Etienne Beauman a écrit : 03 mars 2021, 21:52
Dominique18 a écrit : 03 mars 2021, 17:50
Pour moi, le déterminisme est scientifique, mathématique.
Ca ne veut rien dire.
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Le déterminisme en science ça n'existe pas, déterministe qualifie un système, un modèle, une équation, etc.
J'ai pris note de mes carences et imprécisions. Je m'aperçois que je fais et entretiens une confusion entre différentes définitions mal maîtrisées. Vouloir être rigoureux ne signifie pas qu'on l'est... Je m'en aperçois, la fréquentation de ce forum n'y est pas pour rien.
Ce qui explique le suite...
J'ai lu, hier soir, un entretien accordé à un biologiste, Jean-Jacques Kupiec qui vient de sortir un livre sur les malentendus autour de l'évolution.
Il avait publié :
"Ni dieu, ni gène" (tout un programme...), et "Et si le vivant était anarchique".
Il est ingénieur en biologie moléculaire à l'INSERM.
Il dresse, eu cours ce cette interview, un rappel des thèses darwiniennes, avec une réflexion personnelle, produit de don expérience.
Deux extraits...
"La vie, dites-vous, n'est écrite nulle part, ni dans les astres, ni dans l'ADN...
Ma théorie, c'est que les gènes, comme les électrons en physique quantique, fonctionnement de façon aléatoire, probabiliste. Il existe aujourd'hui des preuves expérimentales de ce modèle, un déterminisme qui ne procède pas de l'enchaînement certain d'une cause et de son effet, mais où les conditions matérielles ont une influence.
Prenez une pièce à deux faces, où bien un dé qui en compte dix: leur structure physique détermine la probabilité, une sur deux, ou une sur six. Il existe toujours des conditions matérielles qui conditionnent des probabilités.
Or la plupart des biologistes restent persuadés qu'existe un phénomène déterminé, le développement embryonnaire, avec une origine -l'oeuf- et un point d'arrivée -nous-mêmes-, guidé par l'information génétique.
En quoi est-ce erroné?
Chez certaines espèces, comme des champignons microscopiques, par exemple, il est bien difficile de designer un début et une fin. Des déroulements continus existent chez des êtres cellulaires où multicellulaires, mais nous voudrions y voir un déroulement finaliste.
Or, même une lignée généalogique humaine s'opère à travers une succession de phases cellulaires. Jusqu'à assez récemment, si vous parliez de la probabilité qu'un gène s'exprime ou non, on vous regardait avec de grands yeux ! Les modèles strictement déterministes restent dominants et enseignés, comme les découvertes de Mendel sur la transmission des caractères héréditaires.
Celles ci constituent, au mieux, une exception, mais elles ont été érigées en lois. Il faudrait s'interroger sur les causes d'une telle résilience. Sans doute, cela tient à la capacité de la génétique à légitimer l'ordre établi : chacun est à sa place dans la société, selon les gènes qui sont les siens."
Ce qui va dans le sens des derniers échanges...
Il est possible que nos raisonnements ne soient pas si éloignés les uns des autres, les cheminements sembleraient l'indiquer, mais que nous ne parlions pas le même langage, par défaut de connaissances, d'imprécisions dans les définitions, du niveau d'organisation considéré....
Ce n'est pas une critique, mais un questionnement.
Il est fort possible que je m'égare. Je navigue dans le doute.
Il est également fort probable que les connaissances au sujet du vivant soient réactualisées dans le sens coup de fouet, à cause de la pandémie en cours, qui semble remettre beaucoup de pendules à l'heure.
Ce qui s'était déjà produit en profondeur, quand le HIV a débarqué et a envoyé baladé des certitudes bien ancrées dans le paysage.
Ce n'est pas le sujet du fil, mais puisqu'on aborde le vivant, on peu affirmer dans guère se tromper que les raisonnements simplistes à la J***9 sont proprement ubuesques et fatigants.
Jean-Jacques Kubiec précise également, au sujet du virus, que "certains scientifiques et médecins, qui veulent à tout prix se faire entendre, oublient les fondamentaux de la science, les principes mêmes des lois de la sélection naturelle, ce moteur de l'évolution."
Ajout:
Conférence d'Olivier Gandrillon, biologiste systémique,qui poursuit les travaux de Kupiec:
"Il n'y a pas de programme génétique"
https://www.youtube.com/watch?v=GZQwCExH0PE
Entre autre: aléatoire, variabilité, processus de réversibilité, irréversibilité, réseaux moléculaires, cellules, expression des gènes...
Cité des sciences - 13 août 2019
Brillant et dense.
Le déterminisme pur et dur prend une claque. Et moi aussi, pour d'autres raisons. Le "diable" se cache dans les détails...