Mireille a écrit :Bonjour 86lw,
Tout ce que l’on pense part d’une croyance au sens large et toutes nos croyances ne demande qu’à être confirmées. Une question intéressante serait qu’est-ce qui produit une croyance et pourquoi y tenons-nous tant ? Si on résoudrait cette énigme il m’apparaît que nous avancerions avec moins d’embûches. D’abord parce qu’on aurait plus besoin d’accuser l’autre d’être déraisonnable dans sa pensée et l’autre n’aurait plus besoin d’être lier tel à un boulet à sa croyance.
Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas 86lw, mais je suis assez d'accord.
En fait quand on critique la croyance, il ne s'agit pas de la croyance au sens large, mais de la croyance idéologique.
- Qu'est-ce qui produit ce genre de croyance? La réponse est simple : l'endoctrinement.
La croyance en elle-même, au sens large, relève d'un sentiment d'évidence. Au vu de certains éléments réels, on pense que... et d'une certaine manière, même si on a aucune preuve, les éléments qui nous permettent de supposer sont autant de pièces à conviction.
On peut croire que des êtres intelligents existent quelque part dans l'univers. C'est une grande question mais le fait d'en être convaincu sans que cela soit confirmé n'engage que soi. Après tout, on peut se tromper et ça n'empêchera pas le monde de tourner. Mais le fait est que dans un débat, on ne peut pas imposer cette idée comme une vérité, comme une évidence : Cela reste une supposition.
Mais cela devient idéologique lorsque cette supposition se transforme en croyance; de là tout un processus de mystification est engendré : Tout ce qui bouge dans le ciel devient l'évidence d'une activité extraterrestre. Tout s'explique par les E.T : Des pyramides au phases hypnagogiques du sommeil en passant par le légendaire sang bleu des aristocrates. Autrefois, Dieu expliquait tout - on a la même configuration avec la croyance aux E.T. Alors l'être humain n'est plus naturel, il a été créé par les E.T. Et comme dans les anciennes théogonies, on a des élus, des apôtres du channeling qui sont en contact avec des entités de Zorberon, ou qui se présentent en hérauts de Ashtar Teran, le grand sauveur blond aux yeux bleu de la pangalaxie.
C'est une idéologie : Un ensemble d'opinions, de notions, d'idées et d'images, qui phagocytent le raisonnement éclairé.
Généralement, cela repose sur ce qui peut apparaître comme une fragilité psychologique, une crainte et un refus de la réalité.
Ces croyances sont un refuge.
Toujours pour prendre l'exemple des E.T - pour comparer, on remarque aujourd'hui que les bons vieux pléiadiens et reptiliens sensés être bien physiques, disparaissent peu à peu, pour laisser place à des entités dites immatérielles, interdimensionnelles, qui viennent vous chatouiller les doigts de pied - mais seulement en esprit.
Jadis, le même processus "dématérialisateur" avait atteint les divinités d'Homère et les dieux phéniciens ou égyptiens.
Où étaient passés les Titans fabuleux qui faisaient trembler le monde et les dieux? Ou était cet atlante fameux, figurant sur les temples des grands dieux, soutenant le ciel d'occident?
Ces titans n'étaient qu'une mystification, la personnification de terreurs indicibles, de superstitions, qui hantaient les anciennes croyances.
Le grand problème est que tout le modèle idéologique qui fonde la notion d'âme et foireux.
Aujourd'hui donc, l'âme désigne, nous dirons, la substance individuelle et sensible de l'humanité. Une âme = un être humain, rien de plus rien de moins.
Ca ne désigne plus ce principe incorporel auquel certaines religions font référence.
Et puis, de toute façon, ça serait quoi le "principe corporel"? D'être
incarné?
C'est là une image extrêmement médiocre de la réalité qui résume un organisme vivant à une enveloppe attendant désespérément un souffle divin pour exister.
La vie n'a certes pas attendu les croyances des hommes pour conquérir l'univers.
Et toutes nos croyances auront disparu avec nous que la vie continuera à conquérir l'univers.
La question de la croyance se pose ainsi : Est-ce que ma croyance est fondée? Ou sur quoi se fonde ma croyance?
Un simple argumentation logique ou intuitive ne suffit pas, il faut des faits, des éléments auxquels on peut se référer qui jalonnent la recherche.
Il faut également savoir équilibrer entre des expériences subjectives et des faits objectifs
Car une conviction qui évolue, que l'on peut améliorer et dont on peut corriger les failles, les lacunes, est tout à fait naturelle.
C'est le sentiment que rien ne peut venir contredire ce à quoi on croit, alors que nous sommes que des hommes (ou des femmes) tentant de comprendre, qui relève d'une absurdité.
Ou alors vaut mieux être poète. Car l'imagination n'est pas une mauvaise chose.