perso, la politique me decoit.
Oui mais ça c'est normal, c'est une spécificité des démocraties modernes: elles sont naturellement décevantes et le deviennent de plus en plus à mesure que la population croit encore à l'idée d'un progrès et que la réalité en restreint l'arrivée.
Elles ont aussi une tendance naturelle à la professionnalisation de la politique, parce que le conservatisme naturel de la population entraine un manque de réforme et donc un empilement de la législation et de la jurisprudence, qui donne l'impression d'une complexification de la chose publique et du besoin de spécialistes pour la gouverner.
On a donc à la fois un régime qui tend à être décevant parce que fondé sur des idéaux qu'il ne peut atteindre et une tendance forte à sa transformation en oligarchie qui le rend d'autant plus décevant à mesure que la politique semble vivre dans un monde à part.
Après, il ne faut pas surestimer le pouvoir politique non plus, sinon on est d'autant plus déçu.
Ca n'est que mon avis, mais cette tendance des citoyens à se dire que la politique est affaire de spécialiste est un des malentendus qui nuit le plus à l'exercice politique, parce que faisant tacitement confiance à une élite politique fermée considérer comme professionnelle implicitement, le citoyen finit par surestimer les capacité d'action du politique et s'y intéresse de moins en moins.
La population finit par devenir dépendante d'une sorte de "fait du prince", attribuant à son dirigeant de l'exécutif le mal de l'Etat, en oubliant que le bien ne vient pas forcement de la décision d'en haut.
Je dis ça avec un regard français évidement, où cette tendance à la croyance dans le fait du prince est présente partout et est très forte, même dans les partis qui prétendent mettre "le peuple" en avant, où la figure du chef et guide reste très prégnante.
De l'autre coté de l'atlantique, je connais moins, mais de ce que je sais des USA, c'est moins marqué, même s'il y a quand même une tendance à la personnalisation de la politique.
C'est d'ailleurs pour ça que je dis qu'on a finalement les politiciens qu'on méritent, parce que si le citoyen se sortait de cette mauvaise compréhension de la représentation qui amène le citoyen a être en réaction de l'action de l'élu alors que normalement, l'action doit partir du citoyen et remonter vers l'élu, et décidait de s'organiser pour ne pas dépendre justement de ce fait du prince, la politique en serait changé.
faut responsabiliser l'electeur en le tenant par la main!!!
C'est tout le problème des démocraties modernes.
Si l'oligarchie que dénonce certains mouvements existent en partie, ça n'est pas uniquement parce qu'elle a pris le pouvoir, mais aussi parce que les citoyens laissent faire et ne prennent pas en main leur boulot de citoyen, considérant que la politique est affaire de spécialiste.
Or c'est faut, la classe politique d'un réelle démocratie, c'est normalement tous les citoyens et même s'il y a des élus, ça n'empêche pas les citoyens d'être des politiques et d'avoir la responsabilité de s'organiser pour surveiller ceux à qui il confie le pouvoir de prendre des décisions.
Idéalement, une démocratie représentative est censé avoir des citoyens qui élisent des représentants a qui ils soumettent leurs idées et désirs et ces représentants sont censé élire et nommé une administration et un exécutif pour faire face à la réalité.
L'assemblée des représentant est censé faire la synthèse entre les désirs des citoyens et la réalité qu'affronte l'exécutif pour faire la législation selon les souhaits des citoyens mais dans la mesure du possible.
Evidement, c'est une vision idéalisée qui ne se produira jamais vraiment, mais il n'empêche que c'est plus ou moins comme ça que c'est censé marcher. Sauf que si la population ne se prend pas en main pour contrôler et donner son avis à ses représentants (et je ne parle pas d'une grève ou d'une manifestation par ci par là mais d'un dialogue régulier et d'un vote des députés en fonction de leur bilan et de ce pour quoi on les avaient élu, selon les électeurs qu'ils représentent) il ne faut pas s'étonner que le pouvoir reviennent à l'exécutif et qu'on rentre dans une mécanique de "fait du prince", où la population est attentistes.
C'est en partie pour ça que je ne suis pas franchement démocrate...j'ai un peu de mal à croire qu'il soit possible d'arriver à ce genre de compréhension du devoir politique.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)