Babel a écrit :Qu'appelez-vous précisément argumentation par ignorance ?
J'ai donné des exemples.
Outre que je ne comprends pas votre première phrase sibylline
Juste une boutade:
voir ici pour la clé.
De fait, on a essentiellement les Evangiles et les lettres pauliniennes voulant attester de la réalité historique de Jésus
Une chose que défendent plusieurs des auteurs que j'ai cités: Paul ne parle pas vraiment d'un Jésus historique (en plus certaines des épitres pourraient être des faux).
Mon anglais est en effet relativement limité, c'est pourquoi je préfèrerais que vous résumiez, même grossièrement, vos liens de x pages...
Désolé, je n'ai pas le temps ni la formation ni même l'envie pour vous traduire l'ouvrage de Richard Carrier (faudrait de toute façon que je le lise d'abord) ou les différents sites qui discutent de la thèse mythiste. Peut-être qu'en relisant ce que j'en dis, les grandes lignes de la thèse vous apparaitront moins incompréhensibles. Sinon, ben, tant pis en ce qui me concerne. Je veux bien donner des détails dans le cadre d'un échange de forum mais ce que vous me demandez par vos questions est un ouvrage fouillé de plusieurs centaines de pages.
Si la langue est un problème, je crois que Michel Onfray défend une thèse mythiste en français. Je n'ai toutefois rien lu de lui.
Je vais vous aider: celui de Luc, en particulier, se présente comme un récit historique, vrai
Je suis d'accord qu'il se présente. Cela veut-il dire qu'il l'est et ce même dans les passages, disons, moins "réalistes": l'exorcisme de Capernaüm en Luc 4 et la résurrection en Luc 7:11-15, c'est historique? J'imagine que non, qu'on doit trier, qu'une partie est plus ou moins symbolique (et avec un symbolisme qui peut maintenant nous échapper), qu'il y a des éléments repris/inspirés d'ouvrages plus anciens moins "historiques" (dont Marc). Il diverge d'ailleurs par plusieurs aspects des autres évangiles. Là où ça se complique plus encore c'est qu'on ne peut réellement être sûr de la date de composition et de l'identité de l'auteur:
"
Vers 80 - 85, suit l'évangile selon Luc dont l'auteur - probablement un disciple de Paul de Tarse - serait le même que celui des actes des apôtres, rédigés vers la même époque."
En acceptant cet estimé, on parle plus de deux générations (de 20 ans) après la mort supposée de Jésus. La mémoire humaine étant ce qu'elle est - faillible -, il est difficile d'accorder un réel "crédit d'exactitude" aux passages "qui font vrai". Là-dessus s'ajoute le fait que ce document a été choisi par l'Église, ce qui le place sous la bannière du conflit d'intérêt potentiel.
Bref, il ne commence pas son Evangile par: Il était une fois il y a très longtemps dans un pays lointain...
C'est curieux que vous disiez ça parce que le verset 5 de Luc 1 me semble bien en forme de "il était une fois il y a très longtemps dans un pays lointain":
"1 Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
2 suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole,
3 il m'a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile,
4 afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.
5 Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Élisabeth.
6 Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur.
[...]" (D'après
Louis Segond)
Même s'il s'agit ici des parents de Jean-Baptiste, il me semble que ce verset est l'un de ce qui rend la datation de la naissance (supposée) de Jésus difficile.
Plus loin dans l'évangile, il multiplie les mentions historiques dans un espace géographique clairement défini et vérifiable. Il insère dans son récit dans l'histoire en nommant des personnages dont l'existence est attestée (Hérode, Pilate, Caïphe...)
"
Les principales sources sont les récits de l'enfance de Jésus, que l'on trouve au début des évangiles de Matthieu et Luc,
dont l'historicité globale est douteuse et qui donnent des indications chronologiques imprécises et contradictoires" (je souligne)
Cela dit, qu'un auteur parle de faits dont il connait l'existence ne prouve en rien qu'il n'inclut pas des parties fictives. J'imagine bien que vous avez lu des romans qui s'insèrent dans un paysage réaliste (ex., le chateau d'if du Comte de Monte-Cristo de Dumas). Et quand quelqu'un dit se fier à sa mémoire de témoignages de xième main, un bon gros grain de scepticisme est de mise.
Si vous ne me croyez pas, que pensez-vous de Luc 1: 11:
"11 Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l'autel des parfums."
Il était une fois il y a très longtemps dans un pays lointain... un Pur qui rencontra l'ange Gabriel

(Continuez à lire, l'annonce faite à Marie suit)
Mais on doit le prendre en compte
Le prendre en compte ne veut pas dire le prendre pour parole d'évangile. Je sais, c'est paradoxal.
Jean-François