truthurts a écrit :
Pour les comprendre, il faut bien en mesurer la difficulté, au regard notamment d'un élément fondamental: le "carburant". Ce dernier est, en effet, explosif (la poussée des réacteurs est le résultat d'une explosion contrôlée). Autrement dit, les engins spatiaux sont de véritables bombes, d'où les nombreux accidents.
C'est quoi le problème. Les astronautes du programmes Apollo étaient des pilotes de l'armée américaine. Ils étaient au fait de ce danger.
La navette quant à elle revient certes avec du "carburant", mais il s'agit d'un engin aéroporté qui se pilote dans l'atmosphère comme un avion: manoeuvre classique donc. Dans l'atmosphère, un pilote sait que si il lève son manche de tant de degré, par exemple, son avion opérera un pivot vers le haut de tant de degré, ce qui lui permettra de prendre de l'altitude à une vitesse définie. Il sait ce qu'il doit faire pour obtenir tel effet, ce, dans la mesure où l'environnement lui est connu.
Que vient faire la navette là dedans? C'est une technologie des années 70...
En 1969, la donne change radicalement. Les pilotes ne savaient absolument rien. Et pourtant, il fallait faire se poser sur la lune un engin:
-1) chargé d'explosifs, le carburant
-2) ni aéroporté comme la navette, ni retenu par un parachute comme la classique capsule, mais ralenti par des rétro-réacteurs, manoeuvre exigeant un équilibre quasi-absolu (manoeuvre extrêment difficile y compris dans l'atmosphère; aucun engin de la sorte n'est d'ailleurs utilisé mis à part des sortes de réacteurs "individuels", prévus pour une personne et destiné essentiellement au spectacle).
-3) dans des conditions complètement inconnues et inédites (conditions lunaires).
Ceci sous-entend que les pilotes n'ont jamais opéré une telle manoeuvre, n'ont jamais pu s'y entraîner. Comment croire qu'ils aient pu réussir si facilement et sans plus d'appréhension alors qu'il évoluaient à bord d'une véritable bombe volante, dans un environnement sur lequel il n'avaient absolument aucune emprise ni aucun contrôle, dans lequel il ne pouvaient même pas anticiper les résultats de leurs manoeuvres dans la mesure où ils ne pouvaient même pas en connaître les effets, ni la manière dont réagirait leur appareil?
Vous sous-estimez les moyens de l'époque. Il y avait un simulateur d'entrainement pour le vol spatial.
Quel père de famille eût été assez fou pour prendre de tels risques? Peut-on même encore parler de risque là où il s'agit plus de péril?
Je le répète: les astronautes étaient des pilotes de l'armée américaine et certains étaient des pilotes d'essais...
Concernant à présent le décollage de la lune: outre le problème de la quantité de "carburant" nécessaire, et le fait qu'on ne voit pas très bien où il pouvait être contenu sur le LEM (sur la partie mobile qui s'envole laissant la base sur place),...
L'attraction lunaire est le 1/6 de la Terre, ce qui demande énormément moins de carburant pour décoller de la Lune que de la Terre. De plus, Le restant du LEM est allé en orbite basse à la rencontre de la capsule de retour. Donc, le LEM n'avait pas besoin de carburant pour quitter l'orbite de la Lune puisque c'est la capsule de retour qui s'en chargeait.
... comment croire, vu les moyens informatiques extrêmement limités de l'époque, que les pilotes du LEM aient pu, sans assistance au sol et sans difficultés, rejoindre l'orbite lunaire et réussir l'exploit de s'arrimer à l'engin stationnant en orbite (cf les équipes pléthoriques au sol de la NASA et leur masse de matériel pour des manoeuvres autrement plus faciles à réaliser)?
Extrêmement? J'ai eu accès au code de commande du LEM en version
Matlab en 1999 (originalement le code était en assembleur). Assez impressionnant comme programme! tellement que la NASA a décidé d'utiliser le système analogique en backup.
Au surplus, il s'agissait là aussi de se faire rencontrer et s'arrimer deux engins remplis de substances explosives sans assistance informatique digne de ce nom (à vue?); gare à la collision!
voir plus haut.
L'absence de température ambiante est un autre problème: selon que l'on est exposé ou non au soleil, la température varie de plus de 300° C. Il faut donc que la combinaison soit équipé d'un système de refroidissement-réchauffement quasi-instantanné (!), et non pas d'un simple système soit de réchauffement, soit de refroidissment. Ce système doit en outre supporter des températures pouvant varier selon l'exposition ou l'ombre de -120 à +170°C (températures extrêmes!, près de 300° d'amplitude) Je ne suis pas sur qu'un tel matériel existe actuellement, alors en 1969...(à cet égard, j'aimerais vraiment savoir avec quelle matière goodyear a fabriqué ses fameux pneumatiques qui sont allés sur la lune paraît-il).
Dites-moi, lorsque vous cuisinez quel est l'écart de températures entre le four le reste de votre maison? Avez-vous déjà piquer un gateau à main nue dans un four brulant? Oui? Dites vous bien que le vide est encore moins conducteur que l'air! C'est exactement ça, vous oubliez un fait capital: le vide! Le vide n'est pas conducteur. Le fait d'être exposé à un différence de chaleur de 300° n'est pas un problème en soit. Il suffit d'avoir un bon matériau isolant pour se protéger le temps de réchauffer ou de refroidir la combinaison spatiale. Le seul point faible d'une combinaison launaire se trouve au pieds. Il faut de maudites bonnes semelles pour se protéger de la température du sol lunaire.
Les Américains n'ont pas établi de base lunaire. Il est certainement plus utile de disposer d'un pied à terre lunaire (étude scientifique, observatoire idéal, espionnage, base de lancement d'armes, intérêt industriel, les intérêts sont innombrables), plutôt que d'y faire cinq ou six tours hors de prix en abandonnant un précieux matériel, de ramener quelques cailloux pour les remiser dans un dépôt sans les analyser (85% des éléments lunaires ramenés sur Terre n'ont, à ce jour, pas été analysés).
Et aussi: pourquoi n'être pas retourné depuis, vu les énormes progrès technique réalisés depuis?
Ben, c'est que ça coutait vraiment trop cher envoyer directement des hommes sur la Lune... Théoriquement, la meilleure façon pour faire de l'exploration spatiale, c'est de suivre les étapes suivantes:
1) concevoir un transport réutilisable pour construire une station orbitale permanente
2) de cette station, construire les vaisseaux d'exploration lunaire
3) construire un base permanente sur la Lune
4) de cette base construire les vaisseaux d'exploration pour Mars par exemple.
Mais ce n'est pas ça qui est arrivé. La politique et la gloire de la nation ont primées sur tout. Actuellement, pour avoir une base lunaire, il manque les deux premiers...
Christian