richard a écrit : 27 nov. 2020, 13:35Ce n’est pas une hypothèse encore moins une hypothèse métaphysique, c’est une conséquence du fait que des espaces en mouvement l’un par rapport à l’autre sont liés par la transformation de Galilée. J’aimerais bien d’ailleurs que tu nous donnes les équations relatives à cette transformation, maintenant que tu as compris de quoi il retournait.
Dans l'espace-temps de Galilée,
la vitesse maximale de propagation des interactions est effectivement infinie. On pourrait considérer qu'il s'agit là d'une sorte d'espace "réel" métaphysique sous-jacent (c'est à dire inobservable, au moins à ce jour) conformément à l'interprétation lorentzienne de la Relativité Restreinte (1).
Dans cet espace-temps, un référentiel inertiel privilégié hypothétique repère l'état de mouvement du milieu de propagation des ondes de matière et de lumière (un état de mouvement inobservable à ce jour mais supposé exister quand même).
- Le temps qui s'écoule dans ce référentiel inertiel privilégié hypothétique (les durées mesurées par des horloges au repos dans ce référentiel) est alors le temps considéré comme "réel".
.
- La simultanéité mesurable dans ce référentiel inertiel privilégié hypothétique est la simultanéité considérée comme "vraie".
.
- Les longueurs mesurées avec des instruments de mesure au repos dans ce référentiel inertiel privilégié hypothétique sont considérées comme les distances "réelles".
.
- les vitesses mesurées par rapport à ce référentiel privilégié hypothétique sont les "vraies" vitesses.
Bien entendu, tant que l'on ne prend pas en compte la gravitation, l'interprétation lorentzienne des effets relativiste est sans incidence sur les prédictions de la relativité,
notamment le fait que le jumeau non inertiel vieillit moins vite que son jumeau inertiel. En effet, les deux jumeaux vivent dans
un espace-temps observable régi par des
interactions observables dont aucune ne peut se propager (à notre connaissance actuelle)
à vitesse supraluminique. Il s'agit notamment des interactions électromagnétiques. Ces interactions (et leur respect de l'invariance de Lorentz) sont à la base de la période des faits observables périodiques.
Dès le moment où l'on "admet" (on a quand même quelques dizaines de millions d'observations physiques et réalisations technologiques le confirmant) que les lois (observables) de la physique respectent le principe de relativité du mouvement (et que la vitesse de la lumière est la plus grande vitesse de propagation des interactions observables), on arrive aux transformations de Lorentz.
Les transformations de Lorentz découlent très directement de l'invariance des lois de l'électromagnétisme, notamment la loi de propagation des ondes lumineuses, comme je te l'ai montré en quelques lignes de calcul.
richard a écrit : 27 nov. 2020, 13:35Toutefois tu n’as toujours pas donné les équations liées à la transformation de Galilée. Un petit effort, ce n'est pas très difficile!
Maintenant, comment arrive-t-on aux transformations de Galilée ?
On part du principe de relativité du mouvement ET de l'hypothèse selon laquelle les interactions OBSERVABLES, notamment la lumière dans le vide, pourraient cependant se propager
à vitesse supraluminique (ce qui est faux bien sûr).
Ecrivons les transformations de Lorentz :
\(\Large{x = \frac{x' + v t'}{\sqrt{1-\frac{v²}{c²}}}} \)
\(\Large{ct = \frac{\frac{ vx'}{c} + c t'}{\sqrt{1-\frac{v²}{c²}}}} \)
En posant
\(\Large{\tanh(\phi) = v/c}\) elles prennent la forme d'une rotation hyperbolique
\(\Large{x = x' \cosh(\phi) + ct' \sinh(\phi) }\)
\(\Large{ct = x' \sinh(\phi) + ct' \cosh(\phi) }\)
Maintenant faisons tendre c vers
\(\Large{+\infty}\)
\(\Large{\lim \tanh(\phi) = 0}\)
\(\Large{{c \to +\infty}}\)
\(\Large{\lim \cosh(\phi) = 1}\)
\(\Large{{\phi \to 0}}\)
\(\Large{\lim c \sinh(\frac{v}{c}) = v}\)
\(\Large{{\frac{v}{c} \to 0}}\)
\(\Large{\lim \frac{x'}{c} \sinh(\phi) = 0}\)
\(\Large{{c \to +\infty}}\)
En faisant tendre vers
\(\Large{+\infty}\) la vitesse c de la lumière les transformations de Lorentz deviennent
\(\Large{x = x' + v t'} \)
\(\Large{t = t'} \)
C'est à dire les transformations de Galilée.
Comme les interactions électromagnétiques et les effets
observables associés sont toujours là, on a alors deux simultanéités :
- la simultanéité relative associée aux interactions électromagnétiques,
- la simultanéité absolue associée à ces interactions instantanées hypothétiques (comme celles découlant, par exemple, d'une interprétation réaliste, d'une hypothétique observabilité de la fonction d'onde. Cette hypothèse interprétative donne alors à l'effet EPR le caractère d'interaction instantanée à distance)
Le référentiel privilégié de l'interprétation lorentzienne des effets relativistes est alors l'unique référentiel inertiel dans lequel la simultanéité
relative correspond à la simultanéité
absolue induite par les interactions instantanées à distance hypothétiques envisagées.
Ça correspond à l'idée présentée en
Special Relativity and possible Lorentz violations consistently coexist in Aristotle space-time
Paradoxalement, bien qu'ayant à peu près accepté le point de vue positiviste, je ne rejette pas l'idée qu'il soit peut-être un jour possible de distinguer
- un ensemble de photons tous dans un état de spin horizontal/vertical (une moitié horizontaux une moitié verticaux)
- d'un ensemble de photons tous en état de polarisation à +/-45° (une moitié à +45° et une moitié à -45°)
ouvrant alors la voie à une possibilité de communication à distance à vitesse supraluminique par utilisation de l'effet EPR.
Pour y parvenir il faudrait, par exemple, que le temps de mesure de polarisation horizontal/vertical soit (ou devienne par des progrès en matière de mesure) observablement plus court
- quand on fait cette mesure sur des photons déjà dans l'état de polarisation H ou V (en proportion 50/50)
- que quand on fait cette même mesure de polarisation sur des photons dans l'état de polarisation +/-45°(en proportion 50/50)
Les types d'articles qui me semblent intéressants à analyser avec une telle idée en tête me semblent être, notamment :
Motivé par l'idée selon laquelle
Quantum Leaps, Long Assumed to Be Instantaneous, Take Time
(1) Bien noter que notre espace
n'est pas un espace-temps de Galilée,
même dans l'interprétation lorentzienne des effets relativistes.
En effet, en raison de leur vitesse finie de propagation et, cependant, de leur respect du principe de relativité du mouvement, les ondes électromagnétiques
violent l'invariance relativiste galiléenne (comme expliqué dans ce fil en faisant tendre la vitesse de la lumière vers l'infini dans les transformations de Lorentz).
En raison de l'existence d'une simultanéité absolue induite par les transformations de Galilée, l'unique référentiel inertiel dans lequel la simultanéité relative est la même que la simultanéité absolue est un référentiel inertiel privilégié en violation de principe de relativité du mouvement impliquant l'équivalence de tous les référentiels inertiels (la Relativité est très démocratiques. Tous les référentiels inertiels sont égaux devant sa loi). Dans un espace-temps de Galilée, il ne pourrait pas y avoir de lumière car la lumière y violerait le principe de relativité du mouvement, principe sensé être respecté dans un tel espace-temps.