ABC a écrit :Si nous choisissons, en masse, ce que les milieux financiers veulent, c'est qu'ils ont (du moins ceux qui sont compétents) bien compris ce que nous sommes (à peu de frais) décidables à acheter en masse et cher par rapport à ce que coutent la production de ces biens et services. A eux de bien cerner vers quels produits et services nous sommes facilement "poussables" en masse eu égard à notre système de valeurs.
Dany a écrit :Non, ça va bien plus loin que cerner vers quels produits et services nous somme facilement poussables eu égard à notre système de valeurs. Les milieux financiers créent notre système de valeurs… et sans aucune difficulté, encore une fois ça ne fait aucun doute.
Pourquoi choisissent-ils de créer (stimuler et développer en fait) tel système de valeurs plutôt que tel autre ? A cause d'un bon rapport coût de création/bénéfice à en tirer.
D'où viennent ces écarts de rendement ? De la fertilité du terreau sur lequel il est plus facile de développer telle attente plutôt que telle autre, c'est à dire de notre système de valeurs. On ne peut pas rejeter notre responsabilité sur des mécanismes (qu'ils soient financiers ou autres) qui se nourrissent de nos motivations et ce d'autant plus que nier notre responsabilité, c'est aussi nous interdire la possibilité de résoudre les problèmes qui en découlent.
Dany a écrit :Tu n’es quand même pas la tête dans le sable au point de croire qu’on ne nous pousse pas vers la superficialité et le consumérisme ?
et encore moins au point de croire que s'il est rentable de nous pousser vers la superficialité et le consumérisme, ce ne serait pas parce que notre système de valeurs, nos objectifs et nos attentes ainsi que notre manque de vision globale et à long terme offrent toutes les chances de succès à des investissements (notamment en terme d'image de tel ou tel produit plutôt que tel autre) nous poussant dans cette direction consumériste et superficielle.
Le poisson n'est pas responsable de l'hameçon auquel il mord, mais nous ne sommes pas des poissons.
Dany a écrit :Quand je vois sur le topic réchauffement que tu penses que la solution viendra de notre prise de conscience écologique à l’échelle individuelle ? Mais tu rêves ?
On a vu l'humanité réaliser pas mal de choses qu'on a du mal à imaginer dans nos pires cauchemars, alors pourquoi pas la même chose mais cette fois en rêve. Si le tournant ne vient pas de nous, l'opinion publique, elle qui draine les investissements dans telle ou telle direction et contraint les choix de nos "dirigeants" politiques, de qui viendra-t-il ? Des catastrophes ou pénuries que nous allons créer et de l'augmentation du prix des denrées qui se feront rares ? Peut-être, mais à condition d'être optimistes dans ce cas car rien ne nous prouve que les problèmes que nous créons aujourd'hui seront réversibles demain quand nous nous déciderons enfin à reconnaitre notre responsabilité et à y faire face.
ABC a écrit :Ça signifie qu'il n'est pas légitime d'attribuer un label scientifique à un jugement de valeur (d'infériorité, d'égalité ou de supériorité, de bien ou de mal).
Dany a écrit :Mais la science le fait tout le temps.
Pas la science, les scientifiques.
Dany a écrit :Tous les papiers scientifiques sont bourrés de jugements de valeur.
Ça ne m'étonne pas.
Dany a écrit :Quelques exemples, sinon tu ne voudras pas me croire : depuis plus de 30 ans un tas de papiers pointent le nitrite de sodium dans la charcuterie comme cause de cancer du colon et recommandent de l’éliminer. Donc, le nitrite, c’est « mal ». C’est bien un jugement de valeur.
D'où vient-il ce jugement de valeur ? Du choix de considérer que l'on doit veiller sur la santé de l'homme. Ce qui est scientifique dans l'étude en question (scientifique du point de vue de son objet, mais juste ou faux d'ailleurs. Je n'en sais rien. Je ne connais pas le sujet) c'est le lien établi entre le nitrite de sodium dans la charcuterie et le cancer.
Dany a écrit :ou bien que la science n’a jamais recommandé d’éviter d’avoir un cancer.
??? Tu identifies science et éthique. Ça n'a pas de rapport. E = mc² ça restera vrai un moment. Savoir si on doit respecter la vie et la santé de l'homme, c'est un objectif (malheureusement) assez variable.