Les biais cognitifs

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Dominique18
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Re: Les biais cognitifs

#126

Message par Dominique18 » 13 févr. 2023, 21:16

Bon bon bon...ça n'avance pas beaucoup cette discussion.

Si on en revenait aux bases?
juliens a écrit :
Bonne initiative.
En espérant que...

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LoutredeMer
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Re: Les biais cognitifs

#127

Message par LoutredeMer » 13 févr. 2023, 21:42

LoutredeMer a écrit : 13 févr. 2023, 20:25 Bon bon bon...ça n'avance pas beaucoup cette discussion.

Si on en revenait aux bases?
juliens a écrit :Nous pouvons déduire que le processus cognitif est UN biais porteur de distorsion et non une multitude de biais disparate dont nous ne connaissons pas l'étendue, sa complexité, son origine, son interaction, sa raison d'être, son utilité.
.
https://aprisme.blog/psychologie/cognit ... ge-content
Les biais cognitifs (aussi appelés biais psychologiques) sont des formes de pensée qui dévient de la pensée logique ou rationnelle et qui ont tendance à être systématiquement utilisées dans diverses situations.

Ils constituent des façons rapides et intuitives de porter des jugements ou de prendre des décisions qui sont moins laborieuses qu’un raisonnement analytique qui tiendrait compte de toutes les informations pertinentes.

Ces jugements rapides sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques.

Le concept a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel en économie en 2002) et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique.

----------------------

Le biais cognitif st un concept différent de celui de distorsion cognitive qui a été développé dans le champ de la psychologie clinique.

----------------------

Le terme distorsion cognitive a été introduit en 1967 par le psychiatre américain Aaron Beck, pionnier de la TCC.

Souvent les distorsions sont confondues avec les biais. …… Pour simplifier les distorsions s’apparentent plus à des préjugés quand les biais peuvent se comparer à des attitudes.

Selon son modèle, les distorsions cognitives sont des façons de traiter l’information qui résultent en erreurs de pensée prévisibles ayant souvent pour conséquence d’entretenir des pensées et des émotions négatives.

Elles contribuent ainsi aux troubles émotionnels tels que la dépression et l’anxiété ainsi qu’aux troubles de la personnalité. Mais aussi à nos comportements quotidiens.

--------

La dissonance cognitive est un concept introduit par le psychologue social Leon Festinger. Ainsi c’est un état de tension ressenti par une personne en présence de cognitions (connaissances, opinions ou croyances) incompatibles entre elles

La dissonance cognitive amène la personne à mettre en œuvre des stratégies visant à restaurer un équilibre cognitif (changer une ou plusieurs croyances, discréditer certaines informations, rechercher de nouvelles informations…).

En d’autres termes, les dissonances sont des tensions dues aux cognitions et aux valeurs incompatibles entres elles et incompatibles avec les faits. Ainsi elles nécessitent pour la personne l’obligation de changer l’information traitée (biais, distorsions…) ou de modifier ses valeurs. Des valeurs (ensemble de croyances) que le thérapeute ou le coach va tenter de changer.

Cette théorie repose sur le principe de consistance selon lequel l’humain serait motivé à conserver une cohérence entre ses attitudes et ses comportements. La théorie de la dissonance cognitive (1957) permet de faire l’hypothèse suivante : si un individu est amené à agir librement de manière antinomique à son attitude initiale, il modifiera cette attitude conformément au comportement émis.
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juliens
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Re: Les biais cognitifs

#128

Message par juliens » 13 févr. 2023, 22:23

Qu'est-ce qui peut transformer un processus cognitif comme la confirmation en "biais"?

Prenons le cas d'un conspirationniste, nous lui attribuons des biais de confirmation par exemple. Mais est-ce bien le cas? Non.

Lea conspirationniste, peu importe ce que vous dites et démontrez, ne changera pas d'avis, son idée est faite d'avance. Voyons plutôt que l'intention dans le processus cognitif affecte l'utilisation de la confirmation, une distorsion créée par l'intention. Nous pouvons poursuivre en nous demandant pourquoi cette intention... Est-il possible que ce soit ou/en autre, l'intention dans le processus cognitif qui forme des distorsions et qu'on appelle des biais?

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Dominique18
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Re: Les biais cognitifs

#129

Message par Dominique18 » 14 févr. 2023, 08:35

Loutre a écrit :
Bon bon bon...ça n'avance pas beaucoup cette discussion.
Il y a des progrès à faire...

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Re: Les biais cognitifs

#130

Message par nikola » 14 févr. 2023, 08:57

juliens a écrit : 13 févr. 2023, 22:23 Prenons le cas d'un conspirationniste, nous lui attribuons des biais de confirmation par exemple. Mais est-ce bien le cas? Non.
Si, parce qu’il ne va retenir que ce qui va dans son sens et oublier/rejeter/nier/négliger ce qui ne va pas dans son sens. C’est précisément le biais de confirmation.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Les biais cognitifs

#131

Message par Dominique18 » 14 févr. 2023, 09:11

Juliens a écrit :
Voyons plutôt que l'intention dans le processus cognitif affecte l'utilisation de la confirmation, une distorsion créée par l'intention. Nous pouvons poursuivre en nous demandant pourquoi cette intention... Est-il possible que ce soit ou/en autre, l'intention dans le processus cognitif qui forme des distorsions et qu'on appelle des biais?
Et quelle serait l'origine de cette "intention" ?
Quels sont les mécanismes mis en jeu ?
Qu'entend-t-on d'ailleurs par "intention"?

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LoutredeMer
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Re: Les biais cognitifs

#132

Message par LoutredeMer » 14 févr. 2023, 13:31

juliens a écrit : 13 févr. 2023, 22:23 Qu'est-ce qui peut transformer un processus cognitif comme la confirmation en "biais"?
(...)
Est-il possible que ce soit ou/en autre, l'intention dans le processus cognitif qui forme des distorsions et qu'on appelle des biais?
Ce n'est pas une intention, mais la dissonance cognitive qui amène des distorsions cognitives qui génèreront, elles, des biais.

En d'autres termes, selon moi, la dissonance est un état acquis inconscient (conviction?) qui va créer des incompatibilités des valeurs acquises avec un consensus contradictoire et donc entraîner une obligation de rééquilibrage au moyen de distorsions cognitives (inconscientes et principalement émotionnelles).

Le biais est plutot un moyen conscient utilisé pour ce rééquilibrage en rationalisant de façon erronée (omission, évitement, choix arbitraire, surestimation etc). S'il y a intention, elle se place plutot là.
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Dominique18
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Re: Les biais cognitifs

#133

Message par Dominique18 » 14 févr. 2023, 15:08

Un point sur le stade intuitif et sur celui analytique dans la prise de décisions d'un individu.
Il s'agit d'une information, pas d'une affirmation en quoi que ce soit.

http://www.psychomedia.qc.ca/cognition/ ... e-decision

Article basé sur les travaux de Daniel Kahneman, avec un test proposé par le psychologue Shane Frédérick, qui permet une immersion dans le sujet :

http://www.psychomedia.qc.ca/cognition/ ... -cognitive

Une analyse des résultats à ce test est proposée, en fonction des travaux ci-dessus évoqués.

Le stade intuitif semble privilégié par le cerveau, en raison de facteurs évolutifs positifs. Celui analytique est plus laborieux, plus coûteux en temps et en énergie *, mais est cependant tout autant nécessaire, processus de l'évolution oblige, c'est à dire qu'il faut sans cesse développer des capacités et compétences adaptatives en fonction des stimuli, des interactions avec son environnement.

Ce stade (ou cet état neurophysiologique en action) permet de répondre très rapidement à des situations qui nécessitent une adaptation rapide à des évènements. Son fonctionnement est piloté par l'inconscient cognitif, à base d'automatismes engrammés.

La plupart de nos prises de décisions correspondent à ce stade, inconscientes et conscientes. Ce fonctionnement est cependant entaché d'erreurs, dont les biais cognitifs. Là où ça se complique, c'est que les erreurs (ce qui est considéré comme erreur, ou biais) ne sont pas toutes à rejeter. **

Le stade analytique est beaucoup moins sollicité dans les opérations de la vie courante. Le stade analytique permet l'expression de l'esprit critique, de la rationalité, les interrogations conscientes. On décortique les faits, les données, les informations.

Nous évoluons plutôt en mode automatique, en heuristiques de fonctionnement (des "raccourcis de fonctionnement"), sans passer par ce qui peut s'apparenter à la démarche scientifique, parce qu'il y a une économie psychique, c'est inconscient, peu coûteux. Comme nous vivons à l'intérieur de sociétés où règne la surinformation, ce comportement apparaît "logique" face à des charges cognitives continuelles, avec une somme d'injonctions paradoxales à traiter.

Nous ne passons pas notre temps quotidien à réfléchir à chaque instant, ce qui serait absurde, contre-productif et empêcherait certainement de.... tout simplement vivre. Nous serions sans cesse épuisés. Faire du vélo serait impossible par exemple (équilibre, coordination, anticipation,...). Un pianiste de bon niveau, a patiemment automatisé les gestes techniques, la connaissance des gammes,... ce qui lui permet de disposer de facultés (sans risquer de surcharge cognitive) en étudiant le touché, le phrasé, l'expressivité, l'interprétation,...

Un cerveau ça sert à agir sur et dans un environnement, son utilisation en tant qu'outil de réflexion est un bonus évolutif.

* La question de la notion d'énergie : un cerveau est très gourmand en ressources énergétiques.
Le stade intuitif, parce qu'il repose sur un fonctionnement automatisé avec des circuits dédiés (circuits neuronaux,...) a l'avantage d'avoir un coût énergétique moins conséquent que le stade analytique parce qu'il mobilise moins de ressources. C'est l'une des hypothèses de travail des chercheurs qui étudient la complexité du cerveau en action. Imaginer que l'on puisse penser sans qu'il n'y ait de répercussions au niveau physiologique est une erreur. Penser occasionne des déséquilibres que l'organisme doit s'évertuer à compenser.

* * un test qui interroge...
Dans une pièce, inconnue des sujets qui subissent individuellement ce test, figurent différentes personnes qui ont adopté préalablement des mimiques faciales exprimant la satisfaction, le dégoût, la peur,...
Il apparaît, à l'issue de ce test, que le sujet testé identifie quasi-immédiatement les mimiques de peur et ce au détriment des autres. Ce sont celles qui le font réagir en premier, qui captent son attention, alors que ce sujet n'a aucune raison rationnelle d'éprouver de la peur.
Une possible explication, d'après les psychologues : ce biais comportemental est peut-être lié à la notion ancestrale de survie, avec des mécanismes inconscients en action qui ont permis à l'espèce humaine de rester en vie au cours des âges. (cf. à ce sujet, en particulier, les circuits de la récompense et de la punition.)
Étienne Klein parle de cette expérience dans l'une de ses interventions.
Le biais est plutôt un moyen conscient utilisé pour ce rééquilibrage en rationalisant de façon erronée (omission, évitement, choix arbitraire, surestimation etc).
D'où le succès de certaines formes de désinformation...

Mister Sam en parle dans ces vidéos : une bonne synthèse pédagogique. Chaque individu fait sienne une grille de lecture du monde, bâtie en fonction de ses expériences. Mais c'est une grille de lecture, personnelle, unique, parmi d'autres toutes aussi uniques et individuelles.
Reste à connaître comment elle est opérante et ce qu'elle permet ou non, de décoder.

https://m.youtube.com/watch?v=reTwYav1K1g

https://m.youtube.com/watch?v=onKcw7G4h6I
Dernière modification par Dominique18 le 14 févr. 2023, 17:07, modifié 2 fois.

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LoutredeMer
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Re: Les biais cognitifs

#134

Message par LoutredeMer » 14 févr. 2023, 17:05

Suite

Origine des biais
"Certains biais s’expliquent par les ressources en cognition limitées. Lorsque ces dernières (temps, informations, intérêt, capacités cognitives, *j'ajoute énergie et pathologies*) sont insuffisantes pour réaliser l’analyse nécessaire à un jugement rationnel, des raccourcis cognitifs (appelés heuristiques) permettent de porter un jugement rapide. Ces jugements rapides sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques.

D’autres biais reflètent l’intervention de facteurs motivationnels, émotionnels ou moraux ; par exemple, le désir de maintenir une image de soi positive ou d’éviter une dissonance cognitive (avoir deux croyances incompatibles) déplaisante."
C'est là ou l'on voit bien que le biais est un effet de la dissonnance et de la distorsion cogitives. Une tentative de rationalisation ratée (l'intuition prime sur l'analytique), par des raccourcis (= heuristiques) pour contourner l'inconfort d'une dissonance cognitive.

Le biais est un comportement tandis que "la distorsion est plutot un préjugé" et une attitude.

Pour en revenir à l'intention, qui est donc au niveau du biais, c'est l'éternelle question : est-elle voulue ou automatique? je pense qu'il existe les deux cas de figure, ce qui rend l'évaluation difficile.

.
Il apparaît, à l'issue de ce test, que le sujet testé identifie quasi-immédiatement les mimiques de peur et ce au détriment des autres.
Une possible explication, d'après les psychologues : ce biais comportemental est peut-être lié à la notion ancestrale de survie,
Ou à l'urgence.
Dernière modification par LoutredeMer le 14 févr. 2023, 17:12, modifié 3 fois.
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Re: Les biais cognitifs

#135

Message par Dominique18 » 14 févr. 2023, 17:08

Pour en revenir à l'intention, qui est donc au niveau du biais, c'est l'éternelle question : est-elle voulue ou automatique? je pense qu'il existe les deux cas de figure, ce qui rend l'évaluation difficile.
En l'état actuel des connaissances, c'est le constat que l'on peut dresser.

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Re: Les biais cognitifs

#136

Message par richard » 14 févr. 2023, 18:30

Un biais cognitif est un réflexe de pensée faussement logique, inconscient, et systématique. Ancrés au fin fond de notre cerveau...
Un biais est inconscient, il ne peut donc pas être voulu, sinon ce n’est plus un biais mais une tromperie.

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Re: Les biais cognitifs

#137

Message par juliens » 14 févr. 2023, 19:37

richard a écrit : 14 févr. 2023, 18:30
Un biais cognitif est un réflexe de pensée faussement logique, inconscient, et systématique. Ancrés au fin fond de notre cerveau...
Un biais est inconscient, il ne peut donc pas être voulu, sinon ce n’est plus un biais mais une tromperie.
L'intention, la motivation et indirectement la volonté, le désir, sont des sous-processus cognitifs tout comme les sous-processus de confirmation, d'autorité...

Tous les sous-processus cognitifs peuvent devenir un "biais". Mais quand? Quand nous le jugeons comme tel. La liste est merveilleusement longue, et ce, sans prendre en considération l'interaction entre eux. Selon les biaiseux, la nature même du processus cognitif est d'être "biaisé" et pour cette raison nous en trouvons partout? Ça vaut quoi?

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Re: Les biais cognitifs

#138

Message par LoutredeMer » 14 févr. 2023, 23:15

richard a écrit : 14 févr. 2023, 18:30
Un biais cognitif est un réflexe de pensée faussement logique, inconscient, et systématique. Ancrés au fin fond de notre cerveau...
Un biais est inconscient, il ne peut donc pas être voulu, sinon ce n’est plus un biais mais une tromperie.
Oui, c'est un réflexe du cerveau.

Mais à partir du moment où un biais est comportemental, et qu'il se produit, il est observable, en tout cas pour certains biais. Observable par la personne concernée et/ou par d'autres qui pourront lui en faire part. Dans ce cas, il y a prise de conscience.

A partir de là, il peut y avoir réutilisation de ce biais à des fins précises.
Ou contrôle de ce biais.
Ca c'est conscient.

Mais il peut aussi se répéter sans qu'on puisse le contrôler, parce que ce qui le contrôle, c'est la dissonance cognitive.
Ca c'est inconscient.
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Re: Les biais cognitifs

#139

Message par richard » 14 févr. 2023, 23:26

LoutredeMer a écrit : 14 févr. 2023, 23:15 A partir de là, il peut y avoir réutilisation de ce biais à des fins précises.
Ou contrôle de ce biais.
Ca c'est conscient.
Oui mais ce n’est plus un biais, puisque, par définition, nous ne savons pas que notre propos est biaisé quand il est biaisé.
:hello: A+

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Re: Les biais cognitifs

#140

Message par LoutredeMer » 14 févr. 2023, 23:35

richard a écrit : 14 févr. 2023, 23:26
LoutredeMer a écrit : 14 févr. 2023, 23:15 A partir de là, il peut y avoir réutilisation de ce biais à des fins précises.
Ou contrôle de ce biais.
Ca c'est conscient.
Oui mais ce n’est plus un biais, puisque, par définition, nous ne savons pas que notre propos est biaisé quand il est biaisé.
As-tu une source sérieuse? J'ai beau chercher, rien n'est clair là-dessus.

Edit : J'ai trouvé ça mais je ne l'ai pas encore lu.
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Re: Les biais cognitifs

#141

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 08:12

Oui mais ce n’est plus un biais, puisque, par définition, nous ne savons pas que notre propos est biaisé quand il est biaisé.
Oui et non.
Il est question de degré, de mobilisation de ressources: il est possible d'agir quand l'individu juge son fonctionnement intuitif insuffisant, c'est à dire qu'il constate l'inadaptation, l'inadéquation, du mode de réponse automatique dans une situation.
Il apprend à se méfier de lui-même, et ça, ce n'est pas rien.

Ce n'est valable que pour quelques biais qui s'expriment dans des situations particulières, ce qui les rend plus"détectables", ce qui indique également qu'on ne peut pas procéder à une généralisation, parce que les biais relèvent de l'ordre du particulier, du propre fonctionnement de l'individu.

Ces individus ont beau présenter des différences entre eux, les recherches ont permis de dégager des constantes, des invariants (stade intuitif, stade analytique, pour le fonctionnement du cerveau. Les modalités d'expression sont fonction de la culture, mais quel que soit l'endroit du globe où on étudie ce phénomène, on retrouve ces constantes et invariants).

C'est pour cela qu'on peut difficilement couvrir l'ampleur et la complexité de la problématique induite sans avoir recours à l'interdisciplinarité.
Une discipline d'étude unique est elle-même génératrice de biais (la grille de lecture du mondeu, qui conduit à une représentation). Cette interdisciplinarité ne donne pas toutes les réponses, mais elle permet d'avancer plus efficacement. *

En règle générale, il est plutôt difficile d'être juge et partie.
Le recours à un intervenant extérieur, neutre, est un passage obligé.
C'est sur ce schéma que fonctionnent les thérapies familiales systémiques.
Les entraîneurs, dans le cas de la pratique d'un sport: la détection du geste parasite qu'un athlète répète inlassablement, parce qu'il ne peut le percevoir et le corriger. A moins d'avoir recours à un dispositif technologique, d'avoir le savoir-faire et les connaissances,...

S'il y a bien un domaine où l'individu a l'impression de savoir "bien faire", c'est celui du sport. Beaucoup de personnes ne savent pas courir. Elles savent se déplacer sur un mode dynamique, mais elles ne maîtrisent pas quelques paramètres essentiels qui optimisent le rendement et diminuent la fatigue et les contraintes. L'homme a désappris progressivement à savoir courir, depuis qu'il porte des chaussures trop sophistiquées.

La source de Loutre complète ce que j'ai présenté précédemment dont une donnée fondamentale concernant le système de pensée 2, le stade analytique, dont ne veut pas entendre parler juliens, mais ça, c'est une autre histoire...
Lorsque vous réalisez un raisonnement exigeant, votre cerveau consomme plus de glucose, vos pupilles se dilatent et votre rythme cardiaque s’accélère très légèrement 4. Cela s’apparente à un effort physique et que ce soit pour courir un sprint ou pour mener une réflexion poussée, l’être humain est partisan du moindre effort.

Lorsque le système 2 se déclenche, il entre en conflit avec le premier système. Pour le vérifier, profitez d’une promenade à plusieurs. Cette marche mécanique est opérée par le système 1. Demandez alors à vos acolytes de calculer 21*76. Il est probable que pour vous répondre, ils se sentent obligés d’arrêter de marcher. **
Un individu seul n'est rien sans les autres. Il fait nécessairement partie d'un groupe. L'espèce humaine est à considérer comme l'évolution de groupes sociaux où se développent nécessairement coopération, entraide, solidarité.

L'évolution au niveau des groupes, des équipes, sur ce plan, est un facteur positif parce qu'il y a des remises en question au niveau individuel qui favorisent la cohésion du groupe avec la mise à distance de certains biais concernant plutôt l'individu, et la manifestation du système de pensée du deuxième type, celui analytique.
Thomas Durand l'aborde dans l'un de ses ouvrages qui aborde la complexité de l'évolution.

Les sociétés modernes, par rapport à celles plus traditionnelles, occultent souvent ce rapport au groupe en privilégiant les expressions individuelles. Il y a beaucoup moins de cohésion, de cohérence, au sein des groupes, avec moins de sens et l'éloignement de la notion de bien commun.

Un bien commun, c'est l'une des composantes sociales, et sociétales, qui nous permet d'assurer notre survie. Le dérèglement climatique nous rappelle à l'ordre à ce niveau.
Pas de réflexion quant au bien commun incontournable (les structures créés et entretenues, ouvertes à tous, pour tous), peu de chances d'échapper à la casse.

On retombe toujours sur les mêmes questionnements : comment fonctionnons nous, avec quels moyens et outils, et pourquoi...
Dans ce fonctionnement est incluse la collection de biais qui en fait partie intrinsèquement.

Parler de "biaiseux" (connoté péjorativement) est très réductionniste et proprement idiot, parce que c'est autrement plus vaste et complexe. C'est l'histoire d'une espèce animale, celle humaine, à essayer de comprendre, un peu... Ce n'est certainement pas en raisonnant de façon binaire qu'on peut espérer y parvenir. Loutre l'a indiqué : rien n'est clair. Il vaut mieux être conscient de son ignorance et de son incompétence que l'inverse.
Les heuristiques de jugement sont à éviter en la matière.
En constatant ses manques et carences, le processus "logique" est de tenter de les combler, un peu, jusqu'à la prochaine étape. Ça demande du temps et de la patience.
Oui, c'est un réflexe du cerveau.

Mais à partir du moment où un biais est comportemental, et qu'il se produit, il est observable, en tout cas pour certains biais. Observable par la personne concernée et/ou par d'autres qui pourront lui en faire part. Dans ce cas, il y a prise de conscience.

A partir de là, il peut y avoir réutilisation de ce biais à des fins précises.
Ou contrôle de ce biais.
Ca c'est conscient.

Mais il peut aussi se répéter sans qu'on puisse le contrôler, parce que ce qui le contrôle, c'est la dissonance cognitive.
Ca c'est inconscient.
L'un des derniers articles sur le sujet (février 2023):

https://www.cairn.info/dossiers-2023-8-page-1.htm
...Pour tous ces auteurs, il est clair que ne pas savoir se prémunir contre ses propres biais cognitifs peut avoir des conséquences délétères dans la vie quotidienne mais aussi dans la vie publique et l’exercice d’une profession. Dans notre dernier article, le psychologue suisse met cependant en garde contre le risque de simplifier le sujet. Il distingue au sein de la communauté des psychologues pas moins de six attitudes épistémologiques différentes à l’égard des biais cognitifs.

Nous donnons la parole à son collègue Sebastian Dieguez, qui met aussi en garde contre le risque de trop simplifier : les biais cognitifs recensés relèvent souvent de « registres très divers ». Il souligne l’intérêt de comparer le monde des biais cognitifs avec celui des illusions perceptives...
* La notion de biais cognitifs, qui semble faire consensus dans le milieu de la recherche, permet à des personnes issues de différentes disciplines de travailler ensemble autour d'un projet, avec une définition commune, et de pratiquer l'interdisciplinarité, ce qui est une avancée positive en matière de construction du savoir et de l'élaboration des connaissances.


** Une anecdote concernant quelques athlètes d'ultra-fond (épreuves longues comme des 100 km, des 24 heures,... en course à pied), qui semblent disposer de compétences particulières...
Des coureurs à pied, joueurs d'échecs, sont capables de disputer mentalement des parties tout en continuant à courir. D'autres s'adonnent à des problèmes mathématiques...
Des exceptions...
De même, des coureurs ont besoin d'écouter de la musique, des podcasts,... durant leur entraînement, ou l'épreuve qu'ils disputent, pour se concentrer. D'autres ne le peuvent pas, en raison des perturbations qui les gênent.
Dernière modification par Dominique18 le 15 févr. 2023, 11:10, modifié 1 fois.

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Re: Les biais cognitifs

#142

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 10:08

La suite, avec un article en spoiler...

https://www.cairn.info/dossiers-2023-8-page-1.htm
Spoiler
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Près de 300 biais cognitifs ont été identifiés par les psychologues depuis les années 1970. En cause, le fonctionnement de notre cerveau, qui hérite d’une longue histoire évolutive et n’obéit pas forcément aux règles de la logique. Jugés naturels, ces biais instruisent notre vie quotidienne, notre conception du monde, nos partis pris ; ils nous induisent en erreur et renforcent nos préjugés.

Mais s’ils sont omniprésents, n’est-ce pas aussi qu’ils auraient une fonction, peut-être positive ?

La plupart des psychologues préfèrent ne pas s’étendre sur cette question de fond, pour se concentrer sur les effets dommageables de ces déviations de la pensée et réfléchir aux moyens d’y parer. Spécialiste de l’éducation, Pascale Toscani place au centre du processus notre aversion pour la « dissonance cognitive » et la recherche des moyens de conforter notre « confort psychologique ». Au terme d’une grande enquête, les économistes Caroline Hussler et Patrick Rondé montrent que les experts n’échappent pas plus aux biais cognitifs que le commun des mortels. Le fait est confirmé par trois spécialistes québécois, qui analysent l’effet du biais de confirmation dans la pratique de la psychologie clinique. Il est encore illustré par une enquête européenne menée auprès des experts du renseignement. Pour tous ces auteurs, il est clair que ne pas savoir se prémunir contre ses propres biais cognitifs peut avoir des conséquences délétères dans la vie quotidienne mais aussi dans la vie publique et l’exercice d’une profession. Dans notre dernier article, le psychologue suisse met cependant en garde contre le risque de simplifier le sujet. Il distingue au sein de la communauté des psychologues pas moins de six attitudes épistémologiques différentes à l’égard des biais cognitifs.

Nous donnons la parole à son collègue Sebastian Dieguez, qui met aussi en garde contre le risque de trop simplifier : les biais cognitifs recensés relèvent souvent de « registres très divers ». Il souligne l’intérêt de comparer le monde des biais cognitifs avec celui des illusions perceptives.

Rigidité cognitive

Dessin d’un cerveau humain tiré du Traité complet de l’anatomie de l’homme (1831-1854) par J.M. Bourgery / CC3.0
4Une manière d’aborder la question des biais cognitifs est de commencer par évoquer certains aspects du fonctionnement de notre cerveau et de son développement depuis la prime enfance. C’est à quoi s’emploie la cognitiviste Pascale Toscani, spécialiste de l’éducation, dans la revue Futuribles. Notre cerveau, a-t-on découvert, « travaille avant nous, c’est-à-dire avant que l’information arrive à notre conscience », écrit-elle. En effet, « nos neurones ne cessent de créer des ponts entre notre passé et notre futur, entre ce que nous avons, vu, appris et ce que nous pouvons projeter de ces expériences et connaissances ». Il en résulte que « nous pouvons nous engager dans un processus de résistance » pour nous défendre contre le risque de voir certaines de nos habitudes de pensée remises en cause. Pour rester dans notre zone de confort, nous sommes naturellement enclins à « opérer un tri » entre les informations et croyances qui ne nous conviennent pas et celles qui nous conviennent. Il en résulte une « rigidité cognitive » pouvant même conduire à une forme de « cécité ». Pascale Toscani rappelle les célèbres travaux du psychologue Leon Festinger sur la « dissonance cognitive » et les efforts que nous faisons pour éviter ce qu’il appelait un « sentiment d’inconfort psychologique ». Elle évoque aussi ceux, plus récents, des psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky. Ceux-ci ont mis en évidence une série de biais cognitifs qui sont autant de moyens de défense contre le risque de dissonance. Prenant l’exemple des recherches sur l’intelligence, elle montre que les scientifiques eux-mêmes ne sont pas à l’abri de ce genre de biais, selon qu’ils privilégient ou non le caractère inné de cette faculté.

5La seconde partie de son article est consacrée à la question de savoir s’il serait possible de faire davantage passer dans l’enseignement le souci de mettre en garde contre les biais cognitifs. Sa conclusion à la fois prudente et optimiste : d’un côté « il est vraisemblablement impossible de s’affranchir des biais cognitifs, que l’on soit jeune apprenant ou adulte », de l’autre, « connaître et comprendre le mécanisme des biais cognitifs est une ressource puissante pour enseigner et apprendre ». La question de fond reste à ses yeux la suivante : « Sommes-nous finalement capables de regarder le monde autrement que par le prisme de notre propre subjectivité ? »

Pascale Toscani est maître de conférences à l’université de Rennes, responsable de GRENE.MONDE, laboratoire de recherche en neurosciences et éducation.
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POUR ALLER PLUS LOIN

Les biais cognitifs : entre nécessité et danger
Pascale Toscani
Dans Futuribles 2019/1 (N° 428)
Les experts ne sont pas à l’abri

Codex regroupant 188 biais cognitifs d’après le modèle algorithmique de John Manoogian III, 2016 / CC4.0
7Sur les sujets de société qui font débat au plan scientifique ou technologique, a fortiori en cas d’urgence sanitaire ou environnementale, les décideurs se tournent vers les experts. En France et ailleurs, des échecs répétés de gestion de crise (sang contaminé, vache folle, dioxine, etc.) ont conduit à introduire le principe de précaution, qui met plus que jamais le jugement des experts au cœur des débats. Mais, outre que les experts ne sont pas toujours d’accord entre eux, comment s’assurer de l’objectivité de leurs avis ? Dans la revue Économie & prévision, les économistes Caroline Hussler et Patrick Rondé concluent au terme d’une enquête portant sur plus de 1 200 experts français que ceux-ci ne sont nullement à l’abri des biais cognitifs. Ils sont en particulier fortement susceptibles de céder à ce que les Anglo-saxons appellent le « self-serving bias », consistant à privilégier, consciemment ou non, les jugements favorisant leurs intérêts professionnels.

8La notion d’expert varie selon les contextes. En l’occurrence, les deux chercheurs ont opté pour « une définition restrictive » : des spécialistes « désignés de manière ad hoc par une autorité supérieure ». Les questions posées portaient sur « l’importance à donner à quelque 1 500 options technologiques dans l’avenir ». Chaque expert était tenu tout d’abord « d’autoévaluer son degré de connaissance » sur ces différents sujets. Une connaissance « très grande » ou « grande » signifiait que l’expert se considérait comme spécialiste du sujet. Ceux-ci ne représentaient que 10 % du total. Vu le très grand nombre de sujets abordés, la majorité admettaient en avoir une connaissance « nulle » : on pouvait les considérer comme des « profanes » en la matière. Entre les deux catégories, ceux qui disaient en avoir une « connaissance limitée » étaient considérés comme des « initiés ».

9Résultat : les experts affichant le plus haut degré de connaissance d’un sujet étaient aussi ceux qui lui accordaient la plus grande importance. Selon les auteurs, cela « met en évidence la tendance des experts à privilégier les domaines sur lesquels ils sont eux-mêmes impliqués ». Autrement dit, « plus les experts ont de compétences pointues sur un sujet, plus ils jugent le sujet primordial pour l’avenir de la société ». Ce qui serait à mettre en relation avec le fait que « l’intérêt [matériel] principal des scientifiques réside dans l’attribution de fonds à leur domaine de recherche ».

Caroline Hussler est professeure de gestion à l’université Lyon 3. Patrick Rondé est professeur d’économie à l’université de Strasbourg.
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POUR ALLER PLUS LOIN

Biais cognitifs et choix technologiques : une analyse des priorités des experts français
Caroline Hussler, Patrick Rondé
Dans Économie & prévision 2006/4 (n° 175-176)
Le biais de confirmation en psychologie clinique

Gravure de William Combe représentant le docteur Syntax au milieu d’une assemblée d’experts réunis pour assister à une démonstration scientifique à la Royal Institution, à Londres / CC4.0
11Le biais de confirmation est peut-être le biais cognitif par excellence. Il consiste à étayer ses idées présupposées en sélectionnant les informations qui viennent les confirmer : c’est une manière simple et naturelle d’éviter les phénomènes de dissonance cognitive. Psychologues canadiens spécialisés dans les thérapies de l’enfance, Serge Larivée, Carole Sénéchal et Zoé St-Onge en étudient les effets en psychologie clinique. Dans la revue Enfance, ils montrent successivement comment ce biais est couramment à l’œuvre dans l’acquisition de connaissances nouvelles par le thérapeute, dans l’évaluation clinique elle-même, dans l’évaluation des effets de l’intervention clinique et lors de leurs évaluations devant une cour de justice. Plusieurs études montrent que, « même à l’affût des nouvelles connaissances susceptibles de lui être utiles dans sa pratique, le clinicien peut très bien orienter sa recherche d’informations de manière à conforter ses connaissances » acquises dans le passé. Ayant eux-mêmes fait une recherche sur le biais de confirmation dans les publications spécialisées, ils montrent que leur lecture peut en accuser l’effet. Après avoir rappelé les critiques habituelles adressées aux psychanalystes, dont les analyses ne sont « pas testables », ils évoquent une série d’expériences convaincantes menées depuis les années 1970 en psychologie clinique qui illustrent la prégnance du biais de confirmation en psychiatrie adulte. La tendance est aussi marquée chez les praticiens expérimentés que chez les débutants. Il se manifeste tout autant dans l’évaluation des résultats : « l’observation de réelles améliorations chez un patient peut amener le praticien à conclure qu’elles découlent directement de son intervention alors qu’elles sont peut-être attribuables à une cause externe, dont l’effet placebo ». Le phénomène est tellement puissant que selon une étude, mettre explicitement en garde contre le biais de confirmation est sans effet sur le comportement des praticiens. Devant une cour de justice, le biais de confirmation « peut faire dévier un interrogatoire sur une fausse piste ». Les auteurs évoquent plusieurs méthodes imaginées par des psychologues pour « contrer le phénomène ». Même si aucune ne leur paraît réellement probante, ils y voient une « nécessité éthique ». Ils concluent en prenant le problème à revers : « S’il est si répandu, c’est certainement que le biais de confirmation a une certaine utilité. Il permettrait de répondre au besoin de confiance, au besoin de protéger l’ego et au besoin de faciliter la prise de décision ».

Serge Larivée, et Zoé St-Onge enseignent à l’Ecole de psychométrie de l’Université de Montréal.
Carole Sénéchal enseigne à la Faculté d’éducation de l’université d’Ottawa.
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POUR ALLER PLUS LOIN

Le biais de confirmation en clinique
Serge Larivée, Carole Sénéchal, Zoé St-Onge
Dans Enfance 2018/4 (N° 4)
Carte blanche à Sebastian Dieguez
« A la base, une sorte d’égocentrisme naturel ».
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On a recensé jusqu’à 288 biais cognitifs. Le plus important d’entre eux n’est-il pas le biais de confirmation ?Il y a clairement eu, ces dernières années, une inflation du nombre de « biais cognitifs ». Le problème est que nombre de ces phénomènes relèvent de registres très divers : la psychologie humaine est riche en « effets », « illusions », « heuristiques », « erreurs », « excès », « actes manqués », « abus »... Et tout cela porte en plus sur des domaines différents : la prise de décision, la perception, le raisonnement, l’inférence, la mémoire, l’évaluation des probabilités et des risques, le soi, les autres, les valeurs, les émotions... Le résultat est que, pour l’heure, il n’existe pas de théorie très solide qui rende compte de l’ensemble de ces productions. Le biais de confirmation est en effet souvent apparu comme « omniprésent » dans la cognition humaine, et capable de « chapeauter » bon nombre d’autres biais. Mais ce n’est pas étonnant, dans la mesure où il recouvre lui-même un grand nombre de phénomènes distincts (la « cognition motivée », l’« exposition sélective », le « biais de disponibilité », le « biais rétrospectif », le « cherry picking », la « mauvaise foi », la « dissonance cognitive », le « wishful thinking », la « négligence d’hypothèses alternatives », etc.), et qu’il est parfois synonyme de « biais d’auto-complaisance », c’est-à-dire le problème beaucoup plus général qui consiste essentiellement à tout ramener à soi. De fait, on cherche rarement à « confirmer » compulsivement les choses qui nous déplaisent ou ne nous arrangent pas, ce qui suggère que le problème des biais est surtout celui d’une sorte d’égocentrisme naturel, et de l’excès de confiance en soi qui l’accompagne souvent. Difficile donc de savoir s’il existe des biais plus importants ou plus graves que d’autres, cela dépend certainement du contexte et des enjeux propres à chaque situation.
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Plusieurs études semblent montrer que les experts ne sont pas moins sujets aux biais cognitifs que les profanes. Qu’en pensez-vous ?Je trouve très utile de tirer des comparaisons entre biais cognitifs et illusions perceptives. Par exemple, avec ce qu’on appelle couramment les illusions d’optique, on constate la même prolifération (il en existe des centaines), et la même difficulté d’y apporter un ordre théorique. Mais il y a une différence frappante : elles sont fun. Les gens adorent ces illusions qui se partagent à foison sur les réseaux sociaux. Certaines sont spectaculaires : on croit voir du mouvement alors que l’image est statique, on voit deux couleurs distinctes alors que c’est la même, on voit apparaître des points inexistants, etc. Tout le monde admet volontiers « se faire avoir » par ces illusions, et personne ne s’acharne à « lutter » contre elles. C’est d’ailleurs tout leur intérêt : les psychologues disent qu’elles sont « encapsulées » ou « impénétrables », c’est-à-dire que cela ne change rien de savoir que ce sont des illusions. On peut avoir consacré sa vie à les étudier, elles « marchent » toujours. Pourtant, quand il s’agit des biais cognitifs, on souhaiterait en quelque sorte les éradiquer, ou du moins éduquer les gens à les détecter, s’en méfier et les surmonter. Certains s’en croient exempts, d’autres s’indignent du tour qu’on leur a joué, beaucoup se vexent quand on leur dit qu’ils ont été irrationnels dans tel ou tel test. C’est très intéressant, et cela montre à quel point la rationalité est valorisée, en particulier chez les gens dont l’expertise les porte à croire en leur parfaite objectivité.
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Dans quelle mesure l’existence de biais cognitifs systématiques traduit-elle les facultés d’adaptation du cerveau humain ?À nouveau, la comparaison avec les illusions perceptives est instructive. Depuis plus d’un siècle, l’existence de ces illusions a servi de modèle pour notre compréhension du système visuel. Elles prouvent que nous ne voyons pas les choses telles qu’elles « sont », mais que nous anticipons pour ainsi dire ce qu’elles devraient être. Nous voyons du volume, des contours, de la profondeur, des contrastes ou du mouvement là où il n’y en a pas, parce que ces choses sont ordinairement utiles pour nous dans la « vraie vie », et que notre cerveau a donc évolué pour y être particulièrement sensible. L’idée est que les biais cognitifs nous renseigneraient de la même manière sur des processus de plus « haut niveau » que la perception, en particulier sur nos relations sociales, notre image de nous-mêmes, nos raisonnements et nos décisions. D’où le débat, toujours ouvert, pour savoir si ces biais sont adaptatifs ou dysfonctionnels... La réponse dépend probablement du contexte : les biais nous ont sans doute bien servi pendant le plus clair de notre histoire, mais peut-être qu’ils sont devenus aujourd’hui trop faciles à exploiter.
Sebastian Dieguez est chercheur en neurosciences au Laboratoire de sciences cognitives et neurologiques de l’Université de Fribourg. Il a notamment publié Total Bullshit ! Au cœur de la post-vérité, PUF, 2018.

Portrait de Sebastian Dieguez / DR
Chez les officiers de renseignement
16Les premiers travaux de Daniel Kahneman avaient porté sur les biais cognitifs de l’armée israélienne. Cela n’a pas échappé aux responsables du renseignement dans les pays anglo-saxons. En 1999 un analyste de la CIA a publié un premier ouvrage sur « la psychologie de l’analyse du renseignement ». D’autres ont suivi. Dans la revue Défense nationale, Axel Dyèvre, directeur d’une société de conseil en stratégie et management des risques tire les premiers enseignements d’un programme lancé par l’Union européenne, qu’il a contribué à piloter, intitulé « Réduction de l’impact négatif des biais cognitifs dans l’analyse du renseignement » (RECOBIA). Les services de renseignement, précise le consultant, ont pour mission « d’anticiper et de faire face à des menaces d’organisations non étatiques tels que des groupes armés ou terroristes, à des menaces provenant d’États via leurs Services ou leurs armées, ou encore d’individus isolés ». Or, les officiers de renseignement, quelles que soient leurs fonctions, ne sont pas moins sujets aux biais cognitifs que tout un chacun. Ces biais sont en effet le produit naturel du fonctionnement du cerveau humain. Ils font partie de notre nature et sont « totalement inconscients ». De fait, en analysant systématiquement les tâches des officiers de renseignement dans une vingtaine de services spécialisés des Etats-Membres de l’Union, les enquêteurs ont « identifié 29 biais cognitifs différents comme étant particulièrement susceptibles de se déclencher » dans l’exercice de ces métiers. Axel Dyèvre donne en exemple « l’effet de halo », qui peut conduire à accorder à un expert « un degré de crédibilité » sur des sujets qui ne sont pas « au cœur de son expertise » ou encore le « biais d’ancrage qualitatif », qui montre en quoi la formulation d’une question est susceptible « d’influencer la réponse ». Comme d’autres, il estime que « connaître l’existence des biais cognitifs et en comprendre et mesurer les effets ne peut en aucun cas protéger contre leur apparition », mais qu’« y être sensibilisé et s’être confronté grâce à des exercices à sa propension à en être victime permet d’améliorer sa capacité à reconnaître les situations à risques ».

Axel Dyèvre est directeur associé de CEIS, en charge des activités Défense et Sécurité, et du bureau de Bruxelles. CEIS coordonne le projet de recherche FP7 RECOBIA financé par l’Union européenne.
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POUR ALLER PLUS LOIN

Renseignement, facteur humain et biais cognitifs
Axel Dyèvre
Dans Revue Défense Nationale 2015/1 (N° 776)
De quelle rationalité parle-t-on ?

Allégorie de la raison (les mathématiques et la géométrie) par Charles Lucy (1692- 1767) / Domaine public
18L’homme est-il ou non un animal rationnel ? Le dévoilement des multiples « biais cognitifs » a ranimé ce vieux débat, certains spécialistes refusant d’adhérer à l’idée que ces modes de fonctionnement du cerveau humain en illustrent l’irrationalité. Dans la revue L’Année psychologique, le psychologue suisse Pascal Wagner-Egger décrit en détail la diversité des attitudes de ses confrères. Ils se répartissent selon lui en « six positions épistémologiques ». Pour les irrationalistes « durs », il ne fait aucun doute que les biais cognitifs témoignent de véritables « pathologies du raisonnement ». Pour les irrationalistes « tempérés », les heuristiques que décrivent les biais cognitifs « peuvent parfois conduire à des jugements raisonnables ». Pour les rationalistes « bon teint », les erreurs dénoncées par les psychologues reflètent souvent le fait que dans leurs expériences les sujets font appel à d’autres critères de rationalité que ceux attendus par les expérimentateurs : ils font « de bonnes réponses à de mauvaises questions ». Au total, « les gens sont rationnels en principe, mais faillibles en pratique ». Pour les rationalistes « critiques », les biais révélés par les recherches « ne s’observeraient que dans la situation très particulière du laboratoire ». Pour les rationalistes « modulaires » les heuristiques révélées par les biais cognitifs sont, en réalité, « efficaces dans la vie de tous les jours ». Les humains actuels sont doués d’une « rationalité limitée », due au fait que « les problèmes à résoudre pour nos ancêtres étaient peu nombreux et délimités ». Pour les « a-rationalistes », enfin, se référer aux normes rationnelles de la logique est une erreur foncière, car elles n’ont rien à voir avec le raisonnement humain.

19L’auteur illustre son propos en montrant comment ces six positions épistémologiques abordent une tâche classique proposée en psychologie cognitive (les quatre cartes de Wason). Pour Pascal Wagner-Egger, la principale leçon à retenir de ces débats est sans doute qu’établir l’existence d’un véritable biais cognitif exigerait de démontrer « que la réponse jugée fausse n’est pas explicable par une forme de rationalité concurrente ».

Pascal Wagner-Egger est psychologue à Université de Fribourg, Suisse.
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POUR ALLER PLUS LOIN

Les canons de la rationalité : essai de classification des points de vue dans le débat sur les biais cognitifs et la rationalité humaine
Pascal Wagner-Egger
Dans L’Année psychologique 2011/1 (Vol. 111)
Elément de réponse à une interrogation:
Tous les sous-processus cognitifs peuvent devenir un "biais". Mais quand? Quand nous le jugeons comme tel. La liste est merveilleusement longue, et ce, sans prendre en considération l'interaction entre eux. Selon les biaiseux, la nature même du processus cognitif est d'être "biaisé" et pour cette raison nous en trouvons partout? Ça vaut quoi?
Extrait...
« A la base, une sorte d’égocentrisme naturel ».

On a recensé jusqu’à 288 biais cognitifs. Le plus important d’entre eux n’est-il pas le biais de confirmation ?

Il y a clairement eu, ces dernières années, une inflation du nombre de « biais cognitifs ». Le problème est que nombre de ces phénomènes relèvent de registres très divers : la psychologie humaine est riche en « effets », « illusions », « heuristiques », « erreurs », « excès », « actes manqués », « abus »... Et tout cela porte en plus sur des domaines différents : la prise de décision, la perception, le raisonnement, l’inférence, la mémoire, l’évaluation des probabilités et des risques, le soi, les autres, les valeurs, les émotions... Le résultat est que, pour l’heure, il n’existe pas de théorie très solide qui rende compte de l’ensemble de ces productions. Le biais de confirmation est en effet souvent apparu comme « omniprésent » dans la cognition humaine, et capable de « chapeauter » bon nombre d’autres biais. Mais ce n’est pas étonnant, dans la mesure où il recouvre lui-même un grand nombre de phénomènes distincts (la « cognition motivée », l’« exposition sélective », le « biais de disponibilité », le « biais rétrospectif », le « cherry picking », la « mauvaise foi », la « dissonance cognitive », le « wishful thinking », la « négligence d’hypothèses alternatives », etc.), et qu’il est parfois synonyme de « biais d’auto-complaisance », c’est-à-dire le problème beaucoup plus général qui consiste essentiellement à tout ramener à soi. De fait, on cherche rarement à « confirmer » compulsivement les choses qui nous déplaisent ou ne nous arrangent pas, ce qui suggère que le problème des biais est surtout celui d’une sorte d’égocentrisme naturel, et de l’excès de confiance en soi qui l’accompagne souvent. Difficile donc de savoir s’il existe des biais plus importants ou plus graves que d’autres, cela dépend certainement du contexte et des enjeux propres à chaque situation.

Plusieurs études semblent montrer que les experts ne sont pas moins sujets aux biais cognitifs que les profanes. Qu’en pensez-vous ?

Je trouve très utile de tirer des comparaisons entre biais cognitifs et illusions perceptives. Par exemple, avec ce qu’on appelle couramment les illusions d’optique, on constate la même prolifération (il en existe des centaines), et la même difficulté d’y apporter un ordre théorique. Mais il y a une différence frappante : elles sont fun. Les gens adorent ces illusions qui se partagent à foison sur les réseaux sociaux. Certaines sont spectaculaires : on croit voir du mouvement alors que l’image est statique, on voit deux couleurs distinctes alors que c’est la même, on voit apparaître des points inexistants, etc. Tout le monde admet volontiers « se faire avoir » par ces illusions, et personne ne s’acharne à « lutter » contre elles. C’est d’ailleurs tout leur intérêt : les psychologues disent qu’elles sont « encapsulées » ou « impénétrables », c’est-à-dire que cela ne change rien de savoir que ce sont des illusions. On peut avoir consacré sa vie à les étudier, elles « marchent » toujours. Pourtant, quand il s’agit des biais cognitifs, on souhaiterait en quelque sorte les éradiquer, ou du moins éduquer les gens à les détecter, s’en méfier et les surmonter. Certains s’en croient exempts, d’autres s’indignent du tour qu’on leur a joué, beaucoup se vexent quand on leur dit qu’ils ont été irrationnels dans tel ou tel test. C’est très intéressant, et cela montre à quel point la rationalité est valorisée, en particulier chez les gens dont l’expertise les porte à croire en leur parfaite objectivité.

Dans quelle mesure l’existence de biais cognitifs systématiques traduit-elle les facultés d’adaptation du cerveau humain ?

À nouveau, la comparaison avec les illusions perceptives est instructive. Depuis plus d’un siècle, l’existence de ces illusions a servi de modèle pour notre compréhension du système visuel. Elles prouvent que nous ne voyons pas les choses telles qu’elles « sont », mais que nous anticipons pour ainsi dire ce qu’elles devraient être. Nous voyons du volume, des contours, de la profondeur, des contrastes ou du mouvement là où il n’y en a pas, parce que ces choses sont ordinairement utiles pour nous dans la « vraie vie », et que notre cerveau a donc évolué pour y être particulièrement sensible. L’idée est que les biais cognitifs nous renseigneraient de la même manière sur des processus de plus « haut niveau » que la perception, en particulier sur nos relations sociales, notre image de nous-mêmes, nos raisonnements et nos décisions. D’où le débat, toujours ouvert, pour savoir si ces biais sont adaptatifs ou dysfonctionnels... La réponse dépend probablement du contexte : les biais nous ont sans doute bien servi pendant le plus clair de notre histoire, mais peut-être qu’ils sont devenus aujourd’hui trop faciles à exploiter.

Sebastian Dieguez est chercheur en neurosciences au Laboratoire de sciences cognitives et neurologiques de l’Université de Fribourg.

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richard
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Re: Les biais cognitifs

#143

Message par richard » 15 févr. 2023, 12:17

LoutredeMer a écrit : 14 févr. 2023, 23:35 As-tu une source sérieuse? J'ai beau chercher, rien n'est clair là-dessus.

Edit : J'ai trouvé ça mais je ne l'ai pas encore lu.
Salut la loutre! Dans l’article que tu cites il est dit
Le premier système fonctionne en mode automatique, il ne demande aucun effort et on ne peut pas le contrôler.
Amha, si on ne peut pas le contrôler c’est qu’il est inconscient. Si on peut le maîtriser alors le biais disparaît. C’est un raisonnement simple, simpliste diront certains.
un article qu’il est aussi intéressant.
Le biais de confirmation est peut-être le biais cognitif par excellence. Il consiste à étayer ses idées présupposées en sélectionnant les informations qui viennent les confirmer : c’est une manière simple et naturelle d’éviter les phénomènes de dissonance cognitive.
:hello: A+

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Re: Les biais cognitifs

#144

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 13:06

Pour poursuivre la discussion, l'excellente revue de l'Afis, actuellement en kiosque...

Image

Les articles seront bientôt en ligne, en accès libre sans restrictions, sur le site de l'Afis.

https://www.afis.org/-La-revue-Science- ... -sciences-

De la page 100 à la page 109, il y est question d'esprit critique, de réflexion cognitive, d'argumentation, avec différents tests pour connaître où on en est précisément.
Parce que bien sûr, nous savons tous raisonner correctement, sans commettre d'erreurs, de biais. :mrgreen:
Mais en sommes-nous si sûrs que cela ? :a2:

Par ailleurs, un excellent dossier sur les français et la science, nettement plus fréquentable que le dernier sondage réalisé, question de méthodologie.

Rappel...
viewtopic.php?t=16969&hilit=sondage#p628967

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richard
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Re: Les biais cognitifs

#145

Message par richard » 15 févr. 2023, 13:20

Dominique18 a écrit : 15 févr. 2023, 13:06 Parce que bien sûr, nous savons tous raisonner correctement, sans commettre d'erreurs, de biais. :mrgreen:
Surtout Dominique! :mrgreen:

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Re: Les biais cognitifs

#146

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 13:51

richard a écrit : 15 févr. 2023, 13:20
Dominique18 a écrit : 15 févr. 2023, 13:06 Parce que bien sûr, nous savons tous raisonner correctement, sans commettre d'erreurs, de biais. :mrgreen:
Surtout Dominique! :mrgreen:
Ben oui, j'ai une réputation à défendre !
Et je dois éliminer la concurrence. :mrgreen:
C'est du boulot tout ça, on n'imagine pas.
:lol:
C'est mon jour de bienveillance (si, si!!!).
Vient de paraître...

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Qu'est-ce qu'on dit ?
Merci qui?
:lol:

Bienveillance niveau 2...

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juliens
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Re: Les biais cognitifs

#147

Message par juliens » 15 févr. 2023, 15:02

LoutredeMer a écrit : 14 févr. 2023, 23:35 As-tu une source sérieuse? J'ai beau chercher, rien n'est clair là-dessus.

Edit : J'ai trouvé ça mais je ne l'ai pas encore lu.
Dans sa liste de biais cognitifs, (ton lien) Daniel Kahneman docteur en psychologie et expert de la psychologie cognitive "confirme" mes propos. Est-ce que je suis biaisé?
juliens a écrit : 12 févr. 2023, 18:19 Tout est responsable dans le processus cognitif. Les sentiments, les sensations, influencent tout autant le processus cognitif...
juliens a écrit : 13 févr. 2023, 17:47 L'amour rend aveugle, nous pourrions parler du "biais de l'amour"...
L’heuristique d’affect:
L’heuristique d’affect a un fonctionnement qui est proche. Il consiste à prendre une décision en utilisant davantage ses émotions qu’un raisonnement. C’est une façon de procéder très intuitif : le système 1 est aux manettes. Par exemple, nous avons tendance à donner raison aux personnes qu’on aime, même lorsqu’elles ont tort.
https://blog.nalo.fr/daniel-kahneman-bi ... -trompent/
(Concernant le procédé très intuitif... Nous pouvons aussi ajouter les rêves prémonitoires, la télépathie, la clairvoyance... J'en invente un autre, le biais intuitif. Est-ce que j'ajoute ® ?)

Nous pouvons dire de la théorie biaiseuse que tout est biais dans le processus cognitif. Parfois le biais favorise un bon raisonnement et parfois non. N'est-ce pas plutôt un biais de sursimplification? Est-ce que j'ajoute ® ?
Dernière modification par juliens le 15 févr. 2023, 15:37, modifié 4 fois.

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Re: Les biais cognitifs

#148

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 15:34

Une petite expérience ludique...

https://www.asecondevue.fr/activites/expe8/accueil

Image

Image

p.109 de la revue n°342 de l'Afis.

Pour le biais de sur-simplification, ça peut servir...

http://svt.ac-besancon.fr/les-niveaux-d ... du-vivant/

référence

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Niveau_ ... (biologie)

Parce qu'avec le sophisme de la solution parfaite et l'appel à l'ignorance, ça fait beaucoup.
Et bien sûr, l'homme de paille...
Dernière modification par Dominique18 le 15 févr. 2023, 15:48, modifié 1 fois.

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Re: Les biais cognitifs

#149

Message par juliens » 15 févr. 2023, 15:46

Dominique18 a écrit : 15 févr. 2023, 15:34 Pour le biais de sur-simplification, ça peut servir...
Tous les biais (cad le processus cognitif) peuvent servir, parfois oui, parfois non, parfois entre le deux... Historiquement c'était un biais, plus tard ce ne l'est plus... :roll:
Dernière modification par juliens le 15 févr. 2023, 15:50, modifié 1 fois.

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Re: Les biais cognitifs

#150

Message par Dominique18 » 15 févr. 2023, 15:50

juliens a écrit : 15 févr. 2023, 15:46 Tous les biais (cad le processus cognitif) peuvent servir, parfois oui, parfois non, parfois entre le deux... Historiquement c'était un biais, l'autre jour ce ne l'est plus... :roll:
Ah bon?

Éventuellement....
8 juin 2022 Dans le champ de l'éducation à l'esprit critique dans les établissements scolaires, l'humilité intellectuelle s'exerce par des activités mettant en lumière les limites et biais cognitifs des élèves, avec l'utilisation des illusions perceptives notamment. Il est alors primordial de bien évaluer les enjeux de ces activités qui peuvent ébranler la confiance qu'ont les élèves dans leurs propres capacités et dans celles des autorités légitimes en termes de ...
https://www.afis.org/Humilite-epistemiq ... e-critique

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Dernière modification par Dominique18 le 15 févr. 2023, 15:58, modifié 2 fois.

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