Raphaël a écrit :je ne vois pas ce qui m'empêcherait par exemple de mettre la religion catholique et le réalisme de l'autre puisqu'il existe des gens reconnus comme étant compétents dans ces domaines.
Parce qu'il faut
tenir compte du contexte qui est défini par ta remarque suite à ce que je partageais à Mireille.
Le point d'origine étant (je me cite) : «
qu'il faut également apprendre à simplement faire confiance à ceux qui sont manifestement plus compétent que nous en certains domaines ».
suivi de (je te cite) : «
Par contre dans d'autres domaines comme la psychologie, l'économie, la politique, la spiritualité, etc. c'est normal d'être sceptique sur ce que les "experts" nous racontent. »
Je pense que nous sommes tous d'accord avec ta dernière phrase, à savoir qu'il faut être plus prudent ou sceptique avec tout autre domaine que les sciences pures. Ça, c'est bon! Next...
Par contre, tu dois avouer et reconnaître que quand on écrit « spiritualité » comme tu la fais, on écrit pas cela en pensant p. ex. à des experts qui étudient l'histoire des divers mouvements spirituels ou a quelqu'un qui est instruit concernant les divers règles et préceptes des divers mouvements religieux dans le monde. Je suis d'accord avec EB quand il parle de droit canonique ou de droit tout court, car, en effet, on peut être connaissant et compétent en ces matières. Mais quand on parle de spiritualité et qu'on utilise précisément ce mot, c'est presque exclusivement pour parler de précepte de vie, de valeurs arbitraires ou de croyances. Et comme la fait remarquer Samuel_, ça englobe un peu tout et n'importe quoi.
De plus, selon le contexte défini par le sens de mon propos, la compétence doit avoir une
utilité pratique susceptible de
profiter à celui qui
fait confiance à celui qui
la manifeste (autrement dit : mettre en jeu la confiance). Donc, si je désire savoir quelles sont les règles du droit canonique, c'est bien évident qu'il doit y avoir des personnes connaissantes concernant ces règles et ces questions de droits, mais cela n'a aucun rapport avec le sens du mot « spiritualité » tel qu'il est employé habituellement. C'est pourquoi nous sommes plusieurs à te dire qu'il n'a rien à faire là!
Ce que tu dois comprendre à propos du contexte d'origine, c'est que lorsque quelqu'un s'adresse à un psychologue ou a un économiste, ce n'est habituellement pas pour se faire raconter l'histoire de la psychologie ou des sciences économiques, mais plutôt pour bénéficier de ce qu'apportent à ces professionnels leurs connaissances et expériences. Tout comme quand j'engage un électricien de métier, ce n'est pas pour qu'il m'enseigne son art ou l'histoire de son développement, mais plutôt pour obtenir un avis concernant d'éventuelles et potentielles résultantes (ajout de prises, etc.). D'où
la relation logique avec mon propos concernant
le fait de faire confiance. Pour ce qui est de l'histoire ou des règles de l'économie ou des religions, il n'y a aucun problème, nous serons tous d'accord pour dire que ceux qui étudient et trempent dans ces domaines sont nécessairement plus compétents que les autres.
En classant des sciences, disciplines ou techniques en deux groupes distincts dans le but de déterminer celles qui sont plus « exactes » que d'autre, il faut néanmoins qu'il y ait impérativement un minimum d'objectivité qui sous-tende ses dernières. Un économiste peut très bien se tromper (et même souvent), mais les placements boursiers qu'il fera ne sont quand même pas équivalents à un placement à l'aveugle (hasard). Par contre, toutes choses étant égales par ailleurs, un individu lambda raëlien ou étant qualifié de « maître spirituel » ne possède rien de plus que n'importe qui en terme de compétence. Mis à part leurs connaissances à propos de leurs trucs (histoires, règles et bla-bla-bla), il n'y a
aucune raison de leur faire confiance (contrairement à un économiste si l'on veut placer 50000$ p. ex.).
Donc lorsque tu dis que tu ne vois pas ce qui t'empêcherait de mettre la religion catholique et le raëlisme de l'autre côté, puisqu'il existe des gens reconnus comme étant compétents dans ces domaines, tu fais une erreur puisque leurs compétences vérifiables (ou objectives) ne se résument (toutes choses étant égales par ailleurs) qu'à leurs histoires et règles (mais ça, ça s'applique pour tout de toute façon) qui n'ont
aucune utilité pratique avec laquelle la question de la confiance puisse être reliée .
Même si la psychologie est loin d'être une science exacte p. ex., le seul fait d'avoir des règles d'éthiques et d'être encadré par un ordre la rend déjà moins risqué que d'aller demander conseille à un mec qui s'auto-qualifie de « maître spirituel ». Toutes choses étant égales par ailleurs, un psychologue sera fort probablement mieux en mesure de suspecter un trouble de bipolarité p. ex. et d'orienter convenablement une personne qu'un « maître spirituel ». C'est en ce sens que je ne vois pas de liens ou de rapports avec la « spiritualité » et le fait de faire un peu plus confiance aux pros (qui est l'origine et le cadre dans ce débat). La spiritualité ne se qualifie même pas pour entrer dans une « échelle de taux de confiance ou de méfiance » puisqu'elle se retrouve à l'extrême de l'un des opposés de cette échelle. On ne peut même pas la définir correctement.
Je ne sais pas si tu vois les implications et rapports logiques qui font que je tique?