OK merci.
J'ai reconstitué ton tableau. Une ligne d'en-tête, une colonne d'en-tête, 6 lignes et 4 colonnes pour le contenu.
Je ne suis pas certain par contre de ce qu'il faut lire.
Exemple :
B4, "le point de vue libertaire du libre arbitre sur la pensée est que l'on est maitre de ses réflexions"
D4 "le point de vue intégriste du déterminisme est que c'est une illusion due à la métaphysique"
Si on est en phase, ça va, je peux suivre.
Je trouve paradoxale la ligne 6 "implication". En effet, la causalité rend la responsabilité universelle. Tout ce qu'on observe a des causes, qui en sont donc responsables.
Comment le point de vue déterministe qu'il soit intégriste ou matérialiste pourrait-il considérer arriver à la conclusion de l'irresponsabilité ?
L'homme irresponsable de ses actes serait une exception à la causalité... Comment est-ce soutenable ?
(responsable n'a pas qu'un sens moral ! la responsabilité au sens moral, n'est-ce pas plutôt la culpabilité ?)
Je ne suis pas du tout convaincu qu'il existe un point de vue déterministe selon lequel au moment d'agir la personne concernée dise "je n'y peut rien je ne suis pas responsable, des forces extérieurs sont en actes, ce n'est pas moi qui agit".
Je ne reconnais pas dans la colonne libre arbitre chrétien ce qu'on m'a inculqué (on vient tous de quelque part, n'est-ce pas).
Il me semble qu'en tant que chrétien on est seul responsable, que l'on choisis ses actes sans contraintes (C6=B6, C5=B5). En gros, Dieu ne donne pas un semi-libre arbitre et C3 serait à prendre dans le sens de "au jugement dernier, tu paye l'ardoise", en quelque sorte.
Mais ce n'est pas vraiment dans une ligne "causalité" que j'exprimerais ça. Je n'ai souvenir de rien dans la religion (catho) qui contredise ou modère l'idée que "il n'y a pas d'effet sans cause". Par contre, la volonté de Dieu est considérée comme une cause. La volonté de l'homme comme une cause également. Autant il n'est sans doute pas tolérable pour un chrétien d'entendre que Dieu agirait sous contraintes de causes extérieures, autant je ne vois pas ce qui dans les dogmes cathos limite l'idée que l'homme puisse être contraint. Il me semble que l'on peut considérer "à qui il a été beaucoup donné il sera beaucoup demandé" comme une reconnaissance du fait que tout le monde ne dispose pas des mêmes marges de manœuvres. Donc que des hommes puissent être contraints à un point tel qu'il serait injuste de ne pas en tenir compte au jugement dernier. Ce qui revient a admettre dans cette religion la dépendance des actes de l'homme à des causes extérieures.
Bon, après, je me base sur des vieux souvenirs, faut demander au Pape ce qu'il en pense.
Je ne sais pas lire la ligne 7, jugement. (pas de sens pour moi).
Pour la ligne pensée, c'est délicat. Qualifier nos pensées d'illusion, dans un sens, est rigoureusement indiscutable puisque elles n'existent que pour la personne pensante et n'existent pas sous un autre point de vue. Mais ça n'empêche pas d'en être maitre, auteur ou co-auteur.
Pour moi, c'est une question sans rapport avec le libre arbitre, je veux dire sans intérêt pour ce qui est de l'affirmer ou l'infirmer. La pensée étant quelque chose qui se passe dedans et dont on ne peut pas avoir de preuve de son existence.
Ce que l'on peut observer, ce sont uniquement les actions (qui peuvent consister en la verbalisation d'une pensée… supposée).
Je ne reconnais pas vraiment ma petite approche perso dans ce tableau non plus mais ça n'a rien d'anormal. Ce serait une approche naïve, admettant sans concession ni discussion l'universalité de la causalité et des lois physiques et compatible avec la responsabilité partielle des actes et des pensées. C'est sans doute proche du LA "chrétien" mais sans Dieu… après tout, ça fait partie de mes déterminants, ce n'est pas anormal.
En fait, mon point de départ est le sens concret que l'on peut donner ou non aux mots que l'on utilise. Et il me semble tout simplement qu'il y a une voie qui fait sens sans trop se casser la tête alors que l'on met en avant des tas de voies qui imposent des acrobaties qui ne se justifient pas.
Je défend mon point de départ qui est qu'on parle de libre arbitre en tant que faculté d'un individu physique (autant prendre un point de départ dont on ne puisse nier l'existence).
J'observe que souvent de qui est évoqué est un libre arbitre qui serait une entité interne à l'individu.
Par analogie, je dirais qu'un muscle extrait d'un corps, c'est un morceau de viande. Son étude peut apporter tout un tas d'enseignement mais sur la question de la capacité à marcher, elle ne peut que fournir des explications, pas étayer une incapacité à la marche.
Ce que je trouve très mystérieux dans ce débat, c'est que l'apparence "et pourtant ils sont libres" en parlant des individus ne saute pas à tous les yeux du moment qu'on a écarté l'idée que "libre" pourrait signifier "libre de tout". Donc comment ne pas voir que "libre arbitre" ne provient pas d'une inspiration mystique ni d'un complot religieux mais de la simple traduction d'un constat fait de bonne foi et de bon sens.