de généraliser vient du faible taux de réponse. C'est en soi un phénomène qui mérite d'être expliqué, ce me semble. La question n'intéresse pas la plupart des profs et des chargés de cours? Quels sont les départements de ceux qui ont et n'ont pas répondu?
Dernière modification par Kraepelin le 01 oct. 2021, 00:19, modifié 2 fois.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#116

Message par Kraepelin » 01 oct. 2021, 00:12

DictionnairErroné a écrit : 30 sept. 2021, 18:06 Je me demande bien pourquoi la commission a décidé de procéder ainsi au lieu d'un sondage professionnel par une firme. Est-ce une question d'argent? À la demande du syndicat des enseignants? Par ignorances? Facilités? Objectifs? Qui sait, c'est dommage.
Pour assurer la confidentialité. Au téléphone, les profs auraient eu peur de répondre. Au syndicat, nous avons fait des sondages et les professionnels se sont révélés de vrais paranos. Il a fallu procéder par questionnaires à tous avec réponses anonymes par la poste pour avoi un maigre 25% de retour.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#117

Message par Dash » 01 oct. 2021, 02:19

Dominique18 a écrit : 30 sept. 2021, 15:49 @ Dash

Pour rejoindre des parties de ton analyse : ce qui rend la chose encore plus pénible, c'est qu'il peut exister des "figures tutélaires" auto-dęsignées, des personnes emblématiques de la mouvance woke "problématique", (c'est à dire qu'elles sont très actives, qu'elles occupent les fenêtres mediatiques, ce sont de "bonnes clientes"), comme Houria Bouteldja et Rhokaya Diallo. Elles restent encore dans les limites permises quand elles s'expriment en France, et se laissent aller en roue libre dans des médias turcs [...] Les débordements de certains, outre qu'ils sont toxiques, occupent une place démesurée, dans le sens de l'arbre qui cache la forêt parce qu'il existe une trop grande complaisance pour le clash dans la sphère médiatique.
Oui, aussi!

Plus j'y pense, plus en fait ma conception n'est pas incompatible avec ceux qui disent que ce ne sont pas les mouvements (au sens de défendre une cause, ce que je n'ai jamais remis en question, si on me lit bien) le problème.

Ce qui fait la différence de nos jours, ce qui est nouveau, c'est vraiment la pression sociale (supplémentaire) engendrée par les réseaux sociaux, ainsi que « l'attrait », le « réflexe » à tout « partager » publiquement sur les réseaux sociaux.

P. Ex., avant, il y a 30 ans, l'artiste qui aurait dit, dans un metting en vue d'un évènement musical, qu'il faut privilégier la compétence, ben ça ne ce serait pas forcément rendu dans les news et/ou sur les réseaux sociaux. Idem avec le prof qui emploie tel ou tel mot en cours, etc.

Nous ne nous en rendons peut-être pas compte, car ça s'est fait progressivement, mais il y a une nouvelle « culture » qui s'est installée et qui pour moi, est à différencier du « ras-le-bol ». Ce n'est pas tant le fait d'en avoir marre, que la facilité avec laquelle l'on peut tous partager tout et n'importe quoi en ligne, qui a véritablement changé. Ajouté à d'autres facteurs, ça créer ce que nous vivions aujourd'hui et ce que moi et certains désignons par le fameux terme « woke ».

P. Ex., quand j'étais jeune, à l'école secondaire, tout pouvait servir de prétexte pour foutre la merde, pour sortir « débrayer ». Et j'ai vécu des « débrayage » à au moins 3, 4 reprises. Sauf qu'en ces temps-là, ça ne dépassait pas le cadre restreint de l'école et/ou du quartier avoisinant. Et les étudiants ne (pouvaient) contactaient pas « les médias » et ne pouvaient en parler pendant des jours sur un « réseau de communication » où l'ensemble de la société aurait pu être témoins de leurs propos et/ou de leur « indignation » (me souviens que nous étions sortis juste parce qu'un prof avait touché le bras de l'un d'entre nous, pour lui dire de se calmer).

Aujourd'hui, un simple évènement banal du quotidien (genre un propos inapproprié, un manque de tact, une insulte sous le coup de l'émotion), que ce soit en classe, au travail, dans un magasin, à la plage peut se transformer en buzz, parce que tous, non pas qu'ils en ont plus ou moins « ras-le-bol » qu'avant (de toute façon, il y a de nouvelles générations qui n'ont pas cumulé et pour qui tout est « nouveau »), mais parce que tous ont maintenant accès à un moyen de communication leur permettant de partager l'évènement, l'information.

Et c'est aussi ce qui « affecte » les évènements plus « graves », comme, P. Ex., un individu racisé se faisant mal traiter par des policiers, et/ou une femme ayant été victime de comportements déplacés, d'attouchement, d'agression. Ce n'est vraiment pas une question de ras-le-bol, c'est juste que depuis quelques années, maintenant tout le monde possède un cellulaire (qui peut enregistrer de l'audio/filmer des images) et a accès à un moyen de partage incroyablement facile d'accès (réseaux sociaux) où tout ce qui est susceptible d'indigner (à tort ou à raison) sera ensuite, en plus, repris par les « grands médias » si ce n'est que pour générer des vues (clics = pub = $$$).

Ensuite, s'ajoute à tout ceci, plein d'autres « facteurs » :

- les jeunes, les nouvelles générations n'ont pas connu autre chose. Du coup (ajouté au syndrome de « l'enfant roi »/«parent valet »), ils ont été conditionnés à s'indigner bcp plus rapidement et à dénoncer sur les réseaux dès qu'il se « sentent brimés ». Parfois c'est justifié, parfois bcp moins, mais là n'est pas ce que je veux traiter ici. Le fait est que c'est encore lié à la possibilité de dénoncer, de partager bcp plus facilement à tous, via les réseaux sociaux.

- certaines théories fumeuses (racisme systémique, théorie du genre) s'entremêlent à tout ça, étant exploitées par certains « sociologues~militants radicaux » et/ou récupérés par n'importe qui y voyant un avantage perso (directement touché, car étant racisé et/ou genré).

- les entreprises, les patrons, les dirigeants, les recteurs, peu importe ce qu'ils pensent au fond, carburent, comme depuis tjrs, « à l'image », aux risques de « plaire/déplaire » (= pertes potentielles de $$$) et tendent à privilégier le « principe de précaution ». Dès que c'est susceptible d'en offusquer certains, même si peu, vaut mieux « cancelled », car, de toute façon, ceux que ça ne dérange pas et/ou indiffère ne partiront pas.

- pour un artiste, peu importe qu'il y ait abus et excès, vaut tjrs mieux, question « d'image » être du côté du « progressisme », de « la gauche », pour « les opprimés », etc. Du coup, n'étant pas tous des intellos doués pour débattre, en plus d'être sous contrat avec des entreprises (c.f le point au-dessus = $$$), ben le choix est vite fait pour plusieurs.

- d'anciennes victimes d'agressions passées trouvent enfin un « réconfort » à partager sur les réseaux sociaux du fait qu'ils anticipent qui récolteront forcément des appuis, des « likes », de « l'écoute », bref du support et pourront (aussi, au passage) enfin « faire payer » à leurs agresseurs (sans avoir besoin de passer par un système de justice lourd et fastidieux et sans même avoir besoin de se nommer). Encore une fois, ici, le but n'est pas de juger si c'est « correcte/pas correcte » (chaque cas est particulier, certains justifiés, d'autres probablement bcp moins), mais d'inclure dans le phénomène que permet les réseaux sociaux!

- certains, en s'indignant, y voit probablement l'attrait de créer, de générer un buzz et donc de se faire connaître, de se faire un nom, de se sentir vivant et reconnu... ...comme leurs artistes préférés qu'ils voient dans les « reality show » et sur les médias sociaux. À défaut d'avoir d'autres talents pour faire une chaîne YT, s'indigner est ce qui est le plus facile et accessible pour se faire connaître.

Etc., etc, etc.

C'est ça pour moi, le « nouveau phénomène » actuel. Peut-être que le mot « woke » n'est pas approprié du tout (puisque relié à un réel mouvement au sens traditionnel au départ). Pas de problème! ;) Mais il y a bien un phénomène nouveau. Bref, mon point, ce que je veux en fait partager, c'est que traiter de tout ceci en tant que « mouvement », au sens où l'on traite du mouvement hippie et/ou de tout autre mouvement typique basé sur « une cause à défendre », n'est pas approprié. C'est bcp, bcp plus large et complexe que ça! Il ne s'agit pas d'un « mouvement à cause à défendre » au sens traditionnel du terme, ni d'un « gros ras-le- bol, mais d'un phénomène social jamais vu qui touche tout le monde et le dénominateur commun ce sont les effets qu'engendrent les réseaux sociaux, l'incroyable facilité avec laquelle tous peuvent partager publiquement tout et n'importe quoi. Ce qui créer une « nouvelle culture », de nouvelles pressions sociales incroyablement plus puissantes qu'avant.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#118

Message par Christian » 01 oct. 2021, 03:14

Kraepelin a écrit : 01 oct. 2021, 00:06
Christian a écrit : 30 sept. 2021, 14:57
Ce sont de réponses volontaires. Comment vérifier qu'il n'y a pas un biais? C'est le même genre d'approche méthodologique qui est reproché à Manon Bergeron dans son étude sur la violence sexuelle dans les universités québécoises.
(...)
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème. C'est l'outil pour cerner ce problème qui ne semble pas adéquat.
Hummmmm

Oui et non! Pour une recherche "exploratoire", un échantillon de sondage de ce genre me semble très bien faire l'affaire (1). Tu as raison de soulever (?) que les chiffres ne seront pas généralisables à cause du faible taux de réponse, mais ça documente des questions pour une recherche plus ciblée et rigoureuse avec un échantillon probabiliste. Mais on ne peut pas mesurer l'importance du problème avec conviction sur un échantillon non probabiliste de 3% des profs et chargés de cours.

Dans une recherche rigoureuse, il me semblerait également important d'élargir le questionnaire à d'autres problèmes soulevés dans la presse, de cibler des comportements précis indépendamment de la censure (pour "isoler" les profs woke) et de présenter séparément les résultats en fonction des l'université et des départements. Je ne suis pas sûr qu'à l'Université du Québec à Rimouski le problème soit aussi aigu. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit aussi aigu à Montréal si l'on enseigne en mathématique ou en anthropologie. Les témoignages suggèrent que certains départements sont plus gangrenés que d'autres.

Tu t'y prendrais comment pour augmenter le taux de réponse?
Pour augmenter le taux de réponse? Ce n'est pas nécessairement le taux de réponse qui est essentiel, mais la distribution des réponses probabiliste qu'il faut viser dans ce genre d'étude. Par quel mécanisme? Ça, ça dépasse mes compétences. Je ne connais pas les techniques de sondage. Je laisse ça à mes collègues en recherches cliniques.

Tiens, en pensant à mes collègues cliniciens qui font des sondages sur la douleur, j'ai une autre question: le sondage est-il neutre? Par exemple, le terme censure est-il défini au début du sondage ou c'est laissé à la perception du répondant. Je n'ai pas le questionnaire sous les yeux...

Kraepelin a écrit : 01 oct. 2021, 00:06 1- Je comprends que l'échantillon est composé des 1079 retours sur un questionnaire envoyé à 33516 profs (à peu près tous les professeurs et chargés de cours de la province, je crois), donc 3,22%. La méthode est celle du recensement et elle est bien meilleur que celle de Manon qui n'est qu'un échantillon de convenance répondant à une invitation publique et où l'ont répond en ligne.
Non, ce n'est pas comparable au recensement. La réponse au recensement est obligatoire. C'est loin d'être volontaire.
Kraepelin a écrit : 01 oct. 2021, 00:06 L'impossibilité de généraliser vient du faible taux de réponse. C'est en soi un phénomène qui mérite d'être expliqué, ce me semble. La question n'intéresse pas la plupart des profs et des chargés de cours? Quels sont les départements de ceux qui ont et n'ont pas répondu? [/size]
Effectivement, dans LaPresse, c'est écrit
Une majorité de professeurs d’université affirment s’être censurés au cours des cinq dernières années en évitant d’utiliser certains mots. Dans ce contexte, plus d’un professeur sur deux estime que la liberté universitaire devrait être protégée à la fois par des normes nationales et par les établissements d’enseignement.
Vu que c'est non probabiliste, je ne ne pense pas qu'on puisse affirmer haut et fort ce qui est mentionné dans LaPresse.
De plus ce n'est pas ventilé par département. Comme tu le dis, qui a répondu à ce questionnaire?

Et encore une fois, pour que ça soit clair, je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème, mais je m'interroge sur ce genre d'article sans trop de subtilité qui porte à penser que le phénomène est généralisé.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#119

Message par Dash » 01 oct. 2021, 05:05

@Christian et Kraepelin

Sérieusement, avons-nous vraiment besoin d'un sondage pour estimer qu'il est plus que fort probable, et ce, dans tous les milieux, que plusieurs (connaître le nombre exact est-il si pertinent? Étant donné le contexte?) s'auto-censurent depuis quelques années en évitant d’utiliser certains mots? Et/ou d'aborder certains sujets délicats?

Moi même ça m'affecte! J'ai (hors forum, IRL, dès que je suis dans un environnement autre que ma demeure) maintenant un « malaise » à simplement prononcer certains mots et/ou aborder certains sujets.

À la radio, à la TV, les grands médias ici disent de moins en moins « le suspect recherché est un individu à la peau noire, un individu de race noire », ce qui se disait encore il y a 4 ou 5 ans. Ce qui, pourtant, est on ne peut plus pertinent quand il s'agit d'une information qui pourrait permettre de retracer l'individu. Non, maintenant les grands médias omettent de plus en plus de mentionner la couleur de la peau et/ou, parlent maintenant « d'individus racisés ». Mais encore, ça n'informe pas si c'est un Asiatique, un Latino ou un « """"noire""" ». Directement sur le site web du SPVM, dans la section des suspects recherchés, là, c'est précisé, ainsi que dans certains médias de moindres envergures et/ou « spécialisés dans le crime ». Mais les grands médias évitent de plus en plus. J'imagine par crainte de se voir reprocher de souligner la couleur de la peau dans un contexte « négatif » (crime, etc.).

Idem pour toute sorte de sujets à la TV/radios, quand on observe l'animateur/chroniquer prendre « des pincettes » et avoir un malaise. J'ai vu ça plus d'une fois depuis 1 an ou deux, avant, jamais!

Besoin d'un sondage pour estimer ce qui s'observe concrètement un peu partout? :hausse:

Sinon, oui, ce n'est pas nécessairement « pas correct » dans tous les cas. En effet, faire preuve de « tact » et choisir des termes plus « exact » et/ou moins susceptible d'offenser peut être une « progression », mais parfois c'est aussi inutile et pas nécessaire et/ou carrément contre-productif, comme dans le cas où l'on recherche un suspect. Ça dépend de chaque cas et contexte, sauf que dès que tu es en groupe et/ou avec plus qu'une personne que tu ne connais pas très bien, c'est devenu, pour le moins « délicat » d'utiliser certains mots, d'aborder certains sujets

Bref, qui, ici, prétendra qu'il n'a pas, depuis quelques années, IRL, en contexte de groupe, modifié le choix de certains termes, mots qu'il utilisait avant? Et/ou que certains sujets ne sont pas devenus bcp plus délicats à discuter?

J'ai bien conscience que nous sommes sur un forum sceptique, que la science et la « méthodologie » prévalent, mais étant donner le contexte (profs, animateurs congédié depuis quelques années), ça me parait comme étant une relation basique de cause/effet que certains doivent craindre de subir le même sort et/ou seulement de se faire reprocher, ce qui est suffisant pour moi pour estimer qu'il y en a nécessairement plusieurs qui doivent s'auto-censurer. ...si ce n'est que...l'artiste qui s'excuse d'avoir dit qu'il faut privilégier la compétence à l'ethnie/genre, P. Ex., entre autres

Est-ce que tous les sujets requièrent la même « rigueur scientifique » pour jauger de certaines choses? La généralisation et les heuristiques ne sont pas toujours contre-productives. Il y a aussi des cas où le « raccourci mental » qu'ils sont permet de jauger bcp plus rapidement et efficacement d'une situation que d'effectuer de longs sondages méthodiques. Non? :hausse:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#120

Message par Kraepelin » 01 oct. 2021, 12:28

Christian a écrit : 01 oct. 2021, 03:14

Pour augmenter le taux de réponse? Ce n'est pas nécessairement le taux de réponse qui est essentiel, mais la distribution des réponses probabiliste qu'il faut viser dans ce genre d'étude.
Sur un questionnaire qui inclut toute la population (comme ici avec 33516 profs) si tout le monde répond, la distribution n'est-elle pas automatiquement parfaite?
Christian a écrit : 01 oct. 2021, 03:14
(...) ce n'est pas comparable au recensement. La réponse au recensement est obligatoire. C'est loin d'être volontaire.
Si tout le monde avait répondu ...
Christian a écrit : 01 oct. 2021, 03:14
(...) je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème, mais je m'interroge sur ce genre d'article sans trop de subtilité qui porte à penser que le phénomène est généralisé.
+ 1

En tous cas personne ne soulève le danger d'une intimidation dans les universités par des militants d'extrême droite.
:a4:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#121

Message par DictionnairErroné » 01 oct. 2021, 13:03

Je comprends la problématique des sondages dans un milieu de travail, je l'ai vécue à quelques reprises.

Ce type de sondage volontaire me fait penser à celui qui a été effectué dans les universités concernant les agressions sexuelles et qui avait été dénoncé finalement. Les statistiques donnaient quelque chose comme 80% des femmes avaient subi une agression sexuelle. La question soulevée était qui répondait au sondage, principalement des femmes qui étaient intéressées à dénoncer leur agression et la définition d'agression sexuelle qui pouvait aller jusqu'à un mot déplacé.

J'aimerais bien connaître les questions (la formulation) du sondage de la commission sur la liberté d'expression. Sûrement ici nous avons des participants au sondage qui avait un intérêt à répondre comme dans le cas mentionné ci-haut.

À la limite ce sont des sondages biaisés, il faut en tenir compte lorsque nous examinons les statistiques versus es nombres réels.
Dernière modification par DictionnairErroné le 01 oct. 2021, 13:12, modifié 1 fois.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Analyser la mouvance Woke

#122

Message par Kraepelin » 01 oct. 2021, 13:06

Dash a écrit : 01 oct. 2021, 05:05
Sérieusement, avons-nous vraiment besoin d'un sondage pour estimer qu'il est plus que fort probable, et ce, dans tous les milieux, que plusieurs (connaître le nombre exact est-il si pertinent? Étant donné le contexte?) s'auto-censurent depuis quelques années en évitant d’utiliser certains mots? Et/ou d'aborder certains sujets délicats?
Non, mais je crois que Christian contestait l'interprétation imprudente des chiffres par La Presse.
Dash a écrit : 01 oct. 2021, 05:05 Moi même ça m'affecte! J'ai (hors forum, IRL, dès que je suis dans un environnement autre que ma demeure) maintenant un « malaise » à simplement prononcer certains mots et/ou aborder certains sujets.
Autrefois, dans mon workout avec des madames de mon âge, l'instructrice disait: «assoyez-vous en Indiens». Il y a 3 semaines, elle l'a répété, mais a immédiatement ajouté «Oups, il ne faut plus dire ça!»
Dash a écrit : 01 oct. 2021, 05:05
Besoin d'un sondage pour estimer ce qui s'observe concrètement un peu partout?
Savoir qu'il y a un problème est une chose. Une autre chose est d'en mesurer l'importance et d'en comparer le niveau de gravité d'un milieu à un autre.
Dash a écrit : 01 oct. 2021, 05:05
Sinon, oui, ce n'est pas nécessairement « pas correct » dans tous les cas. En effet, faire preuve de « tact » et choisir des termes plus « exact » et/ou moins susceptible d'offenser peut être une « progression », mais parfois c'est aussi inutile et pas nécessaire et/ou carrément contre-productif, comme dans le cas où l'on recherche un suspect. Ça dépend de chaque cas et contexte, sauf que dès que tu es en groupe et/ou avec plus qu'une personne que tu ne connais pas très bien, c'est devenu, pour le moins « délicat » d'utiliser certains mots, d'aborder certains sujets
Personne ne conteste la pertinence de la délicatesse et du respect des autres, mais à l'université il faut pouvoir parler de TOUT et d'utiliser les mots pertinents. Et c'est l'objet de l'enseignement qui doit déterminer les mots pertinents, pas les sensibilités de jeunes adultes mal sortis de leur enfance "Winnie l'ourson" ou des groupes minoritaires paranoïdes religieux ou extrémistes.

Et lorsqu'un prof se fait harceler à l'université ou sur les réseaux sociaux par des militants de n'importe quel acabit, l'administration universitaire devrait automatiquement se ranger du côté du prof et sévir sévèrement contre les harceleurs. POINT!
Dernière modification par Kraepelin le 01 oct. 2021, 15:03, modifié 2 fois.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#123

Message par Dash » 01 oct. 2021, 14:47

C'est rendu qu'il y a maintenant des sketchs humoristiques sur « le sujet » (au sens large) :

Cowboys et Indiens - Club Soly

:lol:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#124

Message par Christian » 01 oct. 2021, 19:08

Bon, maintenant certaines universités américaines son prises entre des armées de trolls "woke" et des donateurs ultrariches qui ne veulent pas que trump soit critiqué.
Même Henry Kissinger fait un retour. Misère...
https://richardhetu.com/2021/10/01/quan ... cademique/
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Re: Analyser la mouvance Woke

#125

Message par Igor » 01 oct. 2021, 22:17

DictionnairErroné a écrit : 27 sept. 2021, 15:19 On ne peut pas mettre tous les woke dans le même panier. On ne peut pas réduire un mouvement à ses manifestations les plus extrêmes. On ne peut pas dire que les woke, ce sont des brûleurs de livres comme on ne peut pas dire que les gens de droite, ce sont tous des racistes. Les woke, tout comme les gens de droite, ne constituent pas un groupe homogène.
Il ne faut pas trop généraliser en effet, c'est ce qui est systémique aussi je dirais (notre société préconise cela en plus de combattre la discrimination causée par ces préjugés). Malheureusement, certains woke généralisent eux-mêmes en parlant de racisme systémique.

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