Je crois au libre arbitre, et ce en dépit de preuve, car pour le coup j'en ai vraiment besoin, l'univers absurde c'est déjà un pavé à digérer si en plus je peux même pas effectuer de vrais choix, ça en devient presque pervers

Je crois donc que le libre arbitre existe mais qu'il est riquiqui, qu'il est une composante minoritaire de la quasi totalité de nos choix, mais je crois aussi qu'il se cultive et que la liberté que l'on délègue sans cesse au cadre, loi, règles, règlement, morale, éthique, est réelle et qu'une fois qu'on y a goûté, le plus souvent à cause d'un conflit entre deux déterminisme, par exemple adolescent séchant les cours pour attirer l'attention de ses parents, c'est donc grâce à un déterminisme que je peux remettre en cause un autre, elle devient elle même un déterminisme, un besoin pouvant même devenir aliénant, sans doute car il en renforce d'autres, je pense à la procrastination (liberté/prison du je repousse à demain), aux sports extrême ou conduite à risque (liberté/dépendance à l'aventure/adrénaline), à la création artistique, etc.
Ainsi pour moi la liberté consiste à augmenter le nombre de choix possible, et de tenter de préférer le déterminisme que je juge le meilleur à suivre, et la plupart du temps je retombe sur celui que j'aurais choisi d'instinct

C'est l'idée même du principe, on s'outille de principes moraux pour ne pas avoir à choisir le jour où la situation conflictuelle se présente, car le choix est cornélien, on se réfère donc à notre principe adopté à l'avance par temps calme... En théorie

Hum... j'ai comme le vague sentiment que vous vous êtes pas vraiment compris sur le libre arbitre...
A mon sens on est déterminé pour une seule chose: se rapprocher toujours plus de la vérité (quelle que soit la distance de chacun de nous par rapport à elle). Vu que l'on dispose d'une éternité pour cela, ben il ne nous reste plus que notre libre arbitre pour avancer sur son chemin tortueux.
Libre arbitre, oui, liberté, non! Tout comme une barrière électrique indique où est la limite de la zone accessible par un animal, la souffrance morale et physique nous indiquent où sont nos limites.
Tania
Loupé Tania, vois tu la différence avec Etienne mis à part ses talents d'orateur, c'est que je me retrouve dans ses réflexions, y a du vécu là dedans on parle de choses concrètes, de comportements avérés.
On sait très bien que le pur libre arbitre n'existe pas, mais à notre échelle de vie on le construit on l'adapte on le détruit en fonction des nécessités qui gouvernent notre existence "socio-professio-spirituo-culturelle".
C'est vrai que l'univers est absurde à nos yeux, les portes que nous avons entrouvertes nous livrent en pâture à la folie de ces espaces temps immenses et éternels.
Du coup il faut bien se raccrocher à ce qu'il nous reste, cette curieuse capacité à se regarder le nombril dont nous seuls semblons pourvus. Au fond nous savons très bien que tout cela n'est que pécadilles, mais nous avons une vie à vivre tout de même! et des choix à faire...
Ce que diT etienne me touche d'autant plus que je cumule à peu près tout ces travers. Le côté de notre vie qui est supposé gouverné par la nécessité (études, travail, vie de famille pour simplifier) je ne cesse de le détruire périodiquement depuis environ une dizaine d'années. Je débarque avec mon libre arbitre et j'envoie tout balader, je maudit la société qui incarne la servitude et je pars en voyage à l'autre bout de la planète, emportant mes économies qui seront comme le sablier de ma liberté comptée.
Une liberté conditionnelle, en fait toute relative , mais dont je me plais à croire qu'elle est un des côtés de la pièce. Côté pile les chaines côté face la liberté.
C'est vrai qu'on y prend goût, on s'enferme du coup dans une sorte de dépendance, un jeu dangereux car double.
A moins de devenir immensément riche du jour au lendemain (car c'est la monnaie qui dirige le monde n'est ce pas) on ne peut s'affranchir de cette servitude, à titre personnel je cultive mon libre arbitre dans la fuite spatiotemporelle, je me prends pour un aventurier le temps d'un sablier, puis je regagne doucement mon terrier avec des souvenirs numérisés, symboles d'une prétendue liberté dans l'expérience. Idem avec les sports extrêmes, avec la drogue pendant un temps, avec l'autorité par conséquent...
Augmenter le nombre de choix possibles, choisir le meilleur déterminisme, voilà qui est bien parlé mais dont je suis pourtant incapable....
Quant aux principes moraux je dirais que ce qu'on choisit par temps calme est ce que l'on
doit choisir par tempête, voilà qui serait une preuve finalement assez paradoxale de libre arbitre: j'ai des principes, je les ai choisis et je les défendrai au moment voulu. Si je ne fais pas ce que j'avais dit que je ferai, alors je ne suis finalement qu'un lâche dans le cas d'un engagement, un peureux dans le cas d'un défi, un collabo dans le cas d'une guerre, ou tout simplement un homme réaliste dans la plupart des situations du quotidien...
J'adhère beaucoup à ta façon de penser notamment parce qu'en ce moment je fais face à une avalanche de choix cornéliens, je n'aurais pas mieux dit les choses.
A côté de ça Tania désolé de te le dire mais ton discours sur la quête de la vérité guidée par notre libre arbitre sur son chemin tortueux et éternel, entouré par des barrières de souffrance morale et physique à ne pas franchir, c'est un discours religieux comme un autre: basé sur de la croyance récupérée à droite et à gauche, pimenté par quelques expériences personnelles, arrosé d'un zeste de philosophie, saupoudré d'une bonne dose d'imagination.
Comment veux tu qu'il en soit autrement?