A priori le chauffage du sang est aujourd'hui systématique et obligatoire. On peut lire
ici que "Tout produit biologique doit être considéré comme potentiellement contaminé." Donc il y a fort à parier que ce qui motive(rait) ces craintes (oui principe de précaution ; si on interdit tout le monde, le risque de contamination passe à zéro hein) soit une demande du personnel médical non pas pour limiter la contamination de patient à patient via les poches de sang (vu qu'il doit être chauffé donc débarrassé des germes) mais de patient à personnel médical.
De toute façon rien n'empêche un homosexuel de se déclarer hétéro (ils se mêlent de quoi franchement ?). Il y a une déclaration sur l'honneur ? y a un risque de procès en cas de mensonge ? Peu probable. "Monsieur, vous avez menti, vous êtes un gros pédé dégénéré, on vous a vu, on vous a suivi !".
Déterminer des "personnes à risque", c'est bien gentil, sauf qu'on va pas forcément dire la vérité.
En plus le fait de donner son sang est justement l'occasion de faire analyser son sang. Le dépistage du SIDA ça existe, et c'est nécessaire, parce que de nombreux malades ne se savent pas infectés. Dans une optique de santé publique globale, ça paraît donc normal d'accueillir des "personnes à risque". Certains malades ont certainement découvert leur séropositivité à l'occasion d'un don de sang. Si on les emmerde et préfère qu'ils crèvent sans être soignés et sans connaître de quoi ils souffrent, oui interdire aux homos et aux personnes à risque de proposer leur sang, c'est la meilleure solution. Si on a une vision globale de la santé publique et si la collecte n'est pas effectuée par de la sous-traitance non qualifiée, non informée des risques ou des mesures à prendre, alors on a aucune raison de priver les homos de se proposer leur sang. D'autant plus que rien n'oblige un homo à se déclarer homo. Tout comme rien n'oblige une personne infectée de se déclarer infectée.
Quant à la question du coût, elle me paraît bien déplacée. Encore une fois, si on fait faire les collectes de sang par des entreprises privées dont ce n'est pas le travail, on peut encore craindre des scandales de contamination ou d'accident, ou comme ici de mesures suspectes. Parce que le dépistage est à la fois une nécessité, une obligation et un service de santé publique. Et c'est pas comme si le sang tombait du ciel. En médecine d'urgence, ces poches de sang sont nécessaires et c'est un service public, je crois pas que le coût d'un dépistage systématique (qui de toute façon est désormais obligatoire) change grand chose au problème.
Après, sur la question du droit, c'est particulier. Il n'y a effectivement pas de droit au don. Donc le personnel médical peut refuser si ça lui chante telle ou telle personne. Mais qu'on vienne pas dire que c'est pour des raisons de santé publique. Parce que s'il y a une question de droit, c'est d'être informé qu'on est infecté si on a offert son sang. Et ça c'est le devoir du personnel médical et du centre qui veut pas à être confondu avec un centre de dépistage... "On laisse les lépreux aux autres, nous on est les anges du ciel qui venons en aide aux malheureux."
Ça me parait d'ailleurs tout autant excessif d'interdire le don aux autres donneurs "à risque". Je comprends pas qu'un mouvement de don juan, casanova, niqueurs, échangistes, cocus, ne se soit pas crée pour se joindre aux homos^^. Le sang est testé puis chauffé, alors c'est quoi le problème sinon là une volonté toute irationnelle de vouloir recevoir que de peuple en apparence sain pour aider les pauvres malades en détresse. Parce que encore une fois "bouh ! le centre de dépistage, ça existe ! nous on fait dans les bonnes oeuvres." Si le risque après un test et le chauffage est de 0, alors, c'est quoi le problème ? Pourquoi réduire encore ce risque en n'acceptant que des Barbies et des Ken (sic) comme donneurs ?...
Non mais sérieux, au Canada vous avez votre orientation sexuelle sur vos cartes d'identité ?!
Pour info, apparemment, le don par des homos est autorisé en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie. Question de pragmatisme : pourquoi interdire un don à des "personnes à risques" quand le sang est testé dans tous les cas, et chauffé... Pas besoin de faire appel aux statistiques quand 100% des dons sont testés et chauffés. (Après qu'ils mettent des conditions, ils font ce qu'ils veulent, ça restera toujours purement subjectif, une norme n'étant pas forcément la même d'un pays à un autre -- et puisque ce n'est pas effectivement une question de droit, ça ne peut pas être considéré comme de la ségrégation ;
but still... just dumb et contraire, aussi, à l'intérêt général).
La quête irrationnelle des potiches symboliques attestant de la "normalité" conduit à des revendications absurdes et parfois contraires à l'intérêt public.
L'intérêt public, c'est aussi de pouvoir dépister les homosexuels quand ils donnent leur sang. A moins que vous pensez que l'homosexualité est contraire à l'intérêt public... Dans Kraepelin, parfois, j'ai envie de lire "Krapule".