thewild a écrit : 17 nov. 2021, 15:20[...] On en revient au même point : c'est la demande qui fait l'offre.
Non, tu t'illusionnes!
Là où je rejoins EB, et où je suis en désaccord avec toi, c’est que ceux qui conçoivent des produits ne les conçoivent pas, comme tu sembles le prétendre, en fonction de la demande. Pas
à l’origine et/ou
au départ! L’offre et la demande ne concernent que ce qui existe déjà.
Mais pour ce qui n’existe pas encore, ce n’est pas le peuple qui demande quoi que ce soit. Personne n’a jamais demandé à avoir une « toute nouvelle forme d’énergie » nommée « électricité », ni des « engins mécaniques » qui lavent et sèchent le linge, ni des « images qui bougent sur un écran de verre », ni des voitures qui peuvent se déplacer sans chevaux, bref, en fait, le peuple, occupé à survivre, n’a jamais rien demandé parmi tout ce qui existe comme produit en ce monde!
En ce sens, l’argument de « l’offre et de la demande » est une
bullshit monumentale!
La façon que ça fonctionne en fait, c’est qu’à chaque possibilité (
au cours de l’histoire) de créer quoi que ce soit qui pourra potentiellement « adoucir » la vie, il y a un (
des) « cerveau » qui y voit la possibilité de le vendre en volume (
et/ou en prix~rareté) afin de faire du
cash! Et depuis que la vie est « plus douce » qu’à d'autres époques, une « culture » qui consiste à trouver des « produits qui plairont » et/ou qui rendront «
addicts » les gens s’est emparée d’une majorité de cerveaux qui, eux, en exploitant ce moyen astucieux, se créent donc aussi par le fait même une façon « d’adoucir » leur propre vie en créant et vendant le plus possible. Bref, c’est l’essence du capitalisme!
L’offre et la demande, ça s’opère seulement quand il y a déjà de l’offre et déjà des envies, des besoins et des «
addictions » en rapport avec ce qui est, nécessairement (
c'est implicite!),
déjà offert et/ou qui
a été offert, mais qui
n’est plus disponible et/ou
plus suffisamment! L’on (
ceux dont le métier est de concevoir pour vendre) cherche donc à combler le besoin, la « demande » et/ou à créer des produits similaires (
et/ou à « améliorer » ceux existants) pour « satisfaire à la demande » et s’accaparer une part de marcher dans un créneau déjà existant, s'ils ne peuvent en créer un nouveau.
Bien sûr que, rendu à ce point du « mécanisme », dans l’énorme « complexité machinale » déjà en cours depuis quelques siècles, l’on peut dire que l’offre ne fait que répondre à la demande, ben oui, mais c’est un « tour de passe-passe » monumental que de prétendre ceci.
Si j’vais demain matin près de la cour d’école de mon cartier pour proposer du crack (
et/ou une nouvelle console de jeux révolutionnaire) aux jeunes , dans quelques mois, il y aura bel et bien « une demande » pour mon « offre », pour mon produit! Ben ouais!
Mais est-ce que les
kids en avaient fait la demande avant que j’arrive pour leur proposer?

Mais, oui, rendu à ce point du « mécanisme », ils n’ont qu’à ne plus « demander ». ...et moi je ne fais « que répondre à une demande »!

C'est exacte... ...rendu-là! Mais c'est faire fi de ce qui a créé le « mécanisme »
__________
Un peu plus nuancé et « affiné » cette fois, mais tjrs dans le même sens...
Pour tout sujet qui concerne ce que moi je nomme « la masse », nous sommes toujours confrontés à une espèce de phénomène pernicieux qui est pratiquement insoluble, tout comme celui de «
quid de l'Œuf ou de la poule ».
Pour moi, il est tout aussi erroné de croire et/ou prétendre que « la faute » incombe uniquement (
ou quasiment) aux puissants, aux médias, aux entreprises que de croire et/ou prétendre que ces derniers ne font que «
répondre à la demande » et donc que « la faute » incombe uniquement (
ou quasiment) au « peuple ».
C'est une espèce de processus rétro-actif mystérieux et complexe, mais ce ne l'est que parce que la « machine » est en marche depuis longtemps. À l'origine, il y a bcp plus de produits qui existent par l'anticipation de certains cerveaux concernent le potentiel de certains produits d'être « prisés », sans qu'il n'y ait jamais eu pour autant de demande les concernant.
C'est certain que si la grande majorité des individus qui composent « le peuple » cesse de consommer ce qui n'est pas absolument nécessaire, ça provoquerait un résultat correspondant (
par écrit, ce n'est qu'une implication logique qu'on ne peut nier), sauf que dans les faits concrets, cette majorité ne peut pas se tourner, du jour au lendemain, vers des alternatives qui n'existent pas! Et/ou modifier des « cultures de façon de vivre » qui ont cours depuis des décennies.
Conséquemment, ces alternatives, qui n'existent pas, ne sont pas considérées par... ...qui? ...sinon que par ceux qui pourraient les concevoir, les produire et donc les proposer~vendre! ...comme cela a été fait pour plusieurs autres produits, au cours de l'histoire, qui n'ont pourtant jamais été demandés avant qu'ils ne soient proposés! Le problème, c'est qu'ils doivent, comme pour tout autre produit, trouver un moyen d'y prendre avantage afin de s'enrichir en le vendant!
Donc s'ils (
ceux dont le métier est de créer et de vendre) ne se précipitent pas tous pour créer et vendre ces « alternatives», ce n'est pas tant parce qu'il n'y a pas de « demande » (
au sens des « lois du marché » ou de thewild), que parce qu'ils anticipent (
comme pour n'importe quel autre produit imaginé avant d'être conçu et vendu) que ça n'en vaut pas le coût et/ou le risque,
pour eux.
Encore une fois, ce sont les créateurs, les concepteurs, les fabricants qui sont au « point de départ » et qui se permettent, nonobstant les considérations financières, de juger d'avance ce qui sera susceptible de plaire ou pas, de « se vendre ou pas ». La « demande » n'a rien à voir dans tout ça, même s'il est possible de confondre la notion. Il s'agit en fait surtout, pour ceux qui doivent mettre de l'argent en jeu pour créer un produit, d'anticiper en fonction de ce que le « corpus scientifique » leur révèle concernant «
la nature humaine » (
ce qui inclus les habitudes de masse observée, ben oui). Mais ce n'est pas tout à fait «
la demande », au sens « concret » du terme, il y a une nuance!
Puisqu'avant d’observer ce que suscite ou non tel ou tel produit (
afin d'inclure l'observation dans le « corpus »), faut
tout d'abord proposer,
une première fois, un nouveau produit!
S’il y a bel et bien un problème, c'est bien «
la nature humaine » et les connaissances de cette dernière que toute personne en mesure de créer un produit
use afin d'
anticiper, créer — justement — « une demande », dans le but de pouvoir — justement — y répondre par « une offre »! C'est précisément ça l'idée de tout « entrepreneur », même « bien intentionné »!!!
Bref, dan tous les cas, c'est un cercle vicieux, car afin de pouvoir « modifier » la « demande » (
selon comment la conçoit thewild), faudrait, selon comment moi je la conçois, modifier la « nature humaine » puisque la toute première « demande » qui soit, c'est celle des créateurs, concepteurs et fabricants de produits qui, eux même « demandent » en fait à vendre afin de « s'adoucir la vie » (
en s'enrichissant). Et « l'offre » qui leur est offerte sur un « plateau d'argent » n'est nul autre que «
la nature humaine », qui est (
concernant ce sujet)
la même depuis des milliers d'années : tout produit qui « adoucit » la vie intéressera la « masse », autant les concepteurs~vendeurs que les acheteurs!
En fait, l'équation est inversée! Et tout ce qui ne vas pas dans ce sens, c'est à dire qui demande des efforts (
« n'adoucit » pas la vie), n'intéresse donc personne, ni d'éventuels vendeurs, ni d'éventuel acheteurs, d'autant plus si ça coûte (
temps/argent/effort~énergie) un peu plus cher!
Insoluble à mon humble avis! ...sauf face à un « désagrément » encore plus important « dans la balance »... ...quand nous n'aurons plus le choix!
