ABC a écrit : 10 juil. 2022, 22:06à moins que finalement, dans la durée, certaines informations correctes puissent être entendues (il est toutefois plus facile de changer d'avis quand une information nouvelle n'entre pas en conflit avec ses croyances fortes). J'ai l'impression que l'aptitude à entendre des choses que nous souhaiterions croire fausses est fortement liée à nos caractères.
Jean-Francois a écrit : 10 juil. 2022, 23:02Le manque d'humilité est quelque chose qu'on voit régulièrement chez les plus prosélytes des "zozos".
Je ne crois pas que ce soit un manque d'humilité. Cela me semble plutôt être la conséquence d'un point expliqué par Nicolas Gauvrit : le niveau de compétence que l'on croit posséder dans un domaine donné est d'autant plus surestimé qu"il est bas (le bais de surestimation).
Jean-Francois a écrit : 10 juil. 2022, 23:02...Déjà, ça aide à parler péremptoirement de ce qu'on ne maitrise pas vraiment donc à s'imaginer qu'on utilise pertinemment certains concepts qu'on emploie (par ex., énergie, quantique) alors que c'est faux. Ça aide aussi à se construire une image du monde qui repose sur des certitudes (des Vérités).
On le constate quand quelqu'un se montre très critique dans un domaine qu'il ne maitrise pas et émet des jugements à l'emporte pièce en s'appuyant sur des connaissances très insuffisantes pour pouvoir porter un jugement pertinent sur ce qu'il critique...
...mais il ne le sait pas et peut avoir des motivations psychologiques (souvent d'appartenance, parfois, peut-être, découlant d'un besoin de se rassurer sur sa valeur) l'incitant à ne pas avoir envie de le savoir...
...toute ressemblance à des faits connus ne pourrait, bien sur, être que pure et fortuite coincidence.
Jean-Francois a écrit : 10 juil. 2022, 23:02Dans le cas de Raoult, il s'est très certainement enivré de l'image que lui renvoie ses succès scientifiques, médiatiques, etc. Il est clair que rien ne le fera changer d'avis vu qu'il n'écoute pas les critiques. Le problème de fond n'étant pas qu'il dise régulièrement des sottises mais qu'il soit considéré comme une autorité*, un sage alors qu'il n'agit plus comme devrait le faire une autorité ou un sage.
Holalalalalala que c'est vrai... L'ivresse du pouvoir ou de la célébrité.
La capacité à s'ennivrer de soi est d'ailleurs presque indépendante de la réalité objective qui sert de base à ce gonflement de l'estime de soi..
...mais il est vrai que l'opinion des autres, quand elle est positive, peut aider à surmonter un déficit chronique de confiance en soi (reposant sur des raisons objectives ou pas. La conscience d'un tel biais ne suffit pas toujours à corriger ce pb) comme à exacerber un sentiment d'estime de soi déjà excessif.
J'avoue que je ne vois pas de solution à ce problème
Jean-Francois a écrit : 10 juil. 2022, 23:02Le meilleur début de solution est déjà d'être au courant des biais cognitifs qui posent problème. Ça aide à favoriser les
capacités autocritiques (ou introspectives), ce qui améliore les interactions entre personnes dans lesquelles les critiques ne sont pas prises pour des attaques personnelles mais dans le but d'améliorer les idées.
bref, parvenir à faire connaitre les idées de Gauvrit peut-être utile si l'information passe...
...puis à trouver un moyen de faire en sorte que nous soyons les plus nombreux possibles à identifier ces biais
chez nous mêmes (chez les autres, c'est beaucoup plus facile)...
...et là, bon, je ne connais pas la solution.
Jean-Francois a écrit : 10 juil. 2022, 23:02Par ailleurs, le côté universel de la science offre une base de discussion commune à tous ceux qui sont intéressés à trouver des solutions à des problèmes globaux. Mais changer les mentalités, éroder les chauvinismes prend du temps, l'a-t-on?
En théorie on ne l'a pas, mais un combat n'est jamais perdu avant de l'avoir mené jusqu'au bout sans jamais rien lacher. Certains matchs de tennis en sont une illustration parfaite.