La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

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Kraepelin
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#126

Message par Kraepelin » 22 déc. 2016, 14:23

LoutredeMer a écrit :
En ne considérant que l'inceste, 6% de francais en ont été victimes (9% pour les femmes). 27% des francais déclarent connaître dans leur entourage au moins une personne victime d'inceste, soit plus d'un quart qui savent et tolèrent puisqu'ils ne disent rien..Si l'on fait la somme, 6 + 27 + 6% de violeurs correspondant aux 6% de victimes, on arrive à 39%
de la population ! Est-ce suffisant pour dire qu'il y a une culture du viol en France?
Je crois que tu commets plusieurs erreurs dans ce paragraphe. Premièrement, tu fais l'erreur d'additionner plusieurs fois les mêmes données. En effet, le résultat total d'une population compte déjà le cas des femmes. Tu ne peux donc pas les additionner le résultat total de ta population avec le cas des femmes. De même, les personnes qui connaissent un cas d'inceste dans leur entourage comptent probablement ceux qui en sont déjà les acteurs. Tu ne peux donc pas non plus les additionner comme s'il s'agissait de personnes différentes.

Deuxièmement, Tu établis une égalité entre inceste et viol. Ce n'est pas exactement la même chose. En France, plusieurs cas d'inceste sont probablement des cas de viol, mais bien cas d'inceste n'en sont pas. Lorsqu'ils sont adultes et consentants, frère et sœur commettent un inceste qui n'est pas un viol. Il en va de même pour les cousins, tantes et neveux, oncles et nièces. Même parent et enfants, s'ils sont adultes et consentants, commettent un inceste qui n'est pas un viol.

Troisièmement, tu établis une égalité entre fréquence d'un phénomène et culture du phénomène. Aussi, à ton avis, plus un phénomène est fréquent, plus il est un phénomène culturel. Malheureusement, ton raisonnement est aussi séduisant que faux. Si on le suivait, on serait obligé d'affirmer que nous somme la proie d'une «culture du vol par effraction» puisqu'il y a beaucoup plus de vols par effraction que de viol…
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#127

Message par Vathar » 22 déc. 2016, 14:26

Nous parlions auparavant de la loi du Silence en cas d'inceste. Le rapport posté par Etienne Beaumann n'adresse pas le problème de l'inceste, mais contient une question à ce sujet concernant les violences conjugales. Je me permets d'attirer l'attention de LoutredeMer sur ce passage, ca pourrait l'intéresser.
page 32 du rapport a écrit : The majority of those who know a victim of domestic violence have spoken about it -
Respondents who knew of a victim of domestic violence were asked if they had spoken to anyone
about it15. More than seven in ten (71%) had done so. These conversations were most likely to have
been with a friend or family member (39%) or with the people involved (33%). Around one in ten
spoke to the police (12%) or to another person or service (10%), while 8% spoke to a health
professional and 7% to a public or independent support service.
Almost three in ten (28%) did not speak to anyone
J'ai aussi été surpris, en lisant la liste des "circonstances qui pourraient justifier un rapport sexuel sans consentement", que les hommes et les femmes répondaient grosso modo de la meme manière et trouve un certain paradoxe dans le fait que seulement 12% des Francais pensent que la violence envers les femmes est souvent provoquée par la victime, mais 31% trouvent au moins une raison de justifier un rapport sans consentement.

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#128

Message par Vathar » 22 déc. 2016, 14:29

Kraepelin a écrit :Deuxièmement, Tu établis une égalité entre inceste et viol. Ce n'est pas exactement la même chose. En France, plusieurs cas d'inceste sont probablement des cas de viol, mais bien cas d'inceste n'en sont pas.
J'admets que dans l'absolu, l'inceste consenti n'est pas un crime, mais l'article utilisant le terme "victime", on semble bien être dans le cadre de crimes incestueux, donc bougrement proches de viols.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#129

Message par Cogite Stibon » 22 déc. 2016, 14:58

LoutredeMer a écrit :Non, c'est pas ce que je veux dire non plus.. (Cogite, au secours! :a2:
Me voilà :a1:
LoutredeMer a écrit : Au total 6% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste. Une proportion qui monte à 9% chez les femmes. Soit 4 millions de français.
Ca veut dire que sur les 65 millions de Français, 4 millions ont été victimes d'incestes - 3 millions de femmes, et 1 millions d'hommes.

Si on suppose que chaque victime d'inceste a été agressée par 1 membre de sa famille (ça peut être plus :a8: ), et que chaque agresseur a agressé 1 seule membre de sa famille (ça peut être plus aussi :a8: ), ca fait environ 4 millions d'agresseur sexuels incestueux en France :a8: :a8:
Si on considère que chaque agresseur incestueux s'attaque à deux membres de sa famille en moyenne, sa ne fait "plus que" 2 millions d'aggresseurs sexuels incestueux en France.

On peut rester sur 4 millions en première approximation, c'est l'ordre de grandeur qui compte.
LoutredeMer a écrit :27% des personnes interrogées déclarent connaitre une personne victime d'inceste. [...]ensuite, sur ces 27%, 22% disent avoir été eux meme victimes, ce qui fait 6% de l'échantillon total (22% de 27%).
Ca fait 14 millions de Français qui connaissent une victime d'inceste, sans être eux-même victimes d'incestes. C'est très peu, au vu des 4 millions de victimes, et sachant que chaque Français connait plusieurs centaines de personnes.
LoutredeMer a écrit :soit plus d'un quart qui savent et tolèrent puisqu'ils ne disent rien.
Non, on ne peut pas dire ça. On peut connaître une victime d'inceste bien longtemps après que les faits se soient déroulés. Et ceux qui tolèrent et ne disent rien ne répondront sans doute pas "Oui" à la question "Connaissez-vous une victime d'inceste" ?

Donc on ne peut pas établir de relation entre le nombre de personnes qui disent connaître une victime d'inceste, et le nombre de personnes qui ne dénoncent pas un inceste en train de se produire.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#130

Message par Kraepelin » 22 déc. 2016, 15:04

Vathar a écrit :
Kraepelin a écrit :Deuxièmement, Tu établis une égalité entre inceste et viol. Ce n'est pas exactement la même chose. En France, plusieurs cas d'inceste sont probablement des cas de viol, mais bien cas d'inceste n'en sont pas.
J'admets que dans l'absolu, l'inceste consenti n'est pas un crime, mais l'article utilisant le terme "victime", on semble bien être dans le cadre de crimes incestueux, donc bougrement proches de viols.
Je ne connais pas la source de Loutre. Je répondais à son paragraphe en fonction des informations qui s'y trouvaient. Peut-être que la méthodologie permet une certaine exclusion des données. Par exemple: «À l'exception de votre propre personne, connaissez-vous dans votre entourage des personnes impliquées dans une relation incestueuse?» Une semblable question permettrait de clairement séparer les victimes des témoins.
Dernière modification par Kraepelin le 22 déc. 2016, 16:30, modifié 1 fois.
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#131

Message par Vathar » 22 déc. 2016, 15:16

Cogite Stibon a écrit :Ca fait 14 millions de Français qui connaissent une victime d'inceste, sans être eux-même victimes d'incestes. C'est très peu, au vu des 4 millions de victimes, et sachant que chaque Français connait plusieurs centaines de personnes.
C'est ce que j'ai pensé à ma premiere lecture, mais je me suis ensuite dit que, meme sans culture du silence ou de la honte, une victime d'inceste n'a pas forcément envie de dévoiler des détails intimes de sa vie à ses connaissances.

Meme en connaissant une centaine de personnes, à combien allez-vous confier vos problèmes personnels et parler de soucis nettement moins intimes?

Je pense toujours que le nombre de témoins reste relativement bas malgré ceci, mais que tabler sur une base de centaine de connaissances n'est pas pertinent.

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#132

Message par Hallucigenia » 22 déc. 2016, 15:23

Au fait Kraepelin, tu devrais aller lire cet article de Carol Tavris, une psychologue sociale féministe.

Comme nous, elle estime que la locution "culture du viol" est inappropriée.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#133

Message par Cogite Stibon » 22 déc. 2016, 15:27

Kraepelin a écrit :Je ne connais pas la source de Loutre.
On la trouve facilement ici en suivant le lien dans l'article linké par Loutre.
Lorsqu'ils sont adultes et consentants, frère et sœur commettent un inceste qui n'est pas un viol. Il en va de même pour les cousins, tantes et neveux, oncles et nièces. Même parent et enfants, s'ils sont adultes et consentants, commettent un inceste qui n'est pas un viol.
Kraepelin a écrit :Peut-être que la méthodologie permet une certaine exclusion des données. Par exemple: «À l'exception de votre propre personne, connaissez-vous dans votre entourage des personnes impliquées dans une relation incestueuse?»
Les questions réellement posées excluent les relations à l'age adulte, et distinguent bien les aggressions subies par la personne interrogées des aggressions subies par un tiers.

Il est intéressant de voir ce qu'il c'est passé suite à ses aggressions.
• La victime a été crue et aidée par sa famille 54%
• Des mesures ont été prises par la famille pour que l’agresseur ne puisse plus approcher la victime 40%
• L’agresseur a été poursuivi par la justice 33%
• L’agresseur qui a commis les faits a reconnu ce qu’il avait fait 31%
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#134

Message par Cogite Stibon » 22 déc. 2016, 15:36

Vathar a écrit :C'est ce que j'ai pensé à ma premiere lecture, mais je me suis ensuite dit que, meme sans culture du silence ou de la honte, une victime d'inceste n'a pas forcément envie de dévoiler des détails intimes de sa vie à ses connaissances.
Ca fait en moyenne haute 3,5 personnes en ayant connaissance par victime d'inceste. Ca ne couvre même pas le cercle des très proches (1 conjoint, 1 frêre ou 1 soeur non incestueux, 1 parent non incestueux, 1 ami intime - on a déja 4 personnes). Sans compter toutes les personnes ayant eu connaissance des faits au cours de l'enquête.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#135

Message par Kraepelin » 22 déc. 2016, 16:28

Hallucigenia a écrit :Au fait Kraepelin, tu devrais aller lire cet article de Carol Tavris, une psychologue sociale féministe.

Comme nous, elle estime que la locution "culture du viol" est inappropriée.
Très intéressant en effet.

Merci!
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#136

Message par 86lw » 22 déc. 2016, 19:28

Salut, mcmachin,
Je m'étais promis il y a déjà quelque temps de ne pas m'adresser à vous, ne serait-ce que pour ne pas vous instruire, comme aurait dit Audiard. Lire vos textes en se bouchant le nez, ça peut se faire, mais pianoter sur le clavier dans ces conditions est autrement plus difficile.
Mais comme ce soir, je suis de bonne humeur et que j'ai du temps à perdre, je m'y essaie quand même...
mcmachin a écrit :
86lw a écrit : En ce sens, il y a bien des comportements tolérés- et donc culturels- qui peuvent correspondre à une "culture du viol".
Des comportements tolérés par qui ?
Tolérés "socialement" ? Bah ça dépend des milieux socio-culturels justement. Oui la France est multiple.
Et ces comportement concernent tous ces milieux. Du jeune con pour qui une femme dont on peut voir les genoux est une salope, à un DSK qui admet du bout des lèvres que sa sexualité est peut-être un peu agressive.
Après si tu veux pointer du doigt les gros beaufs, comme d'habitude, bin vas-y ne te gêne pas, c'est agréable d'avoir un bon bouc-émissaire à portée de main.
Merci de ne pas faire de procès d'intention...
Les hommes présentant une certaine façon de voir les femmes se retrouvent dans tous les groupes. Après, si vous considérez qu'en parler, c'est juste se faire plaisir à bon compte sur le dos d'un "bouc-émissaire", et que la question ne se pose même pas, je ne vois même pas pourquoi vous perdez du temps à commenter mes messages...
Mais bref, si on parle de regards appuyés adressés à une nana en mini-jupe, ou de réflexions misogynes, je vois pas trop trop le rapport avec le viol. Je le vois même pas du tout.
Faites-vous casser la figure une bonne fois, et vous verrez que les insultes, les regards appuyés, les attitudes menaçantes ne vous laisseront pas indifférent, même s'il n'y a pas de rapport évident entre ces comportements et une vraie violence physique.
Ouais bah ça s'appelle un sentiment d'exclusion, et tout le monde a connu ça un jour.
C'est très désagréable (un peu comme quand 86lw fait savoir aux électeurs du FN que ce sont qu'un gros tas de racistes à qui l'on ne devrait pas donner la parole).
Je m'insurge contre votre interprétation: 1) les gens du FN prennent très bien la parole tous seuls, sans qu'on la leur donne 2) je n'ai jamais écrit que c'était un gros tas de racistes. A la limite, j'aurais plutôt dit qu'il y a chez eux un tas de gros racistes... :langue:
Les illusions que l'on perpétue sont quelque part des mensonges. Mireille.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#137

Message par mcmachin » 23 déc. 2016, 12:45

86lw a écrit :Salut, mcmachin,
Je m'étais promis il y a déjà quelque temps de ne pas m'adresser à vous, ne serait-ce que pour ne pas vous instruire, comme aurait dit Audiard
c'est qui Audiard ? jamais entendu parler.
mcmachin a écrit :
86lw a écrit : En ce sens, il y a bien des comportements tolérés- et donc culturels- qui peuvent correspondre à une "culture du viol".
Des comportements tolérés par qui ?
Tolérés "socialement" ? Bah ça dépend des milieux socio-culturels justement. Oui la France est multiple.
Et ces comportement concernent tous ces milieux. Du jeune con pour qui une femme dont on peut voir les genoux est une salope, à un DSK qui admet du bout des lèvres que sa sexualité est peut-être un peu agressive.
Mouais, pourquoi pas.
Mais bon, plusieurs choses : entre considérer qu'une femme dont on peut voir les genoux est une "salope", et la violer, y a comme une différence. Culture machiste pourquoi pas. Culture du viol, faut arrêter de planer.
Ensuite, on peut se demander si entre un petit jeune qu'on prendra plutôt pauvre - et allez, issu de l'immigration pour enfoncer le clou (ou rural à la limite) - et un DSK, il n'existerait pas comme un fossé culturel. Je te laisse méditer là-dessus.
Enfin, je me demande qui a "toléré" le comportement de DSK (s'il est bien coupable), en somme qui a trouvé anormal le fait qu'on le poursuive en justice ? Tu peux me le dire ?
mcmachin a écrit :Mais bref, si on parle de regards appuyés adressés à une nana en mini-jupe, ou de réflexions misogynes, je vois pas trop trop le rapport avec le viol. Je le vois même pas du tout.
Faites-vous casser la figure une bonne fois, et vous verrez que les insultes, les regards appuyés, les attitudes menaçantes ne vous laisseront pas indifférent, même s'il n'y a pas de rapport évident entre ces comportements et une vraie violence physique.
Y a un rapport ou y a pas de rapport ?
On comprend rien à ce que tu dis.
Tu veux dire que le dénominateur commun entre violence verbale et physique, c'est la violence ?
Continue à me parler, je te jure que ça m'instruit. :menteur:
86lw a écrit :
Ouais bah ça s'appelle un sentiment d'exclusion, et tout le monde a connu ça un jour.
C'est très désagréable (un peu comme quand 86lw fait savoir aux électeurs du FN que ce sont qu'un gros tas de racistes à qui l'on ne devrait pas donner la parole).
Je m'insurge contre votre interprétation
OK, je te la repasse :
86lw a écrit :Je me rappelle, lorsque j'étais étudiant, qu'il aurait fallu une bonne dose d'inconscience ou de courage à celui qui se serait revendiqué raciste. Aujourd'hui, à l'heure où les membres du Front National sont considérés comme des citoyens ayant après tout bien le droit d'exprimer leurs idées, vous auriez peut-être du mal à reconnaître le pays où vous avez séjourné.
J'aime pas les gens qui se foutent du monde, en prônant une espèce de rectitude morale du haut de leur tour d'ivoire.
Pourtant je me souviens bien que t'étais pas le dernier, sur un autre fil, quand avec Dany on évoquait nos collègues musulmans, à les amalgamer à une bande de bigots qui voulaient nous imposer leur religion.
Progressiste qu'il est, 86wl..

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#138

Message par spin-up » 23 déc. 2016, 13:12

mcmachin a écrit : Mouais, pourquoi pas.
Mais bon, plusieurs choses : entre considérer qu'une femme dont on peut voir les genoux est une "salope", et la violer, y a comme une différence. Culture machiste pourquoi pas. Culture du viol, faut arrêter de planer.
Il semble que tu n'as pas bien compris le concept de "culture du viol".
Ca designe justement tout ce qui ne releve pas directement du viol mais qui contribue a une idée des rapports homme/femme facilitant de differentes facon les viols et agressions sexuelles.

Il y a une difference entre penser qu'une femme qui montre ses genous est une salope et un viol, mais une femme qui se fait violer a qui on dit qu'elle aurait du s'habiller differement, ou faire ci, ou ne pas faire ca, ca a des consequences. Concretement ca aboutit souvent a des plaintes avandonnées ou jamais formulées, et des viols impunis.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#139

Message par mcmachin » 23 déc. 2016, 13:19

Vathar a écrit : J'ai aussi été surpris, en lisant la liste des "circonstances qui pourraient justifier un rapport sexuel sans consentement", que les hommes et les femmes répondaient grosso modo de la meme manière et trouve un certain paradoxe dans le fait que seulement 12% des Francais pensent que la violence envers les femmes est souvent provoquée par la victime, mais 31% trouvent au moins une raison de justifier un rapport sans consentement.
Perso j'ai trouvé ça dans l'étude transmise par Etienne :
"Almost all respondents (96%) say domestic violence against women is unacceptable, with just 2%
saying it is acceptable in certain circumstances"

Cela dit, cela ne concerne que la "violence domestique". J'ai eu la flemme d'aller plus loin, car je suis pas très chaud en anglais.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#140

Message par Vathar » 23 déc. 2016, 13:49

mcmachin a écrit :Cela dit, cela ne concerne que la "violence domestique". J'ai eu la flemme d'aller plus loin, car je suis pas très chaud en anglais.
En résumé (le rapport fait 100 pages), on trouve plus bas une question intéressante (p.65) :

"Certaines personnes croient qu'avoir un rapport sexuel non consenti peut être justifié dans certaines situations. Pensez-vous que cela peut s'appliquer aux circonstances suivantes". (J'ai ajouté à la liste ci-dessous le pourcentage de "Oui" pour la portion Française du sondage)

- Etre ivre ou sous l'influence de drogues (15% de oui pour les Français interrogés)
- Rentrer volontairement avec quelqu'un, par exemple après une fete ou un rendez-vous (7%)
- Porter une tenue provocante ou sexy (16%)
- Ne pas clairement dire non ou se débattre (12%)
- Avoir flirté auparavant (6%)
- Avoir plusieurs partenaires sexuels (8%)
- Etre seul(e) dehors la nuit (9%)
- Si l’agresseur ne se rend pas compte de ce qu'il faisait (10%)
- Si l’agresseur regrette ses actes (3%)

En France, seuls 64% des personnes interrogées ont répondu "Non" à tous les scénarios ci-dessus et 32% ont répondu "Oui" à au moins un scénario.

Je conseille vivement de jeter un œil à la répartition pays par pays disponible en page 67, car on voit des différences majeures d'un pays à l'autre. Je serais aussi curieux de voir si ces statistiques présentent une corrélation avec le nombre de viols ayant lieu sur une durée déterminée par pays, mais ces chiffres sont difficiles à obtenir car il s'agit d'un crime mal reporté.

L'autre chose qui m'a surpris, et que j'ai mentionné auparavant, est que les chiffres restent très similaires lorsque la question ci-dessus a été posée à des hommes ou des femmes.

Plusieurs d'entre nous (moi y compris) ont parlé dans cette discussion du "macho qui estime qu'une fille en minijupe est une salope qui le mérite quand meme peut être un peu", mais cette perception semble se retrouver aussi chez les femmes interrogées.
spin-up a écrit :Il y a une difference entre penser qu'une femme qui montre ses genous est une salope et un viol, mais une femme qui se fait violer a qui on dit qu'elle aurait du s'habiller differement, ou faire ci, ou ne pas faire ca, ca a des consequences. Concretement ca aboutit souvent a des plaintes avandonnées ou jamais formulées, et des viols impunis.
Et concrètement, ce qu'on reproche au terme "culture du viol" est qu'il est largement trop fourre-tout; qu'inclure une quantité d'actes s'étalant sur un spectre qui va de la connerie au crime ne permet pas de traiter efficacement le problème et sert surtout à fournir un bouc émissaire (ou un épouvantail) ou à faire les gros titres et qu'il est trop facile pour des mouvements discutables de s'approprier le terme pour lui faire dire tout et n'importe quoi.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#141

Message par LoutredeMer » 23 déc. 2016, 14:04

@ Cogite
Merci Cogite :)
----
Il me vient une réflexion (je ne sais pas trop où je m'embarque) : La culture étant une construction acquise en société, comme la morale, et souvent en opposition à l'inné, et considérant que nos sociétés occidentales luttent à présent en majorité contre le viol on ne peut pas parler de culture du viol. Car cet acte ainsi que l'inceste appartiennent à l'inné.

Donc déjà, Il faudrait trouver un autre terme pour définir ce qui existe malgré tout, dans certaines mentalités qui encouragent ou taisent ces actes.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#142

Message par Cogite Stibon » 23 déc. 2016, 14:45

Hello Loutre,
LoutredeMer a écrit : Car cet acte ainsi que l'inceste appartiennent à l'inné.
:shock: tu peux expliquer ?
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#143

Message par spin-up » 23 déc. 2016, 14:55

Vathar a écrit : Et concrètement, ce qu'on reproche au terme "culture du viol" est qu'il est largement trop fourre-tout
Evidemment puisqu'il s'agit d'apporter une reponse culturelle a un probleme considéré comme culturel.
Il n'est pas question de créer de nouveaux delits mais de combattre des modes de pensées, de faconner l'opinion publique sur ces questions pour la rendre moins tolerante envers les abus ou ceux qui les excusent/justifient.

Ca reste une opinion, a traiter comme telle, peut etre que ce n'est pas une approche efficace mais ce n'est pas incoherent.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#144

Message par LoutredeMer » 23 déc. 2016, 15:09

Cogite Stibon a écrit :Hello Loutre,
LoutredeMer a écrit : Car cet acte ainsi que l'inceste appartiennent à l'inné.
:shock: tu peux expliquer ?
Expliquer? ca me semble évident.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#145

Message par Kraepelin » 23 déc. 2016, 15:18

spin-up a écrit : Il y a une difference entre penser qu'une femme qui montre ses genous est une salope et un viol, mais une femme qui se fait violer a qui on dit qu'elle aurait du s'habiller differement, ou faire ci, ou ne pas faire ca, ca a des consequences. Concretement ca aboutit souvent a des plaintes avandonnées ou jamais formulées, et des viols impunis.
Je trouve que tu résumes bien. Là se trouve l'un des pivots de la "théorie" entourant cette expression de «culture du viol». Les phénomènes qui sont mis en collation sont réels et le lien existe bel et bien, mais décrit de cette façon ils m'apparaissent amplifiés un aspect du problème jusqu'à occulter les autres et à déformer la réalité.

L'une des déformation les plus importantes me semble être le glissement de sens du fait vers l'alibi. En victimologie classique**, déterminer des conduites à risque n'est absolument pas l'équivalent d'affirmer que ces conduites sont un alibi recevable ou un quelconque dédouanement pour les criminels. Et si la victimologie classique voisine une victimologie intuitive qui pourrait, par contre, culpabiliser les victime, ce n'est pas non plus sans sagesse.

En effet, la victimologie intuitive est loin d'être sotte. Si maman et papa disent à Choupette de ne pas fréquenter les gars du gang criminalisé qui sévissent dans le quartier, il y a là une intuition très éclairée que Choupette aurait tord de négliger. Et si maman et papa disent encore à Choupette de ne pas aller se balader dans la rue habillé avec une mini-jupe, des souliers à talons haut, etc. il peut aussi y avoir là un raisonnement intuitif pas bête du tout. Mais, surtout, si maman et papa font ces recommandations à Choupette ce n'est certainement pas parce qu'ils trouveraient acceptable que leur fillette adorée se fasse violer ni en aucun façon qu'ils participent à une culture qui légitimerait ou excuserait le viol. Comme pour la victimologie classique, lorsque la victimologue intuitive identifie des conduites à risque qu'il faut éviter, ce n'est absolument pas l'équivalent d'affirmer que ces conduites sont un alibi recevable ou un quelconque dédouanement pour les criminels***.

Que secondairement, je dis bien secondairement, des criminels, des avocats de la défense ou simplement des cons déforment cette identification de comportement à risque en alibi, je le reconnait sans réserve. Mais ce courant m'apparait être un courant assez marginale qui n'est pas le témoin de la culture occidentale actuelle. En expertise psycholégale, ce genre de raisonnement est considéré comme si marginale qu'il est définit comme un indice clinique significatif. Un suspect qui se défend en culpabilisant sa victime se tire dans le pied face la un expert.


**Je dis classique, parce que la victimologie est un volet scientifique des la criminologie qui a été sévèrement bousculée par les guerres idéologiques
[quote]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Victimologie
Dans les années 1980, la victimologie s'est brusquement transformée d'un champ de recherche centrée sur le rôle et les prédispositions «victimogènes» de la personne lésée en une victimologie appliquée, soucieuse d'améliorer le sort de la victime en offrant à celle-ci l'aide, l'appui et le dédommagement nécessaires pour alléger ses souffrances5. Cette transformation s'est produite essentiellement pour des motifs politiques, en raison d'un « revirement vers la droite dans l'opinion publique » et sous l'impulsion de mouvements en faveur des victimes, portés principalement par le mouvement féministe6, considérant que la théorie de la « victime catalyseuse » revenait à faire porter à la victime la responsabilité du crime7. À ce jour, la victimologie se concentre essentiellement sur les victimes de violation des droits de la personne, en y intégrant les victimes d'actes criminels8.[/quote]

***Prend l'exemple du vol de voiture. À Montréal et dans bien des municipalités, barrer sa voiture est un règlement municipale. SI la Police trouve ton automobile portes débarrées dans ton espace de stationnement personnel, elle te donne une contravention. De même,. si tu te fait voler ta voiture et que tu a la mauvais id.e de dire la; ton assurance que tes portes d'automobile étaient débarrées, je crois que tu as de grosses chances de ne pas être remboursé pour ta perte. Ici, ni la municipalité, ni la police ni les assurances n'affirment que c'est moins grave de voler une voiture si les portes sont débarrées.
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Kraepelin
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#146

Message par Kraepelin » 23 déc. 2016, 15:43

Vathar a écrit :
Je conseille vivement de jeter un œil à la répartition pays par pays disponible en page 67, car on voit des différences majeures d'un pays à l'autre. Je serais aussi curieux de voir si ces statistiques présentent une corrélation avec le nombre de viols ayant lieu sur une durée déterminée par pays, mais ces chiffres sont difficiles à obtenir car il s'agit d'un crime mal reporté.
Comme nous parlons de culture, une ventilation par groupe d'âge et en fonction de l'origine ethnique serait très pertinente.

Je n'aurais pas détesté des questions qui déterminent le sens du mot «justifiable» pour les répondants parce que la moindre variation sémantique dans la compréhension du terme peut faire exploser les réponses dans un sens comme dans l'autre...
Vathar a écrit :
L'autre chose qui m'a surpris, et que j'ai mentionné auparavant, est que les chiffres restent très similaires lorsque la question ci-dessus a été posée à des hommes ou des femmes.
Je ne vois pas pourquoi tu pourrais être surpris. C'est presque toujours comme ça dans les recherches par questionnaire en sociologie.
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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#147

Message par Vathar » 23 déc. 2016, 16:01

Kraepelin a écrit :Comme nous parlons de culture, une ventilation par groupe d'âge et en fonction de l'origine ethnique serait très pertinente.
La ventilation par groupe d'age existe, mais au prix de la distinction pays par pays. Pas souvenir d'avoir vu les origines ethniques mentionnées.
Je n'aurais pas détesté des questions qui déterminent le sens du mot «justifiable» pour les répondants parce que la moindre variation sémantique dans la compréhension du terme peut faire exploser les réponses dans un sens comme dans l'autre...
J'ai aussi décelé certains points un peu ambigus, et la lecture de l'article d'Hallucigenia me conforte dans l'idée que certains points soulevés appellent des réponses bien plus complexes que oui ou non (qu'on ne trouvera bien entendu pas dans un sondage).
Vathar a écrit :L'autre chose qui m'a surpris, et que j'ai mentionné auparavant, est que les chiffres restent très similaires lorsque la question ci-dessus a été posée à des hommes ou des femmes.
Je ne vois pas pourquoi tu pourrais être surpris. C'est presque toujours comme ça dans les recherches par questionnaire en sociologie.
Parce que je l'ignorais (consulter des sondages sociologiques n'est pas exactement ma marotte) et que certaines questions présentées plus haut dans l'article présentaient une différence plus marquée entre les sexes.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#148

Message par mcmachin » 23 déc. 2016, 16:05

Vathar a écrit : "Certaines personnes croient qu'avoir un rapport sexuel non consenti peut être justifié dans certaines situations. Pensez-vous que cela peut s'appliquer aux circonstances suivantes". (J'ai ajouté à la liste ci-dessous le pourcentage de "Oui" pour la portion Française du sondage)
Merci pour les infos.
Par contre cette question est on ne peut plus vague et mal foutue, ou c'est moi ??
On peut très bien l'interpréter sur un mode "Pensez-vous que les gens qui justifient le viol le justifient de telle ou telle manière" ?
J'ai peur de couper les cheveux en 4, mais je suis déjà sceptique sur les chiffres en question.
De plus, on doit tout questionner d'après moi : la sémantique de la "justification" ou de "l'excuse".
L'alcool, pour moi, est une circonstance atténuante, et plus généralement et bien évidemment, l'état d'inconscience de l'agresseur.
C'est une position morale de ma part, tout à fait subjective et personnelle, rien de plus.
J'ai entendu trop de personnes reprocher à d'autres de justifier telle ou telle atrocité alors qu'il n'était que question de relativisme moral, culturel, ou simplement de précision (en vue d'une éventuelle législation), je suis donc méfiant.
Pour le reste, bah je pense comme toi, Kraepelin et Hallucigenia.
spin-up a écrit :
Vathar a écrit : Et concrètement, ce qu'on reproche au terme "culture du viol" est qu'il est largement trop fourre-tout
Evidemment puisqu'il s'agit d'apporter une reponse culturelle a un probleme considéré comme culturel.
Il n'est pas question de créer de nouveaux delits mais de combattre des modes de pensées, de faconner l'opinion publique sur ces questions pour la rendre moins tolerante envers les abus ou ceux qui les excusent/justifient.

Ca reste une opinion, a traiter comme telle, peut etre que ce n'est pas une approche efficace mais ce n'est pas incoherent.
J'aurais tendance à être ok avec ça dans l'absolu, moi ce qui me dérange c'est le côté "slogan", sans compter toutes les imprécisions, les amalgames, etc..
Et le problème, c'est que la "réponse" dont tu parles s'effectue souvent de manière moralisatrice, avec une espèce de supériorité intellectuelle à 2 balles et une pointe de dégoût.
Du genre cet édito de Libération :
A quelques jours de la rituelle journée des droits des femmes - toujours le 8 mars -, voilà un sondage qui envoie dans l’atmosphère un écœurant parfum de clichés et d’idées erronées qu’on espérait enfin évaporé. Alors que le viol est reconnu par la loi comme un crime depuis plus de trente ans, qu’il mobilise contre lui sans relâche associations, plans gouvernementaux, campagnes, quatre Français sur dix estiment toujours que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a une attitude provocante (une jupe courte ?)
Tiens, encore un chiffre différent.
Voilà encore que pour plus de la moitié de la population (61 % de Français, 65 % de Françaises) un homme a plus de mal «à maîtriser son désir sexuel qu’une femme».
Ca a l'air ridicule comme ça, mais j'aimerais bien connaître le ratio violeurs/violeuses en prison.
La question est-elle scientifiquement tranchée ?
Certains zooms laissent pantois. Si presque tous les Français (96 %) qualifient à juste titre de viol «le fait de forcer une personne qui le refuse à avoir un rapport sexuel», il s’en trouve encore 24 % pour considérer qu’une fellation relève de l’agression sexuelle, non du viol.
Horreur ! A-t-on demandé aux personnes en question s'il ne s'agit pas d'une simple question de sémantique ? Le viol est associé à la pénétration pour 24% des Français ? Quelle horreur, vraiment ! Perso, j'ai du mal à voir ce qui est le plus moralement répréhensible entre un viol et une agression sexuelle, mais bon je dis ça, je sais c'est à gerber.
De même, 26 % jugent que lorsqu’une victime ne résiste pas aux menaces de son assaillant, ce n’est pas un viol, mais une agression sexuelle.
idem, etc, etc.

Perso, je me pose de sérieuses questions sur ce qu'il faut interpréter de ces études, de leurs questions et conclusions qui me paraissent quand-même pas mal biaisées.
Cela dit, le biais vient peut-être de moi.
Vu que je suis de mauvaise foi, je ne résiste pas à balancer un post savoureux d'unodieuxconnard, qui m'a fait marrer y a pas longtemps.

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#149

Message par spin-up » 23 déc. 2016, 16:12

Kraepelin a écrit : En effet, la victimologie intuitive est loin d'être sotte.
On a deja eu l'occasion de parler de ca. :a4:
viewtopic.php?f=4&t=12000&p=388898&hilit=Timing#p388898

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Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.

#150

Message par Kraepelin » 23 déc. 2016, 16:33

spin-up a écrit :
Kraepelin a écrit : En effet, la victimologie intuitive est loin d'être sotte.
On a deja eu l'occasion de parler de ca. :a4:
viewtopic.php?f=4&t=12000&p=388898&hilit=Timing#p388898
2014! Bravo pour ta mémoire! Sans rire, je ne me souviens pratiquement plus des discussions qui dépassent quelques semaines.

Dans les archives, je suis tombé sur de vieux textes de moi et je constate que je suis aussi bien moins éloquent qu'autrefois. :a8:

C'est le fardeau d'une vieillesse prématurée ... :vieux:
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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