richard a écrit : 13 oct. 2022, 12:42
Dominique18 a écrit : 11 oct. 2022, 21:42 Un pédagogue émérite, c'est un individu rigoureux dans les apprentissages qu'il dispense.
dans le livre
la bosse des maths est-elle une maladie mentale? il est dit que dans un bouquin d’arithmétique pour l’apprentissage du calcul il est spécifié qu’on ne dit pas deux plus deux égal quatre mais cardinal 2 + cardinal 2 = cardinal 4, ce qui effectivement plus rigoureux mais que je trouve moins pédagogique. J’ai été vérifié ce qu’il disait car j’en doutais. Eh bien c’est vrai!! On apprend aux enfants que cardinal 2 + cardinal 2 = cardinal 4. Tu trouves ça bien ?
Puisque tu me poses la question, et que, pour différentes raisons, j'ai quelque expérience en la matière...
Il faut toujours se méfier du langage. C'est à dire que le langage employé par le pédagogue, l'enseignant, peut introduire une distorsion nuisant à l'efficacité de l'objectif recherché.
Digression...
Il faut bien en avoir conscience, constamment, et s'efforcer de réduire cette distorsion engendrée.
La notion de cardinal ne peut intervenir, sur le plan du langage employé, que si l'élève a atteint un niveau minimal de compréhension pour l'intégrer.
L'enseignement des mathématiques modernes fut une catastrophe parce que, sur le plan strictement mathématique et théorique, il n'y avait pygrand chose à redire, mais sur le plan pédagogique, c'était une catastrophe, parce qu'on a négligé la question des niveaux d'organisation permettant les acquisitions et les assimilations.
Que peut-on bien mettre en mémoire si on n'a pas d'accroche ? Que peut-on réutiliser ou faire appel à, s'il n'y a pas d'éléments de sens corrélés, et permettant une expression de sens?
Idem pour des enseignements concernant une pratique sportive. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs.
Plus qu'une histoire de mots, de termes, accessoire, la question est de savoir ce à quoi on veut faire parvenir l'élève, et comment. L'habillage interviendra ultérieurement.
Pour me faire comprendre, quelque chose qui n'a jamais été résolu efficacement : la difficulté de mémorisation et de restitution de deux opérations relatives à l'apprentissage des tables de multiplication : 6 x 9 et 8 x 7.
Le cerveau coince.
On observe un accrochage, un manque de fluidité à ce niveau, contrairement à toutes les autres expressions multiplicatives. Un déclic finit par se produire, on ne sait pas trop comment, permettant l'assimilation, et l'intégration définitive, c'est à dire le stockage mémoriel, avec restitution optimisée.
L'une des solutions les plus satisfaisantes est la commutativité qui facilite la vitesse de réponse : 6 x 9, c'est 9 x 6, qui semble mieux fonctionner dans ce sens alors que le résultat est strictement le même. Le sens, pour le cerveau, pose cependant problème, étrangement.
La pédagogie est histoire de vecteurs et de relations, fonctionnant suivant un triptyque : l'élève, l'enseignant, le contenu.
Par extension, le groupe, la classe, l'école, le milieu familial,...
Il n'existe pas de "méthode" au sens strict, mais de supports présentant des formes de contenus facilitant, ou pas, les apprentissages.
La méthode, s'il y en a une, c'est ce triptyque évoqué. L'enseignant constituant, de par sa position, sa posture, le vecteur des apprentissages. Ce qui signifie qu'il est détenteur d'une autorité, pédagogique, et qui entretient un contexte relationnel privilégié.
Alors les histoires de cardinal sont on ne peut annexes. Tout dépend du contexte.
Les questions de théories, à ce niveau, sont à prendre avec des pincettes. La "pureté", dans le cas des mathématiques, est à considérer avec recul. Chaque chose en son temps.
Le plus difficile étant non pas de transmettre mais d'identifier les facteurs qui vont embrouiller l'élève dans ses apprentissages.
C'est pour cette raison que les pratiques pédagogiques, les contenus, ne devraient jamais être les mêmes, au cours du temps, mais s'inscrire constamment dans une dynamique, plutôt dans des dynamiques.
C'est une question de patience et de long terme.
Si un élève, à l'issue du cm2, ne maîtrise pas les bases fondamentales et élémentaires de la lecture et des mathématiques, à l'entrée en 6ème, c'est qu'il y a un souci manifeste, qui va évoluer en très gros souci à l'entrée au lycée.
Les chiffres gouvernementaux sont consultables : 92% de réussite au baccalauréat.
60%, globalement, d'échec en 3ème année de faculté lambda.
Il y a quelque chose qui ne colle pas.
Pour avoir corrigé, entre autres, un certain nombre de dossiers et mémoires, sur le plan de la formulation, de la mise en forme, de l'expression, de l'orthographe, j'ai pu constater qu'il pouvait y avoir quelques soucis.
Retour au point de départ.
Qu'est-ce que l'on cherche à enseigner ? Qu'est-ce que l'on souhaite faire acquérir ? Pourquoi et comment ?
Comme je l'ai indiqué, il faut être capable de se poser les questions pertinentes.
L'habillage viendra après, avec la terminologie requise. Le notionnel d'abord, c'est le plus difficile.